Vous souvenez vous de ce grand champion du sprint qu’a été Roger Bambuck ? En 1968, durant quelques heures, il a été le recordman du monde du 100 mètres. Est-ce pour autant que tous les Français étaient devenus les gens les plus rapides du monde ? Non, bien sûr ! Personne ne serait hasardé à une telle assertion. C’est pourtant cette nature d’arguments qui est utilisée désormais pour défendre les « 35 heures ». Cette mesure aurait stimulé la productivité des Français. Mais voilà ! D’à peu près en non dit, la croissance affichée de la productivité grâce à la réduction du temps de travail repose d’abord sur une confusion portant sur l’interprétation de ce critère. Et un récent constat d’Eurostat – l’organisme de statistiques européen – montre que la France n’a pas de quoi pavoiser en termes de création de richesses !
La productivité, c’est la quantité de production pour une unité de ressource employée, laquelle peut être un actif, une heure, une machine outil … Le plus souvent, afin de permettre la sommation d’activités très diverses et les comparaisons, la production est mesurée par la valeur ajoutée (c’est-à-dire la richesse créée annuellement). La productivité selon les statisticiens, c’est donc la richesse créée par unité de ressources, heures de travail ou travailleurs.
Il est vrai que les chiffres de la productivité horaire pour la France sont élogieux. Par heure travaillée, les Français produisaient de l’ordre de 12 à 15 % de plus que les Européens de la Communauté à 15, jusqu’à l’an 2000 ; cet écart s’est situé ensuite entre 15 et 20 %. Formidable, non ? D’autant que la rupture est nette dès la mise en place de la réduction du temps de travail !
Mais cela, c’est l’effet « sprinter », car courir vite, c’est bien, mais pour aller loin, il faut tenir le rythme. C’est ce que mesure la productivité globale par actif. Et là, les résultats sont corrects, mais sans plus ! Il n’y a plus de tendance franche. L’écart de productivité globale avec la moyenne de l’Europe à 15 oscille en permanence autour de 10% en faveur de la France. On ne trouve pas trace d’une quelconque stimulation imputable à la réduction du temps de travail. Affirmer que les 35 heures ont aiguillonné la productivité ne vaut donc que pour la productivité horaire. C’est inexact pour la productivité globale, c’est-à-dire par travailleur, qui tient compte du temps de travail. En clair, les Français courent vite mais ne vont pas plus loin, faute de courir longtemps.
Explication ! La vitesse moyenne d’un Français diffère singulièrement si on la calcule sur le 100 mètres de Roger Bambuck ou sur celle du marathonien Alain Mimoun ou sur celle de l’ensemble de la population ! Primo : il faut conserver à l’esprit que le chiffrage de la productivité, qu’elle soit horaire ou globale, admet une limite forte : elle n’est mesurée que sur les actifs qui travaillent, c’est-à-dire qu’elle ne prend pas en compte ceux qui sont sans emploi. L’économiste Olivier Blanchard a effectué le calcul intégrant ces derniers pour aboutir au constat que la productivité française est alors dans la juste moyenne. Secundo : la réduction du temps de travail à salaire constant a eu pour conséquence l’augmentation de la productivité horaire (par actif ayant un emploi !). En effet, la productivité globale ne peut être inférieure (durablement en tout cas) au coût du travail (il y a un lien fort entre productivité globale et salaire). Dès lors que les salariés ont travaillé moins longtemps, à salaire global constant, il leur a fallu compenser par un rythme horaire plus intense. Mais au prix d’une marginalisation accrue des plus fragiles, puisque ceux qui n’ont pu suivre ont été éliminés ! Ainsi le chômage de longue durée plutôt plus faible en France ou dans la moyenne par rapport à celui de l’Europe des 15 jusqu’en 2002 devient franchement plus mauvais ensuite. Que penseriez vous d’une classe où pour augmenter le résultat, le professeur évincerait les élèves les plus faibles ? La note moyenne s’élèverait, sans pour autant traduire une amélioration du niveau général. C’est aussi la signification d’une hausse de la productivité horaire dans un contexte de réduction du temps de travail : l’élimination des travailleurs à faible productivité conduit mécaniquement à augmenter la moyenne, sans que cela traduise un enrichissement général de la collectivité.
De fait, il existe un lien entre la productivité globale par actif et le PIB, c’est-à-dire la richesse produite en une année, puisque le PIB est aussi la somme des productivités de tous les actifs. Le PIB par habitant est ainsi une image de la productivité moyenne de tous les habitants d’un pays. Le récent classement du PIB par habitant de la Communauté Européenne place la France en 11eme position, certes au dessus d’une moyenne intégrant des pays encore pauvres mais surtout quasiment en queue des pays de l’Union à 15. La position de la France qui a longtemps figuré parmi les premiers signifie bien un recul, une paupérisation relative. De même, depuis 2000, le coût du salaire horaire croît en moyenne de 3 à 4 % l’an, traduisant la forte exigence de productivité horaire. Et pourtant, le PIB par habitant ne croît que de 1 à 1,5 % en moyenne, d’où ce sentiment de stagnation du pouvoir d’achat, qui va s’accentuer en période de choc pétrolier. La différence, c’est le coût du malthusianisme, cette doctrine qui se caractérise par la durée du travail réduite, les départs en retraite précoces et complètement déconnectés de la réalité démographique et sanitaire de la population …
Alors, acquis social, les 35 heures ? Peut être. Mais son coût et ses conséquences sociales excluent qu’on puisse parler d’une avancée.
