Le pouvoir d’achat est, selon l’INSEE, la quantité de biens et services que l’on peut acquérir avec son revenu. Son évolution fait l’objet aujourd’hui d’un vaste débat : pourquoi augmente-t-il si faiblement ? Dans un rapport publié récemment, des parlementaires socialistes proposent quelques mesures pour le défendre. Puisque toutes nos misères viennent du prix du pétrole, il faut taxer les compagnies pétrolières. Voilà au moins un argument qui sera populaire … Une seconde analyse, présentée par des économistes du Conseil d’Analyse Economique, en prend le total contre-pied et fait sienne l’idée de Patrick Artus pour qui « depuis 30 ans, les politiques économiques qui ont été menées en France n’ont pas préparé l’avenir. Soit qu’elles avaient comme seul objectif le soutien conjoncturel à court terme, soit qu’elles étaient l’expression de postures purement idéologiques au mépris de toute analyse sérieuse des problèmes structurels ». Le choix se résume donc entre une énième politique conjoncturelle, à l’efficacité bien aléatoire, ou une politique de fond destinée à remettre l’économie française sur les rails !
L’analyse des socialistes est simple : haro sur le pétrole, beaucoup trop cher. Il faut donc mettre en place une TIPP (la « taxe intérieure sur les produits pétroliers ») flottante, compensée (réchauffement climatique oblige) par quelques taxes supplémentaires sur les véhicules polluants, et puis surtout il ne faut pas hésiter à taxer les compagnies pétrolières. Ceci dit, ces propositions restent faibles, très faibles … En supposant que les taxes supplémentaires compensent la réduction de TIPP, il n’y aurait que des changements dans la redistribution. Quant à taxer les compagnies pétrolières, au moins 2 objections doivent être formulées. La première, c’est que ces compagnies font l’essentiel des leurs bénéfices à l’étranger. On voudrait les inciter à rompre leurs liens avec la France qu’on ne s’y prendrait pas autrement. La seconde, c’est qu’il est toujours surprenant dans un pays démocratique de constater que le recours à des textes d’exception, qui rompent avec l’égalité républicaine, est considéré comme une chose normale. Ce sont pourtant des pratiques d’un autre âge, Philippe le Bel en ayant donné un exemple avec les Templiers, qu’on croyait ne plus rencontrer que dans les Etats totalitaires comme la défunte URSS … De surcroît, pénaliser une entreprise au simple motif qu’elle fait du bénéfice constitue un frein aux investissements à venir et justifie, a contrario, ses demandes de subventions quand le vent tourne. Bref ! C’est un ensemble de propositions « court-termistes » et populistes, qui permettent surtout de ne toucher à rien.
Il reste une autre analyse : si le pouvoir d’achat des Français croît lentement, c’est peut être que le gâteau à se partager croît lentement… A cet égard, plusieurs économistes du Conseil d’Analyse Economique (Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen et Jean Pisany-Ferry) viennent de publier un rapport intitulé « les leviers de la croissance française ». La volonté est ici de s’attaquer aux racines du mal. La France souffre d’une insuffisance d’offre (comprendre que l’outil de travail n’est pas assez développé). Les conclusions vont largement à l’encontre des politiques suivies ces dernières décennies – et des idées reçues -, ne serait ce qu’en raison d’une remise en cause fondamentale des pratiques corporatistes françaises. A l’heure où les retraites sont en passe de devenir le premier budget de la France, nous sommes invités à nous tourner (enfin ?) vers l’avenir. On l’aura compris, leur analyse va à l’encontre des « yaka » simplistes.
