Lors de la conférence organisée hier soir par Fondafip, à l’initiative de Michel Bouvier, une heure après le discours de politique générale de la Première Ministre, j’ai exprimé les mêmes craintes que Pierre Moscovici, Premier Président de la Cour des Comptes, dans le journal L’Opinion sur le risque de non soutenabilité de notre dette dans le contexte de dérapages en dépenses dont nous ne semblons pas pouvoir sortir.
Il ne faudrait pas que l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale aboutisse à un concours Lépine de la dépense pour répondre à toutes les contraintes et risques qui pèsent sur la population et qui ne vont pas cesser d’être relayées, amplifiées, durant la présente session. Certaines oppositions, la NUPES pour ne pas la nommer, se sont fixées comme premier objectif l’échec du Gouvernement. Espérant sans doute sauver la France après qu’il soit tombé. Suivre leurs demandes déraisonnables pour éviter les crieries parlementaires serait une funeste voie qui pourrait compromettre toute chance de redressement de nos finances.
Le glissement des dépenses durant le quinquennat qui vient de s’achever est tel qu’il serait dangereux de charger davantage la barque. Sur les 37 milliards d’euros de hausse des dépenses de l’Etat en 2021, 17,6 milliards étaient des dépenses hors crise, ce qui illustre notre perte de contrôle de la dépense. 25 milliards d’euros de dépenses nouvelles sont tombées ce jeudi en Conseil des ministres.
Avec 440 milliards de dettes supplémentaires en deux ans et un niveau de dépense publique le plus élevé des neuf principaux pays de la zone euro en sortie de crise (58,4% du PIB), on comprend l’alerte de la Cour des Comptes.
Le programme de stabilité qui doit décrire la trajectoire prévue par le Gouvernement, en recettes, dépenses, solde, dette et PIB toutes APU doit être rendu public le plus rapidement possible. Il doit absolument nous éclairer sur la stratégie financière gouvernementale et être converti en milliards d’euros afin que chaque Français connaisse la dette qu’il laisse à ses enfants.
La sincérité et la transparence sont les meilleurs remparts des dirigeants politiques en période de crise. Le courage, la détermination, et la constance leur devoir.
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