L’iniquité générationnelle, ou la revanche du Petit Poucet !
L’Express – 7 jan 2009
Ancien ministre délégué au budget, le bloggeur, et sénateur UMP, Alain Lambert lance un appel à la lucidité, plaidant, au nom des générations futures, …
L’iniquité générationnelle, ou la revanche du Petit Poucet !
L’Express – 7 jan 2009
Ancien ministre délégué au budget, le bloggeur, et sénateur UMP, Alain Lambert lance un appel à la lucidité, plaidant, au nom des générations futures, …
commentaires ouverts ici?
cette idée d’iniquité générationnelle est délicate, voire dangereuse à manier: il n’y a, heureusement, pas de "génération privilégiée": celle qui est partie dans les meilleures conditions en retraite avait 60 ans en 1993: née avant la guerre, elle a connu les restrictions, travaillé dur, eu un niveau de vie largement inférieur à celui de ses enfants, les baby-boomers, nés entre 45 et 50 partent partiront en retraite dans un systéme moins favorable que leurs aînés, après une trentaine d’années de croissance leurs dernières années au boulot furent difficiles: licenciés, placardisés, etc….la génération née en 1970 a connu une vie d’enfant, d’adolescent plus aisée, libre mais aussi des crises économiques…les générations suivantes seront plus riches, grâce à la productivité et leurs retraites seront, sauf catastrophe,assurées par la valeur du travail produit…
concernant la dette publique , ne pas oublier que l’on doit prendre en compte la dette nette des actifs de l’Etat, et surtout tenir compte des avoirs des français: notre pays a socialisé sa dette, mais au total les ménages français sont moins endettés que les américains et beaucoup d’autres européens..
ne pas oublier que si un français naît avec 15 000 euros de dette , en moyenne, il bénéficie aussi, toujours en moyenne, de 120 000 euros d’avoirs
ce qui n’empêche pas, bien sûr, pas de devoir réduire le déficit…
@ Francis : il me semble que votre raisonnement a déjà fait l’objet d’échanges sur ce blog.Je crois me souvenir des réactions de notre expert A.B. GALIANI et d’autres bloggers. Ce serait sympa de nous rappeler à quels moments cela a eu lieu car je "n’encaisse" toujours pas votre théorie consistant à mettre dans le meme panier l’endettement de la France et celui des Français….
à yffic: vous "n’encaissez pas" que l’on rapproche dettes et avoirs, actif et passif ? ce sont pourtant les deux faces d’un même compte: dont chacun profite et est redevable…
effectivement, nous l’avions évoqué ici il y a quelques mois…
M. Lambert est très visionnaire sur cette question mais concrétement que peut-il être fait ? essayons un peu d’oublier cette facheuse manie qui consiste à faire endosser aux citoyens les responsabilités des dégâts , tous ces dysfonctionnements étaient prévisibles, qu’ont donc fait et à quoi servent nos analystes chevronnés et nos politiques avertis ? les problèmes ne sont pas là par hasard , pourquoi ne pas avoir sû les anticiper à temps ? la pyramide des âges était connue, par contre l’inconnu était les dépenses en général il aurait été bon de savoir les maitriser.
A Yffic31
Pardonnez moi de ne répondre que maintenant. J’ai été retenu éloigné quelque temps. En effet, la réaction de Françis me semble faussement apaisante.
D’abord, parce que ce n’est pas forcement une bonne idée de comparer dette et actif. Cela n’a de sens que si la dette se rembourse par la vente de l’actif (cas d’un crédit de trésorerie à une entreprise) ou encore si la dette a servi à acquérir l’actif et à la condition que celui-ci génère les revenus servant à l’amortissement de la dette. or la dette publique aujourd’hui finance du fonctionnement. Donc, un tel rapprochement actif/passif signifie qu’on est pret à vendre pour rembourser ; c’est une approche liquidative.
Secundo : la dette de l’Etat, ce n’est pas la dette des Français. Penser que la vente du patrimoine des français va servir à payer la dette revient implicitement à admettre la faillitte de l’Etat qui en arrive à une fiscalité confiscatoire et des niveau de prelevement obligatoire qui pourrait dépasser les 100 % …
Tertio : Allons jusqu’au bout et prenons en compte la dette publique explicite (les retraites) : Ce sont 4, 5 ou 7 ans de PIB selon les methodes retenues. Quoiqu’en dise Francis, il me semble que les générations du babyboom en cumulant dettes implicites et dettes explicites a sacrement obéré les revenus des générations à venir. Ce n’est pas parce qu’une génération n’est pas née qu’elle n’a pas de droit et le mode de fonctionnement actuel n’a rien de vraiment démocratique. On le savait pour les régimes spéciaux, on peut le croire pour la répartition telle que pratiquée aujourd’hui.
@ Francis : au cas ou , une nouvelle fois , A.B. GALIANI ne vous aurait pas convaincu je vous suggère la lecture du Rapport annuel de la Cour des Comptes qui vient de sortir et qui consacre plusieurs pages au problème de la dette publique.
