La cacophonie qui régnait ce soir sur les plateaux de télévision n’éclairait qu’une seule chose : la mauvaise santé de notre démocratie. Deux conceptions semblaient s’affronter entre ceux qui pensent que la volonté du peuple s’exprime par ses représentants (le Parlement) et les autres qui pensent que le peuple décide lui même directement des affaires le concernant par des mouvements de foule, de grèves ou de blocages. Je ne surprendrai personne en réaffirmant mon attachement à la démocratie représentative. Je mets au passage en garde les partisans de la démocratie directe sur le fait que, généralement, pendant la 1ère partie des conflits, seuls les « contre » s’expriment. Mais lorsque la majorité silencieuse commence à vouloir le faire et à descendre, à son tour, dans la rue, ce ne sont plus les lois, ni mêmes les gouvernants qui sont menacés, mais clairement les institutions. Veut-on en arriver là ? Il ne faut plus grand chose pour qu’une crise de régime s’ouvre avec tous les risques que cela comporte. Les partis de gouvernement feraient bien d’y songer. Et vite !
Cela étant, le Président de la République a confirmé ce soir que force devait rester à la loi. Je m’en réjouis. Il en annonce immédiatement la modification. Juridiquement, je comprends qu’il fasse ainsi, si tel est son choix. Je ne suis cependant pas sûr que cela soit lisible pour la population non spécialiste des arcanes du droit. Puis il faudra bien, le jour venu, dire si le CPE est maintenu, sinon dans sa lettre, au moins dans son esprit. Avec ou sans « dénaturation » ?
Mon intuition la plus intime m’incline cependant toujours à penser que le pouvoir ne doit jamais céder à la rue. Et qu’au total, il vaut mieux, en cas de crise ultime, donner le dernier mot à tous les électeurs plutôt qu’aux plus bruyants d’entr’eux.
Franchement monsieur Lambert, une loi voté avec l’article 49-3 de la Constitution correspond t’elle vraiment à la démocratie représentative ???
Monsieur le Ministre,
Je vous trouve de bien mauvaise foi dans cette note.
Comment soutenir que promulguer une loi tout en affirmant qu’elle ne serait pas mise en oeuvre (dans l’attente d’une nouvelle loi) est plus respectueux de nos institutions qu’une relecture de la loi sur la nouvelle embauche allégée des articles instituants le CPE?
Oui, le grand perdant c’est la démocratie, mais non pas pour la raison que vous dites, mais parceque la ‘solution’ choisie par le Président de la République est institutionnellement bancale (encore, que n’étant pas constitutionaliste, mon avis sur la question soit très relative, mais il me parrait surprenant qu’une loi promulguée ne soit pas appliquée sur ordre de la Présidence).
PS: il y a une grande différence entre la démocratie directe (à laquelle je ne crois pas), et la prise en compte par les élus des réactions des français. (Pour le coup, même si les manifestants ne représentent "que" l’expression des "contres", toutes les autres enquètes d’opinions montrent qu’ils ‘représentent’ une énorme majorité des français)
Consternant tout de même la tournure des évènements!
Les bruits relayés par les journalistes laissaient entendre que J Chirac maintiendrait le CPE…
Ce que je retiens de son allocution :
Une loi a été votée, promulguée, mais elle ne sera pas appliquée… La rue gagne au détriment de la démocratie et c’est vraiment très grave car le msg est clair : bloquez le pays ou faites-le croire et surtout alertez les médias et vous aurez ce que vous voulez.
Dans cette histoire, un Villepin maladroit peut-être car précipité dans sa course à la présidentielle ? Il a voulu nous prouver "qu’il en avait"…
C’est grave tout cela, car la gauche en profite ; elle n’a pas raté cette aubaine… les jeunes incultes, élevés en enfants-rois que les parents ne contrarient pas selon les principes doltoistes… Une gauche démago, qui espèrent ainsi par son rassemblement gagner comme en 81 les prochaines élections présidentielles.
