Philippe Askenazy signe un excellent papier dans Le Monde Economie intitulé « Partage, flexibilité » dont je vous recommande la lecture ; Cliquez-là ! J’ai apprécié son expression de « bulle scientifique » appliquée à l’éternelle controverse sur la part du travail dans la valeur ajoutée en France.
Il souligne combien parfois de simples constats empiriques au moyen de méthodes robustes approchent plus sûrement la vérité.
Je n’ai pu m’empêcher, en lisant cet article, de penser à la sempiternelle question du taux de Prélèvements Obligatoires qui ne veut rien dire. Alors que l’on peut dire plus simplement : en cas de récession les PO baissent et quand la croissance jaillit les PO bondissent. Chacun le sait ! Chacun sait qu’il serait plus raisonnable de parler de recettes publiques toutes confondues. Mais comme le concept n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse au regard des « bulles scientifiques », tant pis si le citoyen contribuable est mal informé.
Bref, demain, je retrouve l’Institut de l’Entreprise sur le thème : Sortie de crise : pourra-t-on éviter une hausse de la pression fiscale ? J’indique que j’avais, lors de la campagne présidentielle, répondu à une ITW de l’Institut et que l’exigence de transparence en politique m’appelle à assumer !
Oui, nous pouvons éviter une hausse de la pression fiscale! Mieux, elle peut baisser d’au moins 5% sans rien changer d’essentiel!
Première condition, nécessaire mais pas suffisante: que nos dirigeants en aient la volonté ( ce qui est loin d’être acquis!),
Deuxième condition, nécessaire mais pas suffisante: que toutes les administrations admettent qu’elles peuvent apporter le service attendu à coût moindre ( ce qui est loin d’être acquis également!), .
Troisième condition, nécessaire et suffisante: que tous les citoyens qui pensent qu’il faut protéger la planète pour les générations futures exigent qu’on applique le même principe aux finances publiques: il suffirait de faire un film de type « Home » montrant les dégâts des dérapages des finances publiques pour les en convaincre!
Il y a peut-être un élément aussi important que Twitter à prendre en compte. C’est la tendance lourde qu’on constate dans une part croissante de la population à adopter un comportement de déconsommation.
Or, nos paradigmes de finances publiques sont bâtis sur le « toujours plus ». Nos élites sont formatées sur ce raisonnement et incapables de raisonner autrement. On va découvrir que la réflexion écologique concerne aussi la gestion de la dépense publique, et qu’il ne suffit plus de mettre des écotaxes pour s’en sortir!
Qu’en pensez-vous, M. Lambert?