N’y allons pas par 4 chemins. A ce stade, à titre personnel, je ne le ferai pas ! Au fil des débats, cette réforme est devenue ambiguë. La faillite annoncée du Pays me semblait commander des mesures fortes. Solennelles. Même à titre transitoire. Pour graver dans le marbre du texte sacré la volonté irréfragable du Peuple Français de cesser de vivre en tirant des traites sur l’avenir de leurs enfants. Or, prétendre offrir plus de transparence, plus de responsabilité, plus de démocratie, en interdisant d’y inscrire la moindre nouveauté sur la soutenabilité de nos comptes publics dont la tenue n’est même pas conforme à nos engagements européens, me blesse jusqu’au plus profond de moi-même.

On parle d’un Parlement dérationalisé ? C’est une farce. En fait, on offre une forme d’exutoire aux Parlementaires pour leur permettre d’assumer leur fonction tribunitienne, sans avoir de prise réelle sur la loi dont l’Exécutif entend bien conserver la maitrise. La suffisance du ministre chargé des relations avec le Parlement dans les réponses aux amendements des sénateurs de sa majorité a fini par me convaincre que l’arrogance ministérielle illustrait pour longtemps le mépris du Gouvernement pour le Parlement.
L’une des mauvaises coutumes de la 5ème République est, lorsque l’on est dans la majorité, de se croire obligé de voter les textes, même contre sa conscience. Pour une loi constitutionnelle, je ne le ferai pas.
Je fais mon choix et je l’assume. Je n’ai pas l’intention d’imiter l’âne de Buridan qui, placé à égale distance de deux carottes appétissantes, en vient à se laisser mourir de faim faute de pouvoir choisir entre les deux.
Entre la solidarité majoritaire aveugle et ma conscience mon choix est fait.
Mais au fait, quel est le vôtre ? Vous la voteriez, vous, cette réforme constitutionnelle ?