" Les Français courent vite mais ne vont pas plus loin, faute de courir longtemps." Je dirai aussi que ça sert à quoi de courir si on a l’impression d’une avancée sociale pour soi mais qu’au bout du compte on s’appauvrit tous ensemble, jusqu’à remettre en cause bien plus que l’avancée sociale espérée.
Soyons lucides: aucun pays n’a imité la France sur ce point: il y a bien une raison! Et au delà de sa propre condition personnelle , chacun devrait prendre en compte l’"usine à gaz" mise en place pour compenser les pénalisations générées par la mise en place autoritaire…Coûteuse comme l’administration sait le faire!
Les 35 h, Aubry où qu’ça coûte !
Et pourtant, la droite a été bien maladroite pour l’expliquer ce prix des 35 h !
Il suffit de prendre l’exemple de l’hôpital. L’hôpital c’est 70% de main d’œuvre. Passer de 39h à 35h sans réduire les salaires, c’est 10% de frais de main d’œuvre en plus, et donc un budget total qui augmente de 7%.
Pas étonnant que la branche maladie cumule depuis quelques années les déficits.
A Hervé : Soyons franc. Les déficits de la branche maladie sont plus anciens que les 35 heures. Cette mesure n’a cependant rien arrangé. Et il y a aujourd’hui une épée de Damoclès … Les heures sup qui restent en attente de paiement …
En espérant que cette démonstration torde le cou à l’argumentaire du PS affirmant que les 35h ont été absorbé par la productivité des salariés français, supposé bien meilleure ! (Encore une bonne couche d’arrogance estampillé PS, on se rappellera utilement du meilleur système éducatif du monde, meilleure université du monde etc …fanfaronné il n’y a pas si longtemps).
Le problème, dans nos société complexe, est que la mauvaise foi peut rapidement et assez facilement torpiller des argumentaires nécessitant un minimum d’attention et de connaissances.
Ce post d’AB Galiani a (une fois de plus!) le mérite de la clarté pour un sujet aussi complexe.
Un autre point peu évoqué au sujet des 35 h est sont implication psychologique. L’être humain a une capacité forte mais quand même limitée à absorber le stress.
Le stress est alimenté par données contradictoires à gérer. L’exemple classique est le vite et bien. Au delà d’un certain seuil, le cerveau sature et se place en mode protection et l’individu se replis sur soi, dans une posture de type paranoïaque (je suis agressé par le monde extérieur). On a tous vécu ces moments où l’on en veut à la terre entière. Un des meilleurs moyens de combattre ce stress est de le partager à plusieurs, répartissant celui-ci entre plusieurs personnes, permettant de redescendre en dessous du seuil de tolérance.
Les 35h, en donnant moins de temps aux salariés pour faire le même travail dans la plupart des cas a considérablement élevé le niveau de stress de la population. De plus, celle-ci vivant de plus en plus isolé, le niveau de tolérance au stress a été dépassé par une part importante, voire majoritaire de la population.
C’est pour moi , une des principales raisons de la dépression nerveuse générale de la population française qui devient paranoïaque et hostile à tout élément extérieur et par conséquence réfractaire à tout changement.
Et explique probablement la mauvaise popularité de l’exécutif, porteur des mauvaises nouvelles de l’extérieur et vécu comme une agression.
Car la France a vécu de pire moment, comme en 1993 où nous étions en récession !
Encore un des beau cadeaux empoisonnés de l’équipe Jospin, un des pires gouvernements que la France est jamais connue.
Extrait d’une analyse de Patrick Artus, économiste qui a travaillé récemment avec Jacques Attali, et dont le propos recoupe le mien : « Il existe de fait en France un choix social et collectif implicite : une partie des gains de productivité (le progrès technique) ont été mobilisés pour réduire la durée du travail sur la vie, donc le niveau de production par habitant. Si ce choix implicite est maintenu, il faut que les conséquences économiques et sociales en soient parfaitement connues et acceptées, en particulier un moindre niveau de vie par habitant accentué par le vieillissement ».
On regrettera que les promoteurs des « 35 heures » ne se soient jamais étendus sur les effets en termes de revenus et de paupérisation relative.
@ A.B. Galiani
Les 35 h., même si elles ne sont pas responsables de tous les maux, elles ne font qu’aggraver notre situation économique , dire qu’il faut accepter un choix de vie sociale, c’est à dire travailler moins mais vivre plus modestement ou travailler plus et vivre plus aisément , c’est un choix auquel il est difficile de croire car chacun souhaitera vivre mieux, d’où l’actuel assistanat pour compenser le manque à gagner ; le constat actuel de pouvoir avoir le choix entre le travail et l’assistanat n’est pas normal , les bénéficiaires ne sont pas pour autant responsables de cette situation , ils ne font que mettre en pratique ce qui a été mis en place.
