C’est par ce titre que le Point revient sur cet éternel et inextricable sujet de la morale et de l’argent. Il y a une certaine naïveté à vouloir régir cette matière par des interdictions, des autorisations plafonnées, des fiscalités particulières etc. Je persévère dans mon intuition, c’est en liant : gain et responsabilité que les rémunérations retrouvent tout leur sens. Les bonus sont sans doute des stimulants indispensables pour des dirigeants et il est probable que le Pays qui viendrait à les interdire ou les menacer se priverait des meilleurs managers. En revanche, pourquoi ne pas les assortir d’une responsabilité indéfinie sur les pertes de l’entreprise ? Certes on m’opposera qu’il vaudrait mieux une responsabilité limitée au montant des bonus. Mais, j’ai toujours trouvé une grande vertu aux responsabilités indéfinies. Elles sont la meilleure garantie que le dirigeant réponde de l’entreprise comme de lui-même ! Lazard en a donné l’exemple jusqu’à il y encore peu de temps.
Qu’en pensez-vous ?
Lorsque les affaires ne vont pas, c’est le contribuable qui paye, on l’a bien vu. Il faut donc que celui-ci soit bien bête pour accepter le nouvel envol des primes des banquiers alors que leur dette reste pour lui (et ses descendants). Ceci, alors que les mesures prises pour éviter le retour des problèmes précédents sont, à l’évidence, très insuffisantes.
Le pouvoir politique a donc calé devant ce nouveau mur de l’argent. Mais peut-on raisonnablement croire que les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets ?
En tout cas, c’est bientôt les seuls Chinois qui seront en charge de la réponse. Et le réveil risque d’être plutôt brutal (« Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». Napoléon). La question est désormais de savoir combien de temps l’inéluctable pourra être repoussé.
J’avais lu cet article mais c’est celui de l’EXPRESS donnant l’ITV de N.HAYEK qui m’avait paru le plus conforme aux raisons de notre situation actuelle : Wall Street et consorts ont perverti les valeurs de travail , de responsabilité , de résultats réels reposant sur des stratégies de long terme et non sur des oscillations boursières souvent artificiellement provoquées comme l’a expliqué ce grand patron portant au poignet une » BREGUET » et non une « ROLLEX »…D’aucuns prétendent que rien ne sera comme avant….Je crains que si car l’attrait de l’argent facile sera toujours plus puissant que celui de la morale , vertu ignorée du monde des affaires.Notre République ne veut pas de la brutalité d’un POUTINE pour mettre au pas quelques hiérarques ni même de celle d’un REAGAN. Comme d’habitude notre système accouchera de demi-mesures….
A Defeasance et Yffic
Des analystes avancent effectivement que l’intervention de l’Etat a cassé un mécanisme de régulation : quand une entreprise connaît une erreur grave, elle disparaît. Ici, c’est le contribuable qui a sauvé la mise. Encore que l’Etat pourrait s’en sortir avec de beaux bénéfices.
maintenant, soyons clair : EDF ou la SNCF n’existent que parce que l’Etat les a protégés en faisant payer le contribuable… et cela vaut pour les régimes spéciaux de retraite. C’est donc l’Eta qu’il faut d’abord moraliser.
@ AB Galiani :
Pas du tout d’accord avec vous !
D’une part en raison des ordres de grandeur en cause chez les banquiers, tant pour les trous que pour les primes. D’autre part parce que c’est bien une sorte de bras-de-fer que les financiers de Wall Street, de la City et de l’ensemble du monde libre ont gagnée par K.O. face aux régulateurs divers.
Même si, en tant que contribuable français, je déplore comme vous la situation de la SNCF (dont la faillite professionnelle encombre nos routes de camions) ou des régimes spéciaux, j’observe que le problème des banques est mondial. Il dépasse largement le cadre (étroit) de notre (désormais petit) pays. Quant à EDF, je la classerais plutôt, grâce à son programme électronucléaire, parmi les réussites françaises (au moins en termes d’indépendance énergétique).
