François Fillon a réunit aujourd’hui ses ministres, dans le cadre d’un séminaire pour arrêter les principaux éléments de l’équilibre du budget 2008. J’imagine la scène. Chaque ministre a dû arriver, dument chapitré par son administration, afin d’expliquer combien il serait impossible de mener les politiques voulues par le nouveau gouvernement sans un relèvement substantiel soit des crédits budgétaires envisagés, soit des avantages fiscaux sollicités et peut-être même (bien que cela ne soit plus à la mode) … des effectifs renforcés ! Je conserve un souvenir navré, un peu teinté d’indignation, face à cet égoïsme ministériel aveugle et sourd à l’intérêt général. Indifférent à la réussite globale de l’action du gouvernement. L’ego du ministère et l’image du ministre tenant lieu de politique pour la France. L’idée de procéder aux derniers arbitrages de manière collégiale est un immense progrès. Je l’avais recommandé dès décembre 2002, je me réjouis que, 5 ans après, cette pratique à la Canadienne ait été inaugurée par le Premier Ministre. Ainsi chacun des ministres sera réputé non seulement avoir approuvé les décisions concernant son propre ministère mais, au surplus, adhérer de manière conjointe et solidaire à tous les arbitrages concernant tous les ministères. J’ajoute qu’en toute logique, depuis la LOLF, ces arbitrages ne devraient pas être réalisés par ministère mais par mission et par programmes. S’il en était ainsi, les ministres en charge desdits programmes devraient avoir à coeur de s’engager, à périmètre constant, à faire mieux qu’en 2007 pour les Français, au même prix que l’an passé, c’est à dire sans la moindre augmentation de moyens humains et financiers. La communication associée au budget pour 2008 ne devrait plus être : « on fera mieux car on dépensera plus ! » . « Mais on fera mieux que l’an passé, pour le même coût, voir à moindre frais, pour le bien des Français. ». Ce serait cela la vraie rupture. On verra !