Alain Rousset, Président des Régions de France, accordait hier une interview au quotidien Ouest France. C’est pour moi l’occasion de rappeler que nous avons travaillé ensemble en confiance lors de l’élaboration du Rapport que j’ai présenté l’an dernier au Premier Ministre.
Alain Rousset a eu la sympathie de m’inviter à leur congrès de Caen qui se tient aujourd’hui et demain, mais il me sera hélas impossible d’y participer en raison de ma présence à la CCEN ce matin et de la commission Balladur pour laquelle je suis auditionné dans l’après midi.
Je forme des voeux pour que ces travaux soient constructifs car je pense du plus profond de moi-même que la réforme territoriale n’a aucune chance de succès si elle ne réunit pas un consensus entre les principales parties prenantes et notamment les Présidents de l’ARF, de l’ADF et de l’AMF. Je continue de marquer mon entière disponibilité pour travailler ensemble, dès lors que nous sommes tous convaincus de partager nos propositions dans un esprit transpartisan.
Je vous invite à lire cet entretien ici : Commune, département, région : qui fait quoi ? (Ouest France 03/12/08)
Que chacun ait un avis, c’est bien. Mais d’une manière ou d’une autre, il faudra bien remettre le citoyen au cœur du débat et trancher pour une plus grande efficacité à son service.
Les différentes structures ( commune, communauté de communes, syndicats intercommunaux divers, district, pays, arrondissement, canton, département, région et Etat) ont oublié que leur raison d’être à tous est d’apporter à chaque citoyen les services et les aides qu’il attend en mutualisant ces services et aides avec les autres citoyens en contre-partie des contributions directes ou indirectes qu’il verse.
Nos élus doivent réapprendre la gestion prudente et économe au service du citoyen à tous les niveaux. Or, aujourd’hui, c’est la bureaucratie dévorante de budget qui l’emporte. Des dépenses somptuaires choquantes ( ex:hôtel de région qui ressemble à un palais), des gabegies qui perdurent ( ex: des rapports commandés à quelques "copains", payés confortablement et jamais exploités), à des commissions ou associations coûteuses qui n’ont plus d’intérêt que celui de procurer des émoluments, des logements de fonction, des voitures avec chauffeur, des voyages d’étude dans des lieux exotiques, des restaurants offerts aux journalistes complaisants et des frais de vie aux membres de leur bureau et à leurs entourages familiaux et relationnels.
La dépense publique dérive? Certains n’ont pas à s’en plaindre….
Et qu’on nous sorte pas encore la rengaine du dévouement du service public. Le modèle social français est malheureusement devenu le quasi label de la corruption aux yeux de beaucoup de journalistes étrangers.
Cette réflexion sur la réforme des structures tourne de manière grotesque à un combat corporatiste des élus et fonctionnaires pour préserver leurs prébendes aux frais du citoyen.
M. Lambert, nous attendons de vous des informations précises et des propositions courageuses qui nous permettent d’avancer vers un renouveau démocratique et une meilleure gestion de la dépense publique.
Je trouve la position d’Alain Le Vern et de Laurent Beauvais assez peu courageuse sur cette question de la réunification des deux Normandies. Dans le OF d’hier, ils se déclarent prêts à "mettre en place un outil de gestion commun" entre les deux parties de la Normandie. Tout en déclarant "ne pas être prêts pour une fusion". Ca veut dire quoi? On travaille ensemble mais chacun garde son poste?
j’aimerais que l’on me dise comment la Région Poitou Charentes est dirigée?
Un “parachûte doré” pour les ministres
Non, rassurez-vous, il ne s’agit pas ici de donner une prime à un ministre remercié. “L’Assemblée nationale a adopté récemment, la loi permettant aux ministres élus quittant le gouvernement de retrouver leur siège de député, sénateur ou député européen abandonné à leur nomination.
Le Sénat devrait (apparemment) se prononcer en janvier.
L’Express explique un peu plus en détails le changement en question : “Le volet2 concernant les ministres réinstitue une pratique des IIIe et IVe Républiques qui permet aux ministres issus du Parlement – député, sénateur, député européen – de retrouver leur siège s’ils viennent à quitter le gouvernement, sans en passer par les urnes. (…). Actuellement, un député qui devient membre du gouvernement doit se soumettre à une élection partielle pour retrouver son siège après sa démission ou son limogeage“.
Il est toujours amusant d’imaginer ce que donnerait la transposition pour les citoyens lambda d’une mesure destinée aux politiques. Et bien, pour nous communs des mortels, l’équivalent serait ceci : vous quittez un emploi pour une meilleure opportunité. En changeant, vous prenez donc actuellement un risque. Et bien, grâce à une telle mesure, cela reviendrait à dire, qu’en cas de licenciement dans le cadre de votre nouvel emploi, vous retrouveriez automatiquement votre ancien poste sans passer par la case entretien d’embauche.
Deux poids deux mesures donc : on ne traite pas un ministre comme un simple citoyen voyons ! Pour qui vous prenez-vous ?
Donc d’un côté on sécurise les ministres, et de l’autre, on demande plus de compromis aux chômeurs.
Les Ministres ne connaissent pas la crise…
Est il utile de rajouter que le groupe UMP s’était engagé à cadrer cette mesure "exceptionnelle" : notamment en n’autorisant une telle chose qu’en cas de démission du Gouvernement dans son ensemble ?
Ha…Mais c’est vrai : les promesses n’engagent que ceux qui les croient n’est ce pas ?
Le titre : l’euthanasie : « une terrifiante question de vie et de mort » ;
Il me semble que plus que la question, c’est la mort qui est terrifiante.
