Selon l’article 3 de notre Constitution, la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants (c’est à dire le Parlement) … Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. C’est pourquoi le CPE ne saurait être abrogé par la rue, dès lors qu’il a été adopté par la loi, selon les conditions prévues par la Constitution. En d’autres termes, personne dans notre République ne dispose d’un droit de veto ! Nulle catégorie sociale, nulle génération, nulle « section du peuple » ne peut s’ériger en pouvoir absolu. Pas même le Président de la République qui, lui seul, peut demander au Parlement une seconde délibération.

Certes, le désordre actuel ne trouvera pas de voie convenable de sortie par la seule réaffirmation du droit. Nos jeunes agités, si souvent manipulés, feraient cependant bien de se souvenir que leurs ancêtres ont parfois versé leur sang pour qu’ils puissent vivres libres dans un pays démocratique où les citoyens choisissent librement leurs représentants. Que cette loi ne leur convienne pas, je peux le comprendre. Qu’ils puissent prétendre à un droit de veto m’indigne. Si je ne me trompe, ce mot veto vient du latin et signifie « j’interdis ! ». Au nom de quoi, de quelle légitimité peuvent-ils prendre interdire le fonctionnement de nos institutions et l’application de la loi ?
Céder à la pression de la rue aboutirait à « tendre un piège à notre démocratie ».
A dire vrai, je n’ai pas d’avis tranché sur l’efficacité du CPE, je pense que c’est à l’expérience que nous pourrons mesurer s’il aide les jeunes à entrer dans la vie professionnelle. Je constate simplement qu’il n’instaure aucune précarité puisque celle-ci existe déjà. Il ne retire aucun droit puisque ceux auxquels il est destiné n’en dispose pas. En revanche, ce dont je suis sûr, c’est qu’il ne faut pas trop tirer sur la ficelle car elle pourrait céder. Et notre démocratie est un bien trop précieux pour le laisser menacer. Que chacun retrouve son calme. Rendez-vous dans 6 mois. Et les résultats tiendront lieu de juge pour savoir s’il faut conserver, retirer ou aménager.