Cette expression (sans rapport avec la chanson de Gainsbourg!) décrit parfaitement la situation de deux personnes qui connaissent temporairement des difficultés pour se comprendre. Nulle ombre n’existe pour autant dans leur fidélité amicale. Cependant leurs idées divergent. C’est précisément ce qui m’arrive avec le Président Nicolas Sarkozy. J’estime nos relations personnelles intactes, du moins je l’espère, mais il devient de plus en plus difficile de nous entendre sur la meilleure stratégie à tenir sur l’économie et les finances publiques. Or en démocratie, est-ce un crime de jouer la transparence ? La vérité crue, hélas, est que les Présidents François Mitterrand et Jacques Chirac ont trop laissé filer la dépense et se sont retrouvés dans la triste situation de devoir augmenter les prélèvements. Si ces dépenses avaient financé des actifs matériels (grandes infrastructures) ou immatériels (R & D), rien ne serait grave. Mais la catastrophe est d’avoir accumulé une telle dette pour… financer des dépenses courantes! Voilà une attitude inqualifiable à l’endroit de la génération suivante. Le dire est-il devenu une insulte en France? Pire, une trahison ? Si vous appartenez au système politique devez-vous vous taire sur ce sujet, et en devenir le complice ? C’est pourquoi, je me permets respectueusement et fidèlement de dire au Président Sarkozy : Non ! Cela ne peut plus continuer comme avant et je ne m’y résoudrai pas. Et quand bien même je devrais être exécuté pour avoir dit la vérité cela ne changerait rien à l’état des finances !

Depuis Giscard et Raymond Barre, plus aucun budget de la France n’a été exécuté en équilibre. Depuis 30 ans, la génération des responsables politiques a tiré des chèques sur la génération présente et suivante. Il est impossible de continuer quand bien même nous le voudrions. L’euro nous a protégés, si j’ose dire, car sans lui nous aurions déjà connu 3 dévaluations. Mais demain c’est le bondissement des taux d’intérêts qui nous arrivera quand la notation de notre dette sera dégradée en 24 heures. Ce jour-là, ceux qui crient : bravo Président, continue Président, tu es le roi du monde Président, ceux qui ne cherchent pas l’intérêt de la France, mais tout simplement une place ou une sinécure, ceux-là seront les premiers à crier Haro sur le Président-bouc-émissaire d’une société politique sans courage, avachie par un cynisme supposé tenir lieu d’intelligence.