Je ne sais s’il est politiquement correct de faire écho à la Tribune de Pascal Salin dans le Figaro édition du 23 décembre dernier, intitulée « L’illusion de la relance ». Pourtant, je le fais sans la moindre hésitation. J’ai volontairement changé son titre en « du bon usage de la relance », non pas pour commencer à esquiver mon adhésion globale à ses idées, mais pour les mettre à ma main. Tout d’abord, j’estime que si Pascal Salin n’existait pas, il faudrait absolument l’inventer. C’est un excellent pédagogue qui croit et qui enseigne à qui veut bien l’entendre que c’est l’adhésion à l’économie de marché qui créera toujours le plus de richesses et qui permettra d’en répartir le plus. Il a raison encore lorsqu’il nous met en garde contre tout interventionnisme de l’Etat en matière économique, au risque d’ajouter encore aux difficultés. En revanche, il me semble que lorsque l’Autorité Publique a manqué à ses devoirs, il devient plus légitime qu’elle intervienne. Je m’explique, c’est parce que l’Autorité Publique à manqué à son devoir de vigilance en matière de régulation qu’elle est obligée de parer aux carences du marché. C’est parce que le marché ne s’est pas tenu aux règles de surveillance, prudentielles, éthiques qu’il a précipité sa propre perte et engendré l’une des plus graves crises mondiales.
Seul le respect scrupuleux des règles peut à la fois justifier la liberté totale dont le marché est investi mais plus encore pour l’empêcher de courir à sa propre perte. Au delà de l’urgente nécessité d’en revenir à un cadre de régulation mondiale sérieux et efficace, Il nous reste maintenant à faire un bon usage de la relance. Tout d’abord en privilégiant systématiquement l’investissement en biens et infrastructures créateurs d’activité et de développement. En se méfiant de tous les transferts sociaux qui aboutissent inévitablement dans une consommation de biens fabriqués dans les pays dont la main d’oeuvre détruit nos propres emplois. Enfin, en abrogeant ou en suspendant tous les parcours administratifs qui ralentissement ou anéantissent la croissance. C’est à ce prix que la confiance renaîtra et que la crise se surmontera. Quoiqu’il en soit, je réponds clairement à Pascal Salin que je ne suis pas un « grand » dirigeant politique, mais un tout petit, mais que j’affirme bien volontiers : « que je n’ai pas la prétention de savoir comment sortir de la crise, que les marchés, enfin sérieusement régulés, le sauront toujours mieux que moi et qu’il est sage, pour les politiques, de s’en remettre à la sagesse des hommes et à leur bon sens ! » Ce dont l’action publique ne fait toujours preuve.
Vos commentaires seront toujours les bienvenus.
Face à l’accélération du temps sans précédent que vit notre époque, la crise vient pour beaucoup comme un soulagement, paradoxalement
D’ailleurs, les premières réaction en France ont été du genre "est-ce la fin du capitalisme ?", montrant ainsi l’enracinement des idées marxistes dans les mentalités (la crise finale qui emportera le capitalisme !), soulignant d’ailleurs au passage l’obsolescence totale des modes de pensées dominants (dans les média en tout cas) en France.
Avec l’espoir secret que ce monde "fou" ne peut survivre et que l’on reviendra vite à notre petit train-train d’Etat dispendieux et paternaliste.
Mais l’on va vite découvrir que les causes de la crise, comme le souligne l’auteur, sont sectorielles et finalement limitées. Comme le monde de la finance est totalement connectée et brasse des montants consédérables, les effets ont été très importants, bien que la cause en soit limitée. Nous ne sommes plus dans un monde proportionnel et linéaire.
Alors, après une brève respiration pour remettre en ordre ce qui doit l’êtrre, l’économie globalisée et libérale repartira de plus belle, au grand dam de notre élite étatiste et technocratique, de plus en plus destinée à la paléontologie politique.
je suis trés attentif aux Tribunes du Figaro et le nom de Salin aurait du attirer particulièrement mon attention. Je n’ai pas vu cette Tribune. J’approuve en tout cas ce que vous écrivez.