4 grands thèmes de propositions se dégagent :
Le premier, c’est qu’il faut travailler plus. On ne peut avoir à la fois du temps libre et du pouvoir d’achat. Certes, l’analyse présentée dans le rapport est nuancée, mais préconise une simplification du droit du travail français, fort malthusien et complexe et d’en revenir au droit européen, plus souple notamment en termes de durée maximale du temps de travail, ou de développer le « droit conventionnel dérogatoire » permettant une meilleure adaptation aux réalités du terrain. Le taux d’emploi des « seniors » doit également être amélioré (ajoutons d’ailleurs qu’il est en France un des plus bas d’Europe). Le second vise un meilleur fonctionnement du marché du travail. Le choix français repose sur la protection de l’emploi et tant pis pour ceux qui le perdent … A l’inverse, le modèle danois repose sur la protection du salarié, qui n’est pas abandonné à lui-même s’il est au chômage. Pour des raisons culturelles, la transposition du modèle danois à la France est délicate, en raison de « l’incivisme » et du médiocre dialogue social, évoqués dans un billet précédent. Il est préconisé de refondre le mode de fonctionnement du service public de l’emploi : fusionner l’ANPE et l’UNEDIC, externaliser les placements … Le troisième préconise la stimulation de la concurrence : dans le secteur de la grande distribution (effets pervers des lois qui prétendaient protéger le « petit commerce »), dans celui des professions « fermées » (à numerus clausus) et réformer le financements des PME. Ce dernier point va notamment à l’encontre des idées reçues. Si la France souffre d’un déficit d’entreprises de 50 à 500 salariés, c’est en raison d’une insuffisance de rentabilité (j’ai d’ailleurs évoqué ce point dans des billets précédents). Diverses propositions sont avancées comme par exemple en réservant une partie des commandes de l’administration aux PME. En revanche, la responsabilité des banques est jugée faible. Elles financent les PME et à des prix qui ne sont pas excessifs (forte concurrence bancaire oblige). En revanche, elles conservent une mauvaise image de marque des PME en raison des lois du début des années 80 qui les ont obligées à prendre en charge les pertes des PME, sans d’ailleurs qu’il y ait moins de faillites. Il reste qu’il faut définir un mode de financement spécifique aux PME en phase de développement. Le quatrième, c’est la nécessité d’un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le « classement de Shangaï » n’est guère favorable aux Universités françaises. Les travaux évoqués montrent que la performance universitaire est liée à l’autonomie et aux moyens. Alors que des étudiants sont dans la rue – mais qui s’agite derrière eux ? -, la loi Pécresse est jugée « bien timide même si elle constitue un premier pas … », en raison de la faiblesse des moyens consentis.
Pour conclure, il me semble nécessaire de rappeler ce qui devrait être une évidence. Depuis 1975, la croissance française moyenne est d’environ 2 % l’an. En 1975, la population française s’élevait à 53 millions d’habitants contre 63 millions en 2005. Pour maintenir le pouvoir d’achat par habitant, il a fallu 0,5 point de croissance. En 1975, il y avait plus de 3 cotisants pour 1 retraité. Il y a aujourd’hui 1,5 cotisant pour un retraité. Pour maintenir le pouvoir d’achat, il a fallu 0,7 point de croissance. Ce sont donc 50 à 60 % de la croissance depuis 30 ans qui n’ont servi qu’à maintenir le niveau de vie. Et pourtant, la France a choisi en 2000 de réduire de 10 % le temps de travail … Car si l’augmentation du pouvoir d’achat, c’est la croissance, la croissance c’est aussi les gains de productivité !
@faceB,
Dans un système économique en libre concurrence non faussée (ce que NS a justement retire du Traite Simplifie), c’est l’offre et la demande qui fixe la valeur du travail et non pas la quantité brute de travail comme le dit BS : un paysan peut gratter son champ de cailloux 15 heures par jour, il gagnera moins en un an qu’un pêcheur de thon rouge en un mois. C’est la technicité et la spécialisation qui permettent d’augmenter ses revenus.
Quand l’Etat et les monopoles brisent la concurrence non-faussée, tout est permis. L’Etat a le monopole de la violence légitime et peut prélever ce qu’il veut jusqu’au niveau ou les gens préfèrent partir (mobilité des capitaux) ou préfèrent ne plus travailler (effet Laffer). Avec 7 millions de fonctionnaires et une retraite à 55/60ans l’Etat n’a plus le choix que de nous pressurer pour payer ses engagements sociaux.
On en revient au point de départ: pour augmenter le pouvoir d’achat, il faut baisser les charges. Et conséquemment, relever l’âge de départ a la retraite, privatiser les régimes de sécurité sociale. La solidarité doit s’exercer par la charité (forcée), c’est-à-dire l’impôt.
