Christine Lagarde, Ministre de l’Economie et des Finances, s’est exprimée dans la presse ces jours derniers. Le Figaro d’aujourd’hui reprend ses déclarations. Elle peut compter sur mon soutien sans faille. Il demeure que cela sera encore plus difficile que ce qui se lit ! La 1ère satisfaction reste cependant que, pour la 1ère fois, la priorité à la réduction des déficits, sur la baisse des prélèvements, est affirmée sans ambigüité. Ouf ! Il était temps ! Cela étant, ne nous y trompons pas, notre déficit public est de 50 milliards d’euros. (Voir document du Sénat) Pour parvenir à l’excédent à l’horizon 2012, cela suppose une réduction en moyenne par an de 12,5 milliards. Il n’y a donc pas d’autres solutions que s’interdire toute dépense fiscale nouvelle et mettre toutes les dépenses publiques à zéro valeur (c’est à dire les stabiliser en euros courants) hors dette et pensions. Impossible, me diront certains. J’affirme le contraire. J’affirme que c’est possible. C’est exclusivement affaire de volonté politique.
Avec un soutien sans faille de l’Elysée et de Matignon, sur une feuille de route traçant clairement la trajectoire de retour à l’équilibre, adressée à tous les foyers français, c’est faisable. Assez facilement faisable. Cela ne demande qu’une révolution copernicienne et managériale de nos pratiques politiques et administratives. Il faut instiller massivement dans la sphère publique de la « conduite du changement » et l’affaire est jouée. Aucune récession n’en résulterait. Bien au contraire, par la confiance retrouvée, la croissance interne bondirait. Vous rendez-vous compte, la France retrouvant ses comptes enfin en équilibre après 40 ans ! C’est du rêve, me direz-vous. Non c’est une réalité. Pardon une volonté. Pour t’aider à faire, de là où je suis, Christine, je suis « ton homme ! », si j’ose dire !
Pour parvenir à réduire les déficits et refaire passer la dette publique sous la barre des 60%, il faudrait tout d’abord arrêter de faire des prévisions de croissance irréalistes (cela évite de se retrouver avec un manque de rentrées fiscales) et mettre en oeuvre une vaste réforme des collectivités territoriales. Deux options qui semblent toujours exclues aujourd’hui…
Souhaitons que Mme Lagarde ait raison, mais apparemment les E.U. ont eux aussi une bonne recette ? je me pose tout simplement la question suivante, même si l’euro fort donne certains avantages n’est-il pas quand même un léger handicap pour l’Europe toute entière, y compris bien évidemment la France ?
Si la majorité actuelle "fait le ménage", qu’est-ce qui garantit que la majorité différente qui lui succèdera tôt ou tard ne réintroduira pas "le souk" ?
Après tout, c’est à partir de 81 que les comptes publics ont filé, alors que, jusque là, Giscard voulait obliger à l’équilibre des comptes publics par une réforme constitutionnelle. Déjà…
Autrement dit, peut-on obtenir en démocratie que le peuple se serre la ceinture ? N’y aura-t-il pas toujours des démagogues qui gagneront les élections avec des programmes "keynésiens" ?
Cet objectif est louable, même s’il est en fort contraste avec l’augmentation du pouvoir d’achat promise il y a une quinzaine de mois. J’aimerais toutefois être sur que les comptes de la nation soient sincères : si l’Etat réussit à ne plus être en déficit en transférant des charges vers des collectivités qui augmenteront leurs impots d’autant, sans compter les dépenses nouvelles engendrées par les caummunautés de communes y a-t-il réellement diminution du déficit. Ce déficit prend-il en compte les "cotisations" diverses et variées vers des organismes à but affiché fort louable mais dont la réalisation me parait parfois sujette à caution : 1/2, 1 ou 2 % pour payer l’agence de l’eau qui utilise l’argent des particuliers consommateurs d’eau (pour 2/3 de pollution les industriels et agriculteurs ne cotisent que pour 10 % de ses recettes) pour rétablir la circulation des poissons migrateurs en subventionnant l’abattage de barrages privés, sur les permis de construire pour permettre au département d’augmenter son patrimoine foncier, pour le recyclage des piles, des voitures, des ordinateurs, des …, sur les DVD et autres clefs USB car elles pourraient servir à enregister de la musique mais qui servent aussi beaucoup professionnellement pour des transferts de documents de travail et que si je suis pris avec un téléchargement illégal je risque une amende gigantesque et des dommages et intérêts encore plus importants alors qu’en achetant mon support j’ai déjà cotisé à la SACEM, sur mon billet d’avion pour le SIDA en Afrique, pour n’en citer que quelques unes qui me viennent à l’esprit pendant la rédaction de ce commentaire. J’allais oublier la dernière venue sur les téléphones pour payer la suppression de la publicité à la télévision publique qui est comme chacun peut s’en rendre compte tous les jours un probleme de société essentiel et que je ne vois pas le rapport entre la télévision et mon téléphone ou ma connexion internet.