A Jean-Philippe : Vous mettez le doigt effectivement sur un point sensible. Comment vivre mieux en travaillant moins ? C’est la quadrature du cercle. Des économistes différents (Rosanvallon, Cahuc, Marseille) ont montré que chaque groupe de pression met en oeuvre les moyens de d’obtenir des ressources de la collectivité. Marseille ajoute même que c’est une activité des plus rentables … C’est aussi ce qui explique l’endettement public croissant. Conséquence : pauvreté forte en croissance et investissements insuffisants des entreprises françaises, à la trop faible rentabilité.
Je ne penses pas du tout que l’on puisse choisir durablement de travailler moins et de vivre plus modestement mais mieux.
Dans l’histoire, quand les civilisations ont commencé à perdre le sens de l’effort et à se préoccuper principalement de loisir et de confort, elles se sont effondrées, balayés par des peuples plus combatifs.
L’empire Romain, si proche de nous finalement, en est un bon exemple.
Notre choix est donc plus entre soit nous nous ressaisissons, en faisant les sacrifices nécessaires, soit nous perdons tous.
comment vivre mieux en travaillant moins?
c’est le défi auquel les hommes, l’humanité, est confronté depuis toujours: il ne s’en sort pas si mal grâce à se capacités d’innovation, d’organisation, au progrès en un mot…
les 35 heures participent de cette tendance historique: travailler moins, et gagner plus grâce à la productivité, vivre mieux…
en france la diminution du temps de travail s’et faite par la loi, dans d’autres pays par d’autres moyens,
mais je ne vois personnellement pas l’évènement qui ferait qu’à la fin du XX eme siècle, le temps de travail passerait par un minimum et se mettrait à monter après avoir historiquement diminué avec le progrès..
l’empire romain…je ne sais pas si la comparaison est à propos: ils avaient des esclaves qui travaillaient, et des ennemis qui les menaçaient de leurs armes …
cela étant, il est possible que les européens, les français, aient une certaine préférence pour le loisir, comme l’écrit P.Artus, et comme le succès limité des heures sup des paiements de RTT semble le montrer… mais il faudrait une étude plus poussée sur cette "préférence", qui est peut-être une certaine forme de sagesse…
et pour BS, rappellons que le gouvernement de lionel jospin, ses ministres des finances, ont diminué les impôts, le taux d’endettement public, créé plus d’emplois que tout autre gouvernement, équilibré les comptes de l’assurance maladie…
juste après que Chirac/juppé aient augmenté la TVA de 2 points et pris peur devant le taux de 3 % de déficit à respecter au point de dissoudre….
Cher FaceB : Je me disais quand même que vous tardiez à vous manifester … On peut travailler très peu, c’est un choix de niveau de vie mais il faut en accepter les conséquences, qui sont un revenu affaibli et plus de pauvreté. Ce choix n’étant pas accepté, la conséquence c’est la dette et l’hypothèque des revenus des générations futures. Quant au gouvernement Jospin – il y a 10 ans déjà – il faut rappeler qu’il a bénéficié d’une forte croissance, sans réduire la dette publique. Il y a une légende en effet qui veut que Lionel Jospin ait diminué cette dernière : au 31 décembre 1996, la dette de l’Etat s’élève à 527 milliards d’euros – soit 43% du PIB – ; au 31 décembre 2001, elle s’élève à 683 milliards d’euros, soit 45 % du PIB (plus de 8 % d’augmentation en moyenne par année). Concernant la dette publique, elle passe de 711 milliards d’euros à 852 milliards, soit 7 % d’augmentation par an. En % du PIB, on passe de 58 % à 57 …….. Et tout ça dans un contexte de forte croissance, qui permet de continuer à s’endetter très fortement en donnant l’illusion d’une meilleure maitrise et en engrangeant les bombes à retardement : 35 heures, nombre de fonctionnaires en hausse, absence de réformes des retraites …
à FaceB
La faute inexcusable du gouvernement Jospin est de ne pas avoir effectué les réformes qu’il savait nécéssaire à un moment où la conjoncture était particulièrement favorable. On aurait pu alors faire bouger beaucoup de lignes sans trop de pathos en profitant de la forte croissance pour compenser les sacrifices.
Après certes le semi immobilisme du gouvernement précédent, nous voilà forcé de faire les réformes dans l’urgence, au pire moment, au risque de déstabiliser gravement le pacte social français.
C’est impardonnable.
Sur l’empire romain, ne pensez vous pas que nos "esclaves" modernes sont constitués par les centaines de millions d’ouvriers chinois et indiens, au niveau de vie bien inférieur au notre, et qui fabriquent en masse les produits que nous utilisons pour notre confort ?
Et que les "ennemis" à nos portes sont les nouveaux tycoons de ces économies triomphantes ?
Toute chose étant égale par ailleurs et toute proportion gardée évidement.
Quant à l’événement qui empêcherait la diminution du temps de travail en Europe il est très simple et sous vos yeux. Il s’appelle mondialisation et il consiste en ce que le niveau de prospérité atteint dans les pays occidentaux se répande à l’ensemble de la planète.
Avant toute avancée sociale majeure, notamment sur le temps de travail, il va falloir attendre que l’ensemble de la planète ait atteint un niveau de prospérité plus ou moins comparable au notre. Toute tentative de construire une prospérité pour une minorité au détriment d’une large majorité est à mon avis voué à l’échec comme le montre la situation actuelle.
Ce rattrapage devrait prendre deux ou trois générations.
Aussi, je ne pense pas que nous puissions continuer à augmenter nos avantages sociaux dans un avenir visible sans nous mettre en grave danger.