C’est grave de voir une partie de l’ump tergiverser, retourner leur veste ? (alors qu’ils étaient solidaires avec Villepin tout au début…) et cerise les propos de Sarkozy ce soir m’ont déçus… il approuve les choix de Chirac maintenant ?
Question d’une naïve : il n’y a donc que cela qui intéresse les politiques : le pouvoir à n’importe quel prix ?
Mr Lambert, ne faisant pas partie des "autres"
qui pensent que le peuple décide lui même directement
des affaires le concernant par des mouvements de foule,
de grèves ou de blocages"
convenons que notre république après:
-1789,
-1830,
-1848,
-1871,
-1936,
-1968,
est bien issue: "DE LA RUE",
"de mouvements de foules"
"de grèves ou de blocages"
Je partage votre point de vue sur le nécessaire respect des règles représentatives sinon nous serions en Somalie ou en Sierra Leone. Je suis, comme vous, horrifié d’entendre une élève de Terminale affirmer devant les caméras :"ben oui, c’est la démocratie, le gouvernement y doit suivre ce que disent les manifestants, c’est ça la République, hein ?". On se demande qui lui a enseigné l’Education Civique. Je pense aussi qu’en dépit les apparences d’incohérence, les propositions du président répondent subtilement aux deux points qui coincent. Mais notre élève de Terminale, peut-elle entendre cela ?
Cependant. Ne croyez vous pas qu’il est grand temps de réformer nos institutions pour qu’elles soient un peu plus démocratiques, justement ? Pour éviter cette crise incroyable que tout le monde subit. Des routes et des voies ferrées coupées. Un pays bloqué. Totalement inimaginable chez un de nos voisin européen. Imaginable dans les pays où seule compte la loi du plus fort par définition non démocratique. Peut être la Somalie ou la Sierra Leone.
Un homme quasiment seul, jamais élu par le peuple, concocte dans le secret de son cabinet une réforme hasardeuse. Il l’impose au pays et découvre horrifié – car je ne doute pas, moi, de la pureté de ses intentions, il ne fait pas cela pour autre chose que régler un réel problème – qu’un morceau de la nation n’en veut pas, ce qu’elle montre bruyamment dans la rue et dans les médias. Cette partie de l’opinion se trompe, elle est manipulée, stupide et contente comme l’aurait dit Machiavel. Mais elle se fait entendre. C’est cela qui compte dans notre vieux pays car le peuple a beaucoup de mal à le dire démocratiquement.
Ce récit, c’est celui d’une V° république qui a aménagé l’effacement du Parlement. Un effacement si extrême qu’aucun gouvernement n’a été renversé depuis 1962. Cela revient à dire d’abord qu’il ne sert à rien, que les lois sont quasiment toutes préparées par l’exécutif, qu’elles sont votées sans coup férir et que les débats, quand ils ont lieu, sont sans risques pour ce dernier. Si demain, l’assemblée – et je ne parle pas du Sénat, pardon – était supprimée, rien ne changerait au fond. Qu’on me prouve le contraire.
Il ne faut pas s’étonner ensuite, que le corps social puisse d’exprimer partout sauf là où il devrait, rues, télévision etc.
Je rêve moi, de débats parlementaires qui pourraient – si la question est grave, importante – se traduire, pourquoi pas, par la chute du gouvernement et du PM après que les représentants du peuple, élu par lui, aient, tous ensemble, débattu de ces questions au fond. Un Parlement ça sert premièrement à ça, et ensuite à éviter ce que nous vivons.
Je crois me souvenir que sous le gouvernement de Monsieur Michel Rocard,l’article 49-3 de la Constitution a été utilisé plusieurs fois (CSG,RDS…)et personne ne s’est élevé contre cette méthode.En ce qui concerne le CPE, le Conseil Constitutionnel s’étant exprimé cela aide à la recherche légale d’un dialogue.Ne laissons pas le blocage s’installer à nouveau.Haut les coeurs !
