Dans un billet du 16 mars dernier, j’expliquais que le PIB ne reflétait pas exactement la richesse réelle des Français. Il appelle d’autres remarques. Ainsi une moindre productivité du secteur public ou les modalités particulières de financement des régimes spéciaux augmentent le Produit Intérieur Brut. Il ne s’agit certes pas de « bricolage de chiffres ». Simplement, le PIB est une mesure réalisée selon des normes. Il donne une valeur, qui ne peut remplacer une analyse et cette dernière ne peut s’abstenir de prendre en compte les biais induits par les choix méthodologiques, quels qu’ils soient. Voyons donc en quoi les spécificités de la fonction publique augmentent le PIB.
De façon simple, le Produit Intérieur Brut (PIB) se calcule en sommant la somme des valeurs ajoutées brutes produites sur le territoire national pendant une année. La valeur ajoutée, c’est concrètement la vraie richesse créée. Le principe de calcul pour une entreprise est (relativement) simple. C’est son chiffre d’affaires diminué des achats (les consommations intermédiaires) qui ont servi à le produire. Ainsi, si pour vendre 100, il a fallu consommer 60 d’énergie et de matières premières, il reste 40 de valeur ajoutée. Ces 40 vont servir à rémunérer les facteurs de production que sont le travail et le capital. Précisons enfin que la rémunération du travail se décompose en 3 : le salaire net, perçu par le salarié. En lui ajoutant les charges « salariales », on a le salaire brut. Et en ajoutant à ce dernier les charges « employeur », on obtient le salaire superbrut qui représente la réalité de ce qui est versé au salarié. Et comment fait on lorsqu’il n’y a pas de vente ? C’est le cas du secteur public qui, par définition, fournit des prestations « non marchandes ». Comment va-t-on évaluer la valeur ajoutée d’un instituteur, d’un gendarme, d’une infirmière ? La règle adoptée, c’est le coût de production, en additionnant notamment salaires versés et amortissements.
Quel effet le déséquilibre démographique a sur le PIB ? Rappelons qu’en 1975, il y avait plus de 3 cotisants pour un retraité et qu’aujourd’hui nous sommes à 1,5 cotisant pour un retraité … Forcément, les cotisants doivent payer plus. Que cela prenne la forme d’une hausse des cotisations « salariées » ou « patronales », la valeur ajoutée reste identique, donc le PIB reste inchangé. Au pire, il y aura un peu d’inflation, sans changement en euros constants.
De plus, la part allouée à la rémunération du travail variera peu. En effet, le coût du travail est limité par la productivité du travail, dont le salaire superbrut ne peut durablement s’éloigner : imagine-t-on des entreprises employer durablement des salariés qui coûtent plus cher qu’ils ne produisent ? Aussi les augmentations de charges, qu’elles soient « patronales’ ou « salariées » finissent toujours par limiter le salaire net. Au final, c’est le pouvoir d’achat des salariés qui se trouve limité, de façon logique puisqu’ils doivent financer une proportion croissante de retraités. Autrement dit, le « gateau » produit reste le même, mais il faut le partager avec un nombre grandissant d’inactifs. C’est d’ailleurs ce que relève le rapport Cotis, en mai 2009, qui explique que si la rémunération du travail a évolué au même rythme que la croissance, le salaire net a augmenté moins vite en raison de la hausse des cotisations. Ajoutons également que les restrictions de temps de travail ont également amplifié ce phénomène.
Soulignons enfin qu’une réduction forte et durable des profits, altère la capacité des entreprises à s’autofinancer, à remboursement les emprunts et à lever des capitaux en fonds propres, diminuant ainsi leur aptitude et leur envie d’investir. C’est d’ailleurs ce que la France a vécu grosso modo de 1975 à 1985, causant ainsi un très fort chômage.