Nous avons l’instinct de survie et envisager la mort ne nous fait pas plaisir et même nous terrifie. C’est sans doute ce qui explique que dans les sociétés riches, où la médecine a fait d’énormes progrès, où l’espérance de vie est passée de 40 ans en 1900 à plus de 80 ans maintenant, on ne veut plus entendre parler de la mort.
C’est tellement vrai que le nombre de morts dans les hôpitaux fait partie des critères négatifs. Pourtant, la plupart des gens meurent dans les hôpitaux, même si on dit qu’ils sont morts, d’un infarctus, d’un accident vasculaire, d’une infection pulmonaire, d’un arrêt cardiaque (forcément). Rarement, on dit que c’était la fin naturelle de leur vie. La mort n’est plus naturelle.
Pourtant, si on sait en reculer l’échéance, on ne sait pas l’éviter.
Alors, plutôt que de la nier, de se mettre la tête dans le sable, je crois qu’on aurait intérêt à regarder la mort en face et à en gérer les modalités.
Ce qui voudrait dire que parfois, on pourrait transformer le diagnostic d’insuffisance d’un grand nombre d’organes en diagnostic d’accompagnement de fin de vie. L’intérêt serait d’avoir un accompagnement adapté aux besoins de la personne : écoute , confort, antalgiques. Ca éviterait une série d’examens coûteux , inutiles, douloureux.
Et lorsque des individus ont la lucidité de voir leur état, l’acceptent, souhaitent en aménager les modalités, y compris en utilisant l’euthanasie, pourquoi ne pas accéder à leur demande ?
Il y a aussi le cas, comme Vincent Humbert qui préférait mourir plutôt que de vivre la vie qui lui était réservée. Je pense que les individus doivent être maîtres de leur destinée, à partir du moment où ils ne nuisent pas à autrui et, dans un cas comme celui là le protéger contre lui-même est de l’abus de pouvoir.
Notre éthique de protection de la vie est beaucoup moins scrupuleuse lorsqu’il s’agit de vendre des armes qui tueront des personnes en pleine santé .Dans ce domaine, il y a beaucoup plus de questions éthiques à se poser.
Je suis tout à fait d’accord avec M Lambert lorsqu’il dit qu’il faut associer les élus locaux à la réforme. Le problème, c’est que tant que chacun fera passer son intérêt personnel avant l’intérêt des citoyens nous n’y arriverons pas!
Ça commence à être énervant de voir l’Etat et les collectivités locales se renvoyer sans arrêt la balle. Les élus locaux demandent plus d’autonomie, plus de transparence dans leurs compétences mais ils veulent conserver la clause générale de compétence (tout le monde sait à quel point cela rend les compétences lisibles pour les citoyens…), ils demandent à l’Etat d’augmenter leurs ressources (pour l’autonomie, il y a mieux) et dans l’interview à Ouest-France, on nous dit qu’il faut continuer à transférer des moyens aux collectivités territoriales, qu’avant de s’attaquer au millefeuille local, il faut d’abord retirer les doublons avec l’Etat, et enfin qu’il ne faut pas toucher au découpage administratif actuel. Quant à l’Etat, il serait temps d’avoir une véritable décentralisation et de cesser de légiférer à tout va sur les compétences décentralisées!!!!
Il est nécessaire de procéder à un nouveau découpage administratif (n’en déplaise aux élus locaux), le notre est totalement obsolète, il s’agit d’un découpage historique. La démographie et la répartition de la population et des richesses ont changé depuis 1982 et à fortiori depuis la création des départements! Je ne dis pas qu’il faut supprimer un échelon mais au moins redécouper les régions (peut-être en faire moins) et les départements (peut-être en fusionner certains). Quand aux moyens, et bien attaquons-nous pour de vrai à une réforme de la fiscalité locale (ou alors partageons les impôts d’Etat, mais la conception française de la décentralisation risque d’en prendre un coup) bref, il faut à nos collectivités soit des impôts rentables (afin de limiter l’intervention de l’Etat dans leurs ressources qui coûte cher au contribuable) soit un renoncement entier ou partiel à l’autonomie fiscale.
Je suis pour le moment assez pessimiste sur le sujet car personne ne prend ces responsabilités (pourtant il me semble que démocratie signifie "voie du peuple", donc entraine une responsabilité des élus vis-à-vis de la Nation…).
Sur la possibilité pour les Ministres de retrouver leur siège de député ou sénateur, cela me pose un problème de considérer que les parlementaires qui acceptent la charge de Ministre sont temporairement détaché de leur fonction de législateur (un peu comme dans la fonction publique quand un fonctionnaire est détaché).Quant à la règle selon laquelle cela ne s’applique qu’en cas de démission de tout le gouvernement, on peut toujours rêver de la voir appliquer.
Dominique M, a très bien résumé la situation, il n’est donc pas utile d’en rajouter.
Pour illustrer ça, j’ai écouté le Président des Régions de France, comme le gouvernement, et il apparaît clairement qu’on est toujours dans le « c’est pas moi, c’est l’autre ».
La commission Balladur, n’accouchera très certainement que d’une souris, et ce pour une raison bien simple, c’est que ça touche de trop près aux intérêt des uns et des autres, qui pour l’instant en vivent très bien.
Chacun s’accroche à la petite part de parasitisme du contribuable, qu’il a réussi à mettre en place. Pour que chacun ménage les intérêts de l’autre, on parle tout au plus de clarification des compétences. Cela permet de ne pas aborder les sujets qui fâchent.
La crise est là, on met en place un plan de 26 milliards, mais à aucun moment personne n’imagine les prélever sur la gabegie des 1000 milliards, ou la remettre en question.
Là où il y a de la gêne, il n’y a point de plaisir, c’est plus facile de les ajouter à la dette des contribuables.