La suite à donner au rapport Pébeau va de nouveau faire couler beaucoup d’encre à la rentrée. La question rituelle qui va à nouveau se poser est : le redressement financier est-il possible ? Pour moi, c’est exclusivement affaire de volonté. De constance. Mes convictions en matière de gestion publique sont fondées sur une expérience inédite en France de redressement financier de la ville d’Alençon que j’ai eu l’honneur d’administrer après douze ans de gestion laxiste. Même si la gestion d’une ville n’est à l’évidence pas comparable à celle d’un pays, les contraintes politiques, d’opinion publique, de statut de la fonction publique ou encore de rigidité des dépenses sont néanmoins identiques. Deux mois après mon arrivée à Bercy, j’avais produit produit un document permettant d’observerAussi ai-je souhaité observer sur une période longue (un quart de siècle) les effets de gestions diamétralement opposées. J’avais ajouté des éléments de comparaison avec l’Etat qui révèlent sans la moindre ambiguïté qu’il est parfaitement possible, avec le soutien d’électeurs de tous horizons politiques :

– de réduire les dépenses de fonctionnement, notamment les frais de personnel,
– de réduire la dette, et donc les intérêts,
– de réduire massivement les impôts,
– et d’augmenter significativement l’investissement.

A titre de comparaison, et en francs constants, sur la période 1989/2002, J’avais apporté la démonstation que :
– les dépenses de fonctionnement avaient diminué en Alençon de – 8,65 %, celles de l’Etat avaient augmenté de + 6,38 %, soit 15 % d’écart,
– les dépenses de personnel avaient diminué de 14 % en Alençon et augmenté de 23 % pour l’Etat, soit un écart de 37 %,
– Le stock de dette avait été réduit de 42 % en Alençon ; il avait augmenté de 146 % pour l’Etat, soit 188 % d’écart,
– Les intérêts de la dette avaient diminué de 68 % en Alençon et augmenté de 77 % pour l’Etat, soit un écart de 145 %,
– Le produit des impôts par habitant avait baissé en Alençon de 37 % par rapport à la moyenne des villes de sa taille,
– Quant à l’investissement, il avait progressé de 115 % sur la même période.

Naturellement, je ne prétendais à aucune exemplarité. Je voulais ainsi seulement témoigner que l’assainissement des comptes publics est affaire de volonté, et que pour être mené avec succès, cet exercice requiert plus de courage et de constance que de science et de discours.

J’avais adressé le document à l’époque à toutes les autorités. Le Président de la République m’avait fait une lettre charmante d’accusé réception en prenant le soin de me préciser toutefois que toutes les mesures de redressement n’étaient pas transposables à l’Etat.

Vous pouvez trouver en document joint quelques graphiques qui illustrent ces comparaisons.