Et que se passe-t-il concernant la retraite des fonctionnaires ? Elles ont une spécificité : une très grosse part des cotisations est financé par l’employeur … Ces dernières sont de l’ordre de 55% pour les fonctionnaires d’Etat et de 27 % pour les fonctionnaires territoriaux (Collectivités locales) et hospitaliers, à comparer aux 8,30 % à 9,90 % pour les employeurs du régime général. La raison tient tout simplement que les gouvernements successifs depuis des décennies ont trouvé plus facile d’accroître les cotisations employeurs que de réformer les régimes spéciaux. Autrement dit, c’est le contribuable qui a joué la variable d’ajustement, puisque ces hausses de cotisations « employeurs » se sont répercutées dans les impôts – ou dans la dette de l’Etat, donc dans les impôts à venir -. Zoomons sur la fonction publique territoriale : 28 000 fonctionnaires sont partis en retraite en 2007, 30 000 sans doute cette année, 40 000 en 2014 et 45 000 en 2019. Comment la Caisse Nationale des Retraites des Agents des Collectivités Locales (CNRACL) va gérer un tel flux, d’autant que la fonction publique hospitalière – qui est aussi de son ressort – va connaître une évolution similaire, bien que moins marquée (25 000 départs aujourd’hui, 35 000 dans 10 ans) ? En l’absence de réforme de fond – et de changement de comportement -, ce seront donc les charges « employeurs » qui vont encore s’accroître. Le PIB du secteur public étant égal à son coût de production, si celui ci s’accroît par augmentation des charges patronales, alors l’estimation qu’on a de la valeur ajoutée s’accroît et donc sa contribution au PIB français. En même temps que les impôts – ou que la dette publique – !
Il en va de même pour la multiplication des effectifs : si une entreprise accroît ses effectifs à production constante, alors la part de valeur ajoutée que reçoit chaque salarié se réduit. A l’inverse, si une administration accroît ses effectifs à périmètre constant, alors sa contribution au PIB s’améliore, même si c’est de façon très artificielle.
La raison tient dans le fait que les rémunérations du secteur public sont largement déconnectées de la productivité réelle du travail. Il n’y a pas de mécanisme régulateur (=correcteur) et les « surcoûts » sont pris en charge par le contribuable. C’est au demeurant en raison du manque de fiabilité du PIB non marchand que Jean-Philippe Cotis a préféré l’exclure du périmètre de son rapport de mai dernier.
Le pire est toujours devant. De plus en plus de retraités résident hors de France. Ils reviendront pour finir leurs jours dans des centres médicalisés à x milliers d’euros le mois. Ils auront été assez adroit pour ne rien laisser de visible en matière de succession qui soit taxable par le fisc français.
A plusieurs titres vous avez une bonne visibilité de la situation, maintenant imaginez la suite, non seulement beaucoup de diplômés de valeur quittent le territoire français mais encore des retraités relativement aisés vont aller s’installer hors de France, y compris des fonctionnaires bien rémunérés. Paradis et Enfers n’existent que l’un en face de l’autre. Il y a des Paradis Fiscaux qui équilibrent des Enfers Fiscaux. Les Enfers fiscaux ayant été instaurés pour une illusion de Paradis Sociaux qui contrebalance les Enfers Sociaux.
Un autre facteur de destruction des ressources des finances publiques et l’échange de services entre entreprises, de petites tailles certes mais elle pèsent lourd. L’accroissement de ce qui est nommé travail au noir est important en EU, le plus surprenant à priori est le taux élevé dans les pays du nord et il ne s’agit plus de payer en liquide une femme de ménage, des personnes très aisées s’y mettent, les réseaux sur la toile aidant je vous laisse imaginer la suite. Je vous laisse découvrir la communauté française d’entreprises en Tchéquie par exemple.
A Dominique Rabeuf
Merci de votre remarque. Ceci dit, ce n’est pas tout à fait le sens de mon propos. Je veux ici juste souligner que le mode de construction du PIB induit un biais …
Monsieur Galiani vous avez l’art et la manière de manier l’euphémisme. j’adhère au principe suivant lequel ce qui ne se mesure pas n’existe pas,néanmoins on ne crée pas une objet au moyen d’une mesure, le PIB est une idée qui s’éloigne de plus en plus d’une réalité pratique.
A James
Concernant votre 1ere remarque : « Ainsi, si pour vendre 1000, il a fallu consommer 60 d’énergie et de matières premières, il reste 40 de valeur ajoutée. »Je ne comprends pas. On doit pas vendre 100 pour obtenir ces valeurs
Vous avez tout à fait raison … Il y a bien une faute de frappe que j’ai corrigée. C’est bien 100 qu’il faut produire.