En résumé, j’ai l’impression que cet engagement est en trompe l’oeil comme tous ceux qui l’ont précédé et qu’on fait beaucoup de communication pour nous vendre l’invendable
Voilà un mot très important :"volonté".
Ce n’est seulement qu’avec la plus grande volonté que nous parviendrons à faire aboutir la priorité de la réduction des déficits.
Bien sûr, cela sera dur, 50 milliards d’euros de déficit public, c’est colossal. Mais il faut tout faire pour atteindre cet objectif. Car ce n’est pas en disant "on n’y arrivera pas", que l’on réussira.
Permettez-moi d’être sceptique: Mme Lagarde a déjà annoncé tellement de choses qui n’ont été ni tenues ni réalisées…Des prévisions de croissance irréalistes sur lesquelles elle fondait des budgets proche de l’équilibre, par exemple. Assez d’annonces: DES ACTES! Bien sûr, c’est toujours plus facile d’arrêter la baisse des prélèvements obligatoires que de diminuer les dépenses publiques. Les prélèvements obligatoires sont fixés de manière technocratique et sans l’avis des contribuables. Alors que les économies sur les dépenses publiques, là: Mme Lagarde est plus discrète.
M. Lambert, je suis prêt à prendre le pari que le fruit des prélèvements obligatoires va néanmoins baisser en valeur absolue en raison de la baisse de la consommation des ménages et de la récession qui s’étend dans tous les secteurs, et que les dépenses publiques vont encore s’accroitre sensiblement car la haute administration qui applique de fait la politique n’a aucune envie de voir diminuer son train de vie et ses prérogatives.
cela suppose une réduction en moyenne par an de 12,5 milliards… oui mais à dettes et à taux d’intérêt constants et à PIB croissant
Ce qui me fascine est que le raisonnement se fait uniquement en flux.
Il faut aussi raisonner en stock, c’est à dire en bilan. On peut aller nettement plus vite en vendant des actifs non stratégiques, ce qui reduit la dette donc … le déficit
or des actifs il y en a beaucoup et qui ont des rendements inférieurs au cout de la dette, c’est par ce type de travail qu’il faut commencer.
Prenez le avec humour, mais privatiser la CDC par exemple, ça rapporterait combien ? On a vendu les autoroutes pourquoi pas les chemins de fer ? Le rapport de J-L Dumont disait qu’on peut tirer énormément plus de l’immobilier public, ensuite on peut affermer de nombreux missions publiques, regardez, ça marche bien les notaires privés avec une mission publique.
la réduction des déficits, j’ai du mal à y croire… n’est-il pas trop tard dans le cycle présidentiel de 5 ans pour engager des réformes aussi lourdes ? Ne dit-on pas qu’il faut faire les réformes les plus importantes dans les 100 jours après l’élection ?
@ Dominique M
Les estimations de croissance du ministère était entre 2 et 2,5% en 2007 et on a fini au milieu de la fourchette avec 2,2%. L’objectif de déficit était de 2,4% du PIB et sera probablement un peu supérieur.
Les prévision 2008 sont de 1,7% pour l’Insee et le gouvernement table sur 1,7-2 % (révisé un peu à la baisse).
On ne peut pas dire que le gouvernement annonce des taux de croissance fantaisistes. Juste un peu optimiste, mais c’est normal. Il y a de toute façon des réserves de budget si on est un peu en dessous.
Les taux de prélèvements obligatoires sont discutées entre le gouvernement et les représentants des partenaires sociaux et approuvé par un vote des assemblées lors du budget.
Mais je suis d’accord avec vous que la diminution des dépenses de l’état et des collectivités territoriales rencontre de fortes résistances.
La conjoncture internationale n’est pas favorable non plus.
