Les jeunes générations naissent une souris à la main, les enseignants doivent s’adapter, évoluer dans de nouveaux environnements de travail. Avec Internet et les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, les horizons s’élagissent, les exposés se réveillent, chaque élève devient acteur en sa classe, cartables et cahiers s’inclinent face au partage des connaisances, face à la vitesse, également! Que dissimule ce tourbillon numérique? Un nouveau culte de la performance?

J’ai encore en mémoire, ce doux parfum de miel, de violette, de cire et d’encaustique qui voletait dans la classe et chatouillait nos lundis. En ce temps là, nous étions armés de ces plumes acrérées, délicatement fendues à l’extrêmité et chaque semaine débutait par cet immuable rituel: l’instituteur versait dans l’encrier de verre, ce liquide mauve, mat et joyeux qui accompagnait courageusement notre quotidien et donnait corps à nos contrôles et autres compositions.

L’informatique entrait à peine dans les moeurs de cette école primaire, un peu à part, un peu magique, authentique Poudlard* où le livre et le temps étaient rois.

Depuis, j’ai bien grandi, vous vous en doutez et ai investi dans l’Internet Haut-Débit et dans un appareil photo némérique que je dompte, petit à petit. Je possède un ordinateur, et deux lecteurs MP3 et pars à l’assaut de la toile et des blogs. Je reconnais que le cyberespace offre des possibilités infinies et constitue, pour chacun de nous, une inépuisable source de connaissances et de découvertes. Mais de là à verser dans le tout numérique, surtout en matière d’éducation, j’ai quelques réserves!

ces outils, précieux doivent être utilisés avec prudence et sérénité, en appui de l’acquisition des fondamentaux, ne serait-ce que pour garantir l’égalité des chances. Sous couvert d’efficacité, ne sommes-nous pas en train de développer une nouvelle forme de culte de la perfomance, de créer ce qu’Alain Souchon appelait, si justement, l’ultramoderne solitude?

Fascinés par ces nouvelles techologies et l’hyper-puissance qu’elles génèrent, nous pourrions, si nous n’y prenons pas garde, dériver vers un absolutisme numérique. L’humain est prodigieux, dense, merveilleux. Comme il serait dommage de l’oublier. De temps en temps, sachons renouer avec la saveur simple de la craie, des dictées, de l’encre et du papier !!

  • L’école de sorcellerie imaginée par JK Rawlings