Qu’une banque vienne à être impliquée dans une affaire et les stéréotypes fusent ! Surtout quand il s’agit de métiers touchant à des produits complexes, dont la fonction est très méconnue. Ce ne sont d’ailleurs pas les propos issus de la boutique de prêt-à-penser démagogique et populiste d’une ancienne candidate à la Présidence de la République, qui contribueront à éclaircir l’information. Aussi, à travers l’exploitation de la presse de cette semaine passée (car je n’ai pas d’accès à une information privilégiée), je vous propose donc d’essayer de comprendre comment la mécanique du trader a pu passer inaperçue durant des mois. Sans chercher à excuser celui par qui le scandale est arrivé (et qui au demeurant bénéficie de la « présomption d’innocence » jusqu’à une éventuelle condamnation), il semble bien que tout ait été rendu possible par une série de défaillances inexcusables du dispositif de contrôle interne.
Ceux qui dénoncent la « spéculation bancaire » en seront pour leur frais. L’activité exercée par le « trader » impliqué est une activité d’arbitrage. Ce qui consiste à effectuer simultanément 2 opérations contraires d’achat et de vente, soit entre 2 places financières, soit entre 2 échéances à venir. La rémunération se fait sur les écarts et cette activité contribue à « lisser » les fluctuations de cours. Evidemment, les opérations effectuées dans l’affaire de la Société Générale étaient spéculatives, puisque par nature, les opérations « fictives » qui auraient du réduire le risque n’existaient pas. Elles ont toutefois été prises en contravention avec les règles de l’entreprise. Essayons de comprendre étape par étape comment il est possible que personne n’ait rien vu depuis 2005, date à laquelle auraient débuté les opérations irrégulières. Malheureusement, trop souvent, reconnaissons le, cela demeure flou et les réponses apportées appellent de nouvelles questions.
Lorsqu’un trader réalise une opération, le middle office doit vérifier le respect de sa « délégation ». En effet, le montant que peut engager un négociateur est limité notamment en montant par opération et, du moins il faut l’espérer, en global investi. Le trader de la Générale reconnait que son mandat lui avait été signifié : nature des produits sur lesquels il pouvait investir. « Il n’y avait aucune limite précise écrite signée de ma main » ajoute-t-il. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne les connaissait pas et surtout ce qui ne justifie pas d’absence de surveillance. Le rôle du middle-office, c’est justement de vérifier que l’opération effectuée par un trader s’inscrit bien dans ces limites. S’il n’a rien vu, c’est qu’il ne semble avoir vérifié celles ci que sur les positions non couvertes. C’est à dire sur l’écart existant entre opérations d’achat et opérations de vente. Pas de précisions sur l’existence d’une limite maximale d’investissement ! Dommage, car une même position non couverte peut s’obtenir avec des investissements de montants très différents. La simple vérification de ces montants d’investissement, au delà de certains seuils, aurait du susciter l’étonnement ! Accessoirement, on comprend mieux le rôle des opérations fictives qui réduisaient le montant non couvert et donc permettait de franchir le contrôle.
Comment faire passer ces opérations fictives ? Plusieurs explications, qui restent cependant à confirmer. Tout d’abord, le trader aurait disposé d’un logiciel lui permettant de modifier des en-têtes de courriers électroniques, leur donnant une apparence d’authentiques confirmations d’ordre. Il aurait tout autant conservé les codes identifiants de son ancienne fonction de contrôleur, lui permettant d’entrer dans le système informatique pour effectuer les nécessaires validations. Les banques doivent disposer d’un « responsable de la sécurité informatique » (RSSI). Celui-ci avait il recherché et identifié d’éventuelles failles à ce niveau ? La surveillance des « habilitations » fait partie du B-A BA du métier. Ainsi, pour effectuer les tâches inhérentes à une fonction donnée, il faut être habilité à accéder aux logiciels nécessaires. Quelqu’un qui change d’affectation doit se voir retirer toutes ses anciennes habilitations. Par ailleurs, des pratiques pour le moins douteuses avaient cours. Le trader affirme avoir utilisé les postes d’autres collègues pour opérer, « au vu et au su de tous ». Rappelons qu’un identifiant informatique est éminemment personnel et équivaut à une signature (ou à un code de carte bancaire).