@ FaceB
Et moi, je ne comprends pas pourquoi des gens peuvent passer toute leur vie en cumulant sécurité, pas trop de pression, retraite garantie et pas de cotisation …
Pendant ce temps, on voue aux gémonies celui qui investit et donc prend des risques, celui qui tous les jours est soumis à la concurrence, celui qui cherche à faire vivre son entreprise quand les syndicats de cette même entreprise ont un comportement complètement suicidaire …
Il se trouve que j’ai été professeur d’université et qu’aujourd’hui je suis cadre du privé … Je vois la différence (même si, je le reconnais, les enseignants universitaires ont beaucoup évolué).
Je veux bien qu’on demande "aux riches" de faire des efforts. mais soyons clairs : cela n’aura de sens que si ceux qui s’octroient des revenus indus cessent ! C’est la difference entre le corporatisme à la française et la social démocratie à la suédoise. tant qu’il y aura des syndicats de cheminots pour defendre l’indefendable et des PS pour les épauler,, il faudra bien tirer un trait sur le pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté …
Pleunicher , comme le dit B.S. , n’est effectivement pas la meilleure solution.
Récompensons les efforts , ne décourageons pas les ambitions , la lutte contre la pauvreté et pour le pouvoir d’achat doit être effective mais attention à notre système d’aides en tous genres qui peut conduire vers l’assistanat et vous faire sortir de la trajectoire "travail" et là peut s’installer une certaine pauvreté car il est parfois difficile de réintégrer le monde du travail.
Il est , en effet , inconcevable de s’apercevoir qu’il est préférable parfois de s’installer dans une situation d’assistanat , certes précaire, mais encore plus favorable qu’un retour au travail; que l’on ne s’étonne pas alors de l’aggravation de la pauvreté et du pouvoir d’achat !
Il est évident qu’il n’y a peut-être pas de travail pour tous ( bien que certains employeurs n’arrivent pas à recruter ! ? est-ce un problème de formation ? ) pourtant c’est cette voie qui devrait être encouragée afin que chacun puisse vivre descemment des revenus de son travail.
@FaceB
On peut toujours ergoter sur le montant des rémunérations des uns et des autres. Il y a toutefois un point commun entre les différents professions que vous citez. Elles demandent toutes un effort important pour y accéder.
Il faut aussi comparer les grandes masses. Les présentateurs de télévision ne sont qu’une poignée et ne sont absolument pas significatif. On peut aussi les comparer à tel ingénieur, patron du CAC 40. Les cas individuels, toujours pris en exemple, sont totalement insignifiant en terme statistique.
Plus généralement, on pourrait dire que la loi du marché pour le montant des rémunérations est comme la démocratie. C’est le plus mauvais système à l’exception de tous les autres ! Sinon, ce sont des apparatchik qui décident des rémunérations et là ce n’a plus rien avoir avec la réalité économique mais tout à voir avec corporatisme, copinage, népotisme etc …
Considérer qu’une campagne électorale présidentielle constitue une sinécure ou un effort modéré est assez risible !
Enfin, sur la rémunération de notre Président, on est au cœur de la mauvaise fois et de la profonde jalousie des français face à l’argent. Si il s’augmente alors moi je ne fait plus aucun effort. C’est un peu facile et tous les prétextes sont bon pour ne pas faire face à la réalité et surtout à la réalité de ses propres privilèges.
Les rémunérations sont fixées par le marché et c’est précisément ce que notre Président a fait, en diminuant au passage les montants que la nation verse à celui-ci par rapport à Chirac, celui-ci cumulant avec la retraite. Pour Chirac, les 8000€ n’était qu’un complément de salaire pour arriver à 23k€, fourchette haute des rémunérations des chefs d’Etat. Tout e cette histoire de rémunération du Président est parfaitement logique et en plus transparente.
Observons le glissement : on commence à parler de pouvoir d’achat et on arrive sur les charges sociales et les retraites.
Brisons ce tabou: nos aines se sont arroges des avantages sociaux que personne ne trouvera plus tard. Ces avantages plombent l’économie et l’employabilité des faibles.
Il est plus que temps de réagir, et ce sont les plus jeunes qui devraient être en pointe sur cette remise en cause d’avantages indus.
