Vendredi 23 janvier 2015, se tenait, devant plus de 420 élus ornais, l’assemblée générale de l’Association des Maires de l’Orne que j’ai l’honneur de présider depuis 20 ans.
Nul doute que ces dernières années ont été pour les collectivités locales dans leur ensemble, jalonnées de bouleversements : nouvelle carte des régions avec une redistribution des compétences, réforme territoriale qui renforce une nouvelle fois la place de l’intercommunalité, avenir des départements, création de communes nouvelles composées de plusieurs entités…Les nouveaux maires élus en mars 2014, élus au plus proche de nos concitoyens, se retrouvent dans un tourbillon d’incertitudes.
Nul doute qu’il nous faut tous ensemble faire preuve d’audace ! C’est à nous de bâtir l’avenir de l’Orne, non pas sur les instructions de Paris, mais selon notre propre volonté, selon la volonté des Ornais, selon l’idée que nous avons de l’avenir de notre département.
S’agissant de la création des communes nouvelles, je suis convaincu que ce dispositif permet aux collectivités qui souhaitent se regrouper, de renforcer leurs moyens, de mutualiser leurs compétences et leurs ressources dans une démarche de proximité et d’amélioration de la qualité des services en faveur des citoyens. La commune, pour continuer à jouer son rôle de cercle démocratique dans l’exercice de la citoyenneté, doit, chaque fois que c’est possible, se regrouper en communes nouvelles. Il est certain, qu’en restant trop petites, certaines communes n’auront plus les moyens d’agir lorsque les dotations leur manqueront. Le confort de l’isolement risque de se transformer en asphyxie. Il faudra alors s’associer dans la précipitation sans avoir le choix comme aujourd’hui. En un mot : réformons-nous nous-mêmes avant que l’Etat, une nouvelle fois de Paris, décide de le faire pour nous.
S’agissant de la réforme de l’intercommunalité, nous devons être vigilants quant aux regroupements artificiels de territoires trop étendus. Il est nécessaire de conserver des territoires ancrés au cœur du réel de la vie quotidienne des citoyens. Le regroupement artificiel de territoires trop étendus du fait de la faiblesse démographique nous semble aller à rebours du bon sens et de la bonne gestion. Comment des EPCI couvrant presque 100 kms pourront-ils assurer des services de proximité ?
J’ai réaffirmé lors de l’assemblée générale de l’AMO que notre association sera attentive, comme elle a su le faire lors des premiers schémas départementaux de coopération intercommunale ; elle agira de façon consensuelle en sachant montrer son unité.
Par ailleurs, le bilan de la première année de fonctionnement de l’agence technique départementale Ingénierie 61 que j’ai présenté prouve que la mutualisation des moyens, la mise à disposition d’équipements doit être accélérée entre les collectivités.
Les repères d’avant se sont effacés, il nous faut en poser d’autres et rebâtir un contexte qui ne sera jamais ce que nous avons connu. Et dont nous avons parfois trop la nostalgie. Cessons de rêver au monde d’avant. Inscrivons-nous dans le monde présent. Le refus du mouvement serait une impasse. Tendons-nous la main. Avançons d’un même pas et regardons l’avenir, non pas comme un danger, mais comme une œuvre qui nous appelle et à laquelle nous devons consacrer tout ce que nous avons en nous même de foi, d’envie et de confiance.
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