La France doit démontrer qu’elle est capable de réaliser des réformes. Il n’a jamais été attendu d’elle qu’elle s’enfonce, pour ce faire, davantage encore dans le puits sans fond des dépenses publiques et qu’elle s’étouffe définitivement dans le carcan kafkaïen ficelé par sa bureaucratie parisienne. L’Etat est devenu l’homme malade de l’action publique. Voilà qu’il se mêle de vouloir réorganiser les collectivités locales, alors qu’il n’est même plus capable d’être présent activement sur leur territoire. Il les livre à la vindicte alors qu’il les accable de normes et d’obligations ruineuses. Dans sa précipitation, le gouvernement en oublie la Constitution, coupe, retranche, recolle, et répand l’incertitude. Partie comme elle est, la réforme territoriale pourrait finir en désastre. Comme le pire n’est jamais sûr, il est sans doute encore possible d’imaginer l’éviter. Cela suppose de restaurer d’urgence un dialogue sincère, une confiance mutuelle, et surtout ramener chacun à une grande humilité pour reconnaitre que certaines orientations n’étaient pas bonnes, parce que trop couteuses, et pour certaines contraire à l’intérêt général.
Il reste peu de temps pour remettre cette réforme sur de bons rails.
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Je trouve que cet article entretient une confusion entre l’Etat et le gouvernement.
L’administration d’Etat est très certainement mal organisée et globalement peu efficace : c’est un sujet en soi. Il n’est pas vraiment abordé dan sa sa dimension la plus concrète qui est celle du « plan social » qu’il faudrait organiser pour des fonctionnaires qui individuellement n’ont pas démérité et sont un peu « perdus ».
Pour autant il n’est pas niable que l’organisation des collectivités locales est également coûteuse, avec des co-financements,des enchevêtrements, de multiples décisions, un émiettement des communes etc. En ce sens le gouvernement qui a le rôle constitutionnel des projets de loi est parfaitement dans son rôle.
Être un gestionnaire médiocre pour ses propres compétences ne le disqualifie pas a priori comme concepteur d’organisation.
L’article pourrait mettre en avant que ce qui pêche c’est la concertation. Cela dit les propositions de loi existent aussi….
Deux thèmes mériteraient d’être mis en avant :
– la clarification des compétences -et la suppression de la compétence « générale » qui est la porte ouverte à tous les excès
– l’intérêt d’autoriser (d’inciter voire de contraindre…) les collectivités à mutualiser leurs services ( solution retenue par l’Italie)