Je n’ai vraiment rien contre la personne de Thierry Breton. Je conserve au contraire le souvenir, toujours reconnaissant, du chef d’entreprise qu’il était (Thomson), au lendemain de la fermeture de Moulinex en Alençon, quand il m’appela pour m’encourager et m’ouvrir son carnet d’adresses. Je ne l’ai jamais oublié. Ils étaient peu nombreux à l’époque à se soucier des difficultés d’un Maire d’une ville sinistrée. En revanche, à son arrivée à Bercy, je n’ai pas reconnu le même homme. Comme je ne le lui ai jamais dit, il le lira sur ce blog, s’il y passe, ce qui est tout de même peu probable. La fonction ministérielle, au fond, change les personnes. Elles peuvent perdre ce qui fait souvent leur incommensurable richesse : l’humilité.

J’en viens au sujet du présent billet : l’année 2008 ! L’année blanche ! L’année mythique ! L’année de rêve ! La « wonder year !» Voilà, en effet, que notre ministre Breton nous l’annonce gratuite. Le père Noël en personne nous annonce sa future descente dans notre cheminée fiscale. Je n’y croyais plus depuis plus de 50 ans ! Et pourtant ce Père Noël existe ! Je le connais, je l’ai rencontré ! En instaurant le prélèvement à la source pour l’Impôt sur le Revenu (l’IR) à compter de 2009, il décide que nous serons exonérés d’impôts sur 2008 ! Comment, en réalité, vous cacher mon indignation face à cette annonce ? Comment la génération présente, ma génération, celle qui accumule une dette insupportable, celle qui ne finance pas ses retraites, celle qui précarise, sans vergogne, l’avenir de ses enfants, peut-elle oser, en plus, s’exonérer de l’impôt sur ses revenus d’une année (2008) ? Coût : plus de 50 milliards d’euros ! Je trouve cela indécent. Même si je n’imagine naturellement pas que l’on puisse prélever en 2009 les impôts de deux années (2008 & 2009). Mais, diable, pourquoi, dès lors, ne pas envisager que les impôts de 2008 soient payables sur 10 années, ou même plus, et intégralement affectés au désendettement de l’Etat, ou au Fonds de Réserve des Retraites ? Ainsi nous n’aurions pas le sentiment de nous défausser, de nos charges courantes, une fois de plus sur nos enfants. Sur ce sujet brûlant, je lirai volontiers vos commentaires.