L’histoire ne suis pas un chemin linéaire mais procède par "percolation". Un petit groupe fait une percée, technologique généralement, qui change complètement la donne, puis cette nouvelle donne s’étend au reste de la population, géographiquement et socialement.
La mondialisation signifie probablement la fin de se processus de dispersion culturelle. Malheureusement, vu l’ampleur du phénomène, il sera un peu tard pour notre génération pour vivre la suite.
M.Giliani
nous ne nous mettrons pas d’accord, nous le savons, sur le bilan des années jospin. En fait, je répondais essentiellement à BS qui classait le gouvernement jospin parmi les pires des dernières décennies…
vous avez noté comme moi la diminution du taux de notre dette à cette époque même si vous le trouvez insuffisant…
il faut aussi rappeller le contexte: juppé annonçant juste avant 2 points de TVA, la vignette supprimée par jospin…
la baisse des impôts, bien faite, est un facteur de croissance: cela devrait satisfaire libéraux et socialistes…
mais pour revenir sur le fond de votre billet: la réduction du temps de travail, les 35h…
oui, vous avez raison, les 35h ont sans doute conduit à une intensification du travail, mais notre société nous pousse à une vie toujours plus intense de chaque moment, avec plus d’outils, de services,
vivre intensément, fortement, chaque moment de loisir comme de travail, c’est notre modèle sociétal, que l’on peut contester…
mais je demande à voir l’étude qui lie stress au travail et productivité/durée hebdomadaire…
et vous pouvez dire ce que vous voulez sur l’exclusion des populations "marginales" (le problème du chômage des jeunes ou des préretraites ne date pas de 1998), les créations d’emploi massives des années jospin ont permis à de nombreuses personnes hors travail d’y revenir…
enfin le PIB par habitant est un élément intéressant, mais insuffisant,
il dépend de la structure démographique: nous avons beaucoup de jeunes, et une longue durée de vie par rapport à nos partenaires, il faut aussi le prendre en compte…
@FaceB
Pour les problèmes de stress, l’ouvrage est :
"Complexity and Creativity in Organizations", de Ralph D. Stacey, Professeur de management, directeur du centre "Compléxité et Management" de la Business School de l’Université de Hertfordshire.
Editeur: Berrett-Koehler Publishers, San Francisco.
@ face B, je ne vous contredirai pas sur le passage de Chirac .
Quant aux 35 h. c’est une erreur fondamendale , car travailler moins n’a jamais rapporté plus, cela n’a fait qu’augmenter nos coûts de production , donc affaiblit notre exportation et réduit l’emploi , la création d’emplois massive , c’est très bien mais sous quelle forme ? il n’est pas souhaitable que cela devienne de l’assistanat ? par contre pour ma part, il me semblerait plus judicieux d’employer en priorité "les jeunes" afin qu’ils puissent mieux appréhender leur avenir plutôt que de favoriser l’emploi des séniors après 60 ans ?
A Jean-Philippe : bien évidemment je partage votre analyse des « 35h », mais pas en revanche votre approche de l’emploi des seniors qui relève de la même erreur que les 35 heures. En effet, le principe de « travailler moins pour travailler tous » repose sur le postulat que le nombre d’emploi possible d’une économie est constant. Or ce postulat (sauf cas particuliers) est faux. Croire que les départs en retraite vont durablement faire reculer le chomage n’a jamais été démontré. Il n’est que de prendre le cas de la France qui cumule départs en retraite parmi les plus précoces et chomage parmi les plus élevé. Il y a une raison simple : un nombre élevé de retraités pèse sur le cout du travail via les cotisations …
@A.B. Galiani, la France cumule départs en retraite précoces et chômage élevé, c’est une évidence, mais est-il raisonnable de ne pas pouvoir proposer à nos jeunes un avenir plus serein ? en analysant les deux situations , on pourrait peut-être se rendre compte que d’autres facteurs peuvent également intervenir, ex. si nous arriverions à des coûts de production moins élevés (baisse des charges, fiscalité, etc..) cela pourrait relancer l’exportation, la consommation etc.. et par conséquent l’emploi, l’emploi générant à son tour des recettes fiscales, sociales … c’est une approche qui en finale pourrait s’avèrer efficace pour tous .
"travailler moins n’a jamais rapporté plus" nous affirme préremptoirement jean-philippe…
heureusement toute l’histoire de l’humanité montre l’inverse:
en permanence l’homme travaille moins pour gagner plus, cela s’appelle le progrès économique…
je l’évoquais déjà dans un commentaire plus haut mais personne ne l’a relevé: les libéraux n’aiment pas qu’on leur rappelle cette évidence.
c’est même vrai à un instant t: nous travaillons moins qu’un indien, en moyenne et gagnons plus, vivons mieux, grâce en partie aux investissements technologiques et au prix payés par nos aïeux….
c’est bien l’objectif de notre développement travailler suffisamment pou vivre au mieux, pour créer des liens sociaux plus que d’acquérir des biens commerciaux…
c’est parfaitement vrai qu’il n’y a pas un "gâteau" statique d’heures de travail à se partager…il évolue: il baisse!
@BS vous me parlez du lien entre les 35h et le stress des salariés, je vous demande la référence , vus me renvoyez à un livre de 1996: vous faites fort!