Le back office a des fonctions similaires à celui du middle office en plus du traitement « administratif » des opérations. Il doit disposer de sources d’information totalement indépendantes. A cet égard, il lui appartient de reconstituer les positions à partir des confirmations d’opérations reçues des contreparties. A-t-il été également victime des « bidouillages » informatiques ? Ceci dit, les reproches qu’on peut lui adresser sont les mêmes qu’au middle-office : pas de contrôle du montant global investi ? Il reste ahurissant que personne n’a mesuré le montant global d’opérations (portant sur 50 milliards de contrats) … Par ailleurs, on peut s’interroger sur la périodicité des contrôles. Le trader évoque un « deal » fictif passé inaperçu en janvier 07, « car il n’y a pas de contrôle de cohérence en janvier ». Est ce dire que les dates des vérifications sont connues et ne portant que sur l’en-cours, pas sur les opérations passées et depuis dénouées ? Il lui suffisait alors de calquer son comportement sur celui de ces automobilistes qui ralentissent devant le radar fixe, dont l’emplacement est parfaitement connu, puis accélèrent ensuite.
Eurex, le marché suisse des dérivés, a fait part de son étonnement concernant l’importance des positions. Comment se fait il que personne n’ait alors reconstitué les opérations du trader, sans aviser ce dernier bien sûr, à partir des informations reçues et par « circularisation » des contreparties (c’est à dire qu’on les contacte pour demander confirmation de la transaction – on a parfois des surprises) ? Manque de vigilance ? Négligence ? Ou simplement, obnubilation par la seule position non couverte ?
Enfin, il reste la comptabilité. Si les opérations incriminées en janvier étaient des « forwards », c’est à dire des contrats passés de gré à gré (entre contreparties qui négocient directement), il y en a eu aussi comme le montre l’intervention d’Eurex sur les marchés organisés, avec dépôts de garantie et appel de marge en cas de position perdante. Sans jamais donner d’alerte ? Pire ! Le trader affirme qu’il avait en décembre un « matelas » en numéraire (en « cash » !) de 1,4 milliards d’euros. Comment cette somme a-t-elle été comptabilisée ? en comptes d’attente ? Quelles justifications ont été demandées ? Certes, cela a pu être expliqué par l’intéressé, mais sans provoquer d’étonnement de la comptabilité ? Sans alerte au back office sur le bien fondé d’une somme qui ne pouvait pas résulter de prises de positions normales par un même trader ?
Le trader de la Générale aurait déclaré aux enquêteurs : « à mon sens, tout contrôle correctement effectué est à même de déceler ces opérations ». Sous réserve des conclusions de l’enquête, on peut effectivement avancer qu’un contrôle indépendant des unités de front office (ceux qui font les opérations) sur les positions réelles prises doublée d’une surveillance accrue des accès informatiques auraient quasi rendu impossible ce dysfonctionnement. Il m’intéresserait d’avoir réponse un jour peut être à mes questions, car ainsi pourrait-on expliquer la durée de la fraude. Car il y a bien fraude, caractérisée par des « manoeuvres dolosives », c’est à dire des tromperies pour en tirer un résultat, même sans enrichissement personnel. Mais, à tout le moins, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle n’était possible qu’en raison de négligences dans le contrôle interne. Ajoutons que ce contrôle interne ne peut admettre la moindre faille. Un trader est toujours susceptible de perdre le sens de la mesure, ce qui est aggravé par l’effet de levier des produits à terme (quelques euros suffisent pour intervenir sur des contrats représentant des capitaux considérables).
Qui va supporter le préjudice ? C’est l’actionnaire. C’est une situation bien différente de celle du Crédit Lyonnais, il y a presque 15 ans, pour lequel ce sont les contribuables qui ont payé les 8 à 9 milliards d’euros utilisés pour renflouer la banque alors publique. Par ailleurs ceux qui professent leur mépris pour l’argent gagné par les entreprises feraient bien de se souvenir que c’est ce même argent qui sert
par exemple à financer les régimes spéciaux de retraite, puisque les bénéficiaires y contribuent si peu.