Mais je cois que nous sommes dans cette crise placée à l’intérieur d’un faisceau de crises latentes qui trouvent là hélas et leur résurgence et leur convergence.
Et qui se résume en, encoré Hélas, un chaos fondateur d’un nouvel ordre mondial.
Eternel apprenti sorcier l’homme met en oeuvre ce qui va vite le dépasser et se retourner contre lui par le chaos par lequel l’homme pênse qu’il résoudra le problème , faute de mieux, au prix d’une certaine souffrance et avec la conviction que l’Humanité continuera . C’est in fine l’écart grandissant entre la courbe exponentielle des technologies et celui des mentalités.
L’affaire Israel Hamas actuelle fait partie me semble-t-il de ce vaste chaos avec son enjeu nucléaire.
@gabriel fradet
Nous sommes baigné dans un univers dont les lois dépassent (pour le moment) l’entendement humain et auxquels nous somme soumis. Il n’est que l’ubris de l’homme pour s’imaginer maîtriser notre destinée.
Le chaos fait partit de notre environnement et est nécessaire, bien que très désagréable, pour remanier les structures existantes et en faire émerger de plus complexes.
C’est dans le chaos des étoiles que se sont formées la pluspart des atomes dont nous sommes constitués.
C’est parce qu’un astéroide géant a dévasté la terre que les mammifères puis l’homme ont put émerger et dominer.
Mais l’histoire montre aussi qu’une fois un palier de compléxité est atteint, il est très résilient.
Ainsi la vie a perdurée malgrès des désastres majeurs et plusieurs quasi-extinctions.
Aussi, il y a fort à parier qu’une fois apparue, l’intelligence perdurera.
Par contre, rien ne dit que l’homme en soit la forme ultime …
les problèmes de la régulation est que ce sont souvent des régulateurs locaux qui sont en face d’une économie mondialisée
et que quand la régulation mondialisée existe, elle ne marche pas.
La banque centrale américaine qui fait les taux courts du $ régule le système financier mondial sur base d’intérêts locaux.
Le fait que Greenspan ait maintenu des taux bas pour des affinités politique est une cause importante de la bulle immobilière américaine qui a précipité la déflation des bilans de toutes les banques du monde.
Les seuls régulateurs mondiaux actifs sont les agences de notation et les comités comptables de Bale, or ça ne marche pas mieux.
Les agences de notation, quelle naufrage.
Pourtant c’est bien évident que les agences de notations prennent systématiquement un biais favorable pour les gens qu’elles notent car ce sont aussi ceux qui les paient.
Bâlois sont soumis à la pensée dominante de l’économie mondialisée dominante, banque et assurance vont prendre un biais favorable aux banques et assureurs car c’est elles qui s’autorégulent.
Une dernière cause, de la défaillance de la régulation locale ou mondiale est que les générations qui ont connu les grandes crises (les krash pétroliers, les krash immobiliers etc) ne sont plus majoritairement décisionnaires
Heureusement, il y avait Paulson qui connaissait toute l’histoire et les acteurs et JC Trichet en Europe qui a été excellent.
J’ai été très surpris que quelqu’un comme Bouton (à la Com. Fi. de l’Assemblée) soit incapable d’analyser correctement l’origine de la bulle immobilière sub prime.
Ce qu’il faudrait pour une bonne régulation est des régulateurs au moins européens indépendants des lobbys, capables de faire contre pouvoir aux régulateurs américains, avec des gens expérimentés, bien payés et externes à ceux qu’ils régulent.
mais pour vouloir ces régulateurs il faut autre chose que les décisionnaires européens actuels.
D’où l’importance de gens comme vous pour passer le message.
Je Je ne lis pas les mêmes économistes que toi Alain . mais voilà un bon débat! . Je m’inspire plus de Daniel Cohen ou de Michel Aglietta dont je recommande la lecture du dernier petit livre sur la crise ( édition Michalon ) .