A FaceB,
Il est étonnant que personne n’ait relevé ma conclusion. La faiblesse du pouvoir d’achat est imputable à l’insuffisance de capacités productives elles- mêmes imputables à l’insuffisante rentabilité des entreprise ; l’autre c’est que la croissance a été largement absorbée par le malthusianisme, c’est à dire le coût des retraites et le refus de travailler … le beurre et l’argent du beurre !
@ MB Galiani: oui, j’ai apprécié votre conclusion: "Car si l’augmentation du pouvoir d’achat, c’est la croissance, la croissance c’est aussi les gains de productivité !"
la réduction du temps de travail est indissolublement liée à la croissance de la productivité, elle fait marcher l’économie et progresser notre niveau de vie depuis quelques décennies…
le coût des retraites absorbe une partie de notre croissance, je suis d’accord avec vous, c’est en partie un devoir vis à vis de nos aînés, une partie un choix d’avoir des retraités mieux soignés et plus aisés qu’ailleurs…
insuffisante rentabilité de nos entreprises? je ne sais. si vous le dites….
@BS une loi de l’effort récompensé qui souffre tant d’exceptions me pose question…
et pour le salaire du président, vous avez raison, laissons jouer la loi du marché : il y a beaucoup de candidats, talentueux nous dit-on, à la fonction..il convient donc d’en baisser la rémunération…transparence avez-vous dit…le président aurait pu nous prévenir avant l’élection et non après (je fais après ce que j’ai dit avant, sauf ce que j’ai omis…), il pourrait aussi nous dire à combien s’élèvent ses avantages en nature, par exemple pour combien sont ils déclarés aux impôts?
enfin, il aurait pu, dans une culture du résultat, attendre la fin de son mandat, de sa première année, pour toucher sa prime…
@naouac.vous dites…
"Et moi, je ne comprends pas pourquoi des gens peuvent passer toute leur vie en cumulant sécurité, pas trop de pression, retraite garantie et pas de cotisation …"
vous pensez à me bettencourt? vous vaez raison . je ne comprends pas pourquoi les rentes ne sont pas plus imposées que le travail
Le pouvoir d’achat est , en partie, le résultat de mesures prises par le Gouvernement il ne semble pas, pour l’instant, que nous soyons toujours sur la meilleure voie.
Même s’il est évident que des mesures rapides doivent être prises (et ont été prises), elles doivent être bien pensées , bien ficelées , plus simples dans leur compréhension et leur application (tout est devenu trop compliqué et paralysant).
Malgré des sommes considérables de subventions, défiscalisation etc …nous restons encore le pays où le prix de revient de nos poductions reste le plus élevé, comment pouvons-nous espérer relancer notre économie ?
Nous sommes encore également les champions de "l’impôt"malgré quelques petits amendements.
Etc…etc…
Comment pouvons-nous dans ces conditions espérer une réelle relance de notre pouvoir d’achat ?
@ FaceB
Les lois du marché vous posent certes problème. Mais connaissez vous un meilleur système ?
A FaceB,
Les gains de productivité se répartissent entre moins travailler ou augmenter son pouvoir d’achat … Mais pas les 2 ! Et si il y a une dette publique qui croit aujourd’hui et qu’il faudra bien rembourser un jour, c’est parce qu’on refuse la production (travail et investissement) sans devoir se priver : la dette represente ainsi du pouvoir d’achat pris sur le reste du monde.
Et surtout gardons nous de confondre productivité horaire et productivité globale. Si la 1ere est si importante en France, c’est que la gestion malthusienne du temps de travail conduit à l’élimination des moins productifs.
@M.galiani
désolé de vous contredire, mais depuis un siécle au moins, augmentation du pouvoir d’achat et diminution du temps de travail vont de pair, heureusement!
oui, la dette publique croît et il est important de la mettre sous contrôle, la difficulté est de déterminer comment…
personnellement je pense que les dettes de l’assurance maladie devraient être réglées par ceux qui en ont bénéficié, les personnes âgées aisées,
par exemple au moment de leur sucession….
maintenant si vous voulez parler dette publique, il me paraît aussi utile de comparer les dettes privées, et de ce point de vue je préfère l’état de notre modèle, beaucoup d’épargne et peu de dettes, à celui des américains, endettés jusqu’au cou….
je ne confonds pas toutes les productivités, mais la productivité horaire des français est élevée, et nous pouvonsen être fiers, et heureux…
@BS je ne vois pas de quelle loi du marché vous voulez parler…
qui me poserait problème
et j’attends votre réponse sur le salaire du président….