La 2eme remarque : « les charges « employeur », on obtient le salaire superbrut qui représente la réalité de ce qui est versé au salarié. » Le superbrut n’est pas reversé au salarié. Il représente les coûts associés au salarié. Nuance
Pas tout à fait d’accord … Ces charges entre les salaires bruts et les salaires superbruts sont bien reversées aux salariés, sous formes de prestations sociales, tout comme d’ailleurs les charges prélevées sur le salaire brut ; ce salaire superbrut représente bien le coût du travail.
3eme remarque : « Autrement dit, le « gateau » produit reste le même, mais il faut le partager avec un nombre grandissant d’inactifs. » A productivité constante, oui… Mais si la productivité augmente, le gâteau gonfle…
Vous avez tout à fait raison. Je n’ai pas voulu prendre en compte les gains de productivité pour ne par complexifier. Les gains de productivité viennent accroître le gateau. En l’occurence, aujourd’hui en France, la part de gateau de chacun croît moins vite que celles des autres Europééns (effet des retraites et des 35 heures notamment). Le PIB/hab qui était l’un des plus élevés d’Europe il y a 20 ou 30 ans est aujourd’hui en 11e position, soit l’un des derniers de l’Europe des 15. Rappelons simplement que René Teulade, auteur d’un rapport sur les retraites il y a 10 ans, disait que ces retraites seraient financées par les gains de productivité. A l’époque, seule la CFDT avait parfaitement compris que cela signifiait que les charges sur les salaires s’accroîtraient au détriment du salaire net et donc du pouvoir d’achat.
4eme remarque : « Le PIB de la fonction publique est égal au cout de production ? Non ! Il vient en moins, puisque c’est un coût ! PIB n’est pas égal au cout de production (CP), mais PIB = -CP ! De la même manière qu’il faut dépenser de l’électricité pour produire, la production d’un état nécessite de ‘consommer’ de l’éducation, du répressif, etc., elle doit donc venir en moins du PIB. Ainsi, si le secteur public s’accroit, il doit interférer en négatif dans le calcul et non pas en positif : ça serait absurde ! Dans votre logique embaucher un instituteur tout le temps en maladie (…ce qui n’arrive jamais 😉 mais c’est pour l’exemple ), augmente le PIB national : c’est faux. La fonction publique, étant un coût à supporter par l’état doit être minimisée par rapport au PIB national, ce qui est beaucoup plus logique ce me semble. »
Bon, je reprends … Le fond du sujet, c’est de comprendre qu’un instituteur, une infirmière, un gendarme produisent des richesses : de l’éducation, de la santé, de la sécurité … Ce sont bien des services qui contribuent à notre niveau de vie. Comment évaluer ces richesses, puisqu’il n’y a pas de marché pour leur donner une valeur. La règle, c’est de considérer que la valeur ajoutée brute (donc la contribution au PIB) est égale aux salaires (superbrut, donc) des fonctionnaires + les amortissement (des immobilisations …)
C’est un coût pour ceux qui consomment ces services (ménages, entreprises), dont la traduction comptable est l’impôt, lequel vient se déduire de leur revenu. De même que la baguette produite par le boulanger augmente le PIB tout en étant une consommation finale pour les ménages.
Le biais, c’est qu’employer plus de fonctionnaires pour assurer les mêmes services revient à augmenter le PIB sans que cela traduise un enrichissement de la collectivité. Votre exemple n’est pas forcément absurde …
Mon cher James, parfois j’aimerais pouvoir rêver les yeux ouverts
Cordialement
ABG
En généralisant votre propos, on peut dire que toutes les dépenses publiques augmentent le PIB. Quand l’Etat fait appel à des prestataires ou construit des hôpitaux, le PIB augmente.
Quand l’Etat paye les intérêts de sa dette, est-ce que les frais financiers augmentent le PIB ?