Vous semblez n’accepter le fonctionnement de nos institutions que lorsqu’elles vous permettent d’avoir raison ce qui est, vous l’avouerez sans difficulté je l’espère, assez simpliste comme raisonnement et dangereux !
l’article 49-3 fait partie de la Constitution qui a été adoptée par le peuple.
Peut etre me direz vous que vous n’étiez pas né et que l’on ne vous a pas demandé votre avis et que vous contester aussi la legitimité de ce texte?
La solution aurait été à mon avis de dire j’ai 9 jours pour promulguer la loi, rendez-vous des samedi matin 9h a matignon pour discuter, si au bout des 9 jours une bonne solution est trouvée, on l’applique, sinon, ou si personne ne veut discuter, je promulgue la loi !
Enfiun, je mets au défi qui que ce soit de me démontrer que le CPE existe encore…
Je repensais, pour ma part, à un article paru cette semaine dans l’Express : des chercheurs ont élaboré un modèle qui à partir de quelques variables permet de prévoir le score des différents candidats aux élections. Figure dans ces variables l’évolution du chomage.
Il apparaît qu’à aujourd’hui, Nicolas Sarkozy l’emporterait sur Ségolène Royale.
Bien évidemment seul un esprit mal tourné penserait que l’interet de la Gauche est de faire la politique du pire …
Monsieur LAMBERT,
Quitte à être taxé de sénilité,je le redis:
notre démocratie "à la Française" est depuis trop longtemps un théâtre d’ombres,voire un pastiche de démocratie,pour ne pas dire une mascarade.
En effet,aussi longtemps que des associations de tous poils (de lycéens??quelle bonne blague pour des gens non majeurs !!),aussi longtemps que des syndicats non représentatifs,joueront la carte maîtresse du "pouvoir de la rue",appuyés en cela secrètement par la Gauche,la démocratie au sens constitutionnel du terme,n’existera jamais dans notre pays.
Même si les modèles anglo-saxon et américain ne sont pas parfaits,ils vont au moins dans le sens du respect de la majorité des suffrages et de l’alternance.
Nous pouvons toujours nous targuer d’être le pays des droits de l’homme,nous n’arrivons même pas à faire respecter les droits d’une majorité élue démocratiquement (la Gauche s’est même vantée d’avoir voté pour J.CHIRAC,où est sa logique ?)
Redonner sa crédibilité au parlement et traiter de manière responsable les "sujets tabous" que sont:
*l’échec de l’intégration à la Française,
*la non représentativité des 20 % de citoyens qui votent pour le FN et qui sont considérés comme des sous-citoyens,
*comment sortir du sempiternel "pouvoir de la rue",
*reconsidérer l’échec de notre politique éducative,
*redonner un sens aux métiers non gratifiants et faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes,
voilà quelques urgences,si l’on veut un jour, parler un tant soit peu de "démocratie" en France.
Cordialement
Il n’est suffisant d’être enarque pour faire un bon politique,Villepin vient de nous en donner la preuve.Une telle réforme s’exécute dans la foulée des présidentielles et non pas à la fin d’un mandat et de plus un peu à la hussarde.Une réforme comme le cpe qui enfonce un coin "nécessaire" sans le code du travail,doit être suffisament murie.
Force doit rester à la loi. C’est vrai ! Sauf que ladite loi ne sera pas appliquée ! Enfin, c’est ce que dit M. CHIRAC ! Le même qui disait, il y a quelques années : "Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent."
La manoeuvre du Président manque sérieusement de lisibilité (je dirais de courage politique). On promulgue la loi, mais on la dénature…
La rue a tort, mais elle a raison…
Dire qu’il faut encore attendre un an pour que nous puissions donner notre opinion !!!