C’est là que les citoyens doivent exercer leur pression. Et ne voter que pour des gouvernants moins dépensier.
Et arrêter de voter pour des démagogues étatiques, adeptes du toujours plus (pour la bureaucratie étatique).
@ défaisance :
Peut-on en démocratie se serrer la ceinture. Je crains que non et j’en veux pour preuve les programmes ambitieux des candidats aux dernières municipales qui rivalisaient de projets certes intéressants, mais sans jamais dire comment les financer or ils n’ont qu’une seule source de revenu : les impots. Il est même connu qu’un nouvel élu doit dire qu’il est nécessaire d’augmenter les impots dès son arrivée car dans six ans les électeurs seront habitués à payer autant et, ayant oublié l’augmentation, n’auront même plus ce motif pour ne pas le réélire.
@ raleur
J’entends bien vos propos. Cependant, dans les systèmes sociaux démocrates, les dépenses publiques font l’objet d’une révision régulière qui permet de remettre les pendules à l’heure : la Suède a réduit son nombre de fonctionnaires et allongé la vie active, pour que la dépense publique reste au service de l’interet général.
@ raleur
C’est parce que la gauche française marxisante a donné l’illusion à une partie des français que l’on pouvait avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la cremière. Il suffisait de rompre avec le capitalisme, tout cela étant la faute des riches !
Cruelle désilusion, pourtant parfaitement prédictible avec 2 doigts de bon sens.
Espérons que les peuples ont un peu de mémoire et éviteront de se faire gruger une deuxième fois !
Je me réjouis d’apprendre que la position française à la Présidence du Conseil de l’Europe demandant une baisse d’impôts pour le secteur de la restauration aux 27 n’est finalement qu’une postule électoraliste à en croire ce qu’écrit Madame Lagarde.
Après tout, il en va de la crédibilité de la France devant l’Union Européenne, même cela étant peu de choses face à la crédibilité de notre pays devant les institutions financières internationales.
Je me réjouis également par avance du fait que les pêcheurs devront, aux côtés de tant d’autres professions demandeurses, oublier leurs ambitions à la détaxation du carburant de leurs navires.
@ Défaisance
Petite préscision concernant le post de dmianche qui sous-entend que c’est la gauche qui gaspille l’argent public: c’est sous le gouvernement Jospin que la dette de l’Etat a été la mieu maitrisée ces 25 dernières années.
Je trouve ça un peu gonflé de toujours mettre ça sur le dos de la gauche, alors que la droite est aux rsponsablilités depuis un petit moment.
Au delà de cette question le déficit de l’Etat est une question très importante. Trop importante en tout cas pour polémiquer sur des majorités plus aux responsablilités depuis 15 ans ou pire encore sur d’hypothétique changement majorité.
Ressaissons nos manches tous ensemble !!
Je comprends fort bien que les économies budgétaires et les ressources nouvelles soient utilisées en priorité pour la réduction de la Dette… L’ennui est que ce refrain est utilisé depuis …disons 40 ans, et qu’il y a toujours la Dette …La seule certitude est qu’on pourrait faire …l’économie de nous répéter toujours la même chose, et notamment l’impossibilité de baisser les impôts ..Personnellement, je constate qu’ils n’ont jamais baissé, sauf quand je suis parti à la retraite …Et encore ! La 1ère année de ma retraite, j’avais dû payer les impôts sur ma dernière année d’activité, et cela a fait plutôt mal ! … A mon image, les français veulent bien être compréhensifs, mais il ne faut pas les prendre pour des "gogos" !
@ Tibob
Le gouvernement Jospin à maintenu le train de vie de l’Etat, augmenté le nombre de fonctionnaires, augmenté le salaire des profs sans contrepartie, sacrifié le budget de la défense dans une période de croissance mondiale extrèmement forte.
Cela aurait été la meilleure période pour commencer à réformer les structures de l’état et à diminuer les dépenses publiques plus sereinement.
Ce n’est pas ce que j’appelle une bonne gestion de la dette de l’Etat, bien au contraire. Si Jospin avait fait ce qu’il fallait, nous ne serions pas dans cette situation tendue. Au lieu de résorber la dette en période de vaches grasses, il a engagé des dépenses durables qui nous plombent maintenant en période de vaches maigres.
Les années Chirac ont été trop timorées sur ce point là, mais l’opposition de français étaient extrêmement forte à toute idée de réduction du périmètre de l’Etat.