Relance par la consommation ou par l’investissement ?
Indépendamment de l’analyse macroéconomique, j’aimerais que la problématique des modalités de la relance (par l’investissement ou par la consommation) soit aussi analysée d’un point de vue éthique. Plus précisément de l’éthique inter-générationnelle.
On sait avec certitude que la génération qui arrive sur le marché du travail aura à financer des charges de retraite doubles, voire triples de celles supportées par la génération précédente. Elle devra également payer les intérêts de la dette accumulée par son aîné pendant 30 ans. (Peu d’espoir qu’elle arrive à la rembourser).
Alors quitte à charger un peu plus la barque par un nouveau plan de relance, autant lui offrir en contrepartie quelques kilomètres de TGV, voire des hôpitaux rénovés … plutôt que rien du tout.
Car que resterait-il d’un plan de relance par la consommation dans dix ans ?
C’est un sujet très grave qui est malheureusement , pour l’instant, traité beaucoup plus par des analyses, des mots savants, des commissions etc… mais concrétement que voyons nous de positif sur le terrain ? les mots n’ont jamais guéris les maux ! la relance pourrait être envisagée en associant investissement et consommation mais surtout en laissant la liberté d’entreprendre , de travailler dans des conditions encourageantes et non pas continuer à compliquer en superposant textes sur textes administratifs , sociaux, fiscaux etc.. qui font en partie prendre du retard au décollage .
Pourquoi ne pas prévoir, lorsque cela est possible le retour au travail des chômeurs pour des travaux TGV, hopitaux , aides à la personne etc… , ce serait bénéfique pour les deux parties , moins de chômage et surtout redonner à certains l’impression d’exister et en plus cela permettrait une meilleure adéquation entre les recettes et les dépenses au niveau des caisses .
la relance ne peut intervenir que par le travail.
A Hervé :
Complètement d’accord avec vous. Une tentative de relance par la consommation serait de toute façon inefficace en raison de la "contrainte extérieur" et du poids de la fiscalité ; pour peu qu’elle passe par des salaires accrus, la France étant un pays où le travail est cher, nous réinventerions la situation des années 74 – 85 caractérisée par la hausse quasi continue du chomage. La relance par l’investissement est d’un effet limité pour les memes raisons, mais au moins on en tire avantage.
@à yffic et ab galiani
j’ai parcouru le dernier rapport de la cour des compte, je n’y ai rien trouvé de très original sur la dette publique. elle augmente. il faut la réduire. plus faicile à dire qu’à faire!
elle ne cherche pas à savoir quelle est la dette "nette" et encore moins, car c’est là le point principal pour l’avenir à mettre en realation dette et capacité de remboursement.
oui, on peut vendre pour rembourser: les gouvenements le font depuis plus de dix ans: entreprises publiques, autoroutes, patrimoine immobilier, etc…
mais revenons au point principal: les inégalités intergénérationnelles. Comme je’ai déjà eu l’occasion de le développer ici, les générations du baby boom qui ont connu et permis l’expansion des "trente glorieuses"
partent maintenant en retraite avec des pensions largement revues à la baisse par rapport à leurs aînés lois de 93 et 2003), les premiers nés après-guerre partant en retraite en 45+60=2005.
ils laisseront aussi au moment de leur décès un patrimoine supérieur à 8000 milliards d’euros fruit de leur travail et de leur épargne, et une dette publique de l’ordre de 20% de ce montant: ils ont choisi, nous avons choisi par nos comprtements et nos vottes, laisser la puissance publique assummer certaines charges d’investissement, de santé, sans en supporter le coût. a notre mort, soldons les comptes en remboursant notre dette (publique) sur notre patrimoine (privé), c’est la moindre des choses pour ne pas la transmettre aux générations futures.
au total l’enrichissement global dera important et nos enfants (je suisné dans les 50′) vivent et vivront mieux que nous, avec un patrimoine sacrément plus important!
la dette publique est imporrt
A Francis
"Ils laisseront un patrimoine de plus de 8000 milliards" … 8000 milliards en principe incessibles ! D’une part, parce que ce patrimoine n’a pas vocation à être vendu ; d’autre part, parce que s’il fallait le vendre, son prix s’effondrerait. Ne soyez donc pas obnubilé par ce montant, très largement virtuel ! Par pitié, comparons ce qui est comparable, car la dette s’accroît, elle, et qu’il faudra bien rembourser. Les cessions d’actif de l’Etat qui ontune limite, n’ont jamais fait que de la ralentir ; il n’y a pas eu de désendettement. Ce qui me semble dramatique, c’est que les revenus du pays sont obérés : 46 % du PIB de prelevements obligatoires ; avec ses propres revenus, la sphère publique collecte plus de 50 % du PIB ; si on enlève revenu virtuel et amortissements, la sphère publique va ramasser presque les 2/3 du Produit Interieur Net, sans que cela suffise ! Rajoutez l’absence de vrai réforme du système de retraite … A l’horizon d’une génération Aie Aie Aie …