Je pense que l’intervention de l’Etat est fondamentalement nécessaire . L’histoire des crises du capitalisme le prouve . Si l’Etat intervient pas assez avant , la crise se déclenche . Si l’Etat intervientt intelligemment après la crise peut être gérée avec justesse et efficacité .
Je suis un tenant de l’école de la "régulation" .
Le papier de Salin illustre la difficulté de la science économique. Pour lui, une autorité politique ne sera jamais aussi efficace que le marché pour «piloter» l’économie (c’est un libéral orthodoxe).On ne peut objectivement établir a posteriori qu’un plan de relance a réussi car en l’absence de ce plan personne ne peut dire ce qu’il se serait passé. La situation aurait-elle été pire ou meilleure ?
En effet, souvent il arrive qu’en l’absence de médicaments, un malade guérisse aussi.
Je suis tenté de penser, «d’accord mais ça dépend de la maladie de ses complications et de la pertinence du diagnostic».
Pour moi, les théories keynésiennes sont fondées mais elles ont été trop souvent dévoyées et mal comprises.
Désolé pour les intervenants ci-dessus si mon commentaire les contredit!
1. Il n’y a plus d’économie nationale. C’est un fait: il suffit de regarder la part des importations dans l’économie ou la part du chiffre d’affaires réalisé hors France par nos grandes entreprises dont le capital est à plus de 50% détenu par des non résidents, parfois au delà de 80%…
2. Une régulation nationale ne peut donc qu’avoir un effet marginal,
3. L’État français dit vouloir moraliser le capitalisme financier. Malheureusement, il n’a guère de leçon à donner en matière de moralité, ni même les moyens de le faire.
La seule solution est d’encourager le capitalisme d’entrepreneur et d’actionnaire qui accompagne la création de richesses et de décourager les prédateurs à la chasse de profits immédiats, y compris aux dépens de l’entreprise. Comme le font les États, malheureusement, au premier desquels l’État français. .
à BS…Bien d’accord, notamment sur la fin …de votre contribution!
je crois que les commentateurs de cette notent sont dans les nuages.
L’Etat n’existe plus, et bientôt il va se faire tirer dessus de tous côté, mon seul souhait est que les Etats ne détruisent pas davantage l’Europe, la seule bonne chose qu’on a fait depuis 30 ans.
Quelques mots sur votre idée de responsabilité des régulateurs et de role anticyclique de l’Etat.
Vous vous souvenez que j’avais chiffré en aout à 20 milliards la hausse du déficit 2008 du fait de la hausse des taux 2007.
L’Etat n’a rien vu venir, rien. et c’était gros comme une montagne.
– Comment un acteur économique aussi nul, aussi irresponsable peut il prétendre réguler quoi que ce soit et encore plus agir alors qu’il et l’exemple même du manque d’anticipation ?
La vraie question est maintenant la situation pré révolutionnaire qu’engendre la non crédibilité de l’Etat.
– L’Etat était déjà sur endetté en 2007, donc cul de jatte il sera cul de jatte et manchot en 2009, c’est un poids pour l’économie et non un moteur.
Les vraies questions sont comment lui clore le bec ? et que faire pour qu’il se regarde dans la glace et se voit ?
Faire un ministère de la dépense (relance) alors que le besoin est un ministère de la dette (du remboursement de la dette) c’est vraiment nul de chez pouet pouet la tête.
Enfin s’il vous plait Alain Lambert n’écrivez plus jamais que vous n’êtes pas un grand politique, c’est qui les grands ? C’est les compétents. Vous avez fait preuve d’une responsabilité et d’une clairvoyance des années lumières plus forte que 100% des membres du gouvernement, et je ne dirais rien de madame Lagarde, de madame Boutin etc
allez y continuez.
@ jp
On a bien réussi à faire la BCE. On devrait bien y arriver pour établir une instance de régulation inter-état au niveau européen au moins.