J’ai retrouvé le texte d’une lettre adressée en avril 2004 par Didier Migaud à Nicolas Sarkozy.
Elle est instructive et je l’espère, apportera un éclairage intéressant (de la part d’un spécialiste dont Monsieur Lambert a déjà sur ce blog salué la compétence et l’esprit de dialogue ), dans le cadre du débat sur les responsabilités Gauche/Droite des déficits publics.
Reparlons de la dette,Monsieur Sarkozy
Didier Migaud
Point de vue signé par Didier Migaud, député de l’Isère, ancien rapporteur général de la commission des finances, paru dans le au quotidien Le Monde daté du 16 avril 2004
Monsieur le ministre d’Etat,
J’ai bien reçu votre courrier retraçant votre vision de l’histoire budgétaire récente, et je vous en remercie. Je constate avec plaisir que vous reconnaissez désormais que l’émergence des déficits publics ne date pas de 1981, comme vous l’avez hâtivement affirmé en séance publique le 7 avril dernier, mais du septennat de M. Giscard d’Estaing, M. Chirac se trouvant à Matignon.
Je me réjouis de votre capacité à reconnaître vos erreurs. Elle vous honore. Pour ma part, je reconnais sans difficulté que, depuis 1980, aucun gouvernement, de droite comme de gauche, n’a été en mesure de réduire le poids de la dette publique, à une exception près toutefois, celle du gouvernement de Lionel Jospin ! Les chiffres sont là pour le prouver.
Vous estimez que les déficits constatés avant 1981 sont " indépendants de la volonté " de la droite au pouvoir, puisque liés à la conjoncture. Je vous laisse la responsabilité de cette affirmation, qui confirme en tout cas l’existence de déficits tels que les socialistes ont reçu en 1981 en héritage une dette publique représentant plus de 20 % du PIB, ce qui, au terme de trente années de croissance, n’est pas particulièrement " glorieux "…
Vous résumez votre thèse à la fin de votre courrier en expliquant que, je cite : " Les gouvernements de droite, pourtant confrontés à une conjoncture défavorable, enrayent et renversent la tendance à l’augmentation des déficits. " Cette affirmation est doublement erronée : en situation de gouverner, la droite n’a malheureusement pas enrayé, et n’enraye pas la progression de la dette publique ; elle a pourtant souvent bénéficié d’une croissance mondiale porteuse.
Il y a un point commun entre les trois dernières périodes de gouvernement de droite : l’aggravation sensible de la dette publique ! Entre 1993 et 1995, le poids de la dette augmente de 9 points de PIB. En- tre 1995 et 1997, il augmente de 5 points supplémentaires. De 2002 à 2004, le poids de la dette publique aura augmenté de 8 points.
Curieusement, votre courrier passe complètement sous silence cette période récente de l’histoire budgétaire, notamment 1992-1996. Je crois en deviner les raisons.
Votre courrier occulte par ailleurs complètement une évolution récente à laquelle j’ai fait allusion plus haut. En effet, la dette publique a diminué, pour la première fois depuis 1980, entre 1999 et 2001. Ainsi, pendant trois années consécutives, la gestion socialiste a fait reculer le poids de notre dette publique de 2,5 points de PIB. Ce qu’aucun gouvernement, de gauche comme de droite, n’avait pu réaliser depuis 1980.
Ces bons résultats ont été atteints parce que les comptes publics présentaient entre 1999 et 2001 un solde primaire (c’est-à-dire un excédent des recettes sur les dépenses hors charges d’intérêt) supérieur au niveau requis pour stabiliser le poids de la dette. Cela a été dû en partie à la maîtrise de la dépense publique – budgétaire et de Sécurité sociale -, qui a été assurée sans préjudice pour la croissance.
Ainsi, alors que la dépense publique pesait 55,5 % du PIB en 1996, record historique, son poids a été ramené à 52,6 % du PIB en 2001. En revanche, contrairement à ce que le gouvernement affirme, le poids de la dépense publique est passé, sous M. Raffarin, de 52,6 % à près de 54 % en 2004, selon les prévisions mêmes du gouvernement transmises à Bruxelles !
Depuis l’arrivée de M. Raffarin au gouvernement, le solde primaire est systématiquement inférieur au niveau requis pour stabiliser le poids de la dette, ce qui explique son explosion. Selon le gouvernement lui-même, alors que le poids de la dette publique représentait 56,8 % du PIB en 2001, il atteindrait le record historique de 64,8 % en 2005 ! Une progression de 15 % en seulement quatre ans !
