L’interview en question suscite un petit débat. Éclairons-le :
S’agissant du grand emprunt, mon intuition est qu’il s’agissait d’un moyen et non d’une fin. La fin, c’est la relance. Le moyen peut être de susciter l’adhésion et le soutien des Français à cette relance et l’emprunt est une démarche politique parfaitement concevable, de nombreuses fois utilisées dans le passé. Soit il s’agit d’un moyen de financement et ma seule question est la suivante : l’Etat n’est-il pas le maître d’ouvrage le plus lent et le plus coûteux ? Dès lors, est-il efficace de lui confier, à lui, les grands travaux notamment d’infrastructures, si nécessaires à l’avenir de la France. Auquel cas, le passage de témoin immédiat au privé par voie de concession n’est il pas la solution la plus performante ? Si la dépense devient privée, le financement aussi, d’où la question alors de l’opportunité de la levée de fonds par l’Etat.
S’agissant de la taxe professionnelle, cette ressource est indispensable à la survie des collectivités locales. La supprimer correspond à un manque à gagner pour qui ? Pour l’Etat, qui compenserait ? Il n’en a pas les moyens. Pour les collectivités locales ? Elles feraient faillite d’où une recommandation de prudence, voir de reporter d’un an la réforme car tous les mécanismes de compensation inventés jusqu’alors ont montré leur imperfection et alourdi le malentendu entre l’Etat et les collectivités locales.
La relance et la reprise appellent à une grande cohésion au sein de l’action publique (Etat/Collectivités locales) d’où un appel à la vigilance.
Pour le reste, je pense que la relance par l’investissement est la seule possible et raisonnable et j’approuve pleinement l’action du gouvernement dans son choix de privilégier les seules dépenses d’avenir.
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La France n’a pas besoin d’un grand emprunt. Elle a besoin d’une baisse de la dépense publique par une gestion responsable et moins de gaspillage. Les marges de manœuvre pour accroître nos investissements, à budget constant sont là. A quoi sert d’accroître les déficits?
Le seul avantage de l’emprunt est politique: il permet de « mouiller » les Français dans le choix de la dégradation des comptes publics.
Le président de la République rappelle régulièrement qu’il n’a pas été élu pour augmenter les impôts. Je constate qu’à intervalles réguliers il annonce une baisse ou une hausse d’impôts -sous des septennats lointains, j’ai déjà fait rire dans des diners en disant que c’est comme les impôts : on en baisse un pour mieux en augmenter deux autres- ce qui me donne hélas l’impression de réformes bâclées, sans évaluation sérieuse. Ces jours-ci on annonce la création d’une taxe carbone qui me fera payer plus cher le gazole pour aller travailler à vingt km de chez moi, sans transports en commun mais pour ne pas donner l’image d’un gouvernement qui augmente les impôts on reporte sine die les mesures sur les niches fiscales. Je ne comprends plus rien et après quarante ans de vote à droite je sais que dans six mois je voterai pour les amis de M. Beauvais : tant qu’à avoir des impôts qui explosent autant voter pour ceux qui l’ont inscrit dans leur programme là au moins je suis sur que je ne serai pas déçu. Les publicitaires auront beau faire, ils ne peuvent pas indéfiniment nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Vous allez finir par être seul avec vos dettes !
J’ai lu l’ITV de notre hôte qui a certainement des vues plus éclairées que les miennes mais je cherche à comprendre : comment ,Monsieur le Ministre , pouvez vous préconiser des concessions au privé sans savoir quelles seront les propositions de la Commission JUPPE-ROCARD ? Faites vous allusion aux projets type » viaduc de Millau » dont l’investissement a été financé par le privé qui se rémunère ensuite sous forme de péage à l’entrée du pont ? mais comment financera t’on les prisons si cela fait partie du programme ? Il me semble que le plus sage est d’attendre ce rapport même si l’on doute de cette démarche…Ce qui me désole c’est qu’on ait besoin de réunir une Commision avant de décider ce qui est bon pour la France et les Français. Dans ma grande naïveté je pensais que les cartons de Bercy en étaient pleins….
Le 3 janvier 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, Valery Giscard d’Estaing alors Ministre des Finances, a fait appliquer une réforme importante des statuts de la Banque de France, dans lequel nous trouvons ce très court article 25 ; « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », autrement dit fut bloqué à ce moment toute possibilité de crédit de la Banque de France au Trésor, et ici se trouve l’origine de la dette des administrations publiques dans notre pays laquelle atteint maintenant plus de 1200 milliards (au seul sens de Maastricht), et nous ponctionne collectivement de plus de 40 milliards d’intérêts par an, payés aux « déjà plus riches ».
40 Milliards pour 20 millions de travailleur ca fait 2000 euros par an. Concrètement il faut que ma femme et moi travaillons un peu plus d’un mois pour des intérêts privés. Je comprends maintenant mieux pourquoi mes parents pouvaient nous offrir plus que ce que nous pourrons offrir à nos enfants. C’est tout simplement scandaleux.