Ce sera déjà un grand pas en avant dans la création d’une régulation mondiale.
Et c’est à nous de le faire car l’Europe est le seul modèle opérationnel de gouvernance multi-état.
Il faudrait aussi que les peuples européens comprennent que l’Europe est une énorme chance et arrêtent de se réfugier dans un nationalisme à bout de souffle. (après 5000 ans de bons et loyaux services tout de même).
Je suis tout simplement écœuré de ce qui se passe. Qu’avons-nous vu depuis le début de cette crise : du replâtrage, du rafistolage à coups de milliards de dollars et d’euros. Nous a-t-on proposé quoi que ce soit qui s’attaque au fond des problèmes ? Les mesures prises vont-elles empêcher toute nouvelle spéculation, a-t-on mené une réflexion sur le crédit à la consommation, a-t-on obtenu plus de transparence (j’aimerais savoir par exemple comment ont été utilisés les 11 milliards donnés aux banques françaises, d’ailleurs d’où provient cette somme, l’Etat a-t-il emprunté et à qui, qui a acheté les éventuels bons du trésor émis pour l’occasion) On nous parle souvent du concept de la pensée unique, on devrait plutôt parler de la pensée zéro. Qui sont les responsables de cette crise, notre président avait promis de les sanctionner. Je suis très énervé donc je préfère arrêter d’écrire tant mon incompréhension est grande.
Peut-on me démontrer qu’il ne s’agisse pas d’une crise de la demande globale, peut-on me démontrer que le libre-échange permet de créer le plus de richesse et d’en répartir le plus…
la relance oui mais pas n’importe comment
Aujourd’hui vu la faiblesse de nos entreprises sur les biens de consommation, il serait criminel de nous faire une redite "made in 1981". Notre propension à importer (M/PIB) est démentielle sur ce secteur.
Parmi les nombreuses pistes évoquées pourquoi ne pas parler du
marché des économies alternatives et du développement d’un libéralisme vert.
cela nous permettrait de
réduire notre impact en CO2
développer notre surface boisée pour la faire fructifier
réduire la facture pétrolière
développer les emplois qualifiés dans le bâtiment (thermiciens, ingénieurs)
On m’opposera que le taux de pénétration des entreprise françaises est ridicule en géothermie( fabrication de PAC de bonne qualité…) et donc que l’importatation serait relancée…
On peut être libéral et écologiste
Pourtant on oppose toujours les 2.
mon propos est ras les paquerettes par rapport aux autres contradicteurs mais pensons y tout de même
A lire les commentaires, je sens une ambiguïté sur le terme «régulation». Ce mot a deux sens différents en économie :
-1 : La définition de règles et le contrôle de leur bonne application dans tous les secteurs de l‘économie : La régularité des marchés, l’absence de position dominante, la transparence, la fiabilité des acteurs financiers, la maîtrise de la masse monétaire, la qualité de l’information financière, etc …
Dans ce domaine je crois qu’il y a un consensus chez les économistes pour dire qu’en France et plus généralement en Europe nous sommes plutôt bons et même moteurs et que c’est au niveau international qu’il faut très fortement progresser, même si c’est très difficile. (Que l’Etat français soit très endetté n’a rien à voir dans cette histoire).
-2 : La maîtrise de la croissance : Le besoin ou non de faire intervenir l’Etat pour soutenir l’activité économique. Autrement dit la mise en oeuvre ou non de politiques de relance. Sur ce point, les économistes sont partagés, notamment à cause du problème de la dette.
Pour ma part, je crois que l’Etat est obligé de faire quelque chose, ne serait-ce que pour des raisons psychologiques, il est inconcevable qu’il annonce : «C’est la crise mais je ne peux rien faire ».
