Fort intéressant cet article du Figaro de lundi, à propos de « L’image écornée des Etats-Unis ». La journaliste, Isabelle Lasserre, évoque l’un des principaux enjeux (si ce n’est le premier) de la présidentielle américaine du printemps prochain : redorer l’image de l’Amérique dans le monde. « Le fiasco du renseignement sur les armes de destruction massive en Irak et le côté cow-boy de l’Administration Bush ont discrédité les Etats-Unis », explique Léo Michel, de l’université nationale de défense. En France, le problème que nous avons vis-à-vis des de l’Amérique est, de plus, alimenté par une certaine gauche (et une certaine droite) hostiles au pays de la « démocratie et de la liberté », lui reprochant un « ultralibéralisme » poussé à son comble. Alors, qu’au passage, l’Etat peut s’avérer là bas fort interventionniste. Voyez pour l’agriculture, pour laquelle une PAC déguisée est instituée, rendant le bouc-émissaire préféré de José Bové très protectionniste.
Il serait peut-être bon de se demander d’où vient, en France, cette nécessité de diaboliser l’Amérique. Pourquoi ces éternels et incessants procès d’intention, alors qu’elle est partout présente ? Pour preuve, qui sont aujourd’hui les plus fervents critiques des USA ? La classe « bobo » fana d’internet ? Le jeune rebelle qui ne quitte pas son iPod ? La jeune lycéenne qu’Olivier Besancenot fait rêver pour son combat contre les forces du mal capitalistes et qui donnera rendez-vous à ses amies au Mc Do ? Ou le quinquagénaire qui aura redécouvert le cinéma avec Michael Moore et Bowling for Columbine ? Au passage, pour critiquer l’Amérique, mieux vaut se faire aider par un typique Yankee, un costaud à la casquette vissée sur la tête.
L’erreur américaine a été de vouloir, récemment, imposer la démocratie dans des pays pas vraiment disposés à l’accueillir. En opérant ainsi, l’Amérique, la démocratie, ont été associés à la force, à l’armée, à Guantanamo. Pas forcément à tord. Mais l’Amérique n’est pas Bush, et Bush n’est pas l’Amérique. Qu’il soit démocrate ou républicain, le futur locataire de la Maison Blanche aura à accomplir une lourde tâche : montrer au monde ce qu’est vraiment l’Amérique. Et ce qu’elle n’est pas. Une image peut vite changer ; dans un sens comme dans l’autre.
Trop de généralité nuit à la précision. On peut être hostile à la politique menée par l’administration Bush sans être hostile à l’Amérique.
Le propre du néo-libéralisme est précisément d’instrumentaliser l’Etat à ses fins quand c’est nécessaire.
Par ailleurs l’interventionisme en faveur de l’agriculture et de l’aviation civile par exemple n’est pas motivé par la défense de l’intérêt de l’Américain moyen mais par d’autres enjeux bien plus considérables au niveau de l’économie globalisée.
Deux enfants sur trois très heureux de vivre en Californie avec des salaires et des niveaux de protection sociale à rendre envieux plein de jeunes hautement diplômés de leur âge français !
la vieille thèse de l’"antiaméricanisme" supposé des français revient…
Nous sommes d’accord: les français n’aiment pas bush (qui le leur rend bien). Je n’entends d’ailleurs plus beaucoup ses thurérifaires….
mais les français sont reconnaissants envers tous les américains et les aiment bien, les intellectuels préfèrent les démocrates de la côte Est, les jeunes, les consommateurs aiment les produits de la côte Ouest, et entre les deux , il y a de grands espaces que nous avons apprécié dans les films, des villes comme houston, dallas, dever, des parcs nationaux,
les usa qu’on aime…
Le problème vient aussi, certainement, de la volonté affirmée des USA de faire de l’Europe leur vassal : vassal économique avec l’imposition de leur modèle de société (libéral pour les autres, protectionniste pour eux), vassal politique avec l’usage des armées européennes comme supplétif. Et maintenant, supplétif monétaire tout juste bon à servir de caution bancaire à leur système financier qui distribuait des crédits par boîtes de douze à des insolvables !
C’est donc dans le mépris affiché par les politiciens américains pour tous ceux qui ne participent pas à leur vie politique que nait l’ostracisme dans lequel nous laissons ces insulaires depuis si longtemps.
Les USA sont un empire comme nous l’avons été avant eux. Nous avons aussi, quand nous dominions le monde avec l’Angleterre, vassalisé nombre de peuples.