A Hervé
Effectivement, des investissements entraînant des amortissements supplémentaires augmentent ipso facto le PIB. Le vrai souci, c’est de savoir si cette augmentation de PIB correspond ou non à une richesse supplémentaire. Si l’hopital accroît l’offre de soins, c’est normal que le PIB augmente. En revanche, s’il est vide ou sous utilisé, ce sera du PIB factice.
Les interets de la dette n’entrainent pas d’augmentation du PIB. Dit d’une façon technique, ils sont prélevés sur l’excédent d’exploitation.
Mise en examen de AP-HP
Quand Renault vend une voiture, le PIB augmente du montant HT de cette vente et avec le produit de cette vente, entre autres dépenses, Renault cotise aux caisses de retraites qui verse des pensions aux ex-salariés de Renault .
Quand un professeur enseigne, l’Etat « cotise » pour payer la retraite des enseignants en inactivité. Ce salaire différé augmente le PIB de la même manière.
Je ne vois donc pas le problème que vous soulevez.
Si votre propos consiste à dire que les fonctionnaires sont trop payés, que leurs retraites sont trop élevées ou qu’ils ne travaillent pas assez, c’est un autre sujet.
A Hervé,
Effectivement, quand Renault construit une voiture, le PIB augmente … Si les cotisations sociales augmentent, il y a toujours une voiture qui est produite. Il n’y a pas de changements de PIB. Si Renault décide de mettre 2 salariés ai lieu d’un, pareil ! Ca n’influera pas sur le PIB (au moins en euros constants). En effet, le prix constant, celui du marché, ne changera pas, sauf à ce que Renault perde ses clients : VA = Production (stable) – Consommations intermédiaires (stables aussi) … donc VA est stable
En revanche, si les charges « employeur » de l’enseignant augmentent (ou de l’infirmière ou du gendarme augmentent), le PIB augmente. En effet VA du public = salaire superbrut + amortissements ; une augmentation des charges sociales employeur entraîne ipso facto l’augmentation du superbrut, donc du PIB non marchand… Alors que le service rendu est le même.
Concernant la SNCF, il existe un prix de « marché ». Cependant, elle est en situation de monopole et ce prix de marché est largement gonflé (d’ou du PIB artificiel) ; il en est de même pour EDF qui pour l’instant est en quasi monopole et repercute dans ses prix sa sous productivité.
Cependant, à partir de ce simple constat, on ne peut porter aucun jugement sur le niveau de rémunération des fonctionnaires … Cependant, l’importance du secteur public français (et assimilé), en même temps que son manque de performance et le coût des régimes spéciaux laissent supposer que le PIB non marchand est surévalué.
Ces débats fort intéressants me rajeunissent : je me souviens de mon étonnement , quand j’étais étudiant , d’apprendre que les CRS (par exemple…) contribuaient à la l’évaluation des PIB !
Quand HERVE dit que l’ETAT » cotise » pour ses fonctionnaires j’apporte une précision sur un sujet que je connais un peu : Les Entreprises cotisent auprès de Caisses de Retraite ( AGIRC – ARRCO ) qui constituent donc des réserves gérées par répartition aux bénéficiaires. L’ETAT n’a pas de » caisses » pour ses futurs retraités : il tient le Grand Livre de la Dette dans lequel figurent les pensions versées. C’est une différence importante.
Ce n’est pas le Sénat qu’il faudrait supprimer mais le Palais Bourbon. Le Sénat a été un rempart contre les sottises de la cinquième république. D’ailleurs ceux qui guidaient De Gaulle l’on compris, le référendum de 1969 lui fut fatal. Le Sénateur représente clairement un secteur géographique, il s’oblige donc à considérer l’art de la politique avec plus d’acuité, le conseiller général doué ou pas est gestionnaire. Et si on l’ennuie, le Sénateur enlèvera les étiquettes de ses costumes. Reste à savoir si l’on est plus gênant avec ou sans marque connue, cela est un débat de supérette, quoique récemment un grand patron de la formation s’est retrouvé en position de promotion alimentaire (cela ce serait passé dans un magasin de meubles on aurait dit promotion canapé), soyons charitables, la tâche ministérielle est de plus en plus compliquée, les directives et objectifs contradictoires se multiplient.