Par ailleurs, comme mon pseudo ou le ton de mes interventions sur ce blog (dont je remercie très fort AL) doivent vous l’avoir fait comprendre, j’ai quelques raisons de me penser habilité à porter un jugement négatif sur la « moralité » (comme vous dites) de l’Etat. Mais c’est là un vaste programme et qui me dépasse un peu, je le crains.
Responsabilité indéfinie..c’est peut-être violent!
mais éviter de rémunérer des situation comptables fragiles, voire artificielles, éviter de donner des bonus, ou des promotions sur le faire savoir manipulé, plutôt que le savoir faire démontré, oui, certainement…
je vais faire hurler, mais les règles d’éthique concernant recrutement et rémunération devraient être plus strictes et avoir une force comparable aux codes des marchés et autres règles de mise en concurrence.
Quant à M. Galiani, il profite d’un billet sur les primes à Wall Street pour nous entretenir de ses marottes favorites: EDF et SNCF, les régimes spéciaux…un peu décalé, dans le temps, l’espace, et les montants!
bien sur…c’est le coeur même du « libéralisme » authentique (en y ajoutant régulations et contrôles)
« Riche » ne se resume pas à dirigeant d’entreprise.
Que dire des chanteurs, acteurs, sportifs … leurs salaires ne correspondent en rien à l’idee des droits de l’homme … et où sont leurs responsabilites ?
Charges patronales exponentielles pour les salaires indecents ?
@ AL : L’Etat a le monopole de la violence légitime, celui de prendre l’argent dans nos comptes en banques pour le redistribuer aux groupes de pression, … et aux copains. Si on était sur qu’il n’y avait pas d’endogamie entre la haute fonction publique et les grandes entreprises, cela inspirerait plus de confiance.
Pour moi la mère des reformes est d’avoir moins de personnel de l’Etat au sein des assemblées constituantes. Autrement dit: un fonctionnaire qui fait de la politique doit démissionner.
@ Défaisance: « Quant à EDF, je la classerais plutôt… parmi les réussites françaises ». Etes-vous bien sur de l’état général des centrales nucléaires ? ne croyez-vous pas que l’électricité est peu chère aujourd’hui pour le consommateur, mais que le contribuable sera mis à contribution bientôt pour démanteler ces centrales ?
Les primes ….
Est ce meilleur des systèmes ? Car je constate que tous les salariés ne sont pas traités pareils surtout dans les grandes entreprises .. ou les dirigeants , pourtant salariés ont droit a de délirants montants , basés sur des critères très subjectifs ….. on leur en verse même quand l’entreprise fait faillite ( Parachute doré)
Les salariés ordinaires ,ont des primes plus modestes .. mais quand il sont « nominés » ou plutot quand on rompt leur contrat de travail , ils se sentent frustrés .. et parfois delirent par des methodes terroristes
Déjà l’état les laisse faire … ( Moi avec ma bouteille de gaz , j’aurais droit a une visite du GIGN … pas a une invitation chez un ministre ) …. mais bientôt , a force de ne rien dire et céder a des revendications monétaires …on encourage les autres a faire pareil ..
A force de laisser faire , Le gouvernement encourage et justifie « Action Directe » , les RAF et autres bandes a Baader -Molex
Quant aux élus régionaux , qui s’immiscent dans ces conflits , prenant cause pour des salariés imprévoyants , ou rêveurs , ou bien pratiquant la politique de l’autruche ( CDI ne signifie pas Contrat pour la de durée de Vie ), des élus régionaux parasitent la résolution des conflits pour servir leur propre but ( Exposition médiatique méthode poitevine) ….
Question : Si des salariés brulent leur outil de travail .. Qui paye ? Les assureurs ? Les pompiers qui ont laissé faire ? Les policiers qui n’ont pas voulu intervenir ? …..Ou le propriétaire de l’entreprise déjà ruiné ?
Et voila la prime au chantage
L’état et M Estrosi vont payer les « New Fabris »
Une bombe , des machines incendiées et hop .. l’état paye les terroristes
Bonne idée …
Il n’y a plus qu’a se comporter en soviet , on en sera récompensé !