A Face B : Vous devriez vous interroger sur la signification d’un coût horaire du travail qui croît 3 fois plus vite que le PIB par habitant. Les gains de productivité se répartissent entre temps libre et revenu. En clair, si on choisit plus de l’un, on a moins de l’autre. Concernant les pays industrialisés, l’écart de richesse vient essentiellement du temps de travail. La France est un cas extrême, car il y a des gains de productivité horaire forts (avec des hausses de coût du travail) sans que ses habitants accroissent véritablement leurs revenus. C’est à dire que les gains de productivité partent dans un moindre temps de travail, dans le financement des retraites précoces. Avec une nouveauté : l’accroissement des prélèvements au profit des producteurs de matières premières. Par ailleurs, considerer que le PIB par habitant plus faible de la France s’explique par la jeunesse de sa population me semble … euh … »capillotracté » (tiré par les cheveux). Certes, la démographie française est plus dynamique chez nous, mais ce n’est pas de nature à modifier la donne. Nous ne sommes pas la Chine ou l’Algérie. C’est bien à chercher dans le refus de produire – mais non de consommer ! Et je continue de reprocher à Lionel Jospin à la fois son absence de maitrise de la dette de l’Etat (8% de croissance l’an quand même) et de l’avoir boosté § Na !
Selon face B "travailler moins rapporte plus" . Cela veut-il dire que lorsque l’on travaille moins on accède à plus d’avantages sociaux, ce qui en finale rapporte plus ? et dans ce cas le travail n’a plus de valeur, est-ce souhaitable ? ne pas oublier que l’assistanat c’est tout simplement une sorte de maquillage de la peauvreté.
@FaceB
Cet ouvrage décrit de manière détaillée les mécanismes du stress au travail et leurs implications d’une manière générale. Je ne penses pas qu’il y ait d’étude spécifique d’impact sur les 35h. La gestion du stress est encore un sujet totalement méconnu en France et le Ministère du Travail vient juste de lancer des études sur ce sujet.
Les 35h n’ayant été généralisés qu’en France, je doute aussi qu’il y ait des études étrangères sur le sujet. Mais on peut assez facilement extrapoler que faire les mêmes taches en moins de temps n’arrange pas les choses de ce point de vue. De nombreux signes existent néanmoins dont notamment la consommation de psychotropes, très forte en France. Reste certes a quantifier.
Quant aux efforts consentis par nos aïeux, en comparaison avec le travailleur indien, j’imagine que vous parlez de la colonisation et de l’exploitation de son pays a notre seul profit pendant des siècles ?
Il faudrait étudier les temps de travail sur une longue période, et la, je ne suis pas sur du tout que votre assertion sur le progrès économique soit exacte. L’homme du néolithique avait beaucoup de temps libre mais une espérance de vie très limitée. Au moyen age, il y avait un nombre de jours chômés impressionnant.
Vous prenez comme référence la période industrielle je présume. Il est fort possible que cette période s’achève et que de nouveaux équilibres soient nécessaire.
En tout cas, le processus n’est pas linéaire sur une longue période. La seule constance que l’on constate est que le monde se complexifie. Cela n’implique pas nécessairement et systématiquement une baisse du temps de travail.
@AB galiani: vous continuez à reprocher à jospin une croissance de la dette de 8% par an: je vous renvoie au site http://www.nirgal.com/wakeup/det...
qui ne passe pas pour un dangereux gauchiste…
et qui donne une croissance de la dette publique totale (d’après mes calculs) de l’ordre de 3% par an ,la branche maladie étant à l’équilibre, celle de l’état est un peu plus forte 5% de 1997 à 2001.
vous avez raison sur un salaire horaire qui crôit plus vite que la richesse moyenne par habitant: c’est liè à notre taux d’actifs, les jeunes et les vieux n’y étant pas, et à notre préférence collective en matière de décision temps libre/travail. Les USA se définissent parfois comme la "no vacation nation". Clairement ce n’est pas le choix de société des français.
@BS
nous sommes donc d’accord que nous ne connaissonspas d’étude à ce jour sur le lien entre le stress et la réduction du temps de travail, les 35h
votre incidente sur la colonisation est hors de propos: personne n’explique l’enrichissement du XIX par les colonies (qui n’existaient guère l’époque)
les économistes mettent l’accent sur le progrès technique, et le travail très dur et mal apyé de nos aieux qui a permis l’investissement fort…
oui, maelis: dans une perspective historique, "travailler moins rapporte plus".. ce qui n’est évidemment pas le acs à court terme maisq ui doit rester notre objectif de progrès économique, technique,…
A Face B : En ce qui concerne les références statistiques, je me contente de l’INSEE et d’Eurostat. Concernant le choix de société des Français, il faudrait se poser la question de la qualité de la présentation de l’alternative. Officiellement, les « 35 heures » ont été vendues comme « travailler moins pour travailler tous », ce qui déjà reposait sur un postulat erronné, celui de la stabilité du nombre d’emplois. Et il est devenu » travailler moins mais en accroissant toujours le pouvoir d’achat ». Ce qui encore est incompatible. De surcroît, ce choix malthusien a été imposé y compris à ceux qui aurait préféré plus de revenus. Sans que la question du chomage ait été résolue !