Pour maintenir un système en déséquilibre il faut de l’énergie, toujours plus d’énergie, c’est un principe de la thermodynamique, l’entropie ne décroit pas. L’état d’entropie a d’ailleurs une formule très simple S = K Log(W), nous devons cette formule à Ludwig Boltzmann, fondateur de la physique moderne et re-fondateur du matérialisme réaliste censuré depuis la trahison de Parménide.
Ceci pour simplement exprimer que la réalité reprend toujours le dessus sur toute croyance, toute vérité, toute coutume même communément admise ou adoptée.
Le système social est déjà éparpillé, la cohésion est une façade, les grands projets sociaux ne sont plus vraiment à la mode. La meilleure colle sociale que l’on a aujourd’hui se nomme environnement durable, lutte contre le dioxyde de carbone, c’est le nouveau modèle de gouvernance, le débat ne porte que sur les modalités de cette tartufferie immonde.
La France va devoir rembourser les subventions fruits et légumes.
La France va devoir s’expliquer sur le financement de l’audiovisuel.
Les chaînes publiques devront rembourser l’argent des redevances qui a servi à financer des émissions certes culturelles ou sportives mais pas vraiment dans le charter.
Il y aussi le problème de la gestion de l’eau, la France est très en retard sur le traitement des eaux usées, il faudra sans doute payer encore des amendes.
Reste aussi à traiter la pollution des habitations, notamment à revoir tous les systèmes de ventilation et pourquoi pas remplacer toutes les fenêtre en polychlorure de vinyle, ces merveilleuses fenêtres qui protègent durablement l’industrie chimique.
Allez j’en garde un pu pour plus tard.
Dans un prochain numéro je vous compterai les scénarios de sortie de crise pour mieux affronter la suivante.
Bonjour,
Je rebondis donc, et n’ai pas peur d’affirmer que le calcul du PIB, prenant en compte la productivité du service public et le rajoutant en sus dans le calcul est FAUX ! C’est une hérésie économique et je vais m’en expliquer :
Soit deux fonctionnaire, A et B. Les deux sont enseignants. Un (A) est un fainéant avachi, tout le temps en maladie, l’autre (B) est un type fabuleux qui pousse ses élèves à réussir ! Il fait des heures sup’, il est moteur dans son métier.
Dès à présent, on peut dire que l’un produira plus de ‘richesses’, de valeur ajoutée que l’autre ! Et ça tombe bien car le PIB est la mesure de la valeur ajoutée ! On est pile poil dans le sujet !
La vision optimiste : tous les fonctionnaires sont compétents et apportent 100% de leur tâche en tant que valeur ajoutée. Dans ce cas, effectivement, le PIB se calcule en tant que montant de leur salaire brut ajouté des charges. Tous les fonctionnaires sont comme B est la logique de cette vision.
La vision pessimiste : tous les fonctionnaires sont des fainéants et n’apportent rien aux gens. Ils sont tout le temps en maladie. La valeur ajoutée est donc nulle, voir, pire, vient dégréver la valeur ajoutée totale du pays. Tous les fonctionnaires sont des A en puissance.
La vision optimiste, comme la vision pessimiste est fausse. On a, en France, des fonctionnaires A et des fonctionnaires B, et, la plupart marrient les deux caractéristiques dans leur quotidien. Il faut, en fait, analyser finement en quoi le nombre de fonctionnaires et leur coût influe sur la valeur ajoutée présente. En clair : un boulanger génère 40. Quel pourcentage de ces 40 est dû à sa formation ? Quel pourcentage de ces 40 est du aux flics qui protègent son magasin ? Quel pourcentage de ces 40 est du à la protection de sa santé ? etc. En clair, ce boulanger, dans sa vie de tous les jours : combien a-t-il cotoyé de A et de B ? C’est comme cela que l’on peut analyser la valeur ajoutée de la fonction publique dans la valeur ajoutée générale, ET D’AUCUNE AUTRE MANIERE !