Si nous n’aimons pas trop l’amérique "impériale", c’est peut être qu’elle est le reflet actuel de ce que nous étions auparavant et que, inconsciemment, cela ne nous plaît pas beaucoup !
Mais comme tous les empires, celui-ci est destiné à la chute. Et c’est probablement ce qui est en train de se passer. Les USA devront alors, comme nous, gérer leur traumatisme post colonial !
@FaceB
Plus anédoctique, citer Houston comme ville attractive montre que vous n’avez jamais du y aller. A part le centre spatial, les champs de raffineries à perte d’horizon n’ont rien de particulièrement agréable !
à BS je reconnais que je ne connais de Houston que le " a vous houston " des programmes spaciaux de mon enfance…qui a suffi à me faire admirer cette ville, de même que j’ai détetsté dallas à cause de l’assassinat de kennedy comme du feuilleton , je manque de références "red necks"….
Le commentaire de BS est intéressant dans le sens où il met dans une perspective historique le présent. Cette explication de naissance-croissance-chute des civilisations et leurs relations à des niveaux différents de leur existence est tout-à-fait pertinente. Ce triptyque offre même une clef de lecture de l’individu à l’Univers: tout naît, croît et meurt.
Entre parenthèses ceci explique sans doute ce que certains appellent le "génie français", résultat d’une histoire glorieuse, au moment où la France était la première puissance du Monde (économique, militaire et culturelle). L’inconvénient c’est que nous n’avons plus que notre héritage en signe de gloire! Il est plus qu’urgent de reconstituer notre Patrimoine: au fond ce doit être l’enjeu exclusif de toute politique aujourd’hui en France…
0 GLOBAL : je vous trouve bien sévère voire injuste car de mon point de vue Les Forces armées US n’ont pas besoin des supplétifs européens tant leur supériorité est écrasante ( cherchez par exemple ou sont les avions de transport modernes en Europe ? ) Au plan politique je pense que les EUA ont intérèt à voir se développer une Europe prospère et lucide au lieu de laisser , par exemple , nos jeunes chercheurs hautement appréciés outre Atlantique se diriger vers leurs labos et entreprises. A ma connaissance ils y vont volontairement sans esprit de vassalité…. C’est à nous de démontrer que nous sommes les meilleurs ,sans l’arrogance habituelle qu’on nous reproche si souvent ….
les forces armées US, vous le savez, peinent à recruter, et sont très contentes d’avoir des soldats qui viennent les épauler sur les théâtres d’opération externes…
elles ne souhaitent pas partager leur avance technologique,
mais recherchent la mutualisation des risques…
@ FACEB : A mon avis ce qui est recherché par les responsables politiques américains est surtout d’ordre politique, l’efficacité de petits contingents alliés étant subordonnée à leur complète intégration dans des unités structurées disposant d’une importante logistique ,dans le domaine du renseignement notamment et donc de la conduite des opérations.
oh vous savez j’ai toujours ete agace par l’attiude franchouillarde qui consiste , les pieds au chaud dans les charentaises, a porter des jugements pretentieux sur le monde entier q’ils ne connaissent absolument pas et en suivant comme des moutons des imbeciles qui n’en savent pas plus mais honnissent tout ce qui est contraire a leur catechisme ideologique.
Les Etas Unis en outre c’est beaucou trop grand pour leur comprenette reductrice.
L’ennui c’est que ils ne voient que tres tard ou les conduit cette attiude.
Les jeunes qui pqrtent disent tous leur plaisir…
c’est vrai c’est tres agaçant ces gens qui les pieds au chaud portent des jugements prétentieux sur le monde entier,
qui savent à peine ou est l’europe, l’asie,
ou l’irak avant d’y envoyer leurs troupes..
Emettre des avis sur les E.U. très bien, mais restons malgré tout relativement modestes et analysons aussi nos propres défaillances , il est bien dit qu’il est plus facile de remarquer la paille dans l’oeil du voisin que d’accepter de voir la poutre dans le sein.
La plupart des personnes parties vers ces Etats ne souhaitent plus revenir, (c’est une constatation et non un jugement) pourquoi ? il y a quand même lieu de se poser quelques questions.
On peut analyser cette "prétention" française actuelle à l’effet secondaire indésirable de la massification très rapide de l’éducation. En éduquant les "masses" (et on en fait partie pour la plupart !), ont a aussi propulsé ses valeurs comme valeurs dominantes.