Je rebondis sur une remarque de Laurent Beauvais : "si l’Etat intervient intelligemment …". C’est justement la question que je pose en permanence : le marché est un vecteur d’information ; l’Etat est il un meilleur vecteur ? surtout lorsqu’on sait le poids qu’il représente ? les interets qu’il abrite. Il lui manque trop souvent une qualité essentiel : l’indépendance !
L’article en PDF est tronqué – pouvez vous mettre en ligne la version complète – merci !
Il y a un bon example ces jours-ci de la façon dont la puissance publique gère les fonds à sa disposition.
Pour reprendre la poliméque sur la mort malheuse par arrêt cardiaque d’une personne qui n’aurait pas pu être soigné faute de place disponible.
On réveille alors tous les craintes et les peurs, on crie au scandale et évidement la pression sur le gouvernement va être telle que l’on va d’urgence débloquer quelques dizaines de millions d’€.
Hors, en y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’une désinformation totale.
Le malade a bien été traité aux urgences mais a du attendre pour subir un examen suite à son état. Un examen qui n’avait pas de caractère d’urgence, puisqu’il était le préalable à une opértaion chirurgicale qui ne peut s’improviser (pontage coronarien vraisemblablement).
Mais voila, le syndicat des urgentistes a lancé l’informaton alarmiste et espère ainsi faire plier le gouvernement sous la pression médiatique. Et obtenir ainis des fonds sans contreparties, évitant tout effort de réorganisation ou de rationalisation de la carte hospitalière.
On pourrait citer les syndicats enseignants qui ont instrumentalisé les lycéens pour éviter une réforme destinés à réduire le nombre d’heures de cours, réduisant le nombre de profs ainsi que l’équilibre entre chaque matière, reflet des rapports de forces au sein des syndicats et pas du tout celui de l’intérêt pédagogique pour les élèves.
Ce sont deux exemples bien concrets qui montre comment le corporatisme français, avec la complicité des média, fait gaspiller des sommes consédérables.
Voila pourquoi l’Etat ne doit pas produire directement des biens et services.
Tout donne encore l’impression que l’on se cache encore derrière LA MONTAGNE !
Beaucoup de belles et bonnes phrases, mais concrétement …….comment va t’on résoudre des problèmes divers et variés qui ,malgré toute bonne volonté, s’ils ne sont pas courageusement remis à plat, ne pourront pas indéfiniement perdurer ? et nous risquons même d’aggraver encore davantage une situation qui devient de plus en plus précaire .
Les solutions ne peuvent-être raisonnées que dans le cadre de la mondialisation et pour ça il serait déjà utile de réussir une Europe solidaire, la tâche n’est certainement pas facile mais il serait utile d’intervenir rapidement car le temps c’est de l’argent , des emplois etc.. – Ne pas oublier aussi que la dette continue à
augmenter chaque jour .
Merci Alain Lambert, c’est parce que vous êtes parfois politiquement incorrecte que nous aimons vous lire.
Pour ceux qui veulent mieux comprendre la théorie explicative de la crise que privilégie Salin, voici 2 diaporamas powerpoint explicatifs.
la version simple BAC+0
http://www.auburn.edu/~garriro/i...
la version a peine moins simple BAC+1 en éco
http://www.auburn.edu/~garriro/c...
Mr Lambert, je salue votre effort de citer un auteur, Pascal Salin,qui dit l’inverse de ce que vous pensez, du moins sur ce problème de relance.
Comme Pascal Salin l’a souvent répété, quand un homme politique parle de régulation, il faut comprendre réglementation. Un marché réellement libre n’a pas besoin de réglementation étatique, il se régule lui-même par le système des prix et des profits. Ce contrôle externe suffit.
Vous n’avez pas compris ou vous refusez d’admettre ce que dénonce Pascal Salin : les causes de cette crise financière sont d’origine étatique.
Les libéraux « autrichiens » (dont fait partie Salin) depuis des années ont tiré la sonnette d’alarme sur les dangers des différentes interventions étatiques qui ont effectivement débouché sur la crise actuelle aux USA.
