Le tango argentin est une danse bien connue : deux pas d’un côté, un pas de l’autre, deux pas en avant, un pas en arrière, ou l’inverse. C’est un peu la farandole dans laquelle nous a enrôlés le gouvernement depuis plusieurs mois. Faut-il supprimer les départements ? Voilà la question sur laquelle chaque membre de l’Exécutif semble avoir sa propre idée. Sans parler du Président de la République ou du Premier Ministre, de M. Attali et demain de M. Balladur. Les Présidents de Conseils Généraux écouteront avec une infinie attention ce que les ministres leur diront à Orléans. Ils pèseront au trébuchet les réponses.

Au-delà de la simple question théorique sur le nombre idéal d’échelons territoriaux devenue un sport national, le temps est venu de poser clairement la question, et avec une forte exigence de concret : à quoi servent les départements ? Qui peut mieux qu’eux accomplir les missions qui leur sont dévolues ? Leur rapport qualité / coût est-il bon, moyen, mauvais ? Qui l’a calculé et selon quelle méthodologie et existe-t-il des comparaisons avec d’autres collectivités françaises ou étrangères ? Ce sont ces questions que se posent les citoyens. Peu leur importe qui accomplit la mission, qu’il s’agisse de l’Etat, de la Région, du Département, de l’Intercommunalité ou de la commune. Ils veulent qu’elle soit d’accès rapide, simple, et au meilleur rapport coût / efficacité. Ils demandent de plus en plus de guichets uniques pour leur épargner un formalisme bureaucratique dont nous sommes les champions toutes catégories. Dès lors que les départements ont pour compétences principales : la politique de la famille, les solidarités sociales : vieillesse, dépendance, handicap, le financement et la gestion des allocataires du RMI, du RSA demain, l’entretien de 4 400 kilomètres de routes départementales, de 4 800 collèges…etc. », à qui envisage-t-on de confier ces responsabilités pour qu’elles soient mieux exercées à un meilleur prix ? Pour ce genre de politique, une certaine forme de proximité n’est-elle pas souhaitable ? La région serait-elle l’échelon pertinent ? Voilà tous les sujets qui doivent être posés sur la table. En partant des besoins de la société et en cessant de prendre les choses à partir du haut (du central) pour aller vers le bas (le local). Tant Michèle Alliot-Marie qu’Alain Marleix n’ont pas varié sur leur position favorable aux départements. Ils ne seront donc pas gênés pour répondre à Orléans. Encore faut-il qu’ils s’apprêtent à pouvoir le faire en engageant le Gouvernement et le Président de la République. Ce qui permettrait à chacun de travailler désormais dans la sérénité. Laissant enfin à l’art de la danse, l’exclusivité du tango argentin inapproprié pour l’efficacité des politiques publiques.