Après la Tribune, c’est la revue Pouvoirs (livraison d’avril 2007) qui publie l’article du Groupe Georges Mandel (Pseudonyme d’un groupe de hauts fonctionnaires) sur la Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF)|fr]. C’est la version longue du texte qui est cette fois offerte à la disposition du lecteur. Rien n’est plus encourageant, pour Didier Migaud et pour moi, nous qui pouvons témoigner de l’esprit du législateur organique, que de lire une analyse comme celle-ci. Elle témoigne d’une compréhension exacte de nos intentions originelles et d’une indéfectible volonté de la traduire, avec le temps, dans la pratique, en sachant dominer les déceptions inévitables des premiers pas. Et aussi résister aux éternelles tentations des administrations de ne rien changer aux habitudes anciennes et aux organigrammes sacrés. Lire l’article.
La LOLF ne changera rien à part réduire les effectifs. Quant à la bonne gestion de la performance au service des français ? je rigole au vu des exemples quotidiens dans nos administrations…dont l’obligation absolue de dépenser nos crédits de fonctionnement en 2 mois en fin d’année n’importe comment ! et en plus, ça fait mal de travailler dans de telles conditions. Une ex-gestionnaire qui a failli exploser en l’An 1 de la LOLF et a réussi à se sortir du piège de l’An 2
Sans doute un bon millier de responsables des services déconcentrés auront été informés de l’étrange et soudaine volonté de la DGME de procéder dans l’urgance la plus absolue (24h) à une évaluation de coût de la maintenance micro-informatique dans les services. On notera avec amusement que, pour deux tiers d’entre eux, cette enquête est tombée pendant les vacances de Pâques.
On se doutera que toutes les administrations disposent déjà de tels chiffres dans le cadre d’enquêtes annuelles : manifestement, cette idée n’est pas venue à l’esprit de la Direction Générale à la Modernisation de l’Etat : moderniser, ici, c’est faire, refaire et défaire.
Que penser d’un côté de ces grands discourts des haut fonctionnaires parisiens et de l’autre cette réalité observée sur le terrain d’improvisation constante, de manque de séireux dans la méthode, d’mabguïté permanente dans les questionnements, les formulations, les périmètres et les mesures.
Je l’admets bien volontiers, en 5 ans, le vocabulaire et la syntaxe de la LOLF ont été assimilées. On sait "parler LOLF", mais les habitudes n’ont guère changé, hormis que le travail fait est à refaire "pour la LOLF".
Privatisons, ou, du moins, responsabilisons : à quoi bon espérer réformer la haute admoinistration ?
@Plainte,
Bien sûr, je ne connais pas bien le cas précis que vous décrivez, mais peut-être qu’il s’agissait d’une question ponctuelle à laquelle aucun outil en place à la DGME ne permettait de répondre directement.
Peut-être était-ce une question posée par la Cours des comptes au Comité interministériel d’audit des programmes (CIAP), qui ayant posé la question au responsable de programme et au responsable de budgets opérationnels de programme n’a pas eu de réponse : le responsable de programme est dans l’impossibilité à répondre à une question aussi détaillée. Ils se sont retournés vers la direction générale de la comptabilité publique (DGCP). Ils n’étaient pas en mesure d’avoir l’information, ils ont alors lancé plusieurs pistes aux services de Contrôle budgétaire et comptable ministériels (CBCM) qui a conseillé de voir si dans le cadre de la réforme du contrôle financier, il n’y aurait pas matière à avoir l’information. Il leur a été répondu que pour les questions informatiques, il était préférable de voir l’Agence pour l’informatique financière de l’État (AIFE) qui serait en mesure d’avoir l’information. Mais en fait, elle n’était pas disponible sur Paris, vous avez donc été contacté.
C’est simple, non ? L’avantage, c’est que cela permet aux gens de se parler.
La LOLF ce n’est pas une réforme de plus, c’est une façon de voir les choses différemment. Et si vous vous posiez ces questions avec votre correspondant parisien ?
Voilà un texte qui fait plaisir à lire, d’autant que j’ai souvent constaté que le blocage sur la LOLF venait d’en haut (les directions d’administration centrale).
Que les services déconcentrés continuent la révolution ! Que les cloisons tombent !
Vive le groupe Georges Mandel ! Vivent les soldats de l’An II !
et vivent les Amis de la LOLF !
Annabelle: Je pourrais citer une douzaine d’autres exemples de ce type, effectivement en recrudescence depuis la mise en place des audits de modernisation.
Il n’empêche : je maintiens cette idée forte : s’il s’est avéré à chaque fois possible de fournir les chiffres aux parisiens, c’est bien parce qu’ils avaient déjà été fournis à nos administrations respectives sous diverses formes.
Maintenant, s’il s’avère, en effet, qu’il ne se trouve personne à la DGME pour réaliser les opérations arithmétiques élémentaires effectivement requises pour transformer les indices demandés par nos administrations respectives en indices au format DGME à partir des données brutes extraites des formulaires d’enquêtes adressées parfois mensuellement, voire, renseignés en permanence sur internet (‘dans le cas de l’enquête ETIC) c’en est à désespérer.
