L’Edito du Monde d’hier ma frappé. Il lève une question qui ne peut nous laisser indifférent. La crise que nous traversons pétrifie une partie de la population. Ici, en Grèce, par exemple, ce sont les étudiants qui manifestent. Demain, c’est ailleurs que de petits porteurs ayant perdu la moitié de leur épargne crieront leur misère dans la rue. Encore ailleurs, ce sont les retraités qui mesureront que leurs pensions se sont envolées en fumée avec la faillite de leur entreprise. Puis les inévitables carnassiers charognards de la bagarre de rues entreront en scène pour accomplir leurs ignobles saccages. Sachons garder espoir, le pire n’est jamais sûr. Mais je pense que toutes formations politiques républicaines et responsables devraient se porter mutuellement garantes pour veiller à préserver ensemble le contrat républicain protecteur des Français.
Notre vidéo réalisée de manière totalement amateur : J’ai commis un lapsus maheureux dans mes réponses, à propos des jeunes américains, j’ai naturellement voulu parler du « rêve américain » et non du « rêve européen ».
Je partage les inquiétudes dont parle Alain Lambert. Quand les gens n’ont plus rien à perdre, qu’ils ont en plus un sentiment d’injustice, ils deviennent destructeurs. On sait que les mouvements de rue sont fous , et souvent immaîtrisables.
Nous assistons en ce moment à des difficultés de communication importantes. Le syndicats sont longtemps restés dans la phase du non à tout .Les partis politiques d’opposition sont paralysés . Le capitalisme s’est mondialisé et les syndicats n’ont pas su s’adapter . Il aurait fallu aussi qu’ils se mondialisent, qu’il acquièrent un réel pouvoir pour participer au monde au nouveau avec une force d’opposition et de proposition. Le monde basé uniquement sur la finance , où quelques privilégiés s’approprient des fortunes et où certains autres n’arrivent même plus à payer leur loyer avec leur salaire pour ceux qui en ont encore ), crée forcément de la révolte.
Que ferons nous de cette crise grave ? Serons nos capables de reconstruire ensemble un monde meilleur ou laisserons nous les forces bruptes s’affronter avec des conséquence désastreuses pour tout le monde.?
Un point important sera de développer la solidarité et la créativité. Comment ?
@ MONIQUE : "….quand les gens n’ont plus rien à perdre…." Non , MONIQUE , il ne faut pas leur laisser croire cela car ce serait faire injure aux générations précédentes qui ont connu bien d’autres souffrances et désespoirs et qui , en fin de compte , nous ont donné l’exemple du courage et de la volonté pour faire faceà leurs malheurs.Je préfère croire le philosophe Michel SERRES quand , il y a quelques mois , il déclarait envier ceux qui avaient 18 ans maintenant car tout était à inventer pour une nouvelle société.Malgré nos handicaps j’ai confiance en notre jeunesse pour trouver les voies et moyens menant à de nouvelles réussites collectives et individuelles.La Mondialisation et les progrès techniques ont bouleversé nos habitudes mais c’est à nous , c’est à eux de trouver les bonnes solutions sachant que nous sommes encore des privilégiés sur une Terre ou tant d’hommes , d’enfants meurent de faim. Il faut bouger un peu hors de nos frontières pour découvrir le monde tel qu’il est et cesser de nous contempler le nombril et pleurer sur nos rèves envolés….A force de dire qu’ils n’ont plus rien ils vont finir par le croire et ce serait de NOTRE faute. J’aime bien votre conclusion et votre combativité vous honore. Donnons leur l’exemple !!!
Vous parlez des jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail. Je voudrais signaler une autre série de problèmes, relatifs au monde universitaire que je fréquente comme étudiant en 1ère année de licence à Caen.
D’abord, je voudrais dire que je constate de réels efforts faits par l’Université pour faciliter l’adaptation des jeunes lycéens à la fac : organisation des enseignements sous forme de T.D. plutôt que de conférences, mise au point d’un tronc commun éveillant à des matières judicieuses pour une réorientation éventuelle, maillage des étudiants par l’écoute d’"enseignants référents", sérieux dans la configuration des programmes, etc…
Ceci étant, d’autres aspects de la vie universitaire sont beaucoup moins plaisants. J’en citerai quelques-uns qui paraissent de nature à choquer ceux qui souhaiteraient que ce monde fonctionne mieux :
– d’abord, le très fort absentéisme des étudiants dès les premiers jours suivant la rentrée, de l’ordre de 50 % des effectifs inscrits au moins. Où sont donc passés les autres ? Que font-ils pour se prendre en charge, une fois qu’ils bénéficient de la Séc.Soc. ?
– très désagréable, les bavardages permanents, notamment en amphi. Le mystère reste entier sur l’intérêt qu’il peut y avoir à raconter sa vie à ses voisin(e)s pendant des heures. Outre que les bavard(e)s ne peuvent pas écouter les cours (ce qui est rédhibitoire pour le succès aux examens), ils entravent d’autant plus l’écoute de leurs camarades que l’acoustique des locaux est excellente. De manière quasi-générale, les profs ne font pas acte d’autorité et se contentent de s’égosiller à essayer de couvrir le brouhaha.
