« Réduire (intelligemment) les dépenses publiques et se donner ainsi des marges de manoeuvre pour investir plus dans les secteurs d’avenir : tel est l’objet de la révision générale des politiques publiques, lancée, mercredi 20 juin en conseil des ministres, par François Fillon. » (le journal Le Monde, 22 juin 2007). Le pilotage sera réservé à un Conseil de la modernisation des politiques publiques (composé du Président de la République et de l’ensemble des ministres) ainsi qu’à un comité de suivi (coprésidé par le secrétaire général de l’Elysée et par le directeur de cabinet du premier ministre). Pour mémoire, ce grand chantier avait été préconisé dans le rapport Pébereau sur la dette.
Quel est votre sentiment?
Si le mot entre parenthèses a le pouvoir, cela me va.
évident mon cher Watson…oh pardon Fillon
Enfin ! Cette décision était attendue par ceux comme moi qui s’inquiétaient du déficit public et de l’absence de signal pour nous indiquer que cette voie allait être suivie.
"Le pilotage sera réservé à un Conseil de la moderni.."
Cette proposition ressemble à la création d’un énième "machin" dont la composition ne semble pas déroger aux habitudes acquises : c’est à dire, ces mêmes personnes que celles qui auront créé les politiques réputées ingouvernables qu’il est ici question de réformer.
Je persiste à m’interroger sur cette stratégie qui consiste à demander à ceux qui ont directement intérêt à l’innefficacité publique de rendre l’administration efficace.
Quel serait le rôle du Parlement et de la Cour des comptes?
J’avais ici même souligné, comme tant d’autres, la necessité d’une telle démarche complétant celle des audits de programme (http://www.alain-lambert-blog.or...
C’est une bonne chose que l’on s’inspire des démarches de révision des programmes qui semblent fonctionner à l’étranger…
Comme l’agent, je me pose la question du pilotage par un énième Conseil "ad hoc" de modernisation, ces organes pullulent avec une composition souvent similaire, une organisation opaque et une transparence des activités assez limitée…
Il est vrai qu’à l’étranger, une telle démarche est toujours opérée au niveau interne à l’administration et piloté généralement par un organe ad hoc plus ou moins autonome par rapport au ministère de la fonction publique…
Néanmoins, la démarche de la LOLF, à la base de toutes ces innovations, a pour objectif central d’associer au maximum le Parlement à la démarche de modernisation de l’Etat… Pourquoi ne pas poursuivre cet élan et associer étroitement le Parlement à cette procédure de révision des politiques publiques ?
Je rejoins donc Bertrand sur ce point, quid du rôle du Parlement, essentiel en la matière ? quid de l’expertise, à mon sens profitable, de la Cour des comptes ?
Avec toutes les réserves possibles, la France a su s’inspirer, avec la LOLF, des expériences étrangères tout en créant un système original notamment s’agissant du rôle du Parlement, il me semble indispensable de poursuivre dans cette direction et de renforcer cette "spécificité" française…
D.C.
L’UNEF-ID, syndicat étudiant, menace le Gouvernement si le projet concernant l’autonomie des Universités est adopté. Ce qu’au demeurant tous les économistes demandaient durant la campagne, quelque soit leur camp;
Derrière ce syndicat, se cache ce que l’Université peut avoir de plus réac et de plus immobile. La France des rentes de situation s’inquiète, elle qui ne sait bouger que pour défendre ses interets.
L’absence de références au très récent rapport du CAE traitant très précisément de ce sujet ("Performance, incitations et gestion publique") et la volonté affiche de recommencer sur une période de 10 mois une réflexion déjà menée depuis 2 ans par la DGME est particulièrement troublante.
Plutot d’accord avec " l’AGENT " qui apparemment en a vu d’autres…..Tout cela me rappelle les beaux discours du Ministre de l’Economie de l’epoque V.G.E. Je me souviens en particulier des " rencontres internationales du ministère de l’Economie et des Finances " des 20,21 et 22 juin ….1972 et baptisées " Economie et Societe Humaine " pilotées par le Ministre STOLERU et ou s’activait un jeune libéral du nom de J-P. RAFFARIN….Epoque de la RCB à laquelle , naivement , j’avais cru….Cette fois je pense qu’on ne pourra plus botter en touche…Bon courage monsieur le Premier Ministre ! Appuyez vous sur votre collègue et ami A.LAMBERT !