Or, a l’origine, ces valeurs sont plus défensives car issus de milieu peu favorisé. On retrouve l’importance de la solidarité, l’entraide, le très fort sentiment d’injustice par rapport au plus nantis et aussi une simplification intellectuelle réductrice des problèmes de ce monde etc…
Utile dans une population défavorisé, ces valeurs ne sont plus du tout adaptée en tant qu’idéologie dominante. La haine de l’Amérique fait certainement partie de ce "package".
Les tensions sociales actuelles sont a mon sens un basculement de ces anciennes valeurs vers des valeurs plus ouvertes et combatives, nécessaire à notre survie.
Comme disent les britanniques, il faut 3 générations pour faire un gentleman. On espère que cela ira plus vite !
@BS je n’ai jamais constaté que l’on m’ aie enseigné ou inculqué la "haine de l’amérique",
au contraire, nos livres d’histoire insistent sur l’importance de l’intervention américaine durant les deux guerres mondiales….
la vieille thése de l’ "antiaméricanisme" supposé des français sert à discréditer tous ceux qui n’applaudissent pas aux initiatives, aux propos bushistes…
quant aux valeurs…
quelles sont ces anciennes valeurs? solidarité, entraide, ce sont des idées importantes et me semble t il toujours nécessaires, l’effort et le travail font bien aussi partie aussi de nos valeurs "historiques"…
les nouvelles valeurs plus "ouvertes et combatives", dites nous en plus…
enfin, personnellement je ne donnerai pas en exemple les gentlemen britanniques, la perfide albion nous ayant joue bien des tours…
@ FACE B : l’Histoire jugera les choix du Président actuel des E.U. mais pour avoir participé, à MEKNES , à la formation de nos " Chevaliers du ciel " et pour en avoir , hélas , enterré trop d’entre eux , je précise que le jeune GWB était l’un de ces pilotes de chasse …. Il n’a pas été envoyé au Vietnam mais n’est ce pas le propre de tous " les fils à papa " ? Par ailleurs GWB est diplomé de l’enseignement supérieur et si j’en crois le classement de Shanghai les Universités US n’ont rien à envier aux notres….Une petite anecdote : il y a quelque temps de cela notre Président ( J.CHIRAC) ignorait ce qu’était la " souris " en informatique alors que nos gamins s’en servaient tous les jours….En matière culturelle on peut toujours gloser et dans ce domaine là il n’y a aucun doute : nous sommes les champions !!! mais vous avez raison ,en ces temps de froidure , on se sent bien dans nos charentaises….
@yffic…
vous dites: GWB n’a pas été a envoyé au vietnam car c’était un "fils à papa"…
je vous félicite de souligner ce point qu’à ma connaissance il n’ a jamais reconnu face à un adversaire démocrate kerry (ou un républicain McCain durant les primaires) qui étaient tous deux des héros de la guerre…
GWB est effectivement diplômé, même s’il oublie de s’en vanter, il préfère se définir comme un "reborn" après une jeunesse tumultueuse et alcoolisée…
l’anecdote sur chirac et le "mulot", même si elle date maintenant d’il y a douze ans montre effectivement un décalage élite/peuple ou intergénérationnel…
en matière culturelle, même si les américains ont des élites remarquables, j’ai le sentiment que la majorité d’entre eux, soumis à une pression télévisuelle très forte et simpliste, ont une vision culturelle moins développée que celle des européens, qui du fait de leur patrimoine historique, de leur diversité géographique, sont, de fait, obligés de s’ouvrir sur leurs cultures et leurs origines….
Oui cet article m’a paru aussi très intéressant . Le renouveau de l’Amérique si je puis dire, passe bien évidemment par la prochaine élection de novembre prochain. Que fera le(a) nouveau(elle) président(e) des Etats-Unis pour se faire "aimer"? On n’en sait encore rien.
Je rajouterais qu’il est trop facile de critiquer sans cesse les Etats-Unis. Pour certains, la France devrait s’excuser d’être l’amie des Etats-Unis. Cela n’a pas de sens.
Alors bien sûr que les Etats-Unis ont des défauts, mais qui n’en a pas?
Bien sûr que l’on peut contester les choix de Georges W. Bush et les déplorer.
Il n’empêche que c’est un grand pays quoique puisse dire ceux qui critiquent.
En tout cas, le prochain président devra montrer que les Etats-Unis sont bien un atout pour le monde.