La classe politique tout entière est corrompu à la solde des financiers car la main qui prête est toujours plus forte que celle qui reçoit.
La dette publique n’est pas un problème en soit. Elle est structurelle et de toute façon pas remboursable car il y a plus d’argent à rembourser que d’argent qui existe.
Pendant ce temps la le chômage monte, monte….
Commentaires de baratribord
Je partage l’essentiel de votre analyse.De sensibilité libérale, j’ai en horreur cette fable de l’Etat régulateur et bon gestionnaires. Il suffit de regarder sur les quarante dernières années pour constater les gabegies, les faits d’escroqueries et de malversations dont l’Etat s’est rendu coupable envers les Français! N’importe quel d’entre nous aurait été sévèrement condamné en justice si nous avions commis les mêmes actes! L’arnaque de la vignette pour venir en aide aux vieux, celle du Crédit Lyonnais, ou celle de la Sécurité Sociale!
Les hommes politiques et les fonctionnaires ont le même intérêt à ne pas maîtriser la dette publique.
Pour les hommes politiques, la seule préoccupation une fois élus est de se faire réélire. La dépense est le moyen de montrer qu’on agit. Un nouveau gymnase, un rond-point, une piscine,des postes créés pour sa clientèle, etc…Et même si la commune d’à côté a déjà ses équipements et qu’ils sont sous utilisés…M. Lambert le sait bien!
Pour les hauts-fonctionnaires, c’est de maintenir leurs prérogatives et de préparer leur prochaine promotion. Lutter pour accroître son budget, réclamer plus de moyens, toujours dépenser tout le budget alloué.
Bercy n’a que faire des économies. Ce qui l’intéresse, c’est d’augmenter les recettes. Ça tombe bien: il se trouve que le président de la République et le gouvernement n’ont pas franchement envie de faire des économies. A commencer par leurs propres dépenses ( traitement, budget de fonctionnement, conseillers en tous genres.
Alors, il suffit de voir le nombre impressionnant de nouvelles taxes, d’élargissements d’assiette ou autres ponctions déguisées instaurées depuis l’accession de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Et les statistiques sont conçues pour faire que ces dispositifs ne soient pas pris en compte. Les Français ne sont pas dupes: ils voient bien ce qu’ils paient en plus!
Un exemple très actuel: la taxe carbone. Les quelques centimes ponctionnés sur la consommation des énergies fossiles ne changeront rien aux comportements. Peu importe! Ils ramèneront des l’argent dans les caisses et l’essentiel ira au fonctionnement de l’Etat.
Si la volonté est de faire changer les comportements, il suffit de donner une prime aux constructeurs pour chaque voiture électrique respectant des normes précises vendue en 2010 et 2011, d’ instaurer dans le même temps la gratuité des transports urbains et péri urbains et d’autre part de l’électricité destiné à la recharge des véhicules. Mais ça, ça ne rapporte rien à Bercy!
Alors, que faire?
Les fairts montrent qu’il est très important de faire savoir nos critiques et suggestions auprès des médias, des sites des hommes politiques voire des ministres ou des association de type Contribuables Associés. Quelques preuves récentes:
1. L’affaire de l’appartement de fonction du président du Sénat.
2. Le non cumul des mandats enfin au programme du PS.
3. Le renoncement de Nicolas Sarkozy à nommer trois nouveaux secrétaires d’État. Rappelons qu’il s’était engagé à limiter le nombre de ministres et secrétaires d’État, et qu’aujourd’hui c’est plutôt le contraire!
Bon we!
La réaction de BARATRIBORD au sujet des intérêts de la dette me fait penser aux contradictions de nos distingués économistes français : pour notre expert AB GALIANI notre dette est essentiellement dûe à des financeurs étrangers ( 60 % me semble t’il…) alors que le médiatique Elie COHEN continue à nous assurer du contraire ! selon lui les prêteurs sont français….et je l’ai entendu dire à plusieurs reprises chez Y.CALVI ou A.CHABAUD….
@ baratribord
Il est absolument fabuleux de voir comment on peut inverser la causalité des effets. Ce pauvre Etat n’est plus responsable de sa gabegie ! Ce sont les financiers – ces rats, ces affreux – qui sont la cause !
Au fait, moi, je travaille 7,5 mois par an pour financer le public, dont 2 mois pour satisfaire le coût des corporatismes publics et des dégats sociaux qu’ils infligent à la Nation.
Maintenant, pourquoi pas autoriser le Tresor Public a emprunté à la BdF : ca ne changerait rien en terme de coût (ben, oui, la BdF prend des interets aussi sauf à faire perdre tout sens à la politique monétaire) ; Et comme c’est faire tourner la planche à billet, les dettes sont remboursées par l’inflation.
Idiots que nous sommes ! Puisque c’est si simple : supprimons l’impôt – le TP n’aura qu’à emprunter les 800 milliards de dépenses publiques …
La question est sempiternelle….. Les choses semblent avancer du côté du budget de l’état et de l’action publique (RGPP oblige)mais trop lentement et pas sur une ligne claire.