La droite aime à développer, pour mieux se disculper, la thèse d’une malédiction dont elle serait la victime. Selon cette thèse, la droite n’aurait jamais de chance avec la conjoncture et parviendrait toujours au pouvoir en creux de cycle conjoncturel.
Cette affirmation fausse et singulièrement naïve n’est pas démontrée par l’analyse statistique. En réalité, la conjoncture économique mondiale était porteuse durant la période 1993-1997 (+ 3,2 % par an dans la période Balladur-Juppé ; + 2,7 % par an dans la période Jospin). Si la croissance mondiale ne se traduit pas dans notre économie, c’est donc que des explications internes doivent être trouvées. De même, les effets d’une politique économique peuvent être évalués à la lumière des performances comparées de notre économie avec celles de la zone euro.
Alors que l’actuel gouvernement, convaincu que le salut ne peut venir que de l’extérieur, fondait tous ses espoirs de reprise sur le dynamisme du commerce mondial, de récentes statistiques sont tombées comme une douche froide. Il est en effet cruel et symptomati-que de voir le FMI relever sa prévision de croissance mondiale au moment même où l’Insee revoit à la baisse celle de la France ! Tout le scénario de reprise de croissance du gouvernement, qui comptait sur la croissance mondiale pour doper la croissance française, se trouve en effet invalidé.
En 2003, selon les récentes statistiques de l’OMC, le commerce mondial a progressé de 4,5 %, mais cela n’a pas réussi à la France, qui a perdu sa place de quatrième exportateur mondial au profit de la Chine.
En 2001, la France a subi, comme toutes les économies, un fort ralentissement conjoncturel dont aucun gouvernement n’est responsable. Mais le gouvernement auquel vous appartenez, par les décisions de politique économique qu’il a prises depuis deux ans, me paraît être responsable de l’atonie actuelle de la croissance et du " retard à l’allumage " dont notre pays souffre actuellement dans un contexte de reprise mondiale.
La France, qui dispose d’un grand marché intérieur, doit pouvoir compter sur ses moteurs internes, essentiellement la consommation des ménages, pour connaître une croissance forte. Les socialistes ont démontré, entre 1997 et 2001, que cette stratégie était meilleure puisqu’elle procure à la France des performances économiques supérieures à celles de ses voisins et de la zone euro.
La croissance ne pourra repartir que si l’on s’appuie sur nos propres forces et sur le soutien au pouvoir d’achat du plus grand nombre. Par idéologie, le gouvernement s’y refuse. C’est vraiment regrettable.
La situation actuelle mérite mieux qu’une mauvaise polémique sur le passé et sur la responsabilité des uns et des autres. La meilleure façon de dépasser la polémique aurait été de répondre positivement à notre demande d’audit réalisé par ceux- là mêmes auxquels M. Raffarin a confié celui de 2002. A partir de là, il vous aurait été plus facile de répondre à nos questions, et notamment à celle que se posent tous les Français : quelle politique économique, fiscale et budgétaire allez-vous mener ?
Allez-vous poursuivre la politique fiscale injuste et inefficace menée de
puis deux ans ou bien changer radicalement de stratégie pour soutenir la demande intérieure ?
Allez-vous contribuer au démantèlement systématique des droits sociaux pour mieux répondre aux exigences qui sont trop souvent celles du patronat et non celles de la situation économique et sociale ?
Qu’entendez-vous par la distinction entre les dépenses utiles pour préparer au mieux l’avenir de notre pays et les autres qui ne le seraient pas et doivent être supprimées ? Celles qui vont faire l’objet du plan de gel et d’austérité sont-elles inutiles ? Dans ce cas, pourquoi les avoir inscrites ? Et sinon, pourquoi les geler ?
Il n’aura finalement pas fallu plus de 24h pour voir Christine Lagarde démentie : conformément aux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, de nouvelles défiscalisations pour les investissements dans les DOM-TOM sont annoncées dans le projet de loi pour le développement économique de l’outre-mer (Lodeom), présenté aujourd’hui en conseil des ministres.
Christine Lagarde est une avocate
elle plaide
@ BS
Tu envoies des afirmations aussi simplement que si tu parlais du temps… c’est non seulement carricatural, très facil, démagogique mais en plus complètement faux.
