Christiane Taubira inaugurera mardi la nouvelle maison centrale ouverte par le Ministère de la Justice à Condé Sur Sarthe (Orne), commune riveraine d’Alençon. Elle est prévue pour environ 250 détenus à terme et elle est composée de trois quartiers pour longue peine. Elle permettra probablement la création d’au moins 300 emplois.

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Les mérites de cette création ne seront pas orphelins longtemps, c’est pourquoi je ne me placerai pas sur ce terrain, me contentant de mettre à votre disposition une petite revue de presse qui vous rappellera le long chemin qu’il aura fallu parcourir pour parvenir au bout d’un dossier de cette taille.

Il aura fallu 10 ans pour le faire aboutir. Cinq directeurs de l’administration pénitentiaire se seront succédés. L’indice du coût de la construction aura été majoré de plus de 40%. Et nous aurons tous ensemble ou séparément passé tant de notre temps à agir auprès des administrations centrales pour que cela puisse réussir.

Cet exemple permet au passage de constater combien notre Pays perd de temps et d’argent pour mener à bien de tels projets.

Pour l’anecdote, je conserve le souvenir d’élus de l’Orne hébétés de me voir sortir d’une salle du restaurant du Sénat, en compagnie de Claude d’Harcourt (alors directeur de l’administration pénitentiaire) qu’ils ne connaissaient pas, et de… Joaquim Pueyo un 8 février 2007. Ils y virent probablement, je ne sais quelle alliance clandestine, alors qu’il ne s’agissait que de développement de l’Orne.

La morale de l’histoire est que ces créations se décrochent à Paris, qu’elles commandent une union sacrée de tous, au-delà des sensibilités politiques et des alternances. Et le secret de la politique est de ne jamais croire que tout s’obtient du jour au lendemain. C’est une œuvre de patience, de calme, de constance et d’humilité. Rien d’important ne se fait sans vives controverses ou critiques et pratiquement jamais sous les applaudissements.

L’essentiel est dans ce qui reste après soi.