L’impôt est une matière bien ingrate. A payer, comme à expliquer. Pourtant, les journalistes, Christine Ockrent, Jean-Michel Blier, Serge July et Lionel Cottu ont admirablement fait leur boulot en essayant de nous obliger, nous, les invités politiques à rester dans les clous de leurs questions. Mais, le sujet est si polémique que les vieux refrains se chantent mieux que les nouveaux couplets. J’ai beaucoup hésité avant d’accepter l’émission car je ne souhaitais pas que l’image constructive de la politique que nous essayons de donner, avec Didier Migaud, depuis tant d’années, ne soit dégradée par des chamailleries de télévision. Nous avons évité, je l’espère, ce risque et je m’en réjouis vraiment, car là est vraiment l’essentiel. S’agissant des impôts, j’ai pu constater que l’ISF restait un vrai tabou. Que nous ne savions toujours pas tenir un bon débat fiscal pédagogique. J’ai été surpris que plus de 50% des personnes interrogées puissent approuver une augmentation des impôts. Alors que nos entreprises, nos emplois, nos produits sont en compétition rude. Si nous sommes moins compétitifs, nous perdrons la bataille économique.

Je réaffirme deux ou trois points contestés par mes contradicteurs :

– Oui, les personnes aux revenus inférieurs à 3.500 euros par mois bénéficieront, au titre de la réforme de l’impôt sur le revenu et de la Prime pour l’Emploi, de 75% de l’allégement global.

– Oui, la réforme préserve la progressivité de l’impôt.

– Oui, 90% des bénéficiaires du « bouclier fiscal » sont des foyers appartenant au premier décile, c’est à dire ceux qui sont dans les tranches les plus basses. C’est surprenant, mais c’est ainsi. Et il ne suffit pas d’affirmer le contraire pour que ce soit vrai. Une expertise indépendante pourrait le confirmer.

La campagne est lancée. Puissions-nous nous rassembler sur des objectifs simples, comme les suivants pour atteindre 3 objectifs d’intérêt général :

– le plein emploi en fin de législature ;

– l’accroissement du pouvoir d’achat ;

– la soutenabilité de nos finances publiques pour garantir la protection sociale (santé, famille, retraite et dépendance).

Ils sont à notre portée. Allons-y !