La situation est ce qu’elle est. Il faut maintenant que l’ordre républicain soit rétabli. Avec les moyens légaux dont la République dispose (en a-t-elle assez?) pour REPRIMER les actes illégaux qui sont commis par une minorité.
Quant à ce que je pense de Jacques Chirac, je l’ai déjà placé parmi les présidents les plus nuls de la République. Et pas seulement de la Ve … Je lui fais une fleur : il est meilleur que Paul Deschanel.
En fait, les syndicats français de manière globale et la majeure partie des fonctionnaires, sont hostiles à toutes réformes susceptibles de remettre en question l’existant. L’Etat dans l’Etat ne veut pas ne se réformer et cela n’a rien à voir fondamentalement avec la droite ou la gauche (pensez à Allégre). Il existera donc toujours une réaction frontale, chiffrable immédiatement, et à cause de cela toute réforme véritable structurelle, passera par un rapport de force opposant des intérêts. Les réformes ne sont possibles que lorsque le point de rupture sera consommé entre une minorité de "privilégiés" acccrochés à leur statuts et rentes seront incapables de s’opposer à une masse d’indigents ou de chômeurs qui eux n’auront plus rien à perdre. Pour l’heure la jeunesse confusément comprends que c’est bien l’Etat qui est à la racine du problème. Très habilement la gauche marxiste a su convertir ce ressentiment en lui donnant des boucs émissaires de circonstances, mais, comme nous savons que de toutes les manières, il n’existe pas d’alternatives viables au capitalisme (le pire des systémes à l’exception de tous les autres suivant Churchill) ces manifestations vont dans le sens d’une transformation radicale du systéme français (ils ont la fièvre, ne reste plus qu’à trouver le bon médicament). Je suis donc résolument optimiste pour l’avenir, d’autant plus que le chef Biélorusse a proposé aux étudiants français de venir étudier à Minsk!!!!! Chiche, un bon stage en entreprise communiste il n’ y rien de tel pour s’en guérir.
Avant l’affrontement, dans le contexte de très faible légitimité actuel du gouvernement pour mener une politique libérale, il reste la solution des urnes. Une bonne campagne, un bon débat et un bon vote pour finir, et la France sera de nouveau en ordre de marche. Ce ne sera pas parfait, mais ce sera bcp mieux
@JM
Exact, cette loi n’a pas été votée mais imposée par le 49/3
@Mr. Lambert
Je pense que le gouvernement s’est pris une claque en imposant via le 49/3 et j’espère qu’il ne recommencera pas.
Quant à la “rue”, bien sur que c’est inadmissible dans une démocratie et peut nous mener au despotisme ; d’abord des manifestant pacifiques (lycéens, étudiants), puis très rapidement des casseurs anarchistes (livres anciens brûlés à la Sorbonne, du jamais vu en France depuis les Guerres de Religion), puis la racaille des banlieues venus détrousser les manifestants.
Et puis ensuite ? Cela peut continuer : des bandes armées de couteaux et de hachettes, puis de plus en armés ; j’exagère ? on voit cela partout dans le monde, pourquoi en serions-nous à l’abri ? Et on arrive à la loi de la jungle, où le plus musclé bouffe le plus faible.
Il n’est pas normal que dans un état qui se prétend démocratique, on fasse voter (tant les parlementaires que les citoyens) quand on est sûr que le résultat sera OUI, et qu’on utilise le 49/3 quand on a peur que ce soit NON.
Il n’est pas normal qu’hélas, les citoyens constatent depuis plus de 30 ans que le seul moyen pour “les gens d’en bas” de se faire écouter “des gens d’en haut” (Raffarin l’avait parfaitement bien compris mais au lieu de le laisser faire les réformes nécessaires et promises dans le programme de 2002, on l’a entravé de toutes les façons possibles et imaginables) soit de manifester et de menacer.