A FaceB,
Certes depuis 2 siècles, le temps de travail s’est réduit et notre revenu a cru. Mais cela résulte quand même d’un arbitrage entre temps libre et revenu. C’est d’ailleurs la thèse d’Olivier Blanchard pour qui si les Français ont des revenus -et une productivité globale (c’est pareille) – plus faibles que les Américians, c’est parce qu’ils ont plus de temps libre.
Quant à la productivité horaire, elle est comme la langue d’Esope. Lorsqu’elle résulte d’un phénomène général, largement partagé par tous, elle est une bonne chose. Lorsqu’elle résulte de mesures malthusiennes, elle signifie l’élimination des moins productifs, ce qui a été notamment une conséquence des lois Aubry. Dit autrement, les "35h" se sont traduit par une augmentation du coût du travail, qui a du être compensée par des gains de productivité (se traduisant par du temps libre et non du pouvoir d’achat). Ceux qui n’ont pu répondre à cette exigence de gains de productivité ont été éliminé (phénomène d’exclusion) soit ont vu progressivement leur salaire se réduire …
Concernant la dette, pour l’analyser, il faut savoir ce qu’elle finance. Je préfère, moi, une dette privée qui a une contrepartie (investissement des ménages par exemple) à une dette publique qui finance des dépenses de fonctionnement, et largement imputable à des dysfonctionnements du public – dont son système de retraite -. Les questions sont donc "jusqu’où les preteurs vont ils accepter de preter ?" ; "que se passera-t-il le jour où il n’y aura plus de preteurs ? pourra-t-on augmenter sans dégats les impots de 50 milliards ? sans compter l’augmentation des dépenses de retraites (+ 8 à 10 points de PIB dans les 30 ans) qui n’ont aucune contrepartie – et qui actuellement sont largement financées par le secteur privé ???? Situation argentine, effet Laffer … Il ne faut pas croire que prelever à terme plus des 2/3 du PIB n’aura pas de conséquences sur l’activité productive.
@FaceB
NS a fait ce que toute personne fixant soit même son salaire, comme un dirigeant d’entreprise par exemple, fait habituellement. Il regarde autour de lui les montants des rémunérations de personnes ayant le même type de poste et essai de s’ajuster plus ou moins. Le président des USA gagne 23k€, La chancelière Allemande 21k€. La France étant un peu plus petite que l’Allemagne, il fixe le montant à 19k€, correspondant aussi au salaire du 1er ministre. Il rend publique ensuite le montant. Vous remarquerez que personne n’a critiqué le montant mais le fait de s’être augmenté.
Je trouve cet argument particulièrement spécieux car son prédécesseur disposait lui d’une retraite et le montant de ses rémunérations avoisinait globalement plus les 23k€ en fait. Le poste de Président de la République étant une fonction particulière, il convient d’en examiner les circonstances.
NS a parlé dans sa campagne de transparence des fonds utilisés par l’Elysée ce qui a bien été engagé, ce qui incluait implicitement son salaire. Ce budget sera certifié par la cours de comptes ce qui implique que le détail des dépenses sera accessible au commun des mortels.
Quand vous dites il y a beaucoup de candidats talentueux, il convient donc de baisser le salaire il se pose une question: c’est qui le "il convient" ?
En fait, le mécanisme de régulation ici en jeu est l’auto-contrôle et la transparence. Vous fixez un salaire qui vous parait raisonnable en regard de votre position sur le marché et vous le rendez public. Vous avez alors intérêt à pouvoir défendre votre position. En cela, notre Président a plutôt visé juste puisque personne n’a contesté le montant de sa rémunération.