Ce matin, Europe 1, dans son journal de 7h, expliquait que Mme Lagarde était arrivée aux mêmes conclusions.
Vous signalez à juste titre les stéréotypes qui fusent contre les banques.
Permettez-moi d’indiquer un autre stéréotype : tous ces responsables de banques et des autorités des marchés qui s’expriment en public à propos du trading, répétant "que tout ceci est très sophistiqué et très compliqué". Un aveu d’incompréhension et d’incompétence, la règle voulant que celui qui maitrise un sujet l’explique simplement, comme vous êtes capable vous-même de vulgariser la finance.
A Emilie,
J’ai entendu également ce journal. Mon billet avait été remis 24 heures plus tôt. Sans exonérer le trader de ses responsabilités, c’est depuis le début mon analyse ("mais qu’a fait le contrôle interne ?")
A all,
Je m’efforce de rendre plus clair ce qui peut paraître obscur … Cela doit dater de l’époque où j’ai enseigné les maths. Reconnaissons quand même que la parfaite maitrise de ce sujet (les produits dérivés) demande une certaine pratique. C’est d’ailleurs pour eviter des coups fumants de "géniaux traders" qu’il faut une surveillance de tous les instants.
0 AB Galiani : toujours très clairs vos exposés ! merci pour les non spécialistes ! J’espère qu’il n’ y aura jamais de " bidouilles informatiques " entre le P.C. de l’Elysée et nos sous marins lanceurs d’engins !
Je n’ai pas d’informations priviliégées mais il me semble avoir entendu que 6 agents ( dont le trader ) avaient déjà été licenciés par la SocGé….Il y aurait donc une chaine de responsabilité en sus des magouilles de JK ?
@ yffic31…
hélas l’informatique de défense n’est pas a l’abris de "bugs" surtout parce qu’elle est rarement testée en vraie grandeur… vos craintes sont légitimes et "hélas" fondées…
votre (notre) "bon sens est le seul valable"…. les jargons en "n dimensions" …
… ne sont que des diversions "mathématiques"… qui perdent même leurs auteurs …
l’affaire de la SG est une ESCROQUERIE a grande échelle ou JK n’est qu’un bouc émissaire commode… pour divertir notre attention d’autre scandales plus "gênants" comme
l’augmentation faramineuse de la dette qui profite aux banques qui gèrent la dette… cqfd
allez sur: -www.rue89.com/2008/02/02/…
Qui va supporter le préjudice ?
le contribuable ne sera t il pas un peu lésé du fait que la société générale paiera moins d’impôt.
Cette affaire SG me semble très grave car elle sape le principal dogme de l’économie libérale.
L’économie de marché repose sur le principe du « Individus, enrichissez-vous et si vous y arrivez, tant mieux car c’est toujours profitable à la collectivité tout entière»;
Or on découvre que nos grandes banques font de très gros profits (quand ça marche) en réalisant des opérations risquées qui mettent en péril tout l’édifice.
L’intérêt individuel (tenter de gros profits) s’oppose à l’intérêt collectif (assurer la stabilité du système).
A Hervé,
Les opérations de la Générale n’était pas un choix de l’entreprise mais effectuées en contravention des règles de cette entreprise. A l’inverse, la faillitte du Lyonnais est largement imputable aux choix stratégiques imposés par l’Etat. Comme quoi …
Le principe du libéralisme repose sur la recherche d’un équilibre entre interets particuliers et interet général. A cet égard, les anti-libéraux ont souvent une vision de l’interet général qui leur est profitable (conserver des rentes).
le principe du libéralisme repose sur l’égoïsme de chacun et non sur un quelconque équilibre entre intérêt particuliers et généraux, les rentiers sont en effet bien protégés par le libéralisme qui met le capital, devant le travail, la rente devant le salaire… pour s’en convainncre, il suffit de comparer: à combien sont imposées les rentes des capitaux , le "prélèvement libératoire", par rapport aux salaires?
L’éternel théorie du complot n’est pas du bon sens mais un réflexe naturel de défense du cerveau, de type replis sur soi paranoïaque, quand celui-ci n’est plus capable de gérer la complexité du monde réel extérieur.