Que la Gauche s’empare du prétexte CPE n’a rien d’étonnant mais il y a aussi un mécontentement général de la population : un magnifique catalogue de promesses en 2002 et puis … rien !
@hifi
“ (la Gauche s’est même vantée d’avoir voté pour J.CHIRAC,où est sa logique ?)”
Mais si c’est parfaitement logique ! N’est ce pas en ce moment qu’il y a cohabitation ?!
@madelon
“Enfin, c’est ce que dit M. CHIRAC ! Le même qui disait, il y a quelques années : "Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent."
Rectificatif : c’était Pasqua (en 86-88 je crois): “Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent”.
A dire avéqueux l’assent, c’est délicieux !
"force devait rester à la loi"
La loi n’était pas encore promulguée, elle avait encore la possibilité de passer devant l’Assemblée. Donc, le chef de l’Etat a décidé de donner force à une loi qui n’était pas encore applicable (en demandant de ne pas l’appliquer… et donc d’aller contre l’ordre républicain).
La grève étant encore légale, force restera encore à la loi…..
Une solution de sortie de crise: que le parlement abroge cette loi dans les plus brefs délais…
@valmy
Oui pour un programme electoral clair et donc une légitimité "fraiche" au parlement pour l’appliquer. C’était d’ailleurs me semble t-il, ce que proposait Sarkozy avant cette initiative unilatérale de Villepin avec les conséquences que nous voyons. Je ne vois d’ailleurs pas ce qu’il y a de "libéral" dans cette multiplication des réglements et lois d’exceptions qui alourdissent encore un peu plus le fatras de la législation sur le code du travail. Bien evidemment il faut une réflexion, et une action globale qui touchent à la fois sur nos institutions, la place de l’Etat et la décentralisation. J’attire votre atttention sur le fait que le parlement vient de désavouer à la fois le Premier Ministre et le Président Chirac en engageant ce qui est assimilable à une relecture de la loi. La crise de régime est donc réelle : Villepin n’a plus de majorité pour conduire sa ligne politique en l’état. Les lignes ouvertes entre Sarkozy et les mouvements syndicaux étudiants ne font que traduire la réalité brute et quantifiable des forces légitimes en présence, c’est une reconnaissance de fait du pouvoir des "élus" et c’est pas là et seulement là que l’on trouvera une issue négociée à cette crise.
Etudiant à Nanterre, j’ai été invité à voter le 21 pour le 22 par le Président de l’Université. Vérification faite certains étudiants ont reçu cette invitation dès le 14. Comment ne pas penser que le départ du courrier a été différé de manière à ce qu seuls les "grévistes" puissent participer. C’est cela la nouvelle démocratie à la sauce gauchiste de la rue ?
Les exactions constatées partout en France hier soir sont un deshonneur pour notre démocratie. Il n’est pas nécessaire d’être un fin politologue pour savoir que beaucoup de toute la pagaille est orchestrée par la LCR et sa bande. Allons devant les électeurs et vous verrez que les Français leur signifieront leur désaccord.
Le blocus des établissements interdit aux étudiants de suivre les cours indispensables pour terminer l’année universitaire et conserver les meilleurs chances d’obtenir leur diplôme. Il en est de même pour les lycéens. Quand il existe des votes, ils sont préparés dans une pagaille et une agitation qui donnent des résultats sans aucun rapport avec la réalité. Bel exemple de démocratie ! Si c’est celle-ci que les manifestants veulent proposer à la France, bonjour les dégâts ! Pour ma part, je saurai comment voter, croyez-moi. Encore une semaine de manisfestation et Le Pen prend 10 points. Les socialistes veulent-ils vraiment un nouveau 21 avril ?
Ca ne coûte de rien de laisser présager le pire. Mais est-ce que cela peut (encore) rapporter de spéculer sur la peur du grand méchant Lepen ?