Ma vision, pessimiste, mais, je le crains, plus réaliste, aurait tendance à dire que ce pourcentage est tellement faible qu’il est négligeable. Donc, par défaut, le fonctionnaire est un coût, et après analyse, je modère ce coût en fonction d’une valeur ajoutée affinée, que je mets à 0, abusivement, soit, méa culpa. Cependant, budgétairement, ça tient quand même beaucoup mieux la route que de surestimer ses coûts, que de surestimer ses gains, vous en conviendrez aisément 😉
Vous faites l’exercice tout inverse : vous affublez d’une productivité à 100% tous les fonctionnaires en mettant une valeur ajoutée égale à 100% de leur salaire brut ! Je continue à dire que vous vivez dans l’utopie.
Qui a raison entre le doux rêveur que vous êtes, et le gros pessimiste que je suis ? Personne. La France n’est pas constituée, dans sa fonction publique, que de A, ni que de B.
Concrètement : je vous rappelle que la France gagne par an, actuellement 200Mds d’Euros et qu’elle en a d’ores et déjà dépensé, en 6 mois, 300Mds d’Euros.
J’ai donc bien peur que l’heure ne soit plus à l’utopie…
J’ai tort par excès de pessimisme. Vous avez tort par excès d’optimisme. Mais le budget désastreux dans lequel est engagé la France n’est pas dû à un excès de pessimisme.
L’heure est à la rigueur en matière budgétaire, et augmenter artificiellement le PIB par des beaux mots démagogiques ne résoudra en rien notre situation.
Le PIB est déjà une vision suffisamment limitée comme cela pour ne pas qu’elle soit affublée d’une vision idéaliste, ne correspondant en rien à la réalité. L’intérêt de ma vision est d’engager un pessimisme exacerbé qui ne pourra qu’être bénéfique à la prise de décision associée à un faible PIB. Car l’intérêt de l’outil PIB est là ! Le PIB est nécessaire à la prise de décisions : s’il est trop beau artificiellement, il peut être pris à la légère et on peut oublier d’agir car on avait embelli artificiellement le produit.
La maison brûle actuellement, et l’heure est à l’utilisation de l’extincteur et non pas à se dire que l’on a suffisamment d’extincteurs pour l’éteindre aisément…
Cordialement,
James.
A cher james,
Du calme, du calme … Je montre un biais du à la méthode de calcul …
Yffig, j’entends votre remarque mais même les caisses de retraite je crois commencent à s’endetter, comme l’Etat.
Par ailleurs toutes les dépenses de l’Etat indistinctement contribuent à son endettement.
Je trouve ce débat stérile et sous-entendre que les fonctionnaires ne produisent pas n’a à mon avis aucun intérêt.
Qu’ils pourraient être plus efficients en évitant les doublons et en simplifiant l’organisation est un vrai sujet, les politiques doivent donner l’exemple.
Par ailleurs le régime de retraite des fonctionnaires a été réformé. Je connais quelqu’un qui pouvait « passer » fonctionnaire (un contractuel de l’Etat depuis très longtemps), mais ayant fait son calcul il a vu que sa retraite en aurait été diminuée, il est donc resté aligné sur le droit privé.
Un exemple pour préciser mon agacement, la distribution de l’eau.
Tout récemment à Paris cette distribution a été « reprise » par la ville.
Avant, les cotisations retraite des salariés de la compagnie privée qui assurait ce service entrait dans le calcul du PIB. Vous voudriez donc, cher ABG, cher James H, que les « cotisations » des fonctionnaires territoriaux qui font le même travail soit comptées pour zéro dans le PIB ! Cela me semblerait économiquement absurde.
A Hervé
Je pense que vous vous méprenez sur le sens de mon billet … Prenons l’exemple d’un fonctionnaire travaillant dans un collectivité locale, par exemple à la comptabilité. Il roduit un service, la tenue des comptes, au meme titre qu’un comptable dans une entreprise et donc il contribue au PIB. Son salaire global est de 100. Donc sa contribution au PIB est de 100.
Le maire décide d’embaucher un 2eme comptable, alors qu’il n’y a pas plus de travail. Faire le même service coute désormais 2 x 100 = 200. Le PIB non marchand est désormais de 200.
De plus les forts départs en retraites conduisent à augmenter les cotisations employeurs » , de 20 pour chaque salarié. Le PIB devient alors de (100+20)x2 = 240 …
Voyez comme l’évaluation du PIB non marchand est peu fiable ….