Certains commentaires sont inquiétants, comment peut-on penser qu’en travaillant moins, on peut gagner plus ? serions-nous tout simplement devenus paresseux et à ce point aliénés par ce que l’on appelle l’Etat Providence ?
@FaceB
Il n’y a pas d’étude non plus montrant que le sens de l’histoire économique de l’humanité se dirige forcément vers la diminution du temps de travail. Je vous ai donné des contre-exemples (en mathématique, cela suffit à infirmer une assertion).
Affirmer qu’il n’y avait très peu de colonies au 19éme siècle, là vous me surprenez !
Les Indes, l’Afrique, le sud est asiatique, l’amérique latine et centrale l’Australie ce n’était que marginal ?
Sans compter l’Amérique du Nord, ancienne colonie devenue indépendante. Il ne restait guerre que la Chine et le Japon à qui nous avions quand même largement imposé notre façon de commercer.
Il n’y avait guerre que l’Antarctique que nous n’avions pas colonisé !
Gandhi a menacé de ruiner les filatures anglaise en refusant d’acheter le textile britannique ! Nous avions tout simplement imposé à l’ensemble de l’humanité d’acheter nos produits à nos conditions !
Et c’est précisément ce que nous reproche les ancien pays colonisés: de nous être enrichi sur leur dos depuis des siècles (le 19ème en est même l’apogée).
Affirmer que le fait colonial n’as pas ou peu eu d’incidence sur le développement économique du 19ème siècle, c’est assez osé ! Cela ne doit pas être trop compliqué de trouver des économistes sur ce sujet (si AB Galiani avait quelques références sous le coude !)
Quant à la disponibilité actuelle de produits de grande consommation à faible prix, le doit-on à nos investissements de productivité où a la disponibilité de masse de main d’œuvre à très faible coût en Chine ou en Indes ?
Quand vous affirmez que "travailler moins rapporte plus", vous confondez correllation et lien de causalité. Ce n’est pas parce que à un moment les deux ont fonctionné dans le même sens qu’il sont lié.
Et à ce titre, la relation peut parfaitement s’inverser, comme c’est le cas, je le pense, en ce moment.
@BS
je n’ai pas vu dans vos posts précédents où le temps de travail avit augmenté durant les iécles d’histoire…le rapport temps de travail:loisir de nos ancêtres me paraît avoir toujours augmenté depuis le début de l’humanité, à des exceptions temporaires près (guerres, ctatastrophes…)
pour préciser mon propos sur la colonisation puisque vous y revenez, beaucoup d’économistes, d’historiens la considérent comme équilibrée en terme économiques entre les matières premiéres bon marché et les investissements se compensant largement (d’ailleurs les pays non colonisés d’afrique ou d’asie n’ont pas connu un développement économique plus fort) même si elle est à jamais marquée de son échec basé sur l’idée de civilisations inégales, les "meilleures" apportant le progrés par la force….
enfin,
après les colonisations américaines et l’indépendance des pays concernés fin 18 eme, début 19 eme, la colonisation de l’agérie eut lieu au milieu du 19eme, celle de l’afrique à la fin du 19eme, début du 20eme, la reine d’angleterre fut proclamée impératrice des indes en 1876…etc…
nous devons, heureusement, la disponibilité de biens nombreux et bon marché à notre savoir-faire, nos investissements passés et présents, l’apport, assez récent d’ailleurs des usines marocaines ou chinoises étant marginal (quelle est la part de ce que vous achetez qui vient de chine, inde?)
et votre propos: tant que toute l’humanité n’a pas atteint le même niveau de développement, les plus avancés attendent les autres, il est étonnant et me paraît relever d’un égalitarisme "léniniste?"…
comme vous le disiez aussi certains progressent plus vite et "tirent" les autres….
si tous doivent se serrer la ceinture pour les pays pauvres, il faudra commencer par les plus riches d’entre nous…cela sera dur!
A Face B
Je relève dans une réponse à Maelis que vous écrivez que « travailler moins rapporte plus ». Discutons de cette affirmation. On peut dire que nous sommes plus riches quand chaque Français dispose d’un revenu plus important. C’est en fait le PIB par habitants. Faisons apparaître les composantes de ce PIB par habitant.
PIB/hab = (productivité horaire X nombre d’heures travaillées X nombre de travailleurs employés)/nombre d’habitants
Prenons sur 20 ans les seules évolutions de population : la population active – que l’on assimilera ici au nombre de travailleurs employés – a augmenté de 15 % ; la population totale a augmenté de11 %. Toute chose égale par ailleurs la simple évolution démographique stimule le PIB/habitant (de 4,5 % sur 20 ans). Dans ce cas, on peut travailler légèrement moins pour gagner plus.
Supposons cependant que l’on réduise fortement le nombre d’heures travaillées, de 10 % par exemple avec un passage de 39 à 35 heures. Cette fois, le PIB/hab se réduit de 6%.
Pour simplement maintenir le PIB/hab, il faut donc compenser par des gains de productivité horaire de 6,3 % (eh oui, mystère des mathématiques …) !
Et c’est bien le drame français : c’est qu’il faut soutenir un rythme effréné pour faire du surplace ! Et tout le monde ne peut pas suivre, d’où les mécanismes d’exclusion. C’est le coût social du « travailler moins pour gagner plus ».
