Lisez l’éditorial de Jean-Dominique GIULIANI, sur son site, il explique clairement que « sans l’intervention de l’Union européenne et la rapidité de la présidence française, les Russes camperaient à Tbilissi ».
« Quatre jours après le déclenchement d’un affrontement inégal, en l’absence de réaction américaine, un plan de paix européen a été proposé et accepté ».
« Il demeure, pour l’instant, la seule garantie dont peut se prévaloir la jeune démocratie géorgienne ».
« La France, appuyée par l’Allemagne et le Royaume-Uni a montré que l’Europe avait tiré les leçons des guerres balkaniques des années 90 et il faut s’en féliciter ».
Il poursuit ainsi :
» Pour autant, la question russe va occuper longtemps la communauté internationale et spécialement sa principale voisine, l’Union européenne. Comment coopérer avec une Russie fort peu démocratique, en reconstruction, qui se refuse à assumer son choix pour le modèle occidental, sauf pour les villas de la Côte d’Azur et les yachts de milliardaires, et qui ne parvient pas à rompre avec une vision impérialiste et bien anachronique des relations internationales? Son passé totalitaire, ses intérêts économiques actuels, ses grandes potentialités pour l’avenir, parviendront-ils à la persuader qu’elle a toute sa place dans le monde comme puissance tranquille, en tous cas simplement apaisée? Qu’elle a plus à gagner en normalisant ses relations avec son voisinage qu’en le déstabilisant pour s’entourer de zones grises, lourdes de conflits d’un autre âge? Rien n’est moins sur! Et les Etats-Unis sont les plus mal placés pour les y aider. C’est donc là la vraie mission de l’Union européenne. Elle doit tendre à la Russie une main franche et ferme, sans concession sur les principes, mais aussi sans arrière-pensées. Nous n’avons besoin pour cela ni d’imprécations, ni d’insultes, ni de menaces. Nous devons avoir une vraie stratégie européenne, indépendante, unique et partagée, qui poursuive des buts politiques précis et notamment celui d’aider la Russie à devenir un acteur stable et prévisible des relations internationales, un partenaire fiable et normal qui respecte ses engagements et rompe avec une brutalité cynique qui n’est plus de mise. C’est vrai, il y a encore du travail! Mais si nous ne le faisons pas, qui le fera ? »
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Bonsoir
Vite dit, pas spécialiste.; loin de là mais j’apprécie cet éditorial, remercie Mr Lambert pour cette invitation à découvrir..
lejournaldunecantilienne….
La question russe est sans doute l’une des plus délicates pour les années à venir. Comment permettre à la Russie d’exprimer ses ambitions et la voir adopter notre code de bonne conduite? La limite entre mafia et oligarques est floue, et les politiques russes sont sous la pression d’une opinion publique qui souhaite voir le pays retrouver sa place à l’international. Et le pétrole et le gaz apportent des moyens considérables qui légitimisent les ambitions trop longtemps frustrées par le piteux effondrement de l’URSS…
Comme l’Europe agit en douceur et en souplesse, on ne s’en rend jamais compte.
L’Europe a stoppé une guerre potentiellement venimeuse en 2 jours.
Sans tambour ni trompette.
Par la négociation, le marchandage (probablement), la raison, l’affirmation de nos valeurs morales, l’attrait de notre mode de vie et l’efficacité grandissante d’une intelligence collective émergente.
C’est infiniment plus efficace que tous ce qui a été inventé jusque là.
L’Europe, bien qu’un peu encalminé dans son organisation intérieure est en train de structurer et d’inférer notre modèle européen aux pays limitrophes.
Et cela continuera de s’étendre.
Et parce que ce n’est pas spectaculaire, certains diront que l’Europe ne vaut pas un clou.
Qu’ils ouvrent enfin les yeux !
Mais c’est vrai que l’on ne parle que des trains qui n’arrivent pas à l’heure.