Au delà de cela, la critique sur son "augmentation" (qui pour moi n’en est pas vraiment une) me parait significative du climat délétère qui pèse sur notre pays. Plus d’un siècle d’idéologie marxisante rampante nous a collectivement rendu malade de jalousie sociale et dès que l’on parle argent on a droit à un flot continu de haine. Tout cela est largement instrumentalisé par la vulgate socialisante dont c’est la seule façon de se ménager un ilôt de pouvoir, faute de projet de société.
Cette situation est dramatique et inhibe fortement les volontés entrepreneuriales dans notre pays. Il n’y aura pas de renouveau économique si il n’y a pas de possibilité morale de gagner de l’argent, parfois même beaucoup.
je réponds aux arguments de BS sur le salaire du président, et je passe à autre chose…
-sur la comparaison avec d’autres chefs d’état, elle mériterait d’être approfondie: tous ne disposent pas de résidences privées fournies par la république: nous avons vu Mme Merkel en photo à la plage dans un appareil plus simple que sarko à glensborough…je n’ai pas vu publier le tableau comparatif salaires/avantages personnels des chefs d’état…
cela m’amène sur la transparence: il n’y en a aucune: comment sont évalués les vantages liés à la fonction, comment sont déclarés au fsc les avantages ne nature? la transparence du budget de l’élysée, à chauque fois qu’un président augmente ses crédits, il le fait au nom de la sacro-sainte transparence; chirac a fait deux fois le coup en deux mandats!
-sur le cumul emploi-retraite, je ne comprends pas: il faut, pour déterminer le salaire, savoir ce que les gens touchent par ailleurs? ce n’est pas dans l’esprit du cumul emploi-retraite que veut promouvoir le gouvernement! et puis sarko, il a toujours des revenus de ses parts d’avocat, me smeble til, ne faudrait il pas les déduire?
-sur la loi de l’offre et la deamnde: si "le marché " fournit des candidats de valeur suffisamment nombreux pour le salaire prévu initialement, il n’y a aucune raison de l’augmenter, surtout quand le président a oublié de le dire durant sa campagne. il y a d’ailleurs aux états-unis un amendament constitutionel qui oblige les reaprésenatnts, quand ils augmentent leur traitement, à ne pouvoir le mettre en vigueur qu’au mandat suivant, après être repassés devant le peuple… sarko l’américain a oublié de reprendre cette disposition très morale…
-personne n’a contesté le monatnt de sa rémunération dites vous? j’ai entendu beaucoup de français le faire, certains suggérant même que celle du locataire de matignon soit baissée plutôt que d’augmenter celle du président…
-il y a un point sur lequel je suis d’accord avec vous "dès que l’on parle argent on a droit à un flot continu de haine": j’ai été surpris par la haine entendue de la part de personnes bien au chaud, souvent retraitées dans des conditions très confortables contre ceux qui triment dans le froid et bénéficient de régimes de retraite légèrement plus avantageux…
on avait parfois l’impresion de revenir au XIX avec "ceux de la haute" contre les ouvriers… mépris, aveuglement sur sa situation propre, voire haine parfois, vous avez raison…
mais ils ont des circonstances atténuantes: la société d’aujourd’hui nous apprend l’égoïsme et l’envie comme principal moteur de l’économie et de la société…d’ailleurs, pour reboucler, n’est ce pas ce que fait sarko quand il s’octroie lui-même, fait du prince, un traitement élevé "parce que les autres: le PM, les premiers à l’étranger en ont un…
@M.galiani
nous sommes, me semble t il d’accord, pour constater que l’augmentation de la productivité permet historiquement de baisser la durée du travail et d’augmenter la rémunèration des travailleurs: salariés, ouvriers, cadres…
je connais la thèse d’O.Blanchard sur la préférence des européens pour le temps libre, et j’y adhère en partie…la vie ne se résume pas au travail…
beaucoup préfèrent les liens perso aux biens éco…"le lien au bien"
les 35h ont boosté la productivité hoaraire, je ne suis pas certain que les problémes réels de mauvaise intégration des "marges" des travailleurs (jeunes, quinqua, immigrés) datent de cette époque..ils étaient là avant
concernant la défense de la diminution de la durée dutravail en liaison avec la productivité, je vous renvoue au dernier ouvrage de pierre larrotourou: le livre noir du capitalisme, qui vaut mieux que son titre…
mais il faut aussi noter qu’une partie de la quantité de travail fournie par les américains l’est sous contrainte car les revenus horaires sont faibles, les retraites très modestes…et l’endettement extrêmement important: la société américaine vit sous perfusion d’endettement public et privé: beaucoup prennent deux jobs pour payer leurs échéances et y arrivent difficilement, n’arrivent pas à épargner pour leur retraite, ont une couverture santé minimale ou inexistante…
ce système de vie à crédit est dangereux: nous avons vu les suprimes, alan greespan, qui n’est pas un atroce gauchiste, s’inquiétait de crises plus graves….
