J’ai lu, ici ou là, que mon intention de quitter la Présidence de la CCEN, si rien ne changeait, pourrait être interprété comme une forme de renoncement. Ce serait bien mal me connaitre. Le renoncement, l’hésitation, le défaitisme ne sont pas dans mes gènes. Je suis un combattant. Je continuerai donc, avec mon ami Jean-Claude Boulard, de mener le combat contre les normes de la manière qui nous semblera la plus efficace.
En 5 ans de présidence, j’ai essayé d’imprimer une doctrine accommodante, une méthode douce, un dialogue coopératif avec les administrations prescriptrices, considérant que l’on produit toujours de meilleurs fruits dans la concorde et le respect mutuel. Mais, si elles ne veulent consentir aucun effort, si elles s’obstinent à produire de la norme à tour de bras, en ignorant les principes les plus fondamentaux du droit, alors la lutte prendra une autre forme. Il s’agira de multiplier à l’infini les contentieux. D’opposer toutes les résistances, comme on sait le faire, face à tous les excès. Le Gouvernement et le Parlement, dans le prolongement de la volonté affirmée par le Président de la République de produire un « choc » de simplification, sont déterminés à imposer cette simplification. Les administrations peuvent trainer les pieds et essayer d’user la patience du politique et continuer leurs méthodes qui pénalisent la croissance et l’emploi. Dans cette hypothèse folle que je n’ose imaginer, ce ne seront plus seulement les normes qu’il faudra alors abroger, mais surtout les administrations qu’il faudra supprimer.
Alain te voilà désormais au coeur du problème qui sclérose la société française et ce depuis des lustres ! je ne peux qu’être à tes côtés dans un tel combat !
bien à toi
jym
On peut comprendre que Monsieur Lambert ne puisse pas mener le combat contre les administrations comme Président de la CCEN. Mais sa liberté retrouvée, celles-ci pourraient passer de forts mauvais quart d’heure !
Bonjour et tous mes encouragements dans ce combat. Il est bien certain (si l’on croit à la sociologie des organisations) que demander à une administration de s’auto-simplifier, c’est lui demander de se tirer une balle dans le pied. Cela n’est pas propre au public : tout aussi vrai dans les grandes bureaucraties privées. La simplification ne peut être imposée que de l’extérieur : par un changement de technologie, de lieux ou d’outils de travail, de cahier des charges…
Sinon, prenons un exemple : le gouvernement décide qu’une non-réponse de l’administration à une demande d’une entreprise ou d’un contribuable sous XX jours, vaudra autorisation.
Que doit faire un chef de service responsable, prudent et légaliste ? Equiper son service « courrier réception » de la réponse-type suivante, à envoyer dès réception : « nous avons bien reçu votre courrier et vous en remercions. Nos services vont examiner votre demande. Si cependant vous ne recevez pas, d’ici XX jours d’autre courrier de notre part que la présente, veuillez considérer celle-ci comme une réponse négative et vous rapprocher de nos services si vous souhaitez des informations complémentaires. »
Et hop !
Merci pour votre pugnacité. Je fais suivre votre état d’esprit et votre combat qui est mien chaque jour.