J’avais cru voter a Droite .. mais j’ai eu la glorification du Potemkine , un gouvernement communiste
Action Direct a gagné
Avez vous lu le livre « l’entreprise réconciliée ». Je vous le conseille. C’est un ouvrage permettant, si j’ose dire, d’aller vers ce qu’on peut appeler le « capitalisme humain ». Je l’applique dans ma société, et cela marche super bien ! Mon personnel est super motivé, je gagne bien ma vie sans aller jusqu’à des limites morales indécentes (surtout quand on est en récession) et l’entreprise va bien (en dépit du climat économique et financier).
Bonne lecture.
Pour finir, je souhaiterais simplement faire un petit lien avec votre post sur le blues des Ministres virés. Je crois qu’il faudrait – et peut être pourriez vous être le chef de file de ce mouvement ? – que les parlementaires arrêtent de vouloir être Ministre…Et aient conscience de la force du Parlement, s’ils veulent bien « sauver » ou « servir » la France.
Comme l’a dit et écrit un homme sage : « Il suffit d’un vote de constituants pour venger la nation de la tyrannie incessante de douze siècles, tant il est vrai que le bonheur du peuple est facile à faire quand ceux qui le gouvernent s’occupent moins d’eux-mêmes que de lui. »
L’arme du Parlement – la loi – est bien plus forte que n’importe quel Ministre. Encore faut il l’utiliser à bon escient, c’est à dire EXCLUSIVEMENT pour DEFENDRE CONTRE CE QUI EST NUISIBLE A LA SOCIETE.
Utopie ?
« Les bonus sont sans doute des stimulants indispensables pour des dirigeants et il est probable que le Pays qui viendrait à les interdire ou les menacer se priverait des meilleurs managers. »:
est-ce à dire que « meilleurs managers » équivaut à « dirigeants stimulés uniquement par les bonus »? excusez-moi, mais j’ai un doute!
Il me semble que justement, ce sont ceux qui disent « je gagne bien ma vie sans aller jusqu’à des limites morales indécentes (surtout quand on est en récession) » (merci Seb) qui sont les meilleurs managers!
En faisant des appels à ce genre de managers et en éloignant les autres (c-à-d en diminuant les bonus excessifs), on purgerait l’industrie française, non pas des « meilleurs managers », mais des « parasites vivant sur le travail des français pour investir leur argent ailleurs »!
Et je ne parle pas seulement des chefs d’entreprises, mais aussi, par exemple, des simili artistes qui vivent de l’argent public et vivent à l’étranger pour ne pas payer d’impôts en France: qu’ils restent à l’étranger, MAIS qu’on cesse de leur donner des sommes extravagantes pour des prestations que des petits artistes français auraient volontiers proposées gratuitement et qui auraient au moins élargi la culture des spectateurs… (excusez le ton amer, mais c’est quand même trop révoltant.)
Je crois que le France regorge de talents, mais que des parasites empêchent qu’ils voient le jour. Et ces parasites resteront tant qu’on les entretiendra. J’appelle parasite ceux qui empochent une somme d’argent sans apporter une contribution qui la justifie. je ne mets pas de limites aux sommes, mais on pourrait en établir, par exemple au regard du nombre de familles que ces « managers » font vivre…
@ seb : je partage vos appréciations sur le blues des Ministres, mais pas complètement celle de l’individu que vous qualifiez d' »homme sage » et qui me paraît plutôt de la catégorie des sans-culottes.
@ AB Galiani : je vous recommande la lecture de l’article ci-après rédigé par Jacques Attali pour son nouveau journal en ligne : slate.fr
Je ne partage cependant pas, d’expérience, le jugement d’Attali sur les prétendues vertus du secteur public. Ceci étant, le reste de son article me paraît excellent.
Accessoirement, j’observe que, sous beaucoup d’autres plumes que la sienne, les qualificatifs qu’il applique à Goldman Sachs et aux gnômes de Wall Street feraient sans doute un peu jaser, ce qui ne manque pas d’un certain sel, me semble-t-il.
« Banques: le triomphe des coupables par Jacques Attali » :
« En 1929 une réglementation très stricte avait été imposée aux banques responsables de la crise, ce n’est même plus le cas.
