Un article par Jacques Attali sur slate.fr lire cet article sur Slate
En 1929 une réglementation très stricte avait été imposée aux banques responsables de la crise, ce n’est même plus le cas.
La crise, chacun le sait, est largement de la faute des banques américaines, qui ont trop prêté et développé des produits spéculatifs. Pour les sauver, le Trésor américain leur a prêté de l’argent sans intérêt. Celles de ces banques qui n’ont pas fait faillite continuent à agir comme avant, inventant de nouveaux produits spéculatifs et ne prêtant, très chers, qu’à celles des entreprises qui n’ont pas vraiment besoin de leur argent.
Elles ont, en plus, aujourd’hui, une raison supplémentaire d’agir ainsi: tous les régulateurs leur enjoignant de reconstituer leurs fonds propres, elles le font, non seulement en utilisant tous les artifices comptables rendus possibles par les réformes d’avril, mais aussi en refusant de prêter aux particuliers et en exigeant des intérêts énormes des grandes entreprises désespérément à la recherche de liquidités.
Comme les intérêts que ces banques versent aux déposants sont proches de zéro, leurs bénéfices sont énormes. Et avec eux, elles peuvent recommencer à développer des produits spéculatifs, avec lesquelles elles comptent refaire les mêmes profits que par le passé, sans que personne ne vienne même, cette fois, leur opposer des réglementations. Et nul ne peut protester: qui pourrait se mettre mal avec son banquier ?
Alors qu’après 1929, des réglementations très strictes ont été imposées aux banques américaines, aujourd’hui, rien n’est imposé à personne. Le G20 n’aura été qu’une jolie comédie. De plus, Wall Street continue à disposer de considérables moyens d’influence. Des lobbys bancaires, fort bien dotés, arrosent le Congrès. Et les banquiers, devenus ministres ou superviseurs, réussissent à écarter toutes les législations qui pourraient gêner leurs ex et futurs employeurs.
En particulier, une seule banque tient tout: Goldman Sachs. Elle est l’objet aujourd’hui d’innombrables analyses critiques, dont la plus acérée est venue récemment du magazine Rolling Stone. Après avoir éliminé ses principaux concurrents, (dont Lehman) , après avoir profité de ces faillites et reçu de l’Etat d’énormes prêts sans intérêt, cette institution plus que centenaire fait aujourd’hui fortune grâce à des décisions prises par Geithner, Summers et les autres, dont chacun sait qu’ils rejoindront un jour la firme , après avoir quitté leurs fonctions, comme le firent avant eux les ministres des précédents présidents, Rubin, Paulson, et autres…
Au total, les entreprises industrielles, qui créent les vraies richesses, financent les erreurs et les bonus des banquiers, avec la bénédiction des hommes politiques. Et en bout de chaine, les salariés en sont les ultimes victimes: les banques américaines enfoncent dans la dépression ceux qu’elles ont déjà largement ruinés.
Ces lobbys sont si puissants qu’on n’en sortira que par une révolution politique. Elle devrait conduire, au moins, à interdire aux responsables publics du secteur financier de travailler ensuite dans les établissements qu’ils contrôlent. Et au plus, à nationaliser ce secteur. Une révolution, vous dis je.
Jacques Attali
bonjour Alain Lambert,
Les généralités d’Attali sont des sottises excessives, comme toutes les généralités :
« les entreprises industrielles, qui créent les vraies richesses (ha bon ? les services ça n’existe pas ?), financent les erreurs et les bonus des banquiers (les vrais riches sont des entrepreneurs, pas les salariés des banques) les entreprises , avec la bénédiction des hommes politiques »
Le système financier mondial à globalement très bien financé une croissance mondiale énorme depuis 30 ans qui a sorti les 50% de l’humanité d’une misère noire, le système financier à bien affecté le capital, permis une allocation somme toute assez optimale des financements.
Ecrire que ce sont les politiques qui doivent remettre de l’ordre est encore plus idiot, les politiques ont globalement été des gestionnaires irresponsables depuis 12 ans, ils ont sur endetté les Etats donc augmenté la structure procycliques de l’économie mondiale, et surtout ils sont en première ligne responsable de la bulle immobilière en faussant le marché de l’investissement en faveur de l’immobilier (voir en France le sur investissement de Robien )
Ce sont eux les premiers coupables.
Attali qui est souvent bon, a été dans ce papier complètement mauvais, je veux dire journaliste populaire.
Le seul point ou il a raison est la propension maffieuse aux USA, (et encore davantage en France), ce qui tend à démontrer ce qui précède, les politiques n’ont globalement pas les mains propres dans cette dépression économique.
Il se pose un vrai problème de contre pouvoir au lobbying en démocratie.
Exemple : Quand on voit un sénateur actif simultanément à la tête du Lobby HLM que faites vous au Sénat pour interdire de telles pratiques ?
c’est comme aux USA le voyage Sénat-ministère de l’agriculture-Monsanto