A FaceB,
Je ne vous connais certes pas, mais je suis presque sur que si vous vérifiez sur votre dernier avis d’imposition le taux moyen d’imposition, vous serez très en deça du taux du prélevement libératoire. Encore une fois, ne fantasmez pas sur les revenus du capital, ils sont faibles.
Quant aux rentes … cela consiste à obtenir un revenu qu’on n’a pas contribué à produire : regimes spéciaux de retraite, monopoles …
@ FaceB
L’égoisme naturel de chacun fait partie de l’équilibre entre intérêts particuliers et intérêts généraux. Sinon, il n’y a pas d’équilibre. C’est la caractéristique psychologique de l’homme qui génère la partie "intérêt particulier". Sans cette partie là, nous fonctionnerions comme une fourmilière qui ne considère que l’intérêt collectif. A la grande différence que les fourmis d’une même fourmilière partagent le même code génétique.
Quant au libéralisme, il est avant tout le résultat naturel de l’évolution des sociétés humaines plus qu’un principe ou un dogme, même si on a cherché à l’expliquer, a postriori.
C’est bien pour cela qu’il c’est imposé à tous, du fait de son efficacité. C’est le principe de la sélection naturelle.
Le libéralisme s’est imposé à tous, du fait de son efficacité, je suis d’accord et j’ajoute de par sa capacité d’adaptation (jusqu’à présent) à l’évolution de nos sociétés.
J’espère que dans le domaine des marchés financiers il saura développer des régulations et des garde-fous pour éviter l’emballement et les conduites à risques (risques pour l’économie tout entière).
je suis d’accord avec vous que le libéralisme s’est imposé partout par son efficacité, cela ne prouve pas du tout qu’il soit un "horizon indépassable", qu’il ne puisse être remplacé par autre chose, et cela n’interdit pas du tout de rechercher quel système serait à même de lui succéder, dans le cadre de l’altermondialisme… cela n’empêche pas non plus de chercher à le contrôler, le réguler…
quand à l’égoïsme naturel, je le vois comme un facteur de progrès mais aussi une source d’injustice et de violence…
l’équilibre vient, me semble t il, du dépassement de l’égoîsme, de la loi de la jungle,
cela s’appelle la civilisation….
Je crois qu’il faut dissocier 2 dimensions, la dimension économique et la dimension sociétale et nous évoluons dans ces 2 dimensions sans qu’il n’y ait nécessairement de lien.
Pour illustrer ce propos, prenez un individu qui va profiter d’une promotion sur les chemises fabriquées en Chine. C’est bien le même qui le soir devant sa télé s’indignera des conditions de travail à Canton.
C’est pourquoi l’on ne dépassera jamais l’égoïsme naturel, c’est pourquoi le libéralisme a de beaux jours encore devant lui.
@ FaceB
Votre analyse oublie la réalité profonde de l’altermondialisme, qui est fondamentalement la résurgence du fascisme.
C’est bien pour cela que l’altermondialisme hait autant le libéralisme qui repose sur la responsabilité des individus et le respect des choix individuels.
@naouak…ça y est, on est dans le fascisme….
argumentez, plutôt que d’injurier…
Le capitalisme ne se justifie que si l’enrichissement est le fruit d’un travail
"Travailler plus, pour gagner plus" comme dit l’autre, très bien, que les plus courageux
et les plus doués deviennent les plus riches, normal
Mais que l’enrichissement provienne du jeu me semble tout à fait immoral.
Car que reproche-t-on au ‘trader ‘ impliqué, d’avoir perdu sur un enjeu trop important,
S’il avait gagné le grand public l’aurait ignoré et ses employeurs l’aurait félicité
N’aurait-il pas été préférable que ce jeune homme mette ses capacités au service de la recherche .