2eme chose : la croissance plus rapide de la population active par rapport à la population totale a donc atténué les effets paupérisants des 35 heures. Cependant, cette évolution va se retourner. En effet, la France vieillit. L’age moyen des Français augmente d’un an tous les 3 à 4 ans. En l’absence d’une réforme de fond du système de retraite, la population active va se réduire dans les décennies à venir alors que la population totale va s’accroître. Il va donc falloir des gains de productivité forts simplement pour maintenir le revenu d’une population vieillissante. Dans ce cas de figure, croire qu’on peut « travailler moins pour gagner plus » risque tout simplement de se révéler désastreux.
Sans compter que les éléments les plus qualifiés de la population active risquent bien d’être attirés par les pays qui ne cédant pas aux rêves malthusiens offriront des salaires plus importants !
Le temps de travail a fortement augmenté au début de la civilisation avec l’invention de l’agriculture et les contraintes du travail de la terre. Le bénéfice en a été une sécurisation des apports alimentaires et une explosion démographique.
Le moyen age n’était pas une période de travail intensif. De mémoire, il y avait quelque 150 jours chômés par an avec notamment les différentes fêtes religieuse. (c’est cité dans "Les paysans du Languedoc" par Leroy Ladurie, il me semble). L’esclavage a marqué un fort retour du temps de travail suivi par la suite des premiers ouvriers de la révolution industrielle. Le temps de travail a ensuite diminué du fait de la mécanisation grandissante permettant ainsi de continuer de couvrir la demande.
Les gains de productivité ont été possible dans l’industrie par l’automatisation des moyens de production. Cela va être plus dur d’automatiser la production intellectuelle d’ingénieurs ou de commerciaux propre a la civilisation post-industrielle.
Sur les colonies, ci dessus le lien l’économie britannique sur wikipedia:
en.wikipedia.org/wiki/Eco…
L’article montre clairement que la colonisation et les protectorats ont été au cœur des révolutions industrielles de l’occident.
Pour votre gouverne, la colonisation britannique a commencé en 1757 dans le golfe du Bengale et c’est poursuivi tout au long du 19eme siècle. Au début du 20eme siècle, l’empire britannique comptait 460 millions d’habitants. Difficile d’imaginer que cela soit marginal au niveau économique !
Pour les biens de consommation, la totalité du textile, des produits électroniques et l’essentiel des biens manufacturés de consommation courante sont fabriqués dans ces usines.Quand a l’Inde, vous utilisez une bonne partie de leur valeur ajouté en utilisant des logiciels développé là bas pour surfer sur Internet.
quant au mécanisme de percolation , c’ est juste le mécanisme naturel le plus efficace pour progresser. Un petit groupe met un temps important pour faire une percée (technologique dans notre cas) qui se repend ensuite très vite, une fois découvert, à l’ensemble de la population.
Nous sommes juste dans la phase de propagation rapide des éléments de la civilisation occidentalisée à l’ensemble de la planète. Le problème, pour nous, c’est que même très rapide à l’échelon de l’histoire, cela prendra néanmoins une génération ou deux. Et de grâce, laissez Lénine dans les poubelles de l’histoire. Il y a belle lurette que les assertions erronées du marxisme ne font plus partie de mon système de pensée.
Ce ne sont pas les pays pauvres qui nous posent problème, mais les pays émergeant qui nous concurrencent , car ils sont capables de produire des produits du même niveau de qualité que nous. Et comme ils disposent des même outils de productivité que nous, le temps de travail devient un élément important de la compétitivité, au moins pour toute une famille de produits.
Alors oui, il va falloir se serrer la ceinture pour préserver l’essentiel de notre mode vie, mais nous pouvons aussi profiter d’un plus vaste marché. Tout ces facteurs trouvent leurs équilibres, mais il me parait dangereux, dans l’état actuel des chose, d’affaiblir notre productivité
par des avantages sociaux supplémentaires.
Quant au plus riches, cela fait longtemps qu’ils ont investit dans ces pays émergeant, profitant largement de leur développement.
Sur ce, les efforts demandés à la classe moyenne ne sont pas si important que cela et, pour l’instant, il ne s’agit que de rationaliser au maximum notre système qui est loin de l’optimum. L’essentiel de notre modèle social est encore préservé.
@BS
L’essentiel de notre modèle social est en partie protégé, mais il risque à terme d’être chahuté. Comment pourra t’on garantir notre social si nos recettes ne le permettent pas. Les Sociétés sont encouragées à aller produire ailleurs (prix de revient trop élevé à cause des charges et de la fiscalité ) , les plus riches quittent eux-aussi la France (fiscalité trop lourde) tout ceci ne favorise pas l’équilibre de nos Caisses. Si nous continuons ainsi nous risquons d’appauvrir encore davantage notre pays et de nous retrouver dans des situations financières pas forcément très confortables .
@Anne-Laure
De toute façon, rien n’est absolument garantie en ce bas monde. Comme disent les stratèges, la meilleure défense c’est l’attaque !
Il nous faut être combatif !
Nous réformer pour éliminer toute dépense inutile.
Investir massivement dans la recherche et le développement.
Promouvoir la création et le développement des entreprises.
Faire le forcing à l’export.
etc …
Et arrêter de geindre !
Une idée juste honteusement « gâchée ».