C’est le gouvernement Jospin qui a lancé la deuxième grande vague de réforme de l’Etat (la première a commencé avec la circulaire Rocard du 23 février 1989).
La différence c’est que pour la gauche la réforme de l’Etat ne rime pas avec démantèlement organisé du service public.
C’est Eric Woerth, lui même qui dit: "la LOLF est le verritable cheval de Troie de la réforme de l’Etat" (4 décembre 2007).
A la différence de tout le programme lancé par la RGPP, cette réforme fare du gouvernement Jospin a permi de gagner en efficacité et en éfficience sans pour autant faire bruler la maison commune, sans pour autant donner des coups de couteaux dans notre pacte social.
La preuve tu le dis toi même: le niveau de la dette s’est maintenu tout en augmenatnt le nombre de fonctionnaire et en payant mieux les profs.
Et je l’affirme: c’est nécessaire. L’objectif c’est d’augmenter la qualité du service public en augmentant son efficacité. Il est normal que les fonctionnaires soient mieux payés… si tu savais la pressions qu’ils ont sur les épaules
Enfin je voudrais dire que les seules réformes inteligentes de la RGPP sont aujourd’hui possible grace au travail de la gauche (je pense notamment à la fusion DGI / DGCP)
N’affirme pas des choses comme ça si simplement, juste pour tacler du gauchiste… Je te rapelle une fois de plus que ça fait quelques années qu’ils ne sont plus aux responsabilités.
Par ailleurs je te trouve bien timide sur le deuxième quinquénat Chirac… Il a servi à quoi ? En quoi la réforme de l’Etat a avancé ?
Alors comme dit l’autre Jacques (Brel): c’est trop facil de faire semblant.
@ BS
"Les années Chirac ont été trop timorées sur ce point là, mais l’opposition de français étaient extrêmement forte à toute idée de réduction du périmètre de l’Etat. "
C’est quand même incroyable que les français soient opposés à toute idée de réduction du périmètre de l’Etat. Ils ont tous tort et vous raison! Peut être penses tu qu’ils ne sont pas conscient de la dette de l’Etat? Peut-être penses tu que les Français sont des imbéciles?
Il faut arrêter de croire qu’il n’existe pas d’autres solutions que la réduction du périmètre de l’Etat…
Dernière remarque: très très bon post de Jean Louis Soularue
@Tibob
Cela fait un petit bout de temps que je poste sur ce blog et mes précédents posts vous montrerons que je ne tacle pas du gauchisme pour le plaisir.
Il y a eu pas mal de discussion sur le gouvernement Jospin et je ne vais pas répeter tous les éléments discutés jusque là.
Mais il faudra expliquer pourquoi l’ensemble des pays développés de la planète ont réduit la toile au niveau du périmètre de l’état, y compris les pays scandinaves, fortement socio-démocrates et en quoi la France, qui ne l’a pas fait y compris sous Jospin, a mieux réussi que les autres.
(les chiffres montrent au contraire une sous performance constante de la France par rapport aux autres pays).
La proportion des dépenses publiques en France est une des plus forte des pays développés. Pourtant nous sommes toujours médiocrement placé dans les classement internationaux et notamment l’éducation. Il faudra alors expliquer pourquoi l’augmentation du salaire des profs n’a pas généré d’amélioration des résultats scolaires globaux.
Allègre a essayé de réformer l’éducation nationale et c’est fait écarter. La fusion Trésorerie-impôts a aussi été repoussé: est-ce là le signe d’un grand courage politique et d’un grand réformateur ?
Sans parler des 35h qui devait sois-disant créer des emplois et compenser les baisses de charge. Résultat, il n’y a pas eu de baisse durable du chômage mais une charge assez considérable porté au budget de l’Etat et qui pèse encore maintenant sur le budget tout en handicapant la productivité globale française par rapport à la compétition internationale.
Le fait est que Jospin a profité d’une conjoncture très favorable pour faire une énieme relance Keynésienne ce qui a créé un effet feu de paille mais qui c’est retourné dès 2001. Et là, l’argent était dépensé et des dépenses durables et difficilement réversibles ont été engagées, plombant durablement notre économie.
Même si il y a eu des réformes positives, heureusement. Mais ce n’était certainement les plus difficiles, celles qui fâchent !
Chirac a manqué de courage politique et a laissé filé les choses. Ce n’est pas très glorieux. On peut noter quand même une diminution notable du chômage, même si la démographie y a aidé.
