La nouvelle foi semble réhabiliter la dépense publique. Surtout fiscale. Claire Guélaud parle de malaise des partisans d’une certaine orthodoxie budgétaire. Plutôt que malaise, le mot « doute » serait mieux choisi. D’abord, il n’affecte pas la confiance mutuelle. Il interroge. La pause dans la réduction des déficits a pu laisser perplexe. Que fallait-il entendre ? Je conserve mon idée d’origine sur le moyen de concilier tous les points de vue. Certains s’étaient fixés des objectifs à l’horizon 2010 et d’autres à 2012. A dire vrai, peu m’importe, pourvu qu’ils soient tenus ! Je suggère donc pour la énième fois qu’une trajectoire précise soit tracée pour nos finances publiques sur les cinq prochaines années. Elle devra respecter les engagements précis du Président de la République, au terme de la législature, en matière de norme de dépenses, de niveau de déficit et de dette en 2012, et permettre aussi vite que possible l’introduction de la règle d’or. Dès lors, nous connaitrons précisément les évolutions attendues, chaque année, pour le PIB, les dépenses par catégories d’administrations publiques, les recettes, le solde et naturellement la dette. Si cette trajectoire est annexée au discours de politique générale et documentée en ratio de PIB et en valeur, pour chaque année et pour les cinq ans qui viennent, les doutes se dissiperont, chacun aura sa feuille de route, l’adhésion sera sans failles, et la confiance sera offerte en prime. Un bon cadrage est bien meilleur garant de la réussite de la future législature que vouloir brûler les hérétiques qui ne croient plus aux miracles de la dépense. Les brûler ne répond pas aux questions qu’ils se posent. Le cadrage, lui, y répond. Sans doute nos partenaires européens n’y verraient-ils, eux-aussi, que des avantages.
vous avez raison cadrer certes il le faudrait mais ça me semble bigrement mal parti … et je comprends si tellement votre inquiétude et vos tentatives pour convaincre des avantages d’une rigueur budgétaire: bon prêche à vous, pourvu que pas dans le désert
Il ya eu Torquemada , et pourtant les sorcières existent toujours .. surtout aujourd’hui alors que l’inquisition a ete dissoute .Une legislature sera vertueuse et la suivant s’autorisera n’importe quoi ..
Une regle doit etre definie , son objectif atteint .. et ensuite Maintenue ..
Des objectifs chiffrés sont nécessaires, je partage votre opinion. Mais on en est bien loin. Quand Sarkozy dit vouloir être jugé en 2012, cela signifie très clairement ne pas être jugé sur ces critères en 2007 2008 2009 2010 2011, donc pas d’objectifs chiffrés. Les premières déclarations faites par Eric Woerth après sa nomination sont également plus que dures à avaler : Pause dans la réduction des déficits. Quand on dit pause le premier jour, ça signifie dégradation de la balance..
Ayant voté Nicolas Sarkozy aux deux tours malgré un certain nombre d’idées plus que douteuses de son programme économique je ne pense qu’il est confronté un peu plus chaque jour au choix certes cornélien pour un homme politique mais sur lequel ils sont si nombreux à s’etre empalés: Sois je me consacre d’abord à la réduction des déficits pour après pouvoir mener à bien mes projets ou bien je mets d’abord mon programme en oeuvre sans me soucier de la santé financière du pays dont je ne m’occupe que les six derniers mois comme alibi. Les évènements récents laissent craindre que Sarkozy ne commence déjà à faire fausse route…
Encore votre bon sens, sur un sujet pas facile… Un sujet où la rhétorique, l’approximation et l’effet d’annonce font hélas souvent mouche.
Pourquoi ne pas vulgariser votre propos sur le "cadrage" de législature dans une tribune dans un grand quotidien. Ce serait mille fois salutaire. Car on trouve aujourd’hui beaucoup de partisans de l’orthodoxie budgétaire, qui utilisent l’argument "dette" pour proposer une vision complètement à côté de la plaque. Un entrepreneur ou un investisseur ne se contente pas d’examiner le bilan d’un seule exercice quand il est engagé dans un projet pluriannuel!
Peu d’autres que vous ont la légitimité (et l’indépendance) suffisante pour s’exprimer sur un tel sujet. Puissiez-vous trouver les mots qui rendraient votre pensée accessible au plus grand nombre, et vous feriez oeuvre importante pour la clareté et l’apaisement du débat public…
Avec tout mon respect.
Eliminer la dette dans l’imaginaire des Français en ,leur promettant la "poule au pot",c’est peut -etre les mettre devant un dure réalité dans un avenir proche .L’espoir,c’est la reprise de l’économie tous azimuts!Très vite!
Excusez-moi, mais j’aimerais savoir si je fais l’objet d’un filtrage : cela fait trois commentaires que je poste en 5 jours, et aucun n’a été publié…
Bon, non, je ne suis pas filtré 🙂
@ Alain Lambert ou AB.Galiani
Cher Alain lambert, cher AB Galiani,
Sur un sujet aussi brûlant (mais intéressant ! ) que la TVA sociale, ne pensez-vous pas que cela serait extrêmement intéressant d’ouvrir un débat avec une note de l’un de vous deux ?
J’avoue que sur ce sujet, je suis très surpris par les réactions des Socialistes et de François Bayrou .
La TVA sociale me semble un bon moyen de compenser nos déficits. A ce sujet, j’ai trouvé le procédé de François Fillon ingénieux, et son explication claire.
En somme, il suggère d’enlever les charges sociales des salaires et de les reporter sur la TVA sociale. Bien évidemment, il faut aussi que les entreprises suivent en baissant légèrement leur coût avant TVA.
La TVA sociale est une bonne idée, et je pense que le débat devrait s’engager plutôt sur ce qu’elle va financer.
1. A mon sens, elle ne doit pas exonérer du devoir d’équilibre du budget, et il est hors de question qu’elle serve à financer des frais de fonctionnement.
2. Mais je ne suis pas non plus d’accord pour qu’elle serve à financer des cadeaux fiscaux, tout du moins, si ces derniers ne sont pas productifs.
3. Je ne suis pas du tout d’accord avec Jean Arthuis qui veut l’augmenter de 5 points ! régression économique quasi-assurée avec contraction des échanges à la clef.
Ou alors, il faut une TVA sociale sélective : sur les biens de consommation, et surtout les loisirs, soit, mais sur les biens de première nécessité, pas 5 points d’un coup ! 1 à 2 points maxi.
Qu’en pensez-vous ?