J’ai l’intuition que ma participation à l’inauguration de la Grande rue Ouest de Tinchebray va donner lieu à des interprétations médiatiques. Autant les précéder pour dire le sens que, pour ma part, j’ai trouvé à cette démarche.
Tout d’abord, elle a pour origine l’invitation de Jérôme Nury que je remercie de son geste. Il souhaitait, me semble-t-il, donner à cette cérémonie une belle dimension institutionnelle. Notre présence conjointe avec Monsieur le Préfet, lui comme représentant de l’Etat et moi comme représentant du Département, marquait la symbolique essentielle du partenariat de plus en plus nécessaire entre l’échelon communal, intercommunal, départemental et national.
Le soleil s’est opportunément invité de surcroît, ce qu’il n’avait pas fait depuis quelques mois.
Pour l’anecdote, j’aurais pu être empêché de participer à la cérémonie car mon agenda de la journée était dominé par le mariage du filleul de ma femme. Comme celui-ci se tenait à Granville, la trajectoire était favorable et les horaires parfaitement ajustés. La conjonction astrale était donc favorable.
Faut-il pour autant y voir un message politique ? Cela me semblerait tarabiscoté au regard du tempérament abrupt qu’on me prête par ailleurs. Les désaccords de l’été dernier se sont, en fait, effacés dans beaucoup plus d’esprits qu’ils ne restent présents dans d’autres.
L’unanimité n’existe que dans les pays totalitaires, c’est bien connu. Mais la « paix des braves » (avec la puissante force symbolique que revêt l’expression) que nous avions scellée avec Patrick Mussat, dès octobre, avait une plus grande portée encore.
En réalité, ce type de démarche correspond exactement à la philosophie de la vie que les 30 années de vie publique passées m’ont enseignée.
La politique, la démocratie ne peuvent servir de champ de bataille permanent à tous les égos. L’horrible image émise par la politique nationale doit nous garder de toute tentation de l’imiter. Mon propre ego a été rassasié, grâce à la diversité des chances qui m’ont été données tout au long de ces 30 ans. Je ne vais donc pas m’abandonner à n’avoir pour but que moi-même.
Je puise donc un grand bonheur à partager l’amitié. A porter un regard ouvert et généreux sur « l’Autre » comme disent les philosophes. A fuir les sujets inutiles de controverse. Cela ne relève pas de la candeur mais d’une certaine éthique de la vie publique. Élus, nous sommes observés et nous nous devons de donner l’exemple de relations apaisées, surtout au moment où les tensions surgissent de toutes parts, au sein de notre société à l’épreuve.
L’esprit de réconciliation est au cœur de la vie en société. Ceux qui ne veulent pas accepter « l’Autre » créent des communautés fracturées, rivales, porteuses de conflits et de dangers. Les élus ne doivent pas cesser d’y songer.
C’est par exemple ce qui m’a amené à refuser toute polémique avec Philippe Duron suite à une sortie inappropriée, la semaine passée. A m’être rendu, il y a plusieurs années au Champ de la Pierre, chez Madame d’Andigné pour lui exprimer mes regrets et ma reconnaissance pour sa clémence. C’est aussi la belle leçon que j’ai tirée de l’histoire qui m’a uni à Pierre Mauger, mon prédécesseur à la mairie d’Alençon. Elle reste pour moi un repère de vie publique. Commencée dans une compétition trop vive et achevée dans une amitié profonde et sincère.
Comme j’avais prévu de le dire à Tinchebray mais j’ai le tort de ne pas lire mes discours : « Ce qui reste à faire dans l’Orne est colossal, le bel avenir à construire requiert le rassemblement sincère et chaleureux de toutes ses forces pour percer l’horizon parfois menaçant de notre économie encore convalescente. Je m’implique du meilleur de moi-même et continuerai de le faire tant que mes forces me le permettront. J’appelle toutes les générations, toutes les sensibilités, toutes les bonnes volontés à coopérer pour faire de l’Orne un département de grand avenir ».
Voilà le message simple et sincère qu’il faut comprendre de ma présence à Tinchebray samedi. Je remercie Jérôme de m’avoir convié et Geneviève de son hospitalité coutumière.
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