Au sujet du témoignage d’Yffic31 traitant de la dynamique de modernisation de la fonction publique de 1972, je ferais une remarque :
Puisque l’on dit à droite à gauche que 50% des fonctionnaires partent en retraite entre maintenant et 2012, c’est que la plupart d’entre eux ont été recrutés, peu ou prou et de manière à peu près homogène, entre 1968 et 1978 :
Donc, ni l’action des libéraux de l’époque, ni la RCB (Rationalisation des Choix Budgétaires : la LOLF de l’époque), ni même l’urgence budgétaire de l’époque, n’auront pesé face aux "besoins de recrutement massifs des administrations".
Et soulignons-le très nettement : cette politique de recrutements massifs et de creusement de la dette, ce n’est pas la politique de la Gauche, mais celle de la Droite : de Giscard et Barre. C’est à cette époque que l’Etat prit l’habitude de s’accorder des réductions sur les cotisations dues à la Sécurité Sociale. C’est à cette époque que le suicide programmé des caisses de retraites consécutifs aux engagements financiers pris par l’Etat à horizon de 40 ans qui menace nos retraites aujourd’hui s’est fait.
Et tout cela motivé par la modernisation de l’Etat, l’efficience et la rationalisation.
Espérons que 1.000 milliards d’euros de dépenses plus tard, les citoyens s’en rendent compte : et n’oublient pas que c’est bien Delors et Mitterrand qui durent s’accomoder du désastre financier Giscard/Barre.
A l’agent,
Il me faut juste rectifier quelques éléments : lorsque Valérie Giscard d’Estaing quitte l’Elysée, la dette publique est de l’ordre de 20 % du PIB et le chomage à un peu plus de 7 % de la population active. Les marges de manoeuvre de l’époque étaient donc autres que celles que nous connaissons aujourd’hui.
Il ne faudrait pas absoudre François Mitterand et Jacques Delors de leurs responsabilités : réduction du temps de travail (modeste il est vrai, mais l’INSEE a montré depuis que cela a contribué à fragiliser les postes concernés) ; abaissement de l’age de la retraite – alors que la perspective du déséquilibre démographique est déjà connu -, politique de relance keynésienne reposant d’abord sur l’accroissement du déficit public (alors que le plan de relance de 1976 s’était conclu par un échec), embauche de fonctionnaires ( en vertu de la vulgate hégélienne), étatisation à tout crin (en vertu de la récupération des thèses du "capitalisme monopolistique d’Etat" qui constitue la base économique du Parti Communiste) ; augmentation des charges sociales employeurs (car il faut faire payer les patrons).
Conclusion : accroissement du retard dans l’investissement, explosion du coût du travail … En quelques mois le chomage grimpe à 10 %. Et on engrange tous les mécanismes de dettes, car les nouvelles dépenses publiques ne créant aucune richesse supplémentaire, les financer par l’impôt se serait traduit par un chomage accru – ce qui d’ailleurs pourrait bien menacer les générations à venir.
Les réductions de charges sont apparues plus tard, avec une réelle efficacité dans un contexte de cout du travail déconnecté de la productivité.
AB Galiani : mon propos est de faire remarquer que c’est sous Giscard que 50% des fonctionnaires aujourd’hui en activité ont été recrutés. C’est à dire, que les engagements financiers qui ont par la suite creusés la dette les 40 ans qui suivirent ont été en grande partie signés par Giscard, au nom de la "modernisation".
Et que c’est donc sous Giscard que le coût à terme pour la France de ces recrutements (augmentations automatiques de salaires négociées sous Giscard, non-provisionnement des caisses de retraite).
