La lecture de l’éditorial de Nicolas Barré hier dans le Figaro m’inspire de mini considérations. Comme lui, je reste dubitatif sur un pari de la croissance trop exclusivement fondé sur la demande. Je crois en premier aux réformes structurelles. Partout, sans exception, en Europe, elles ont permis le redémarrage de l’économie. En France, plus qu’ailleurs, elles s’imposent, et plus que jamais : modernisation totale de l’Etat, du marché du travail, de la recherche dont ce serait une magistrale erreur de croire qu’elle n’a besoin que de moyens supplémentaires. Osons dire que plus de moyens sans réforme préalable, c’est l’enfoncer davantage encore. Généralisation des nouvelles technologies dans l’action publique. Et enfin allègement de la réglementation ! C’est là que se cache le secret français de la croissance !

Un volontarisme historique doit s’affirmer en la matière. Celui dont le Président de la République est si riche devrait s’appliquer spectaculairement en ce domaine. Chaque administration devrait être sommée de proposer au Premier Ministre, sous un mois, une liste exhaustive des formalités et réglementations pouvant faire l’objet d’un moratoire d’un an, sans dommage pour l’intérêt général. Elles seraient jugées sur leur audace d’allègement normatif. Une décision de cette force marquerait un tournant copernicien et délivrerait un message d’encouragement fantastique pour tous les agents économiques qui croulent sous les imprimés, les circulaires, les formalités, alors qu’ils ne demandent qu’à partir à la conquête de nouveaux marchés, de nouveaux emplois et de nouvelles richesses. Cette décision ne coûte rien et elle est immédiatement créatrice de valeur. Il est bien là le levier secret de la nouvelle croissance française.