La soirée a été à suspens. Pendant plusieurs dizaines de minutes, des informations contradictoires nous sont parvenues, à mesure que tombaient les résultats. Un sondage à la sortie des urnes brouillait largement la lecture.
La liste conduite par Hervé Morin l’a emporté. J’en suis profondément heureux pour lui, car je peux témoigner de l’incroyable marathon qu’il a mené depuis plus de 5 mois. Il a été résistant, patient aussi. Ce qui use les candidats, ce n’est pas forcément ce que l’on voit, mais davantage ce que l’on ne voit pas.
Je suis fier et heureux de la contribution des Ornais à son résultat. Les scores du 1er tour m’avaient déçu. Hervé m’avait, dès lundi matin, demandé de lancer la mobilisation générale de tous les conseillers départementaux de la majorité pour qu’ils partent à la conquête des électeurs qui ne s’étaient pas déplacés au 1er tour. Si j’observe la différence de suffrages obtenus entre les deux tours, je constate une augmentation de plus de 16.000 suffrages supplémentaires. C’est le fruit d’une prise de conscience forte de nos concitoyens quant à l’importance de l’élection. C’est la récompense de leurs élus de proximité qui sont allés à leur rencontre pour les inciter à aller voter. Ce soir, je suis donc fier de notre majorité départementale. Lorsqu’elle se mobilise, elle rend au scrutin sa dimension locale alors que la médiatisation de la politique nationalise trop les élections.
Ce soir, le G6 est né ! C’est-à-dire le Groupe des 5 Présidents de Conseils départementaux et du Président du Conseil Régional. Ensemble, nous allons conduire la réalisation du projet de la Normandie conquérante. Les historiens savent que la Normandie n’a pas vraiment existé depuis des siècles. Nous avons donc à refonder l’identité normande, l’économie normande, le rayonnement en France et dans le monde de notre magnifique territoire.
Guillaume le Conquérant avait conquis l’Angleterre, telle n’est pas notre ambition. Mais partir tous ensemble à la conquête du monde, alors oui : non pas pour imposer la puissance normande mais pour la faire aimer, visiter, entreprendre, habiter et se réaliser pour le bien commun.
Hervé sait que les Conseils départementaux de Normandie seront à ses côtés pour réussir La Normandie Conquérante.
De la contrainte et de l’inévitable gymnastique du direct.
Je reviendrai dans la soirée sur la victoire d’Hervé Morin qui nous remplit de joie ce soir. Mais je voulais d’abord raconter une anecdote vécue ce soir pour la 1ère fois en 30 ans. Lorsque l’interview sur France 3 commence, l’information dont je dispose est la victoire de la liste de gauche avec 3.000 voix d’avance. Certes, ces résultats ne sont pas confirmés, mais ils me sont donnés comme définitifs. J’essaie donc de répondre aux questions qui me sont posées en tenant compte du fait que nous n’avons probablement pas gagné. Nous travaillons d’ailleurs à l’aveugle puisqu’on ne voit pas les journalistes qui nous interrogent. J’enchaine une autre ITW sur un autre media qui me fait part des informations contradictoires qui circulent. Comme sa prise passe plus tard, nous convenons d’enregistrer deux prises, l’une en cas de victoire et l’autre en cas d’échec. J’espère qu’il ne se trompera pas en la diffusant.
Si je souhaitais raconter cette anecdote, c’est tout simplement pour illustrer combien les conditions dans lesquelles nous sommes appelés à répondre aux ITW sont délicates, lorsque les résultats sont ultra serrés. Parfois on s’exaspère de la langue de bois des élus, mais comment faire quand le direct vous impose de parler alors que vous n’avez pas les informations nécessaires.
Familier des scores très serrés, je suis bien placé pour savoir qu’il est plus confortable d’attendre le tout dernier moment avant de s’exprimer. Mais c’est la 1ère fois qu’il m’arrive de le faire avec des informations erronées. Comme quoi, on en apprend à tout âge, dans cet engagement.
A plus tard, pour parler de votre magnifique mobilisation qui a été la clé du succès.
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