Eric Mettout sur l’Express.fr revient sur la rencontre twittée du 21 juillet dernier. Son papier est équilibré et différent de la vidéo que j’avais vue sur le site du journal. Elle marquait une certaine déception quant à l’exercice. Je n’avais pas aimé. Je l’ai dit. A défaut, la sincérité aurait été bafouée. Avec le recul, les remarques d’Eric sont toutes incontestables. Il demeure que nous devons aussi rester adultes et lucides : Le format des tweets ne nous laisse que 140 caractères ! Ce n’est donc pas ce mode qui permet les envolées lyriques et philosophiques pour épater le monde. Les questions sont ouvertes à tous. Parfait ! C’est super transparent. Mais ne soyons pas hypocrites, en admettant que l’on a les questions qu’on mérite, avouons aussi quelles ne sont pas toutes géniales. Si, de surcroît, elles ne sont pas posées aux trois invités en même temps, il est alors difficile de comparer leurs réponses. S’il n’est pas prévu un temps pour que ceux-ci s’interpellent, il leur devient alors impossible d’engager un débat entr’eux. Bref, chacun a fait du mieux qu’il a pu, dans les conditions de la technique offerte, de l’absence de règles pré établies, de l’impossibilité de dialoguer entre invités.
Je sais que les Hauts Dignitaires de Twitter (HDT) auraient fait mille fois mieux. Nous piaffons d’impatience dans l’attente de leur sublime prestation. Comme il faut rester constructif, je suggère, pour une prochaine fois, une organisation en trois temps. Le premier obligerait à ce que les questions soient adressées au journal. Celui-ci transfèrerait simultanément celles choisies aux trois invités afin que ceux-ci répondent immédiatement. Puis offrir un second temps à l’interpellation entre invités. Et enfin un troisième temps pour les questions directes comme l’autre jour. On pourrait compléter le dispositif avec une visioconférence permettant d’observer lesdits invités au travail. J’ai essayé de le faire mais la technique m’a trahi.
Cela étant, imaginons un débat télévisé chez Chabot durant lequel les invités devraient répondre, dans le désordre, d’une seule phrase, sans se voir, à des questions différentes. Bonjour l’audimat !
Voilà, mais je ne suis pas journaliste, je retourne donc à mes comptes !
Cordialement.
L’exercice était difficile, en particulier parce que les 3 invités ont beaucoup répondu. Par envie de bien faire, peut-être. Ceci étant, rien n’empêche de répondre en 272 caractères.
Il suffit de faire un premier message fini par 1/2, suivi du second. Les usages de Twitter sont venus avec le temps. On peut s’en créer soi-même, s’approprier l’outil. Car ce n’est qu’un outil.
J’ai toujours eu un doute avec le service Twitter.
En effet, le Twit peut s’avérer particulièrement efficace puisqu’il permet par un échange succinct et limité à 140 mots de poser son opinion mais de là à développer son argumentation, c’est une autre paire de manche et sincèrement, rien ne remplacera le blog.
Par ailleurs, pour des sujets suffisamment sensibles, le Twit est particulièrement limité parce qu’il laisse trop facilement les internautes sur leurs fins.
Enfin, c’est bien dommage que les technologies nouvelles poussent systématiquement à la superficialité des échanges alors que la complexité de nos sociétés devrait au contraire, favoriser des échanges substantiels pour apporter plus de cohérence et précisions quant à la soutenance des positions.
La concision, Monsieur le Ministre est souvent confronté au principe de développement des idées.
Dans un monde de guerre, dans un monde d’instabilité républicaine, je ferais rapidement le pari du Twit mais dans un Etat de paix, comme ce que nous vivons dans notre douce France, je ferais immanquablement le pari du blog.
D’une manière générale Monsieur le Ministre, j’adore vos billets publiés sur votre blog et pas plus tard que jeudi dernier avec votre billet « Les gouvernements sont des prisons dorées ! », vous n’imaginez pas à quel point j’ai été ému… Parce que vous possédiez la capacité d’écrire sans limite de mots et parce que vous disposiez ainsi librement de la possibilité d’aller jusqu’au fond des choses, jusqu’à atteindre une profondeur que je ne vous connaissais pas malgré le fait que je vous considère comme un des derniers humanistes du monde politique contemporain.