Voici sur le site Mises.org, un recensement des articles concernés :
« The Bailout Reader »
mises.org/story/3128.
Je conseille plus particulièrement l’article de George Reisman:
“The Myth that Laissez Faire Is Responsible for Our Present Crisis”
mises.org/story/3165
Vous dites :
-« l’Autorité Publique a manqué à ses devoirs, il devient plus légitime qu’elle intervienne. »
Au contraire, il est légitime qu’elle ne se mêle plus de « ces devoirs ».
-« c’est parce que l’Autorité Publique à manqué à son devoir de vigilance en matière de régulation qu’elle est obligée de parer aux carences du marché. »
Qui oblige l’état à intervenir ? Les dirigeants qui ont failli et appellent l’état au secours ?
Au nom de quoi le gouvernement devrait-il intervenir, c’est-à-dire prélever des ressources supplémentaires, pour sauver telle entreprise et au contraire, laisser mourir telle autre ?
La position que vous défendez, l’intervention de l’état en temps de crise, pose une question de fond :
si l’état, représenté par des surhommes doués ayant quelques neurones de plus que le commun des mortels, désintéressés et ayant le « sens de l’intérêt général » par-dessus tout, est capable de relancer l’économie, pourquoi ne pas le laisser faire aussi en temps de croissance normale ?
Au lieu des 2-3 % de taux de croissance, nous aurions des 5 voire 10 % et plus, et un taux de chômage quasi égal à zéro ?
En fait, pourquoi ne pas laisser à l’état l’entière gestion de l’économie en tout temps, et pas seulement en période de crise?
J’ai repris mes esprits, je vais essayer de vous présenter mon raisonnement sans aucune arrière pensée idéologique. Je recherche uniquement les causes de toutes ces crises à répétition.
Je ne maîtrise absolument pas les lois de l’économie mais je suis en total désaccord avec les propos de Monsieur SALIN (je dois certainement faire une erreur de raisonnement…)
Pour moi, il s’agit bien d’une crise de la demande globale.
Tout s’est accéléré à partir de la crise financière de 1997 – 1999 en Asie et en Russie. Cette crise a conduit de nombreux pays à se doter de réserves en devise excessives pour se prémunir contre l’instabilité intrinsèque de la finance libéralisée. Pour cela, ils ont développé des politiques prédatrices sur le commerce international (dévaluations très fortes, politiques de déflation compétitive en limitant la consommation intérieure). Dans un contexte de libre-échange généralisé, cela a eu pour conséquence un effet de déflation salariale dans les pays développés (Aux États-Unis, entre 2002 et 2007 la majorité des salaires ont ainsi stagné, accroissement du salaire réel médian de 0.1 % sur la période). La menace des délocalisations a conduit les salariés à accepter des conditions salariales toujours plus dégradées au nom de la préservation de l’emploi. Et cette stagnation des revenus de la majorité des ménages américains qui a conduit à leur dette hypothécaire, c’est l’insolvabilité de ces derniers qui est à l’origine de la crise des "subprime" (D’ailleurs, sans ces crédits hypothécaires, la croissance américaine aurait été comparable à celle de la zone euro). Après, effectivement, il a eu des dérives financières qui ont permis le processus de titrisation des dettes.
J’espère que j’ai réussi à me faire comprendre, pour moi, il s’agit d’une crise systémique. Malheureusement, je pense qu’un système global ne aboutir qu’à une crise globale. Il ne faut pas être surpris (n’est-ce pas Monsieur Devedjan qui trouve que c’est injuste pour la France). Tous les hommes politiques de droite comme de gauche ont participé à cette mondialisation. Il faut en prendre acte et réfléchir tous ensemble sur la création d’un nouveau modèle économique. il faut changer le système. Parier sur l’évolution des prix n’est plus acceptable. Cela ne produit pas de richesse.
oui Hervé, le mot régulation est ambiguë, mais pas tant que ça, un régulateur est un pouvoir qui agit sur le bilan des acteurs, que ce soit un régulateur comptable ou une banque centrale, de l’extérieur c’est à dire de façon non économique. Il n’est pas en principe partie prenante il modifier la régle du jeu, le résultat, les calculs, d’apréciation
Dans ce sens je crois que tous les régulateurs n’ont pas démérité. Heureusement les Banques Centrales des USA et de l’eurozone ont été excellentes.