Il m’appartient de donner à la somme de tout ce qui se fait un caractère d’ambition nationale, d’exiger que l’intérêt commun passe au dessus des routines et prétentions des catégories et de montrer que le but de l’effort pour la prospérité n’est pas tant de rendre la vie plus commode à tels ou tels Français que de bâtir l’aisance, la puissance et la grandeur de la France. Pour que la France retrouve confiance en elle-même et que la considération extérieure réapparaisse.
Charles de Gaulle – Mémoires d’espoir.
La nécessité d’un débat de fond
La cacophonie révèle un malaise profond et appelle à un débat de fond.
La révolte des exposés, des vulnérables, n’a qu’une requête : conserver la même providence d’Etat. Elle veut des protections et plus d’argent public dans un pays déjà titubant sous l’impôt. Militer, ces jours-ci, contre l’aléatoire précarité d’un emploi, c’est militer pour la lourde précarité du chômage. Bref c’est Gribouille, pour éviter la pluie, qui se jette à l’eau !
Lu chez Claude Imbert dans le Point.
"Il y a trois choses qui sont impossibles. La première, c’est le retrait, la seconde, c’est la suspension, la troisième, c’est la dénaturation de notre projet.
Dominique de Villepin AFP 21/03/2006.
Soit les Parlementaires UMP tiennent bon sur le CPE, c’est-à-dire l’aménagent sans le dénaturer: dans ce cas, nous allons droit vers un second tour UMP – Extrême Gauche en Mai 2007.
Soit les Parlementaires UMP cèdent aux ex-apôtres de la rupture reconvertis en chantre du renoncement (suivez mon regard), et nous allons droit vers un second tour FN – PS en Mai 2007.
Qui porte atteinte à la démocratie représentative ??? Jacques Chirac ? qui promulgue une loi pour annoncer qu’elle ne devra PAS s’appliquer: "je demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’en pratique, AUCUN contrat ne puisse être signé sans intégrer pleinement l’ensemble de ces modifications". Une fois que la loi est publiée au Journal officiel, elle est censé s’appliquer.
– Enfin J.Chirac annonce que le gouvernement doit "préparer immédiatement deux modifications de la loi". Pourquoi n’avoir pas demandé une deuxième lecture au parlement avant la fin des débats ? Voila un N+un-nieme et bel example de soumission aux
"pressions de la rue" dont Mr Chirac est familier depuis les accords de Grenelle en 1968…
CPE : le grand perdant de vendredi soir : la démocratie !
Je suis au moins d’accord avec Alain Lambert (UMP), la démocratie est la grande perdante de vendredi soir. Mais, pour Alain Lambert, c’est parce que les syndicats, les collectifs et journalistes n’ont pas fait ce qu’a demandé un chef de l’Etat qui…
Vraiment du mal de me dire que la force reste à la loi quand on se moque d’elle avec une formule à la "je promulgue, mais on n’applique pas (donc pourquoi promulguer?) et on va la changer (donc pourquoi l’avoir votée?)"… c’est pas mal pour décridibiliser la loi…
Mais si vous pouviez nous expliquer la logique de la chose, je suis prenneur!
Merci!
A.
Je suis bien vieux pour m’exprimer (86 ans) mais laisser la rue dicter sa loi l’histoire nous en dit chaque fois le résulat de cerait ce que celui de la révolution française. Je suis particulièrement le blog de Alain Lambert. Il est le meilleur de tous, le plus juste parce que le plus sensé. Merci M. le Sénateur. Continuez.
Oui , JPP , et madelon , ont bien raison , et je pense comme eux .. Le 49.3 , l’assemblée .. cette loi est legale , votée dans des conditions democratiques .. Mais nous avons un president qui est plus attentif a sa popularité qu’a ses responsabilités .. Il est temps de remiser ce reliquat prehistorique vennant de la 4 eme republique , pour avoir un vrai gouvernement , honnete et decidé a resoudre les problemes , attentif a des solutions et leur realisation plutot qu’a leur reelection ..