La crise, chacun le sait, est largement de la faute des banques américaines, qui ont trop prêté et développé des produits spéculatifs. Pour les sauver, le Trésor américain leur a prêté de l’argent sans intérêt. Celles de ces banques qui n’ont pas fait faillite continuent à agir comme avant, inventant de nouveaux produits spéculatifs et ne prêtant, très cher, qu’à celles des entreprises qui n’ont pas vraiment besoin de leur argent.
Elles ont, en plus, aujourd’hui, une raison supplémentaire d’agir ainsi: tous les régulateurs leur enjoignant de reconstituer leurs fonds propres, elles le font, non seulement en utilisant tous les artifices comptables rendus possibles par les réformes d’avril, mais aussi en refusant de prêter aux particuliers et en exigeant des intérêts énormes des grandes entreprises désespérément à la recherche de liquidités.
Comme les intérêts que ces banques versent aux déposants sont proches de zéro, leurs bénéfices sont énormes. Et avec eux, elles peuvent recommencer à développer des produits spéculatifs, avec lesquelles elles comptent refaire les mêmes profits que par le passé, sans que personne ne vienne même, cette fois, leur opposer des réglementations. Et nul ne peut protester: qui pourrait se mettre mal avec son banquier ?
Alors qu’après 1929, des réglementations très strictes ont été imposées aux banques américaines, aujourd’hui, rien n’est imposé à personne. Le G20 n’aura été qu’une jolie comédie. De plus, Wall Street continue à disposer de considérables moyens d’influence. Des lobbys bancaires, fort bien dotés, arrosent le Congrès. Et les banquiers, devenus ministres ou superviseurs, réussissent à écarter toutes les législations qui pourraient gêner leurs ex et futurs employeurs.
En particulier, une seule banque tient tout: Goldman Sachs. Elle est l’objet aujourd’hui d’innombrables analyses critiques, dont la plus acérée est venue récemment du magazine Rolling Stones. Après avoir éliminé ses principaux concurrents, (dont Lehman) , après avoir profité de ces faillites et reçu de l’Etat d’énormes prêts sans intérêt, cette institution plus que centenaire fait aujourd’hui fortune grâce à des décisions prises par Geithner, Summers et les autres, dont chacun sait qu’ils rejoindront un jour la firme , après avoir quitté leurs fonctions, comme le firent avant eux les ministres des précédents présidents, Rubin, Paulson, et autres…
Au total, les entreprises industrielles, qui créent les vraies richesses, financent les erreurs et les bonus des banquiers, avec la bénédiction des hommes politiques. Et en bout de chaine, les salariés en sont les ultimes victimes: les banques américaines enfoncent dans la dépression ceux qu’elles ont déjà largement ruinés.
Ces lobbys sont si puissants qu’on n’en sortira que par une révolution politique. Elle devrait conduire, au moins, à interdire aux responsables publics du secteur financier de travailler ensuite dans les établissements qu’ils contrôlent. Et au plus, à nationaliser ce secteur. Une révolution, vous dis je. »
Jacques Attali
A Défaisance
Merci de m’avoir communiqué cet article. Je lis toujours avec interet Jacques Attali, dont néanmoins la vision sur le monde financier me semble étriqué. Sans doute n’a-t-il toujours pas digéré d’avoir été viré de la Banque Européenne d’Investissement il y a quelques années pour cause de dépenses somptuaires.
Tout d’abord, il oublie le rôle des Etats, qui ont poussé et qui poussent toujours à l’endettement. Les USA comme la France tentent de soutenir leur économie sans s’attaquer aux dysfonctionnements majeurs. C’est une course en avant. Ainsi la France pense qu’on peut entretenir un vaste secteur public sous productif, tout en travaillant peu et en partant en retraite de bonne heure … La crise financière répond alors d’un mécanisme de régulation, c’est à dire de correction des dysfonctionnements.
Mais ce sont encore les Etats qui ont joué la dérégulation : les banques savent désormais qu’en cas de difficultés, les Etats interviennent. L’activité bancaire devient sans risque. C’est exactement le comportement d’un secteur public qui sait qu’en dernier recours, l’Etat paiera. Ainsi, EDF, jusque dans un passé proche, ou la SNCF n’ont jamais eu d’interet à s’aligner sur la productivité du secteur privé. C’est ce qu’enseigne la théorie des jeux : pesons les pour et le contre de l’ensemble des cas de l’alternative. Au final, le plus simple est de ne rien changer puisque l’Etat paie.