Derrière, les socialistes n’ont fait que gérer les engagements pris par Giscard et Barre : d’ailleurs, la prévisible et considérable inflation des dépenses publiques qui en découla les trente ans qui suivirent n’est à mon avis pas étrangère à l’impuissance de l’état, devenu incapable de compenser les dépenses croissantes occasionnées par ces recrutements particulièrement hasardeux, qu’on espère aujourd’hui réparer… au mieux pour moitié… 40 ans après les faits !
Donc, je maintiens mon analyse : le déficit public français est né sous Giscard, au nom de la "modernisation".
Le rapport Pebereau a diagnostiqué l’ampleur des faiblesses. La Cour des comptes alerte chaque année sur l’inefficacité des dépenses publiques. J-F. Coppé a lancé de nombreux audits sur le fonctionnement des admnistrations. Alors plus d’études ; tout le monde dispose des analyses suffisantes. Le temps est l’action et il y a urgence.
Sur la question de savoir s’il faut non créer un Conseil de la modernisation des politiques publiques et un comité de suivi, relève de l’organisation interne de notre gouvernement. Il dispose déjà d’un secretaire d’Etat chargé de l’évaluation des politiques publiques. Peut-être pourrait-il l’associer ? Mais en gros, que F.Fillon s’y prenne comme il l’entendra, la seule chose qu’on attend de lui ce sont des résultats : c’est à dire examen du domaine strict de l’Etat avec décisions à la clé, réduction des charges de gestion, évaluation de l’efficacité des mesures et DECISIONS d’abandon des politiques publiques couteuses, inefficaces. En gros ce qui a été fait il y a déjà 10 ou 20 ans dans les pays qui ont connu les mêmes difficultés que le notre : Canada, Danemark et Suède et plus recemment l’Italie.
En résumé, il a carte blanche sur les moyens : on attend de l’action et des résultats.
A l’agent
Je comprens mieux votre thèse. Il serait plus juste dire que les socialistes n’ont rien corrigés. D’une façon générale, le déficit public est dans l’analyse keynésienne de nature à soutenir la demande. Les économistes keynésiens envisagent cependant ce déficit comme causés par des dépenses ponctuelles, comme des investissements par exemple. En France, il est provoqué par des dépenses "irréversibles". Un fonctionnaire embauché aujourd’hui coutera 40 ans au contribuable et même plus longtemps, puisqu’à ce jour, les fonctionnaires ne paient qu’une faible partie de leurs retraites.
@ L’agent,
Je confirme ici un vieux souvenir. C’est Barre expliquant doctement, comme il savait si bien le faire, qu’il allait financer je ne sais plus quelle dépense par l’emprunt. Que c’était une méthode de finacement merveilleuse, car elle n’était pas inflationiste.
Michel GROSS: à opposer par exemple au Chirac de 1976, auquel Barre succédait, qui créa "l’impôt sécheresse" au nom de la solidarité nationale et le retirant par la suite, au nom d’une certaine gestion en bon père de famille des finances françaises qui ne renonçait pourtant pas à la solidarité nationale..
Mais on se souviendra des relations d’alors particulièrement houleuses entre Giscard et Chirac.
Il me semble d’ailleurs que Jacques Chirac est le seul premier ministre français à jamais avoir créé ET retiré un impôt
Peut-on en conclure que la pertinence des coûteux investissements stratégiques (ITER) et militaires (porte-avion, M51, sous-marins) seront inclus dans cette grande révision ?
Par exemple, le seul budget de modernisation de la Défense représente une dépense très supérieure à l’ensemble des cadeaux fiscaux annoncés depuis l’élection du Président, plus le déficit de la Sécu.
cadeaux fiscaux, pour une minorité de riches payés par une majorité de pauvres, pendant que certains héritent, d’autres souscrivent des prêts pour pouvoir poursuivre leurs études…
@ Reuters
Et n’oubliez pas ceux qui ont mis le pays sous leur coupe pour obtenir le droit de passer leur vie au chaud en toute quiétude, et des retraites généreuses pour lesquelles ils ne cotisent pas. J’ai désigné vos amis : les néo féodaux, ceux qui se reconnaissent dans les syndicats de la fonction publique et des monopoles publics.