Je ne fais qu’exprimer mes opinions Monsieur le Ministre et je ne doute pas un seul instant, que vous rétablirez un point d’équilibre inexorable entre expression concise sur le Twit et expression du cœur sur votre magnifique blog qui provoque très fréquemment la remise en question de nos positions comme de nos idéologies forgées par d’insipides stéréotypes…
Bravo à machu pichu pour ce beau billet….
Tout d’abord toutes mes félicitations à machu pichu. J’adhère totalement à son propos.
Monsieur le Ministre, sachez que j’appréciais particulièrement les développements sur votre blog, je dis j’appréciais car j’ai l’impression que votre Twitter a syphoné votre Blog, perdant au passage beaucoup d’échanges très intéressants..
Je ne veux pas engager un combat entre « Anciens » et « Modernes » ou encore entre « Efficaces » et « Analysateurs », mais je considère que le Twit est trop superficiel.. Je n’arrive pas à adhérer… cela va même jusqu’à ma participation à votre Blog..
Il y a là un malaise..
Malgré tout, sachez que je continue à être toujours avide de vos analyses sur votre Blog..
Bien à vous.
PS/ J’ai lu que vous envisagiez à la rentrée de convier vos Twitter partner au Sénat, j’espère que vous n’oublierez pas les Blogger..
Serge G : votre P.S. est une excellente suggestion…
Oui bravo machu pichu pour les idées intelligentes développées dans votre billet !
Je l’ai déjà dit ici, je le répète : Twitter est une bouée de sauvetage dans des pays comme l’Iran.
En France c’est un simple gadget pour branchés.
Et malheureusement les accros du twit n’ont pas le talent des maîtres du Haïku.
Après la taxe carbone, pourquoi ne pas lancer un impôt sur les usagers de twitter? Pourquoi pas?
Car La taxe carbone est bien un nouvel impôt. Sinon, pourquoi avoir poussé les consommateurs à acheter des voitures avec la prime à la casse?
Pourquoi les pouvoirs publics n’ont-ils pas interdiction de consommer des énergies fossiles, administrations comme entreprises publiques? D’ailleurs, pour éviter que cet impôt soit trop injuste, on va mettre en place des corrections ciblées qui vont réduire l’impact de l’impôt sur des catégories réputées fragiles parmi lesquelles certaines ont des lobbies puissants, et ça va encore compliquer la machine administrative et justifier des emplois de fonctionnaires supplémentaires.
Est-il prévu de soumettre tous les utilisateurs des voitures officielles ( président, gouvernement, élus, fonctionnaires) à payer eux-mêmes cet impôt?
En Chine, les ouvriers assassinent leur patron qui veut licencier sans ménagement.
Sans aller jusque là, les hommes politiques devraient prendre conscience qu’accroître les impôts sans avoir le courage et l’honnêteté de revoir leur façon de gérer leurs mandats et leurs prérogatives.
@machu pichu : la plupart des twits contiennent des liens vers des pages Web plus fouillées. Le twit permet de savoir rapidement « ce qui se passe » 😉
…risque de conduire de plus en plus d’électeurs à l’abstention ou à l’extrémisme. Tout le contraire de la vie démocratique, avec tous les dangers dont on ne maîtrise pas les conséquences.
Il me semble que ce sujet mériterait davantage d’attention de votre part et les adeptes de votre blog apprécieraient sans doute d’y lire vos analyses, …twitter ou non!
Bonne soirée!
C’est bien amer tout cela. J’en suis désole d’autant plus que cale risque d’empêcher de nouvellles expérimentations. Mais il n’y avait rien a gagner sans cette exercice, ce n’était pas une competition mais une experimentation. C’est pour cela qu’il est vain de vouloir comparer ou hiérarchiser les tweets et les participants. Il y aura sans doute a gagner a etre comme politique qsur l’Internet mais plus tard. Le temps présent est celui de l’experimentation. Sans doute faut il encore chercher les formes sous lesquelles la politique peut trouver son audience et sans doute faut il aussi trouver des formes nouvellles. Cela ne va pas sans quelques désillusions. Mais, de mon point de vue, nous n’avons pas d’autres solutions que de mélanger les matières numériques a la politique. Si le mélange se fait suffisament bien, alors l’intérêt reviendra a la chose publique
C’est la, me semble t il, une chose souhaitable