En attendant , je me demande , qui va payer ma retraite , qui va me soigner sans avoir besoin d’attentre 6 mois …
Je vais ajouter +1 à la cohorte de ceux qui pense que force ne reste pas à la loi, puisque le président la vide lui-même de sa substance.
Alors qu’il aurait suffit de demander une nouvelle lecture, en laissant carte blanche au parlement, ce qui aurait eu exactement le même effet pour le CPE, mais aurait renforcé les institutions au lieu de las ridiculiser !
Tout ça démontre chez GdV et chez Chirac tout à la fois un excès d’orgeuil (refus d’admettre la défaite) et une lâcheté sans nom (refus d’en tirer les conséquences : démission du premier, mise entre parenthèse du second).
En pratique, GdV est démissionné de facto, il va juste servir à porter le chapeau en cas de pépin quelconque, tandis que Chirac se ridiculise et sa fonction avec. Sarkosy prends les commandes : une nouvelle fois, c’est lui l’homme du recours et il saura (ne serait-ce qu »en abandonnant le texte !) trouver une solution.
Je pense que c’est plutôt un progrès, point de vue "casting", mais les institutions auraient gagné à plus de clarté. D’une façon ou d’une autre, le chef du parti majoritaire doit gouverner (comme président ou comme premier ministre, peu importe) et la dissolution présidentielle devient inutile (en pratique, elle ne peut pas vraiment servir à résoudre les problèmes, comme le 49-3 c’est plutôt une arme de dissuation pour aligner sa propre majorité, et organiser les élections au moment le plus favorable pour le pouvoir en place)
Ma conclusion principale c’est que les institutions et surtout la France gagneraient à ce que l’éducation nationnale fasse un travail minimal sur la démocratie : quand est-ce qu’on vote, sur quels sujets, dans quelles limites, dans quelles conditions, et avec quelles conséquences ? Ca aurait éviter ces parodies ridicules d’AG auto-proclamées, s’auto-proclamant légitimes pour voter n’importe quoi sous prétexte qu’une majorité est apparue à un moment, tout en ignorant un vote pas si vieux (2002) et un vote qui s’annonce dans très peu de temps (2007).
à Ornais…
je ne sais de quel régime de retaite vous "dépendez" ?
il est certain que la question des retraites françaises "par répartition"
contient une "bombe a retardement financière" bien plus préoccupante
que la "mascarade du CPE" (après celle du Clemenceau…)
ainsi dans la récente fusion Alcatel/Lucent les salariés français
d’Alcatel vont maintenant créer de la "valeur ajoutée" qui augmentera
la garantie des retraités américains de Lucent en voyant leur propres
perspectives de retraite "à la française" se réduire cmme "peau de chagrin"…
Répétons-nous. "La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, *ou* par leurs Représentants, à sa formation".
Mais s’agit-il d’un "ou" inclusif ou exclusif ?
Pour un avant-gôut de la "France d’après" (sic) bloghorree.berrendonner.o…
"Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul". CQFD
@ Mr Lambert
à la liste de dates envoyée le 1er avril
je pense que l’on peut ajouter
2006, 10 avril déroute du CPE
il est hélas confirmé
depuis 1968 Mr Chirac "obeit" à la rue malgré ses discours musclés
à l’image du Général il devrait démissionner demain soir à minuit,
comme le général en 1969…
rappel 1968, 1936, 1871, 1848, 1830, 1789,…
Par jpp, le samedi 1 avril 2006 à 06:
Mr Lambert, ne faisant pas partie des "autres"
qui pensent que le peuple décide lui même directement
des affaires le concernant par des mouvements de foule,
de grèves ou de blocages"
convenons que notre république après:
-1789,
-1830,
-1848,
-1871,
-1936,
-1968,
est bien issue: "DE LA RUE",
"de mouvements de foules"
"de grèves ou de blocages"