Concernant le secteur marchand (hormis les monopoles publics), la Valeur ajoutée ne bougerait pas.
Je comprends, mais alors le vrai problème que vous soulevez n’est pas le calcul du PIB, mais comment faire en sorte que les communes et plus généralement le secteur public soient bien gérés. Autrement dit, comment faire en sorte que les effectifs de ce secteur soient ajustés aux réels besoins.
« De plus les forts départs en retraites conduisent à augmenter les cotisations employeurs » , de 20 pour chaque salarié. Le PIB devient alors de (100+20)x2 = 240 »
D’accord, mais ce problème (dans le calcul du PIB) est identique dans le secteur privé. Les cotisations retraites fatalement vont augmenter.
Bonjour,
Tiens donc, d’après vos remarques suite aux miennes, vous laissez apparaître une différence entre le PIB marchand et non marchand ! C’est très bien, sauf que…
Sauf que nous savons tous que quand nos médias parlent PIB, ils parlent automatiquement performance d’un pays par rapport à un autre ! Quand on parle PIB, il y a forcément des sous-entendus ! Même notre ministre de l’économie, quand elle parle du PIB, ne parle jamais PIB marchand et PIB non marchand, mais simplement PIB !
En tant que scientifique, j’appelle un chat un chat. Et si le chat est assimilable à un siamois dans un cas, et à un tigre dans un autre, je suis désolé, mais la définition du chat, appliquée au tigre ne tient pas, même s’il a des points communs.
Donc, la différence PIB-marchand, PIB-non marchand est tellement grande dans notre cas, qu’elle ne peut simplement pas être employée.
Pour moi, l’apport des fonctionnaires au PIB est tellement compliqué à mettre en place, qu’il doit simplement être écarté.
Et ça serait le comble de l’imbécilité que de comptabiliser le salaire brut dans le calcul de ce PIB ! Si Lagarde lit votre billet, avec le cerveau d’oiseau qu’elle a, elle va nous déclarer demain : « Je passe de 5 millions de fonctionnaires à 10 pour augmenter notre PIB ! ». Ne riez pas, C’EST EXACTEMENT CE QUE VOUS DITES ! Après vous aurez beau jeu d’expliquer qu’il y a un PIB marchand, un PIB non marchand, etc. Le fait est que vous aurez tenté de noyer le poisson sous une tonne de démagogie, et que vous n’aurez abouti qu’à dire des conneries !
Mittérand n’accordait aucune légitimité aux économistes, et quand on voit vos propos, on comprend pourquoi !
Autre chose : je ne supporte pas la mauvaise foi. Et quand on est quelqu’un qui, comme vous, a exercé de très hautes fonctions à la tête de l’Etat, dire des conneries grosses comme vous sur un mode de calcul du PIB qui ferait frémir le plus petit des économistes, on ne peut être qu’énervé. Car vous n’allez pas me faire croire que vous n’étiez pas au courant de ces biais : vous le savez, mais je vous accuse de démagogie quand vous essayez de dire que les 5 Millions de fonctionnaires qu’à la France, chiffre qui est énorme, contribue de façons bénéfique à notre PIB. Cela fait plaisir à nos enseignants mais n’enlèvera rien au fait que notre pays est actuellement géré en dépit du bon sens, avec, je vous le rappelle, 100Milliards d’Euros de déficit en 6 mois, pour 200Milliards d’Euros annuel !
Merci.
James.
N.B :
A James
Mon cher James, le fait que vous ne soyez pas d’accord avec la méthodologie de calcul du PIB non marchand ne peut vous autoriser à parler de mauvaise foi. Ce que je présente ici (moi- même et non notre hôte, Alain Lambert) a été défini par des économistes spécialistes de la comptabilité nationale et fixé par des règles internationales. Voilà pour l’implication des économistes.
Mon sujet ici est de montrer qu’il existe un biais (d’une façon générale, toutes les méthodes de mesures ont un biais) dans la mesure du PIB non marchand. On ne peut rien conclure d’autres sur ce PIB non marchand sans une approche qualitative du périmètre public que je ne fais pas ici.
