En 2007, dans le cadre d’une animation annuelle sur les faits divers et le roman policier, la Médiathèque départementale de l’Orne choisit d’utiliser le dossier d’assises pour publier une bande dessinée « L’affaire Bassière », par Dijan et Jay, et réaliser une exposition en 12 panneaux intitulée « De la réalité à la fiction : l’affaire Bassière » comportant à la fois des éléments de la bande dessinée et des reproductions de documents d’archives.En janvier 1862, François Bassière, marchand de bestiaux de Saint-Evroult-de-Montfort (près de Gacé), est assassiné dans sa maison le soir au milieu du repas. Son fils Albert, qui entretient de mauvaises relations avec son père, est arrêté ainsi que sa veuve et la servante, convaincues toutes les deux de complicité. Un premier procès en cour d’assises se déroule à Alençon en juillet et se termine, sans aveux, par la condamnation d’Albert Bassière aux travaux forcés à perpétuité et l’acquittement de la veuve et de la servante.
Les Archives départementales, service du Conseil général, ont, parmi leurs missions, vocation à conserver les archives judiciaires, des justices de paix jusqu’à la cour d’assises.
Ce riche patrimoine recèle des dossiers extrêmement variés sur les relations entre les Ornais et la justice et surtout ceux très nourris des affaires jugées en cours d’assises. L’un d’eux est consacré à l’affaire Bassière. Depuis cette réalisation, la découverte en 2008 d’un second dossier de procès en assises, lors de l’inventaire d’archives judiciaires non classées, a complètement renouvelé la connaissance de cette histoire. En effet, après le rejet d’un recours en cassation (présenté par l’avocat ornais Albert Christophe), Albert Bassière apporte de nouvelles informations en août 1862 : il aurait organisé le meurtre avec Aristide Houlette, meunier du moulin voisin de la Véronnière (qualifié de lieu d’orgies et de débauche), Isidore Gibory, auteur du coup de feu, et avec la complicité active de Célestine Quériot, ancienne servante des Bassière. En mars 1863, un nouveau procès en cour d’assises débouche sur la condamnation d’Isidore Gibory et A. Houlette aux travaux forcés à perpétuité et de C. Quériot à 20 ans de travaux forcés, sans remettre en cause la précédente condamnation d’A. Bassière, qui décède en 1889 au bagne de Nouvelle-Calédonie.
L’exposition présente, en complément des panneaux réalisés en 2007, une sélection de pièces originales des deux procès, des éléments sur le milieu familial des Bassière mais aussi des journaux ornais de l’époque (notamment le Journal d’Alençon) qui ont largement rendu compte de « ce drame horrible qui prendra place dans le recueil des causes célèbres ». La presse parisienne, en particulier Le Petit Journal, n’est pas en reste pour informer ses lecteurs du déroulement des séances des assises de l’Orne. Jamais affaire criminelle ornaise n’avait été autant médiatisée.
Infos pratiques
Archives départementales de l’Orne, 8, avenue de Basingstoke, 61000 Alençon
Du 15 juillet au 15 octobre 2010, du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30 (fermeture
mardi matin 5 septembre et 7 octobre)
Visite commentée de l’exposition sur demande, à partir du 9 août.
Renseignements 02 33 81 23 02
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