Hélas dans notre société ce sont les improductifs, qui sont les mieux payés
@ FaceB
Bien sur ! C’est quoi les valeurs de l’altermondialisme : le refus du changement "tout changement est mauvais" , avec pour corollaire ‘l’autre est dangeureux, l’échange est dangeureux" : on en vien à une société fondée sur des distinction sociale et ethnique , avec pour conclusion "il faut construire un homme nouveau" : valeur essentielle du fascisme – aux antipodes du libéralisme qui plaide pour l’égalité, les différences "ne pouvant être fondées que sur l’utilité sociale"; l’idée que l’homme est mauvais par essence et ce que fait l’homme est donc mauvais par essence (valeur caractéristique de l’extreme droite que Bové pousse à son paroxysme); culte de la masse qui anéantit l’individu et lui nie toute capacité à décider , avec pour corollaire la négation de tout débat, ce qui conduit au culte de la violence comme moyen d’actions pour imposer ses vues.
A h, j’oubliais : le fascisme et le communisme sont 2 rejetons d’une même bête immonde, celle dont Brecht disait que le ventre était encore fécond.
Croyez vous que c’est par hasard que le syndicat de Bové s’appelle "la confédération paysanne", quand Pétain révait d’une "corporation paysanne".
je ne crois vraiment pas que l’altermondialisme soit un refus du changement mais plutôt la recherche de la société, du système capable de succéder au capitalisme quand celui-ci aura atteint ses limites…
la tenue des sommets alter dans toute la planète, la composition des participants montrent qu’il n’y a ni rejet de l’autre, ni dévalorisation de l’échange…
la fabrication de l’"homme nouveau" est un rêve qui a servi au XX eme à plusieurs dictatures….c’est u peu le même concept que ceux qui pensent fort et disent tout bas: "le peuple pense, vote mal, changeons le peuple…"
il n’ y a aucune vision négative de l’Homme chez les alter, le mépris du peuple qui ne comprend rien, quu’il faut guider, à qui il faut retirer le pouvoir, c’est plutôt une valeur élitiste, largement partagée dans certaines sphères de la droite…
pour la négation du débat, je ne comprends pas…
vous citez Brecht… vous l’appréciez? son propos sur le ventre encore fécond ne concernait que le fascisme mais il peut effectivement s’étendre à toutes les dictatures…
@ FaceB
Il n’est évidement pas interdit de penser et de réfléchir. Le problème ici, à mon sens, c’est que l’horizon dépassable ne nous est pas accessible. Les systèmes complexes progressent (dans la complexité) par auto organisation, en limite de stabilité, du fait même de l’interaction de l’ensemble des agents dudit système.
En résumé, si nous participons tous à l’élaboration du système, personne n’est capable de prédire son avenir dans le détail. On peut cependant imaginer quelque pistes.
La nature faisant du neuf avec du vieux qui a marché, on peut s’attendre à ce que le libéralisme reste la base de notre système économique. Il est très possible qu’une couche supplémentaire de régulation mondiale s’installe progressivement pour palier aux instabilités. Mais celles-ci sont de toute façon intiment lié à l’évolution de nos systèmes et incontournables. Contrairement à ce que pense les marxistes, ces instabilités, ces contradictions, ne tuent pas le capitalisme mais sont le corrolaire de son évolution vers plus de complexité.
Ces paliers d’évolution, à leur paroxysme, ne pouvant se situer qu’en limite de stabilité, un stress important est généré parmi la population, les sociétés humaines détestant l’instabilité.
Ce"sur-stress" génère des réactions de défense de type replis sur soi à tendance paranoïaque. C’est dans cette mouvance que l’on retrouve l’altermondialisme (anti mondialisme à l’origine), l’anti nucléaire, l’anti OGM, l’anti capitalisme etc … La précédente crise avait généré les différents fascismes de triste mémoire.
Ces mouvements ne sont qu’une réaction à un état de fait et ne constituent en aucun cas des idées d’avenir. D’ailleurs, on ne construit rien contre quelque chose mais uniquement avec de nouvelle façon de pensée inédite.
Savez-vous ce qui fait la force du capitalisme ?