Pour moi, je place Jospin et Chirac au même niveau: Ils ont tous les deux laissé filer la situation.
Sur la réduction du périmètre de l’Etat.
Croyez-vous que la France est le seul pays du monde qui ait trouvé la formule magique pour augmenter les dépenses publiques et avoir une économie prospère. Je retourne votre formule : pensez-vous que l’ensemble des pays du monde( à part la Corée du Nord) ait tord et que nous avons seul raison ?
Les français ne sont ni plus bêtes ni plus intelligents que les autres. Ils sont surtout très mal informés en économie.
"Il faut arrêter de croire qu’il n’existe pas d’autres solutions que la réduction du périmètre de l’Etat… "
Citez moins au moins un exemple dans le monde (pays développés) où une autre solution ait marché !
Et vous parliez d’affirmation simpliste !
@ BS
J’ai peut-être été maldroit et agressif en disant que ton post avait pour seul but de "tacler du gauchiste". Je m’en escuse.
Je voudrais faire deux remarques:
1) Dans le bilan du gouvernement Jospin je parlais ici essentiellement de la question de la réduction de la dette et de la réforme de l’Etat. Or, force est de constater que c’est le seul gouvernement qui en 30 ans a réduit cette dette.
Par ailleurs, je l’ai dit et je le redis, la deuxième grande vague de réforme de l’Etat a eu lieu sous le gouvernement Jospin. Il ne s’agissait pas de réduire le périmettre de l’Etat mais d’une démarche plus subtile:
pour la fusion DGI / DGCP, il a en effet échoué (très mauvaise communication du ministre sautter après le départ de DSK suite aux ennuis judiciaires que l’on connait). Mais, cette réforme ne réduit en rien l’étendue du Service Public. Il s’agit d’optimiser au mieu l’efficacité d’un appareil d’Etat trop lourd. Cependant ce n’est pas par manque de courage politique que le gouvernement a échoué comme tu semble le dire mais par un véritable blocage administratif. Aujourd’hui (je le dis d’autant plus honettement que j’admire la façon dont Eric Woerth a mis la réforme en oeuvre) les choses ont changés et chacune des deux administration étaient consciente que ce rapprochement étaient inéluctable.
La logique était la même pour la LOLF: faire mieux avec moins, il ne s’agit pas de réduire l’étendue de service public
Enfin tu prend l’exemple des profs: Nous sommes tous d’accord je pense, le système éducatif français à du plomb dans l’aile, le taux d’echec scolaire est en hausse permanente depuis plus de 20 ans. Cependant, il est injuste de mettre ça sur le dos des profs qui dans l’immense majorité exercent leurs fonctions avec un courage inouï face aux enjeux auxquels ils sont aujourd’hui confrontés. Je suis encore en étude et je peux dire que j’ai vu au cours de mes années collèges et lycées plusieurs profs partir en dépression. Dans ces conditions ils me semble logique de plus valoriser le travail qu’ils font… (Parce que "j’la vois pas trop la sécurité de l’emploi"…). Non c’est l’ensemble du système éducatif qu’il faut repenser et l’éducation des valeurs de notre société… Bref c’est un sujet trop vaste pour être abordé ici , mais ce que je veux dire c’est que l’augmentation des traitements des profs était une chose plus que nécessaire, sans pour autant que l’on puisse assortir cela d’une obligation de résultats à des preofs qui en ont déjà "plein le dos".
2) Tout ceci nous emmène à ma deuxième remarque: tu te méprends sur ce que j’ai dit. Je le redis donc sans ambiguité: la réforme de l’Etat est fondamentale. C’est quelque chose d’essentielle pour justifier l’existence du service public.
En conculsion Je suis donc totalement pour une politique ayant une très forte ambition réformiste, cependant ce n’est pas la même que celle qui est mise en oeuvre aujourd’hui. Celle qu’a initiée le gouvernement Jospin me convient totalement.
PS (beau sigle) : dsl d’avoir été un peu long
@ Tibob
Que chacun exprime ses opinions, ce blog est là pour cela. Il faut juste faire attention au jugement de valeur.
Le problème français, à mon sens, est sa bureaucratisation excessive avec ses empilements d’administration jamais réformées. Il est quand meme symptomatique par exemple que le nombre de fonctionnaires "non productif" n’est pas fortement diminué malgré la disponibilité des outils informatiques.