Ce qui reste de l’Europe, le plus solide, ce qu’il faut préserver à tout prix n’est pas à Bruxelles ou Durão Barroso a été mauvais mais à Francfort ou l’imprévisible JC Trichet a été l’homme de l’année.
Trichet a vraiment été bon, sa régulation est mondialisée et s’inscrit dans une vision structurante à long terme.
Il fait une vraie régulation de fond en refusant de baisser trop nos taux ce faisant en continuant à faire payer aux Etats un prix non nul pour leur monstrueuses dettes.
Trichet est notre dernier rempart contre les vampires de nos économies : les Etats.
Ce qui est incroyable est que le travail qu’aurait du faire la présidence française, c’est la BCE qui l’a fait.
Quelle chance nous avons d’avoir au moins un régulateur qui fonctionne bien.
je vous ai envoyé un message ce matin, il n’a pas été diffusé, l’avez-vous reçu ?
Dans Les Échos de ce matin (31 décembre 2008), Jean-Marc Vittori a écrit un article dans les pages "Idées et débats" qui peut-être intéressant dans le cadre de notre débat.
L’article s’intitule "Le vrai-faux retour de l’État". Il distingue "l’État pompier", "l’État stratège" et "l’État régulateur". Il conclut que le retour de l’Etat est à la fois "inévitable" et "catastrophique".
@mad max,
« Un marché réellement libre n’a pas besoin de réglementation étatique, il se régule lui-même par le système des prix et des profits. Ce contrôle externe suffit. »
Dans un monde parfait peuplé d’enfants de cœur, c’est sans doute vrai, dans le monde réel, et sur la durée, je ne n’y crois pas du tout.
Si un régulateur n’intervient pas, rapidement, un des acteurs ou un groupe vont prendre le contrôle et faire fonctionner le marché principalement à leur profit en s’arrangeant s’ils sont malins pour que cela ne se voie pas trop et qu’ils puissent ainsi en bénéficier longtemps.
« Dans un monde parfait peuplé d’enfants de cœur, c’est sans doute vrai, dans le monde réel, et sur la durée, je ne n’y crois pas du tout. »
Au contraire, dans le monde réel, et sur la durée, sans intervention de l’état, aucun groupe privé ne peut monopoliser un marché.
Sur une période de 15-20 ans, pouvez-vous me citer un exemple où une entreprise privée, sans l’appui de l’état, parviendrait à imposer son produit et à empêcher un concurrent d’exister ?
En comparaison, combien de décennies de monopole ont bénéficié France Telecom, EDF-GDF, La Poste ?
Un autre exemple rarement cité mais qui dure depuis deux siècles : le monopole d’émission sur Paris donné à la Banque de France par Napoléon en 1803.
Privilège d’émission qui s’étendra peu à peu sur tout le territoire (1865).
Cf fr.wikipedia.org/wiki/Ban…
Pour vous répondre, le premier exemple qui me vient à l’esprit est celui de la grande distribution.
Quand ce mode de commerce est apparu dans les années 60, de multiples enseignes régionales se sont créées.
Je me rappelle en Normandie des « égé » et « super égé ». Et puis par un processus naturel d’élimination, les plus forts ont mangé les plus faibles pour en arriver à la constitution d’un oligopole puissant qui se partage le marché national et se développe à l’exportation.
Ne pensez-vous pas que sans intervention de l’Etat au sens large, c’est-à-dire Bruxelles compris, Carrefour aurait déjà absorbé CORA ou l’autre grande enseigne qui reste (je ne peux la citer à cause de l’anti-spam) ?