Ce n’est pas nouveau, mais l’inversion de la courbe tarde, comme disait le Président. Lors d’une récente émission sur France 3 Normandie, j’avais précisément pointé ce handicap, car je sais combien il est long d’en modifier la trajectoire.
D’autant que l’analyse des causes n’est pas si simple. Je suis d’autant moins sûr qu’il faille la corréler à l’emploi que, sur ce point, nous ne sommes pas les moins bien lotis, en Normandie. Les faits incontestables sont que les petites communes gagnent des habitants. Les communes de moins de 1.000 habitants enregistrent des gains de population de + 0,16 % par an en moyenne. Les communes entre 1.000 et 3.500 habitants connaissent une quasi-stagnation (+ 0,06 % par an) alors que, dans les villes de plus de 3.500 habitants, le recul est fortement marqué (- 1.42 % par an).
Une moitié environ de la population ornaise (45%) réside dans une commune de moins de 1.000 habitants, plus d’un quart vit dans une commune accueillant entre 1.000 et 3.500 personnes, et moins d’un tiers habite une ville de plus de 3.500 habitants. En fait, la périurbanisation se poursuit : les pôles urbains perdent des habitants alors que leurs couronnes en gagnent. Les quatre plus grandes communes de l’Orne, Alençon, Flers, Argentan et L’Aigle, ont perdu, en moyenne, 1,5 % de leurs habitants par an entre 2009 et 2014. La croissance de la population vivant dans leur couronne est positive mais ne parvient pas à compenser la baisse importante des agglomérations.
On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion approfondie sur l’habitat, le logement. D’autant que nos principales agglomérations sont situées en périphérie du département et leur population rencontre l’attraction des départements voisins. Or cette question du logement est encore trop dépendante des décisions de l’Etat central. Réhabiliter obstinément des logements construits durant la période industrielle, lesquels ne correspondent plus du tout à l’attente des populations d’aujourd’hui, me semble une absurdité, doublée d’un gaspillage d’argent public.
Ces sujets viennent trop rarement en débat devant le Conseil Départemental qui, trop souvent, n’est sollicité que pour les garanties d’emprunt, alors que les politiques de l’habitat ont été définies en amont autour d’autres tables. Une bonne occasion pour éclairer ce sujet essentiel. Lequel ne fait que renforcer mon intime conviction que la population ornaise doit faire bloc.
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