Mon cher James, effectivement, passer de 5000 000 de fonctionnaires à 10, même à périmètre constant, entrainerait une augmentation du PIB. Mais ne vous laissez pas emporter : c’est un biais méthodologique. Ca ne veut donc pas dire qu’il faut adapter cette politique …. C’est bien pour cette raison que le boss de l’INSEE a exclu de son champ d’analyse le PIB non marchand car par trop sujet à critique.
Après l’allongement de la durée de cotisation , la mise en place de la décote , la diminution (6 mois au lieu d’un an par enfant né après le 1er janvier 2004) voir la suppression de la bonification (pour les enfants nés hors période d’activité à l’AP) qui diminuent de façon significative le montant de nos retraites (voir exemples encartés) , le passage au calcul sur la base des 25 meilleures années, au lieu des 6 derniers mois actuellement, pour les fonctionnaires et personnels hospitaliers entraînerait automatiquement une baisse de plus de 25% du montant de la pension – et c’est bien ce qui est recherché
Comment se fait-il qu’avec sa sous productivité EDF parvienne à produire l’électricité la moins chère d’Europe ?
Bonne question, à laquelle j’ai déjà répondu dans un autre billet. En fait, EDF a un avantage concurrentiel trés fort : c’est l’importance de son parc nucléaire. Ses concurrents ont un poids du pétrole – devenu cher depuis plusieurs années – plus important. Ceci dit, au fur et à mesure de l’émergence de concurrents moins dépendant du pétrole, cet avantage va s’éroder. C’est d’ailleurs pour cela que l’Etat s’est empressé de refiler le système de retraite d’EDF à la Sécurité Sociale dans des conditions très discutables. En attendant, l’absence de concurrence a permis a EDF de maintenir une situation onéreuse au détriment des consommateurs. Ce « détriment des consommateurs » vaut également pour la SNCF.
Le biais du raisonnement est le « consentement » :
1. un entreprise privée, qu’elle vende des biens ou des services, n’enverra jamais un vigile armé dans la rue pour vous forcer à acheter ses produits.
2.Or l’Etat vous vends des services et des biens (Opéra Bastille,sécurité, etc..) Mais vous ne pouvez ni refuser ses biens, ni refuser de les payer par vos impots et taxes.
De plus l’Etat s’arroge souvent un monopole et vous interdit de faire appel à un service concurrent (Exemple: Un individu ou une entreprise ne peut pas créer une ligne de bus régulière entre deux villes, au prétexte qu’elle concurrencerait la SNCF)
Comme je l’ai écrit plus haut, le problème est le vol!
L’impot est une spoliation, car à moins de considérer l’individu comme un esclave, je ne vois pas de justification permettant de lui prendre ce qu’il a acquis par son talent, son travail etc..
Partant de ce constat l’Etat lui propose des services et des biens, avec obligation de les acheter (Exemple: un smicard qui paye de la TVA en faisant ses courses, afin que les hommes de l’Etat puisse construire l’Opéra Bastille)
Par quel miracle, l’onction du suffrage universel, donnerait à un homme politique une compétence particulière pour savoir les services et les biens que veulent les individus.
En conséquence l’Etat devrait laisser aux français les centaines de milliards qu’il leur prend, ils en feraient un meilleur usage. Imaginez la croissance et les emplois que généreraient ces centaines de milliards.
Comment est réparti le PIB ?
Quel est la part du PIB marchand et la part du PIB non marchand ?
Je voudrais calculer quel est l’influence sur le calcul du PIB, d’une simple augmentation salariale des fonctionnaires.
D’autre part pourquoi le calcul du PIB n’est jamais comparé à l’augmentation du nombre de Français 0.9% par an je crois.
Qu’entendez vous pas par « répartition du PIB » ? S’l s’agit d’une répartition « capital / travail », on retient 1/3 – 2/3, sachant que la part du capital n’est pas vraiment que du revenu : elle inclut en effet l’amortissement et les loyers virtuels des propriétaires de leurs résidences principales.
Quant au lien « PIB- population », le chiffre le plus parlant est effectivement le PIB/habitant