Economie & Finances

Le triomphe d’Ubu Roi ou « yaka imposer le capital » par A.B. Galiani

Par |2017-03-13T11:29:33+01:0012 juillet 2010|Economie & Finances|

ubu-roi_1.jpg Mais oui, mais c’est bien sur : puisque l’Etat et les systèmes de retraite manquent d’argent, yaka trouver de l’argent ! Yaka imposer les revenus du capital, par exemple ! Puisqu’il est beaucoup moins imposé que le travail, le voilà, ce pelé, ce galeux responsable de nos déficits ! Bon alors, soit ! Zoomons, et regardons de plus prés ! Les choses pourraient ne pas être si simples ;

Alors, effectivement, la comparaison est flagrante : les revenus du travail seraient imposés à environ 50 % et ceux du capital à 20 %, le taux se calculant bien sur en prorata du PIB ! Rappelons que cette situation est largement imputable à ceux qui à une époque augmentaient les charges sociales pour faire « payer les patrons et qui depuis ont découvert que cela consistait en une augmentation de la rémunération du travail aussitôt confisquée par prélèvement.

Mais curieusement une taxation accrue – voire forte - du capital pourrait donner des résultats décevants. Tout d’abord, si la part des revenus du capital (loyers, dividendes …) représente environ un tiers du PIB, cela ne signifie pas que tout peut être imposé : il faut en effet déduire les amortissements dont le PIB ne tient pas compte, c'est-à-dire l’usure du dit capital. Ce n’est pas négligeable, puisque le revenu net du capital, après amortissement n’est plus que de l’ordre de 60 % du revenu brut Autrement dit, sur 100 € de revenu du capital dans le PIB, 40 sont de l’amortissement et seuls 60 peuvent être imposés. Le taux d’imposition réel du capital deviendrait de 33,3% du revenu net du capital ! Et une confiscation de l’intégralité des revenus du capital ne conduirait qu’à un taux de prélèvement de 60 % de la part de PIB allant au capital !

Questions – réponses sur la dette publique (3)

Par |2017-03-13T11:30:23+01:0012 janvier 2010|Economie & Finances|

Spirale2010.jpgDe façon régulière, je suis amené devant différents publics à présenter l’évolution de la dette publique et ses conséquences sur la vie économique. Voici, en 2 billets, quelques unes des remarques (en italique) qui me sont les plus fréquemment objectées. Et bien sur, les réponses qui sont données. Voici le dernier billet.

Et demain ? La dette publique atteignait fin septembre 2009 1450 milliards d’euro, soit 75 % du PIB.

L’exemple de la Grèce qui pourrait ne pas demeurer le seul en Europe, démontre l’inanité des thèses qui affirment le peu d’importance qu’il faut attacher à la dette publique. A cet égard, je tiens d’ailleurs à souligner que ce qui est d’abord préoccupant, c’est son augmentation continue depuis 35 ans, la dépendance croissante qu’elle entraine vis à vis de l’extérieur et les dysfonctionnements majeurs dont elle permet la pérennité.

Ceci dit, il est encore possible de réagir. La France présente de solides points forts. Elle dispose de quelques fleurons industriels et financiers, d’une infrastructure de transports efficace, de cadres de haut niveau et d’une protection sociale importante.

Questions – réponses sur la dette publique (2)

Par |2017-03-13T11:30:23+01:008 janvier 2010|Economie & Finances|

Spirale2010.jpgDe façon régulière, je suis amené devant différents publics à présenter l’évolution de la dette publique et ses conséquences sur la vie économique. Voici, en 2 billets, quelques unes des remarques (en italique) qui me sont les plus fréquemment objectées. Et bien sur, les réponses qui sont données. Voici le 2eme billet.

La dette de l’Etat admet une contrepartie détenue par les agents économiques et les deux s’annulent

C’est vrai et c’est faux à la fois.

C’est vrai, puisque lorsque l’Etat emprunte, le prêteur détient une créance d’une valeur identique : soit un contrat de crédit bancaire lorsque le prêt est obtenu par création monétaire, soit un titre représentant une mobilisation d’épargne disponible.

Mais ces contreparties de prêts sont assorties de risque qui altèrent leur valeur réelle.

Questions – réponses sur la dette publique (1) par A.B. Galiani

Par |2017-03-13T11:30:24+01:004 janvier 2010|Economie & Finances|

Spirale2010.jpgDe façon régulière, je suis amené devant différents publics à présenter l’évolution de la dette publique et ses conséquences sur la vie économique. Voici, en 3 billets, quelques unes des remarques (en italique) qui me sont les plus fréquemment objectées. Et bien sur, voilà les réponses qui sont données.

Un Etat n’a pas le souci de rembourser, sa dette n’est donc pas une créance sur les générations futures :

Sans doute, l’Etat dispose d’un horizon temporel beaucoup plus vaste qu’un particulier ou même qu’une entreprise ; il sera très vraisemblablement encore là dans 50 ou 100 ans, ce qui n’est pas le cas des simples individus que nous sommes. Est ce pour autant qu’il n’a pas le souci de rembourser ? D’aucun font observer que l’Etat fait « rouler » ses dettes (le « roll over » cher au monde de la finance). Dès qu’une échéance tombe, il emprunte à nouveau. Un tel mode de fonctionnement n’a rien de bien inquiétant, bien au contraire. En offrant une « épargne sans risque », il présente des garanties de placement aux agents économiques les plus fragiles, tout en gérant ses besoins ponctuels de trésorerie. Dans ce cas, la dette de l’Etat n’a rien de dramatique.

Aller en haut