Ce n’est pas obligatoirement agréable à se l’entendre dire. Mais n’est-ce pas salutaire de parfois prendre en pleine figure ce que l’on pense de vous et de vos homologues ? C’est sous ce titre « La classe politique au bûcher » que le nouvel Economiste dans son n° 1322 du 3 au 9 novembre 2005 retient quelques citations. Elles sont parfois sévères ; elles nous invitent à méditer.

« Il faudra dire et redire que notre classe politique doit être tenue pour responsable de l’état lamentable de la France. Par sa petitesse, par ses mensonges, par sa lâcheté. Elle n’a jamais fait la pédagogie du monde nouveau, croyant et laissant croire que l’on pouvait s’en protéger.»
Éric Leboucher, journaliste, dans son livre Économiquement incorrect.

« Si le politique n’arrive pas à se faire obéir des fonctionnaires, c’est que le politique n’est pas bon. (…) L’homme politique n’aime pas spontanément choisir ou décider. Et lorsqu’il n’y parvient pas, il cherche un alibi à son aboulie ou à son impuissance. »
Arnaud Tessier, Président de l’association des anciens élèves de l’ENA, interrogé par Le Point.

« Nous vivons dans une démocratie où, contrairement à ce qui se passe dans tant de pays auxquels nous faisons la leçon, le discours politique est un jeu (ou une tactique) plutôt que l’expression d’une sincérité. »
Franz-Olivier Giesbert, Le Point.

« La classe politique joue à se faire peur avec des revenants : Lionel Jospin et Alain Juppé, vedettes d’un ahurissant bal des fantômes. …) La nature politique de la France : c’est un pays qui aime adorer ce qu’il a brûlé, où l’on n’est pas politiquement mort si l’on est physiquement debout. »
Christian Barbier, L’Express.

« Lionel Jospin est pour l’heure au socialisme français ce que Jacques Chirac est à la France : une grande partie du problème, un corps étranger à la solution, tant il symbolise la perversion du socialisme français d’une doctrine de mouvement en force de conservation, aux antipodes de Jaurès, qui soutenait que « la démocratie française n’est pas fatiguée de mouvement, elle est fatiguée de l’immobilité . »
Nicolas Baverez, Le Point.