– à signaler, le comportement mandarinal rétrograde de quelques enseignants. Heureusement, ce n’est pas général mais cela affecte certains départements où l’on ne supporte pas, à l’évidence, que les étudiants manifestent de l’incompréhension face à des cours mal préparés. Le problème semble tenir au fait qu’aucun contrôle pédagogique du corps enseignant de la fac ne semble exister. Ces gens-là vivent dans leur bulle où ils s’auto-recrutent sans aucun souci du "client" qu’est l’étudiant (ce terme de "client" choquera de bonnes âmes mais je l’assume) ;
– extension déraisonnable de filières débouchant à l’évidence sur le chômage. Je pense ici au dépotoir manifeste des "Arts du spectacle", pourvoyeur d’intermittents du même métal, qui a pris le relais (sans l’effacer) de la Psycho-Socio bien connue de la génération précédente ;
– je pourrais fournir maints autres exemples de dysfonctionnements : trop de contrôle terminal et pas assez de contrôle continu ; des notes aux contrôles qui mettent des mois à être divulguées alors même que le contrôle avait pris la forme d’un Q.C.M. de nature à être dépouillé en quelques minutes ; absence de "feed-back" sur les erreurs des candidats à trop d’épreuves, ce qui est particulièrement inapproprié ; propension de certains profs à noyer les étudiants sous un flot de paroles au lieu de chercher à développer l’intelligence de la matière enseignée ; très insuffisante maîtrise de la langue française par de trop nombreux enseignants, avec des fautes d’orthographe tout-à-fait choquantes voire un sabir traduit mot à mot de certaines langues étrangères (plus que l’Anglais auquel il faut bien se plier, je pense ici à l’Arabe, et cela mériterait sans doute quelques commentaires) ; auto-satisfaction affichée de trop d’enseignants (cf développement précédent sur le mandarinat) qui se dédouaneraient volontiers de leurs carences pédagogiques en renvoyant à leurs recherches prétenduement sacrifiées, etc…
Mon constat au scalpel déroutera certains visiteurs du blog. J’en suis désolé pour ces derniers et les invite à ouvrir les yeux.
Merci, en tout cas, de fournir par ce blog un cahier de doléances ouvert en permanence. Espérons que ça puisse servir…
Ce qui me surprend c’est que compte tenu de votre inquiétude que je partage pleinement vous ayez soutenu cet amendement qui visait à supprimer l’ISF !
@Défaisance,
Je suis d’accord avec votre constat sur la fac. Concernant le comportement de certains étudiants, il s’améliore dans les années suivantes (je parle d’expérience). Pour les professeurs, sauf une petite minorité, il ne faut pas hésiter à aller les voir à la fin des cours pour poser des questions, les questions en amphi quand il y a des centaines d’étudiants ne sont pas toujours très appréciées.
Sur les manifestations, je suis toujours atterrée de constater que la plus part des manifestants ne votent pas. Nous sommes en démocratie, les citoyens ont donc le pouvoir de s’exprimer dans les urnes. A mon avis, les abstentionnistes n’ont le droit que de se taire. On ne peut pas manifester son
mécontentement si l’on décide de s’éloigner de la vie citoyenne de notre pays!!
En plus, généralement, les manifestants sont plus ou moins manipulés par des extrémistes ou des syndicats (qui harangue les troupes en Grèce ? les plus violents opposants au régime qui ne sont autre que les partis d’extrême gauche… et concernant les revendications des lycéens et autres qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ne sont pas manipulés, il n’y a qu’une minorité de jeunes de 16 à 18 ans capables de penser par eux-même et d’analyser la situation, pour l’anecdote, lors des manifestations contre le CPE, le principal argument pour arriver à décider les étudiants à bloquer la fac était "nous sommes en période d’examens blancs, ils seront annulés si vous bloquez l’établissement", résultat, la fac a été bloquée une semaine parce que certains ne voulaient pas participer à ces examens!).
Concernant les casseurs, il y a, je pense actuellement assez de moyens pour les repérer, les arrêter et les sanctionner. Je ne pense pas que l’inquiétude soit de mise pour l’instant, cela deviendra inquiétant le jour où les différentes mouvements de revendications dépasserons leurs intérêts individuels dans un but politique précis (renverser un gouvernement par exemple). Tant que les manifestations ne servent qu’à faire parler de revendications identifiées propres à un groupe, le risque me semble limité. Pour les casseurs, même problème, le jour où les médias arrêterons de dire "il y a eu X boutiques incendiées, Y magasins pillés, N blessés dans telle ville", la montée en puissance de ce genre d’action devrait s’arrêter.
@ Défaisance : …." ce terme de "client " ….. vous pouvez d’autant mieux l’assumer que c’est la règle imposée aux Professeurs d’Université U.S. qui , par exemple , sont tenus de fournir sans tarder les notations des résultats obtenus par leurs " élèves-clients payeurs" …..