Croyez vous vraiment que voir l’Allemagne, 60 ans après la 2ème guerre mondiale, partir nouer des alliances hostiles à la Russie dans le Caucase soit de nature à calmer les choses. Surtout que la Géorgie était Russe depuis aussi longtemps que beaucoup de provinces Françaises.
Quand la vérité sur les Extra-terrestres ?
Ce conflit caucasien n’est qu’un exemple de plus de l’opposition entre le "communautarisme" des peuples et le "nationalisme" des Etats… Beaucoup de pays vivent pacifiquement en laissant cohabiter des communautés différentes …Le problème se pose quand une communauté veut imposer sa prééminence dans un Etat … Il y a actuellement un autre exemple – heureusement moins dramatique – avec la Belgique en raison du comportement des Flamands (qui n’est d’ailleurs pas nouveau : cf les Flamingants de Degrelle dans les années 40 ) Dans le Caucase, où il y a majoritairement des communautés "non-russes" – dont les Géorgiens – la Géorgie d’origine a été agrandie articiellement par le …Géorgien Joseph Dougachvili, plus connu sous le nom de Staline – avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie … La mayonnaise avait plus ou moins pris, et il n’y avait pas de difficultés majeures …Mais il a suffi que l’imprudent Président Shaccasvili, poussé par les Américains (cf pétrole et pipe-line) évoque la possibilité d’une entrée dans l’OTAN, pour que la Russie, déjà irritée par l’attitude de la Pologne , voit …rouge, …et elle attise donc les particularismes d’Ossétie et d’Abkhazie… Jeu politique au dépens du bonheur des peuples, car il y a déjà ndes destructions et des morts…
dans cette affaire, l’Europe s’est plutôt bien comportée,
mais je ne vois pas tres bien à quoi a servi l’OTAN
sinon comme "pousse au crime" du president géorgien…
oui à une défense européenne,
même si cest au prix d une sortie de l’OTAN…
Je ne partage pas du tout l’analyse de Monsieur Guiliani : non seulement la France s’est montrée, comme à son habitude, pour le moins timorée… mais de plus la Russie n’a tenu strictement aucun compte du soi-disant plan de paix. Les russes savent parfaitement que la France n’a aucune carte dans son jeu pour faire pression dans ce dossier :
1) La présidence de l’UE ne signifie rien sur le plan diplomatique.
2) Personne en Europe n’a la volonté ou la capacité pour contrer militairement la Russie
3) Les relations commerciales France-Russie sont trop faibles pour peser sur la diplomatie
S’il est vrai que les russes sont friands de machine outils et de voitures allemandes, ils peuvent très facilement basculer leurs exportations d’hydrocarbures vers la Chine si leurs clients à l’Ouest devenaient trop remuants. Parions que si l’armée russe annexe prochainement la Crimée, les européens ne bougeront pas d’avantage… Alors, me direz vous, pourquoi les russes ne « campent » ils pas à Tbilisi ? Eh bien tout simplement parce que ça ne sert à rien : Lorsque l’on contrôle toutes les ressources d’un pays (le port de Poti et l’Oléoduc BTC), nul besoin de mobiliser 20000 hommes supplémentaire pour tenir une capitale sans intérêt stratégique ni tactique… Aucun rapport donc avec les gesticulations des occidentaux.
A lire : l’excellent article de Alain Chevalérias :
LA GÉORGIE DÉPOUILLÉE
Pourquoi Saakachvili a-t-il attaqué l’Ossétie du Sud?
Au terme d’un article sur la crise en Géorgie, Alain Chevalérias s’interroge :
"nous craignons une partie de poker menteur dans laquelle tout le monde aurait joué contre la Géorgie. Les Américains pour utiliser la peur de la Russie, Israël pour réactiver la guerre froide qui le rendait indispensable à l’Occident, et la Russie, pour montrer sa nouvelle force. Quant à Saakachvili, il aurait tenu le rôle de l’idiot utile."
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