Des amis m’expriment leur regret de ne pas me voir faire partie de l’équipe gouvernementale qui vient d’être constituée. Je vais gagner du temps en postant ce billet. Et les rassurer.

En premier lieu, parce que, pas plus qu’il y a 5 ans, je n’ai sollicité quoi que ce soit. Je ne suis donc ni surpris, ni déçu.

En second lieu, parce que l’expérience m’a appris que l’on est plus longtemps malheureux qu’heureux dans cet exercice ! Qu’il ne faut donc s’y soumettre que lorsqu’on vous juge au moins utile, et même, sans vanité, nécessaire à l’équipe. Si ce n’est pas le cas, il est plus sage (et confortable) de rester là où l’on est.

Je conserve le souvenir douloureux, d’avoir été, en acceptant de faire partie de l ‘équipe 2002, dans l’obligation de démissionner immédiatement de ma fonction de notaire que j’exerçais depuis 26 ans, de celle de Maire (c’était la mode à l’époque), et de celle de Président de la Commission des Finances du Sénat.

Ce genre de sacrifice n’a de sens que si vous croyez pouvoir faire franchir une étape importante aux questions dont vous avez la charge. De ma 1ère expérience, je retiens d’avoir pu poser les fondations de la LOLF, notre nouvelle constitution budgétaire, dont j’étais l’auteur au Parlement avec Didier Migaud. C’était un bel enjeu.

S’agissant de ce nouveau gouvernement, je me réjouis surtout que l’idée que j’ai si longtemps portée auprès de Nicolas Sarkozy de créer un ministère « des comptes publics » ait abouti. C’est d’une extrême importance. Qu’un autre en soit chargé, peu importe : l’essentiel sera dans les résultats. Et j’apporterai toute ma contribution pour qu’ils soient les meilleurs possibles.

Enfin, la volonté du nouveau Président n’est-elle pas de renforcer les pouvoirs du Parlement ? Ce serait un comble de se plaindre d’y rester.

Non, les raisins ne sont pas trop verts en cette saison, et chacun peut apporter son talent, de là où il est, pour les cultiver et les récolter afin que la vendange soit belle.