La première erreur des 35H c’est que la réduction du temps de travail (10%) a largement dépassé la productivité, elles n’étaient donc pas financées.
La deuxième, c’est qu’elles sont arrivées à contretemps, dans une période d’ouverture des frontières et de globalisation de l’économie et dans une période ou l’endettement de la France aurait pu être en partie diminué.
La troisième, c’est que son bénéfice, en termes de gains de qualité de vie, a été très inégalement réparti. Elles ont profité largement aux couches les plus nanties de la société, laissant de côté les salariés des petites entreprises les moins bien loties. On aurait pu par exemple en exclure dans un premier temps la fonction publique en laissant le choix à ses agents d’opter pour un statut privé.
La quatrième c’est qu’elles ont été imposées par le haut, à la serpe, alors que ce type de réformes sociétales, c’est par un consensus lent qu’il convient de les faire passer.
@ HERVE : 20/20
Le problème des 35h. est un exemple type d’une réforme mal étudiée , mal ficelée , et même parfois injuste car tous les salariés ne peuvent pas ,s’ils le souhaitent, faire des heures suppléméntaires, la décision appartient à l’entreprise , la formule "travailler plus pour gagner plus" devient donc sans intérêt, et rappelons aussi que ce n’est pas une simplification administrative, c’est plutôt un véritable "casse-tête".
A Hervé (et donc à Yffic) : Je partage très largement votre analyse. Les 35 heures ont profité principalement aux cadres en fin de carrière (et non aux « nantis » terme dont il faudrait me préciser la signification), c’est à dire à ceux qui ayant atteint le « top », le sommet, préfèrent des congés pour profiter de leurs revenus ; et à ceux dont le salaire peut differer durablement de la productivité réelle, principalement le secteur public. Les perdants : les salariés les plus modestes ; et ceux qui préfèrent des revenus à des congés (les jeunes par exemple qui contruisent leur famille …). Hors concours : ceux qui ne subissent pas les effets des 35 heures mais dont certains rêvent de s’approprier via la voie fiscale une partie des revenus.
je voulais revenir sur ce point des 35h depuis quelque temps : la publication hier d’un sondage indiquant que les cadres les plus jeunes sont les plus attachés à leurs RTT, prises en temps personnel, familial, et non converties en cash m’en donne l’occasion…
oui les cadres ont gagné du temps libre avec les 35h, et n’ont pas envie de le perdre à cause du combat idéologique mené par la droite…
les ouvriers et employés en ont aussi gagné et souhaitent bien sûr le garder, même si la question du pouvoir d’achat est première dans les classes populaires…
je n’ai pas envie de revenir sur tous les poncifs :35h imposées par le haut, alors qu’il n’y a jamais eu autant d’accord d’entreprises, coût budgétaire, alors que les allègements de charge sur les bas salaires datent d’avant et ont été amplifiés après…
je voudrais revenir sur deux ou trois points plus cruciaux, économiques.
-contrairement à ce qui est indiqué plus haut, les 35h n’ont pas diminué le nombre d’heures travaillées, mais ont contribué à la plus forte croissance des heures travaillées connue par notre économie depuis des décennies, car le système n’est pas statique : le gâteau a cru, tous y ont trouvé leur part, et d’ailleurs le pouvoir d’achat du revenu des ménages n’a jamais augmenté aussi vite (autour de 3%) que durant les « années 35h » de 1998 à 2001 !
cf INSEE http://www.insee.fr/fr/publicati...
-la productivité a cru aussi, notre économie était sur de bons rails (rappelons nous: la branche maladie de la sécurité sociale en excédent, des impôts comme la vignette supprimés,baisse de la TVA, etc…)
à tel point que le candidat de droite a du déplacer le débat de la campagne présidentielle vers l’insécurité pour parler moins du chômage qui baissait et de l’économie qui tournait…
-sur le rapport entre développement industriel et colonisation il y aurait beaucoup à dire et sans doute un débat qui dépasse le cadre de ce blog, de ce post. Je note cependant que le site cité par BS chiffre à un moment à 5% du PIB la contribution de l’esclavage et la colonisation américaine à la première révolution industrielle anglaise…
pour la française, en tout cas celle-ci eut lieu au XIX au moment où nous n’avions plus de colonies en amérique, avant que celles d’afrique ne soient conquises…
ainsi je n’arrive pas à faire le lien colonisation/révolution industrielle…
-si je comprends bien ce qu’écrit BS il faut « attendre les pays en voie de développement » en freinant, arrêtant tout progrès économique et social chez les pays développés ?
un programme difficile qui demanderait à commencer par l’exemplarité des plus aisés des pays riches, leur acceptation d’une règle du jeu dure pouvant ensuite être étendue aux classes moyennes puis populaires….je n’y crois pas un instant…
les développements économiques continueront partout, le temps de travail se réduit dans les pays les plus riches grâce à la productivité, le niveau de vie doit progresser partout, et surtout ne pas oublier des pays, des continents…
-vous savez quelle part du PIB français représentent nos importations de Chine, d’Inde ?
regardez ce lien
http://www.insee.fr/fr/themes/ta...
la chine qui est notre cinquième fournisseur représente moins de 2% de notre PIB,
l’inde ne figure pas dans les 20 premiers…
notre modèle économique et social ne saurait être déterminé par celui de nos fournisseurs hors UE….