…..Oui au réingéniering des processus de production du service public (et à la fin des fonctions que la bureaucratie (et ce n’était pas à l’origine un « gros mot ») a générées …par exemple dans les nombreux cabinets avec de multiples chargés de mission qui n’ont comme seule mission que de contrôler et freiner..sous prétexte de renseigner!). Il est des pans de l’administration dont on peut s’interroger sur la réelle contribution au fonctionnement et au service apporté…alors même qu’ils sont occupés par des gens qui travaillent comme des malades…..pédalant finalement pour ….? La question du sens et de l’objectif est fondamentale. Elle s’applique à tous les échelons de l’Etat…et, ici, l’exemplarité est toujours dynamisante …ou pas!
…..La question de l’équilibre contribution /rétribution perçu par chaque citoyen mérite aussi aujourd’hui une réponse claire que les multiples prestations brouillent.
– La réhabilitation du travail n’a pas eu lieu.
– Le rôle de l’état n’est pas de palier la non responsabilité individuelle (je préfère ce terme à celui d’irresponsabilité)en mettant en place des services qui relèvent, tiens par exemple, de la responsabilité parentale….
….et le rôle des collectivités territoriales n’est pas de courrir pour inventer toujours de nouvelles et très couteuses prestations qu’il faut faire vivre en creusant, bien évidemment, les budgets publics : en la matière, le bilan (par exemple en terme d’accompagnement des lycées…) des amis de Monsieur BEAUVAIS est singulièrement consommateur eu égard aux bénéfices réels apportés à tous (les « cocktails onéreux » ont aussi de beaux jours devant eux !)
Sans originalité, où en est on de la remise à plat de la fiscalité….? A quand cette TVA sociale simple qui pourrait être une vraie solution ? A quand une TVA verte proportionnelle (ou fonction) à (de) la distance entre le lieu de production et le lieu de distribution [elle aurait le mérite d’inciter à racourcir les processus de production, à contribuer indirectement à une relocalisation des activités…sans être discriminatoire puisque fonction d’un critère objectif de distance kilométrique par exemple] plutôt qu’une taxe carbone peu lisible qui va peser sur les « petits » en bout de course (alors que l’impact de la « TVA » est réparti le long de la chaine de production)en ayant un impact négatif plus net sur la consommation, à un moment où ce n’est peut être pas nécessaire !
Marc, … ne votant pas en Basse Normandie (donc n’ayant surtout pas envie d’initier quelque polémique)
A propos de la taxe carbone, Mme Lagarde se veut rassurante pour les Français et déclare qu’il s’agira d’une « opération blanche » pour les ménages. Sans doute comme la feue vignette auto?
M. Lambert, vous qui connaissez bien Mme Lagarde, merci de lui dire que la bonne façon d’inciter les Français à l’économie des énergies fossiles, ce n’est pas en rajoutant des taxes « sanction » et en créant une nouvelle usine à gaz bureaucratique coûteuse pour compenser les effets pervers de la taxe!
Il suffit de quelques mesures positives:
1. Allouer une prime aux constructeurs pour chaque voiture électrique correspondant à des normes précises, vendue et livrée en 2010 et 2011,
2. Rendre l’électricité dédiée à ces voitures gratuite pendant cinq ans,
3. Rendre les transports en commun urbains et suburbains gratuit pendant cinq ans.
Pour financer ces mesures:
1. Réduire le nombre de ministres de 38 à 19,comme NS s’y était engagé,
2. Supprimer les 1000 et quelques comités théodules qui reçoivent chaque année des millions d’euros de subventions sans présenter en retour le moindre travail utile,
3. Supprimer les 400 millions d’euros de subventions aux syndicats et laisser ainsi les seuls adhérents décider de la ligne et du sort de chacune des organisations.
D’avance merci!
Dominique M
A Naouak,
Je ne porte pas un jugement sur le train de vie de l’État mais sur le fonctionnement même de la création monétaire. Je porte jugement sur les réserve fractionnaire des banques, sur leurs pouvoir de créer de la monnaie ex-nihilo tout en réclamant dans le même temps des intérêts. L’inflation n’est que le reflet de l’augmentation de la masse monétaire en circulation de l’argent emprunté. Il n’y a aucune raison pour que des intérêts privés puisse s’engraisser sur notre travail surtout quand l’argent n’existe même pas!! Permettez moi cette reflexion: Nous étions 50 millions en 1967 et 60 millions en 2007, c’est à dire que nous sommes 20% de plus à nous partager la masse monétaire. Pourtant les prix ont été multiplié par 7 sur la même période ?! D’où il vient tout cet argent ? Surement pas de la balance commerciale…
L’argent est dette, c’est de la que vient le problème, on ne peut pas indéfiniment demander aux citoyens de s’esclavager au profit d’une extrême minorité. Si je le pouvais, je boycotterai 4000 euros par an à l’état. C’est légitime !