C’est que personne ne l’a inventé…
(c’est pas de moi)
mMR le Ministre je crois le moment venu de séparer la bourse achat et ventes d’actions des produits dérivés qui eux doivent être ratachés au " à LA FRANçAISE des jeux donc exclus du champ des banques
ALAIN LEMONON
je ne sais pas si le libéralisme est l’horizon indépassable, mais tout nous autorise à chercher mieux que ce capitalisme irraisonné,
Marx prédisait que la lutte des classes entre capital et travail céerait de telles tensions qu’une révolution serait inévitable, il s’est trompé doublement en sous estimant l’innovation (schumpeter) et la capacité d’adaptation, de dépassement des crises (keynes), mais les tensions ont là, amplifiées par la globalisation, la financiarisation, et de nouvelles apparaiisent avec le monde fini, l’environnement, et la volonté de paix…
je ne permettrais pas de traiter de paranoiäque ceux qui cherchent à faire évoluer le système vers un meilleur monde….
quand à la notion de complexité c’est souvent un paravent p=élitiste pour empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde….
@ FaceB
Quand je fais référence à la complexité, je fais référence aux théories de la complexité, au sens scientifique du terme, non dans son sens commun. De nombreux site web sont consacrés à ce sujet (en anglais principalement). Dans ce sens, le paravent qu’utilise les élites est plutôt le "compliqué. En plus, la complexité ne peut être formé que d’éléments relativement simple.
Le replis sur soi à tendance paranoïaque est un mécanisme naturelle de défense qui est présent en chacun de nous et il est tout à naturel que cela s’exprime par des mouvements "anti". Les alter-mondialistes ont commencé par être anti-mondialistes et en écoutant certains d’entre eux, le côté rejet du monde actuel du fait de la rapidité et de l’ampleur des changements me parait assez clair.
Quant aux tensions, elles sont le corollaires incontournable de tout changement rapide. Cela sous-tend aussi que la civilisation humaine subit une profonde évolution et que le capitalisme tel que nous le connaissons est aussi en train d’évoluer. Mais il tient compte non seulement du point de vue des pays riches comme la France mais aussi des Chinois, Indiens, Africains etc … qui exigent aussi leur place au soleil. .
" le repli sur soi à tendance paranoïaque " me paraît assez largement partagé , en particulier par ceux qui ont le pouvoir et/ou l’argent qui n’ont pas du tout envie qu’on remette en cause leur situation, leurs privilèges….
par exemple en évitant le débat avec les alter, en se barricadant dans leurs certitudes que le système libéral mondial est un objectif qu’il ne faut à aucun prix discuter, remettre en cause….
les tensions sont une élément de la vie, nous sommes d’accord, parfois elles sont trop vives, et ça craque, parfois elles se sontentent de "bouger les lignes"…
je vous laisse la complexité et son rapport à la société, me contentant de paraphraser paul valéry " la complexité c’est la manière d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde…"
et je crois que j’arrêterai ici cet échange, trop loin de la SG….
""le repli sur soi à tendance paranoïaque " me paraît assez largement partagé , en particulier par ceux qui ont le pouvoir et/ou l’argent qui n’ont pas du tout envie qu’on remette en cause leur situation, leurs privilèges…."
la boucle est bouclée ; on en revient au fondement des idéologies altermondialistes : l’acharnement à défendre les inégalités en niant le droit aux individus à s’exprimer, droit qui est le fonds du libéralisme. Et c’est bien pour cela ques les altermondialistes haient le changement, susceptible de remettre en cause les hierarchies sociales et les inégalités qu’ils défendent.
Saluons la performance de Face B et Naouak
En partant d’un événement qui doit s’analyser sereinement et par les faits(défaut de contrôle interne, gouvernance laxiste…etc), les 2 protagonistes se livrent une bataille sans merci à base de boulets à charge idéologique.
Ne vous servez pas de ce fait pour en dégager des conclusions oraculaires, cherchez d’abord l’épingle…… (relisons Alain)
C’est vrai que tous ces propos finissent par être loin de la So Ge
Cela dit, pour répondre aux derniers échanges d’idées je considère que
L’intermondialisme n’est qu’une forme actualisée du communisme,
et le "libéralisme " (du moins ce que l’on nous présente comme tel) n’est plus une doctrine économique, mais l’équivalent du nazisme, simplement le peuple qui devra dominer le monde n’est.
plus le même