je ne suis pas adimratif de notre dette publique, qu’il faudra rembourser un jour ou l’autre, mais elle me paraît moins risquée que des montagnes de dettes privées….
@FaceB
Le seul problème avec votre type de raisonnement est qu’il ne mêne nulle part. Vous confondez moralité et efficacité économique.
D’autre part, vos arguments ne portent que sur les détails et non pas sur les grandes masses. En ne focalisant que sur les détails, vous pouvez toujours trouver un défaut sans que cela soit significatif pour l’ensemble du système et mène généralement au contre sens.
Les lois de la nature ne retiennent in fine que l’efficacité globale d’un système. Si notre société meurt de sa morale, c’est le signe qu’il faut changer de morale.
Conserver les valeurs morales des populations défavorisés du XIX eme siècle dans un des pays les plus riches de la planète avec les taux de redistribution les plus élevé nous mène doit au déclin. La morale, dans l’histoire des hommes, n’a fait qui suivre les contingences.
Il nous faut donc trouver un chemin équilibré et optimum entre efficacité et redistribution et changer nos références morales.
@ BS et faceB
Et j’ajouterai à ce que dit BS : faceB confond une certaine morale qui donne bonne conscience et justifie la prédation à l’efficacité qui crée les richesses et contribue à lutter contre la pauvreté
Le pouvoir d’achat ne se réalise pas en agitant une baguette magique, toute idéologie devrait être mise de côté en s’imposant un seul objectif , réussir à sortir de l’ornière.
La création de richesses peut contribuer effectivement à lutter contre la pauvreté ; il est donc évident que si nous sommes capables de relancer la machine en libérant davantage des bonnes volontés cela produirait davantage de richesses et bien contrôlées et maitrisées, elles devraient être capables de réduire la pauvreté .
@naouac, en matière de bonneconscience, j’en trouve pas mal ici des rédacteurs qui, sûrs de leur fait, expliquent combien il serait bon que les autres travillent plus pour qu’eux même puissent garder leur niveau de vie au l’améliorer…
la bonne conscience et la suffisance me paraissent plus à droite qu’à gauche ( n’est-ce pas M.Bolufer?).
Si la prédation, c’est le terme polémique à la mode à droite pour désigner la juste contribution aux charges de fonctionnement de la société, de la nation, des communautés, j’assume la prédation.
@BS je ne comprends pas de quoi vous me parlez à propos des détails, quand je cite l’exemple d’une rentiére, c’est bien pour comparer rémunération (et imposition) du capital et du travail…
je suis d’accord avec vous sur l’équilibre entre efficacité et redistribution, justice, mais je ne vois pas quelles sont ces références morales qui nous conduisent à notre perte, et dont nous devons changer…
@ FaceB,
Bon, puisqu’on en arrive aux mises en cause personnelles, sachez que je travaille pas loin de 60 heures par semaine, que j’accepte de payer des impôts à due concurrence pour lutter contre la pauvreté, mais que je refuse de financer des retraites à 50 ou 55 ans à des gens qui par ailleurs n’ont que mépris pour moi même, et qui ne voit en moi qu’un contribuable – en oubliant les contreparties que j’apporte à la collectivité !
Permettre une relance libre et efficace semble être une piste à ne pas négliger afin de permettre ensuite de redistribuer une partie des recettes. Nous savons tous qu’un pays qui s’appauvrit globalement, engendre de plus en plus de pauvreté ; redonnons un peu d’oxygène et laissons de côté certaines idéologies et polémiques qui , nous le savons, n’apportent guère de grain au moulin.