à quoi servent donc les 40 cadres A+ et consultants de hauty vol recrutés par l’ADAE de 2004 à 2006 avant son absorbsion par le DGME ? Plus clairement dit : combien d’énarques et d’informaticien de salon faudra-t-il encore embaucher à la DGME pour que celle-ci acquière les compétences du "socle commun" (lesquelles incluent, je le rappelle, l’arithmétique).
En ce qui concerne les conversations avec nos "correspondants parsiens" respectifs, il va sans dire que la relation hiérarchique, le devoir d’obéissance et de loyauté interdit de m’exprimer là-dessus. Je crois par contre pouvoir librement préciser avoir pu constater que nos interlocuteurs syndicaux étaient, eux aussi, parfaitement informés. Vous affirmez que la LOLF n’est pas une réforme de plus ? Je ne fais que constater qu’elle ne fait que s’ajouter aux réformes précédentes, chaque bureau de chaque sous-direction de l’administration centrale veillant à bien ignorer ce que fait son voisin.
Un article résolument optimiste qui fait vraiment plaisir à lire. Nous ne sommes malheureusement qu’en l’an II de la LOLF et l’armée n’est pas encore la Grande Armée mais seulement celle d’Italie… C’est vrai que parfois on a l’impression que certains services publics (je pense particulièrement à la LMDE pour ne citer qu’eux) donnent encore parfois l’impression d’etre à l’age de pierre. Mais ne désespérons pas un jour viendra où nous vivrons heureux avec des services publics réduits à l’essentiel efficaces et compétitifs.
"Nous ne sommes malheureusement qu’en l’an II de la LOLF "
Non : en l’an V. Enfin, au sens de la loi : dans les faits, trois ans de retard injustifiés dans la mise en oeuvre n’ont certes rien d’extraordinaire pour l’administration : mais ils témoignent surtout du renoncement pour l’actuelle majorité à présenter les résultats de la mise en oeuvre de la LOLF à son bilan de gouvernement.
Il est vrai qu’on s’en doutait depuis l’échec du marché Chorus en 2004, monté par les services du ministère des finances et finalement déclaré irrecevable… mais au fait, qui donc était ministre des finances en 2004 ?
Soldats de l’an II …
L’image est elle bonne .. elle exalte le patriotisme , la France sauvée des armées des coalisés etrangers .. La victoire de Fleurus ..
Mais l’an II … C’est aussi la terreur et la grande terreur .. je veux bien voir les tetes tomber , celles des communistes , celles des privilégiés protégés .. Hier soir , le chef de campagne de Mademoiselle marie-Seglaine royale affirmait etre en CDD .. Comme s’il savait ce que c’est !!!!.. Quand on parle de moi , comme d’un membre des couches Populaire , je me sent insulté par ces aristocrates moderne
An II , Pour qu’il soit complet , je souhaite un gouvernment fort qui saura diriger comme le gouvernement de cette epoque. Je souhaite voir le budget enfin géré avec efficacité et bon sens et les petits privilégiés decouvrir la vrai Vie … la realité d’un CDD , le bonheur du vrai et travail au juste salaire.
J’attends
Et… est-ce que avec l’an II les petits soldats méritants et volontaires pour quitter le monde merveilleux de la LOLF pourraient avoir des primes de départ pour faire faire des économies à l’Etat ? Car après tout, plutôt que de continuer à infliger à nos concitoyens les conséquences du désespoir né de six ans de tracasseries incessantes, annonces tonitruantes sans cesse reportées, suppressions de postes à gogo à missions constantes, et paperasserie en hausse incessante depuis la généralisation du courrier électronique, je crois qu’il serait sans doute plus rentable pour la collectivité de laisser partir les fonctionnaires comme cela se fait dans le privé plutôt que de continuer la longue mascarade des grandes réformes.
Moi, perso, on me file une prime de départ du même ordre que celle que je recevrai dans le privé, je pars, heureux.
J’adore la formule précité : On sait "parler LOLF", mais les habitudes n’ont guère changé, hormis que le travail fait est à refaire "pour la LOLF".
Que dire de plus.
Espérons que le nouveau gouvernement (et le ministre chargé d’en finir avec cette fumisterie) ne fera pas avoir et au lieu d’écouter le "parler LOLF", il parlera vrai et surtout agira juste.
Il me semble également que nous attendons toujours les reformes relatives aux statuts des personnels sans lesquelles la LOLF ne saurait réussir.
Un exemple frappant : nous devons à ce jour réaliser des prévisions budgétaires, et donc, prévoir ce que nous ferons l’an prochain. Mais puisque nous sommes tous pour autant statutairement parfaitement subordonnées, comment pourrions-nous prévoir les ordres que nous recevrons par la voie hiérarchique d’ici quelques mois ?
@Plainte,
concernant l’ADAE et la DGME, "combien d’énarques et d’informaticien de salon" pourquoi fustigez-vous vos collègues ? Et si vous les appeliez pour expliquer vos problèmes, peut-être ont-ils des choses pour vous et vous des besoins à leur exprimer. Rome ne s’est pas fait en un jour, mais si personne ne se parle, vous ne risquez pas d’avancer, non ?