Le CPE donne lieu à d’interminables controverses et de nombreuses protestations. Il faut en finir. L’intérêt général le commande. Les questions d’amour propre sont secondaires. Les personnes du Premier Ministre ou des représentant syndicaux ne comptent pas face à l’enjeu de trouver une solution pour l’emploi des jeunes. En revanche, il n’est pas imaginable que les solennités les plus sacrées d’une démocratie soient foulées au pied. L’idée de retirer une loi votée démocratiquement par le Parlement n’est pas envisageable, sauf à considérer qu’elles ne sont que des textes comme les autres et qu’elles ne sont pas l’expression de la volonté générale du Peuple Français, selon nos principes constitutionnels.

En revanche, il reste beaucoup de portes de sorties honorables. Nos lois sont devenues tellement bavardes qu’elles contiennent de nombreuses dispositions relevant du domaine réglementaire. Il est donc facile au Conseil Constitutionnel, comme il vient de le faire pour un autre texte, d’éliminer dans la loi relative au CPE tout ce qui relève du domaine réglementaire. Dès lors, le dialogue social, qui aurait pu être davantage approfondi, le sera sur la partie réglementaire des textes et ainsi chaque partenaire se sentira reconnu sans pour autant fragiliser des piliers fondateurs de notre République.
Agacé, pour ma part, depuis bien longtemps, par le bavardage des lois, dénoncé à nouveau, la semaine passée, par le Conseil d’Etat, je me réjouirais que nous puissions faire d’un mal un bien. L’incompréhension née sur le CPE serait levée par le déclassement par le Conseil Constitutionnel de ce qui a été inutilement introduit dans la loi, alors que cela devrait figurer dans les décrets. Ainsi les décrets seraient négociés et chacun pourrait retrouver le calme, la sérénité, et le sentiment d’être utile à la société. Ne nous y trompons pas, en laissant se creuser un tel fossé entre les exigences de la modernité, les besoins de la société, la nécessité réformatrice, et l’indispensable autorité de l’Etat, nous dressons le lit d’un despotisme dont il n’est pas démontré qu’il serait éclairé.