Il y a des lustres que je considère pour ma part les « surémunération », c’est à dire les « parachutes dorés » et autres « bonus » comme de l’abus de bien social. J’y inclus également les régimes spéciaux de retraites.
« Plus ça change et plus c’est la même chose ! » si l’on en croit Libé :
« La banque BNP-Paribas a provisionné un milliard d’euros de plus que l’an dernier pour rémunérer ses traders au titre de 2009, au début de l’an prochain, d’après le quotidien Libération à paraître ce mercredi.
La première banque de la zone euro semble aller à l’encontre de l’engagement pris en février dernier par les banques françaises d’encadrer les bonus de leurs courtiers afin de limiter les prises de risques excessifs, en contrepartie des garanties de l’Etat.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde avait mis en garde le 22 juillet dans une interview au « Financial Times » contre le retour de ces « vieilles pratiques » qu’elle avait qualifié de « honte absolue ». AP »
Quand on disait que cet étalage de fric est lamentable…
Qu’en pense le cher AB Galiani ?
Et notre hôte ?
A Defaisance
Hum … Aurais je l’impression que vous chercher à me chatouiller ? L’information, livrée telle quelle n’a pas beaucoup de signification … Ca fait combien par personne ? Et la banque a gagné combien ??? Est ce que la banque a pris des risques excessifs ?
Dans votre post précedent, vous citiez Attali, qui mettait en cause le système américain. J’observe qu’en effet, les banques françaises ont plutot bien résisté à la crise. Mieux que le Crédit Lyonnais ou la Crédit Foncier des années 90 n’ont résisté à la gouvernance publique. On parle des traders. La crise n’est pas venue des traders mais des Etats qui ont poussé à l’endettement massif, y compris des moins solvables. Et ce ne sont pas les « marchés » qui conduisent l’Etat français à l’asphyxie financière … Alors de grace, ne faites pas de zoom sur quelques uns quand tous, y compris les donneurs de leçons, ont le même comportement.
@ AB Galiani
Je ne suis pas persuadé que votre attaque « ad hominem » contre Jacques Attali conforte votre thèse.
Ayant été l’élève d’Attali vers 1973 et connaissant donc son caractère vibrionnant et non gestionnaire, j’avais suivi par la presse la polémique sur les travaux dits « somptuaires » qu’il aurait menés à la Berd, notamment le décor de la cage d’escalier de l’institution. Il se trouve que j’ai eu l’occasion d’y rendre visite, un jour, à l’un de ses successeurs. J’ai donc vu la cage d’escalier en question qui m’est apparue tout à fait banale pour une institution moyenne de la City. Alors, permettez-moi de vous inviter à relativiser fortement le dossier d’accusation d’une certaine presse anglo-saxonne que vous avez cru utile de colporter.
Vous qualifiez également d’étriquée la vision d’Attali sur le monde financier. Je vous laisse ce qualificatif si, là encore, vous croyez que cela sert vos thèses. Simplement, j’aimerais bien avoir l’esprit aussi étriqué qu’Attali ou sa vision du monde de la finance qui me paraît, à l’inverse, globale. Pour autant, et vous avez pu le noter, je ne considère pas cet esprit protéiforme comme un modèle de la perfection.
Sur le fond, je partage vos appréciations sur des causes de dysfonctionnement du « capitalisme monopoliste d’Etat » (comme on disait à une époque pas si lointaine).
Mais je relève votre refus réitéré à entrer dans le débat des bonus bancaires et du caractère particulier du monde de la finance.
Un monde où, selon moi (je n’ose pas écrire selon mon expérience, car cela me paraitrait un peu prétentieux, mais il ne faudrait pas trop me pousser…), se passent des détournements de fonds impunis ou des enrichissements sans cause de bien plus grande ampleur que dans tous les SNCF et autres EdF de la Terre.