Selon l’AFP, le géant internet Google, avec 33 alliés – constructeurs, opérateurs et développeurs – va lancer un système « ouvert » et gratuit pour téléphones mobiles, une initiative attendue depuis longtemps et qui pourrait donner un coup de fouet à l’internet mobile dans le monde. Google a promis lundi la sortie au second semestre 2008 de téléphones bon marché tournant sous ce système, baptisé « Android », et qui sera « ouvert » aux développeurs extérieurs, sur le modèle des logiciels libres comme Linux. Il comprendra un système d’exploitation (le « moteur » du téléphone), une interface ainsi que des programmes, a précisé le groupe.
Qu’en pensez-vous ?
Parmi ses alliés figurent les fabricants Motorola, Samsung et HTC, ainsi que les opérateurs américains T-Mobile (Deutsche Telekom) et Sprint Nextel, le japonais NTT DoCoMo, le chinois China Mobile, et en Europe Telecom Italia et Telefonica, mais aussi eBay ou encore Intel et Qualcomm.
Sur ces téléphones, Google pourrait promouvoir ses propres fonctions internet, comme la recherche, les e-mails Gmail, les cartes ou YouTube, et accroître ses recettes provenant des publicités sur téléphone mobile.
Depuis des mois circulait la rumeur de la sortie prochaine d’un « GPhone » (pour Google Phone). Finalement Google a préféré parier sur un système pouvant être installé sur quantité de modèles.
« Nous n’annonçons pas un Gphone » a lancé le PDG de Google Eric Schmidt au cours d’une conférence lundi, « mais quelque chose de bien plus ambitieux: nous espérons qu’Android sera le moteur de milliers de nouveaux téléphones, avec de nouvelles applications que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd’hui ».
En pariant sur les développeurs extérieurs, Google choisit une stratégie analogue à celle annoncée la semaine dernière sur les sites de socialisation, où, en alliance avec une vingtaine de grands sites, il a lancé une plate-forme ouverte, où les programmeurs peuvent créer des applications pour tous les participants.
« Le meilleur modèle est l’ouverture », a lancé le PDG Eric Schmidt lundi au cours d’une conférence.
Pour les mobiles, où l’eventail de possibilités reste encore largement inexploré, la plate-forme de Google pourrait faire naître un foisonnement de nouveautés.
Les plates-formes ouvertes sont « une formidable motivation pour nous » a expliqué Max Levchin, PDG de la société Slide, créatrices de nombreuses applications pour les sites de socialisation Facebook et MySpace et qui souhaite ardemment les transposer sur téléphone mobile.
Si les utilisateurs peuvent espérer de nouvelle fonctions, Google peut lui espérer de nouvelles recettes.
Certains analystes pronostiquent un jackpot: selon Sandeep Aggarwal, du cabinet Oppenheimer, Google pourrait obtenir des revenus supplémentaires essentiellement publicitaires de 2 à 4,8 milliards par an dans la 2e et 3e année suivant le lancement des téléphones, et jusqu’à 10 milliards par an au bout de 4 ou 5 ans. Selon lui, Google gagnerait 2 à 4 dollars par téléphone équipé d’Android, contre environ 19 dollars par PC actuellement.
Plus nuancé, Charles Golvin, de Forrester, souligne que « l’impact sera large chez tous les acteurs du mobile, poussant des développeurs innovants à créer des fonctions » mais que « ces téléphones ne représenteront au début qu’une très petite part du marché ».
Tous les analystes attendent en tout cas un boom des publicités sur mobiles, qui devraient décupler d’ici 2011 pour atteindre 14 milliards de dollars.
Sans oublier que le monde compte déjà 3 milliards de téléphones mobiles, dont déjà 35% à 40% accèdent à internet, un pourcentage qui grimpe.
Google pourrait même devenir opérateur mobile: il compte participer à la vente aux enchères de fréquences qu’organisera le gouvernement en janvier aux Etats-Unis, ce qui pourrait lui permettre de monter son propre réseau de téléphonie mobile.
Bien joué et bien vu de la part de Google !
Ils ont compris que l’important n’était pas l’appareil (le téléphone) mais l’OS. Je dirai que c’est l’inverse du principe de l’Iphone.
En proposant un OS open source ils offrent une alternative pour les développeurs d’applications ce qui pourra booster le développement de nouveaux usages en situation de mobilité.
Développer des applications demandent en général beaucoup de temps et pour un développeur le choix d’une plateforme qui ne le bridera pas est primordial.
Je me demande d’ailleurs comment en Europe aucun projet similaire ne s’est lancé avant, alors que beaucoup de programmeurs d’open source sont européens et que la téléphonie mobile était plus en avance qu’aux USA.
Décidément les européens manquent de visions stratégiques dans les domaines des nouvelles technologies, alors même que l’on est confronté à de la désindustrialisation massive et qu’il faudra bien la compenser par de nouvelles activités.
Il restera encore un créneau dans l’embarqué ou la il faudrait écrire un nouvel OS à micro noyau.
bien d’accord avec Olivia. Pour l’Europe, quezekca?
Souvenez vous de Bull.
Regardez Galileo.
Quand la puissance publique passe, la créativité trépasse.
En 95 quand je parlais à mon député d’Internet et de son futur économique, il m’a répondu que le Minitel était un échec à l’international et que ça ne marcherait pas.
Quand je disais à un universitaire en 98 qu’Internet permettrait de diffuser le savoir au moindre coût et que l’Université en allait être bouleversée, il m’a répondu que ce ne serait pas possible…..
J’ai utilisé pour la première fois Google en 2000 à Washington chez mon fils : j’avais découvert le nouveau Microsoft.
J’avais trouvé le texte de la Constitution de la Vème République sur le site d’une Université américaine et rien en France…..
Heureusement que, depuis, certains de nos Ministres sont devenus adeptes et curieux de cet outil et de ses développements.
Bravo Mr Lambert.
PS
Il est aussi, une autre société californienne qui révolutionne chaque jour les documents numériques : ADOBE
la question d’olivia est intéressante…qu’a produit l’Europe en matière de technologies NTIC?
SAP est une réussite (allemande) Business Object en est une française, Linux est né d’un finlandais et a reçu un fort apport des pays nordiques, la norme européenne GSM lui a permis un taux d’équipement en téléphones mobiles supérieur aux US…
et, pour l’histoire, le premier microordinateur au monde fut créé par Micral/REE en 1972/73…
pourtant les géants sont américains: IBM, HP, Dell, Microsoft, Google, Yahoo…les uns plus "techno driven", les autres "market driven"…
la taille du marché domestique y est sans doute pour quelque chose,
mais y a t il d’autres explications rationnelles reconnues?
et la France, pays d’ingénieurs et de mathématiciens fait un peu pâle figure…