Les réformes de Jospin ne se sont pas attaquées à ce probleme et il a laissé filer les choses de peur de heurter son électorat (qui ne la pas remercié d’ailleurs !). C’est cela manquer de courage politique !
Il plus facile de réformer quand on ne fait que les réformes qui ne fâchent pas. C’est sur que cela plaît à tout le monde. Le seul problème c’est que cela n’a pas résolu grand chose comme vous le constatez aussi.
Maintenant que l’on a trop attendu, le déficit est trop important pour que l’on puisse maintenir le périmètre de l’État, bien que cela ne vous plaises pas. Nous n’en avons tout simplement plus les moyens parce qu’il faut payer 45 milliards d’euro d’intérêt tous les ans et il faut gratter en plus 15 milliards jusqu’en 2012 pour revenir à l’équilibre.
La moitié du budget de l’Etat étant constitué des salaires des fonctionnaires, il n’y a d’autre choix que de réduire la masse salariale.
Et c’est précisément cela que je reproche à Jospin. (et à Chirac aussi d’ailleurs).
Sur la nécessité de réformer, tout le monde ou presque est d’accord.
Je ne critique pas non plus les hommes. C’est le système qui est en cause.
Il semblerait que Mme Lagarde ne soit peut-être pas tout à fait au fait de la réalité sur le terrain, ceci dit sans aucune critique pour la personne car elle n’est pas seulle décisionnaire , il y a de bonnes réformes, revoir les 35 H., qui est une un handicap par rapport à la concurrence ,réductions des effectifs des fonctionnaires etc… , mais il reste un problème majeur, le pouvoir d’achat, notre fiscalité qui reste encore bien au-dessus de la moyenne etc…
Il est également précisé qu’il y aura des économies faites au niveau des budgets de l’Etat, mais là encore en sommes nous certains ?
Tout ce qui peut être fait pour redresser la France doit être entrepris, mais à condition que chacun puisse s’apercevoir que les efforts , et les résultats des efforts, soient partagés équitablement .
@Axel
Un des problèmes est qu’équité et efficacité ne sont pas toujours compatible. La pluspart des gouvernements ont fait des actions en faveur de la demande car là, effectivement, on rend du pouvoir d’achat à un maximum de français pour qu’ils puissent soutenir la consomation.
Le problème est pour faire une politique de l’offre, dont nous avons grandement besoin. Là, il faut privilégier les classes supérieures afin qu’elles investissent dans les entreprises, les classes moins aisées consommant généralement les surplus de pouvoir d’achat.
Nous manquant cruellement de moyenne et grosse PME, notamment par rapport à l’Allemagne, et cela ne peut se faire sans apport en capital, forcément provenant de la couche aisée de la populaton.
Et redistribuer du pouvoir d’achat aux classes aisées n’est pas considéré du tout comme équitable mais pourtant indispensable au bon fonctionnement de nos PME.
Pour certains on programme la baisse de la T.V.A. ? pour d’autres on augmente les subventions etc…. , pourquoi ne pas remettre tout à plat et repenser globalement et pour tous les réformes nécessaires, tant au niveau de la fiscalité que des avantages , deux poids, deux mesures, ne feront que de continuer à créer des incompréhensions .
Zéro déficit, donc zéro baisse d’impôts ? c’est la vision de Mme Lagarde, et pourtant ….
Redonner un peu plus de pouvoir d’achat pour les salariés ou laisser un peu plus de trésorerie pour les entreprises par le biais d’une diminution d’impôts pourrait être également une autre appréciation , moins rigide et plus motivante. A chacun son point de vue, mais il est probable qu’avec cette analyse nous n’allons pas faire venir des investisseurs , créer des emplois et mettre fin à la délocalisation.
@Axel
Autant il est facile d’être "équitable" dans une politique de la demande, autant cela se révèle plus difficile dans une politique de l’offre.
Or, un des graves problème de la France est sont manque de "grosse" PME. Outre le fait que nombre de haut fonctionnaires affichent un mépris plus qu’indigne envers les PME, celles-ci manquent cruellement de financement.
Les banques ont préféré jouer au casino (et ont perdu !); il ne reste plus que les particuliers aisés pour investir pendant les étapes critiques de la vie d’une PME.
Ce n’est pas sur du tout que les français trouveront cela équitable. C’est pourtant indispensable.