Face B , vos idées sont les vôtres, nous sommes en démocratie , mais de grâce essayez d’analyser le paysage autrement , le plus important n’est-il pas de permettre à chacun de vivre le mieux possible , avec l’aide parfois des autres, qui contribuent, il faut bien le reconnaitre, à une certaine retristribution.
La pauvreté doit reculer, le pouvoir d’achat devrait pouvoir augmenter et la solidarité doit exister ; mais dommage de constaterde certains propos méprisants vis à vis de ceux qui contribuent à une certaine redistribution . Il serait préférable d’essayer d’étudier les problèmes autrement et surtout de ne pas tomber dans un système où tout est dû sans contrepartie et sans respect des efforts faits par "les autres".
@cloe…
je suis d’accord sur ce que vous ecrivez, démocratie, vivre le mieux possible, redistribution,
qu’est que je dois analyser autrement?
@naouac. je ne vous avais pas mis en cause personnellement, j’ignore qui vous êtes et je vous félicite de payer votre contribution fiscale…
j’observe que, dans les émission ou des auditeurs venaient s’exprimer, il y a queqlues semaines, sur les régimes spéciaux, les plus virulents étaient bien souvent retraités, que je n’y ai pas beaucoup entendu employés ou ouvriers attaquer ces salariés…
et que sarkozy a été élu avec une très grande majorité chez les retraités,
et une minorité chez les actifs…
et, de plus, ceux que j’entendais remontés sur les régimes spéciaux autour de moi n’avaient pas des métiers particulièrement pénibles et travaillaient dans un cadre assez confortable: des hauts fonctionnaires, des avocats, des cadres supérieurs….qui ne sont pas souvent au boulot la luit dans le froid….
@ face B
pauvres retraités, que vous ont-ils fait ? pour inf.augmentation des retraites est de 1,1% , je crois, pour 2008 ? vous n’êtes certainement pas concerné directement ou indirectement par cette baisse du pouvoir d’achat.
Je ne fais pas encore partie de cette catégorie ( ne pas oublier que vous comme moi en ferons partie un jour) , mais je me souviens quand même des efforts qui ont été faits par mes parents (50 heures/semaine et peut-être plus, pas d’absences, imposables, retraite cotisée à 100% etc…) font-ils partie des nantis ????
Pour ma part, je n’ai jamais eu l’impression que les plus virulents étaient les retraités !!!! c’est quand même pas eux qui bloquent les gares, empêchent les avions de décoller, etc ..!!!!
Par contre assez d’accord sur vos commentaires sur les bénéficiaires des régimes spéciaux.
@nicole R
je ne suis pas retraité, et j’espère l’être dans quelques années…
je suis d’accord sur les efforts, la vie difficile de nos parents…
il n’est pas question de mettre en cause leurs reatriates, qui sont indexées sur les prix…
mais les calculs montrent qu’ils ont bénéficié d’un ratio cotisations versées/ revenus touchés meilleur que ceux des générations suivantes,
ce qui, à mon sens, ne les qualifie pas particulièrement pour parler des conditions de départ en retraite des plus jeunes…
A FaceB : pour ma part, si je mets régulièrement en cause les régimes spéciaux, c’est parce qu’ils coutent cher à la collectivité et qu’ils couteront trés chers aux générations à venir. En l’absence d’une réforme des retraites qui ramerait plus d’égalité dans les cotisations et les prestations, et qui prendrait en compte l’amèlioration de la santé de la population, la question va être « quel est le niveau de ponction -et donc de sacrifice en termes de pouvoir d’achat – qu’accepteront de payer les générations à venir avant de rejetter des charges qu’elles jugeront insupportables, et ce, d’autant plus qu’elles n’auront jamais décider de leur niveau ?
je suis d’accord qu’il faut réformer les régimes spéciaux de retraite mais à deux conditions, non remplies à ca jour:
-que les mieux lotis: parlementaires et militaires, commencent…
-que la pénibilité de certains métiers soit traitée en même temps
cela ne changera pas grand chose à l’équilibre général des retraites qui demandent effetivement des efforts plus grands des actifs futurs retraités…
A faceB,
Les régimes que vous évoquez sont aussi des régimes spéciaux …
Bonnes fêtes à vous