Je ne veux pas manquer à la tradition du retour en arrière de fin d’année. Je vous propose donc un zoom sur l’évolution de la dette publique. Comme les chiffres définitifs ne seront connus que dans quelques mois, je m’appuie sur des estimations établies à partir de données fournies par l’INSEE et par l’Agence France Trésor, organisme public de gestion de la dette.
Rappelons quelques faits. Depuis 1975, la France n’a pas connu un budget de l’Etat équilibré, phénomène auquel il convient d’ajouter les déficits récurrents de la Sécurité Sociale, ce qui nourrit la dette publique. Il ne faut pas oublier celle des ODAC, les « organismes divers d’administrations centrales », parmi lesquels la CADES qui a pour fonction d’apurer la dette de ladite Sécurité Sociale. Et n’oublions pas les Collectivités locales qui, cependant en matière de dettes, apparaissent avoir plutôt une gestion sage.
L’ensemble de la dette publique démarre une longue ascension à partir des années 80. En 1974, elle se situe à 13 % du PIB, puis se stabilise à environ 21 % du PIB à la fin des années 70, avant de reprendre son ascension : 22 % en 1981, 35 % en 1990, 57 % en 2000 et 67 % à la fin de l’année 2005. Une stabilisation est constatée de 1997 à 2001, mais il est difficile d’en tirer gloire : sur cette période, la valeur de la dette publique s’est accrue de plus de 2 % l’an, celle de l’Etat de presque 4 %. L’amélioration du ratio n’est venue que de la croissance du PIB. Aussi, tournant le dos aux nécessaires réformes que la forte croissance aurait pourtant facilité, la politique menée à cette époque, en engrangeant de nouveaux coûts incompressibles (embauches de fonctionnaires, 35 heures …), contenait tous les ingrédients pour accélérer l’endettement une fois la période faste du cycle économique passée. La dette se nourrit bien évidemment des déficits récurrents, notamment celui de l’Etat quasi incapable même de rembourser ses échéances de prêt. Ainsi en 2005 et 2006, son déficit s’est élevé à environ 47 milliards d’euros (annuellement), et le capital amorti de la dette à environ 80 milliards, soit un besoin de financement de 127 milliards. Ces années là, l’Etat a emprunté respectivement 119 et 109 milliards d’euros. Rapprochez les montants : quasiment, on emprunte pour combler le trou et rembourser les traites ; c’est ce qui s’appelle « être en cessation de paiement » !
Alors à combien en est on aujourd’hui ? Fin 2006, l’endettement public devrait dépasser les 1200 milliards d’euros, contre 1138 milliards fin 2005, soit un endettement moyen par Français de l’ordre de 20 000 €. L’endettement du seul Etat devrait être aux alentours de 920 milliards d’euros contre 890 milliards un an plus tôt.
Il semble nécessaire de tordre le cou à deux idées fausses. La première serait que finalement cette dette publique ne porterait guère à conséquence puisque le secteur public réalise de nombreux investissements pour le compte de la communauté. C’est exact concernant les collectivités locales, c’est totalement faux s’agissant de l’Etat : l’investissement de ce dernier s’est élevé en 2005 à moins de 8 milliards d’euros contre un accroissement de sa dette de 49 milliards ; si on ajoute les ODAC et la Sécurité Sociale, l’investissement est de l’ordre de 17 milliards et l’accroissement de la dette de 59 milliards ! Il faut malheureusement se rendre à l’évidence : la disproportion des chiffres montre que la dette finance des dépenses de fonctionnement : sureffectifs publics, 35 heures, retraites généreuses très tôt … Les générations futures qui règleront l’ardoise pourront toujours se consoler (maigrement) en pensant qu’au moins les « baby-boomers » en auront bien profité !
Certains disent que malgré tout, cela n’est pas bien grave, car les ménages français sont peu endettés, leur épargne est forte et ils ont du patrimoine … Cette argumentation pourrait tenir face à un déficit ponctuel, mais perd tout sens quand ce dernier a un caractère récurrent et que la dette grossit par effet cumulatif. D’autant qu’on ne peut assimiler le patrimoine de l’Etat à celui des ménages, à moins d’imaginer un transfert par un impôt devenu confiscatoire, ce qui ne peut guère se concevoir que dans la panique d’une faillite. En outre, il n’y a pas lieu de se gargariser d’un taux d’épargne fort. Une étude de la Direction de la Prévision du Ministère des Finances en 2004 relève une forte similitude entre l’évolution du taux d’épargne et celle du déficit structurel. Elle explique ainsi la faiblesse de la consommation en France. Bref, le taux d’épargne élevé est aussi, selon les auteurs, la conséquence « de finances publiques sur une trajectoire clairement insoutenable » ou de dispositions « laissant attendre une correction rapide du déficit ».
Mais en cette fin d’année, je ne souhaite pas finir ce billet sur une note pessimiste, ne serait ce que parce jamais rien n’est définitivement perdu par avance, et que la pire des choses serait la résignation.
Aussi, malgré tout et quand même, je vous souhaite à tous, avec quelques jours d’avance une excellente année 2007.
réflexion inattendue de B.TAPIE l’autre nuit sur un plateau de TV : " en 2007 il ne faudra pas se tromper sinon ce ne sont plus nos enfants qui vont payer mais nos petits-enfants…." Mais à qui donc pense t’il ?
Pour M AB GALIANI
Je partage votre perception du budget national. On est dans a logique du revolving et quand on y a goûté on en s’en passe plus.
Par contre je vous trouve trop bienveillant avec les collectivités locales et territoriales . La décentralisation non seulement n’a pas été une réussite politique, mais en plus une totale berezina financière.
pourquoi ?
tout d’abord parce que l’Etat central n’a pas tout redecendu les équivalent ressources déléguées.
mais aussi parce que l’intercommunalité qui logiquement aurait du voir
un effet de vase communicant entre emprunt communal et emprunt epci ne s’est pas totalement produit.
Par ailleurs la répartition de la DGF est faite telle que les communes qui dépensent sans compter bénéficient le plus de cette DGF.
les capacités courantes de focnctionnement(en gros les RRF-DRF)ou les epargne brute sont obtenues
par un matracage fiscal en règle jusqu’au jour ou l’administré ne pourra plus payer.
par un déphasage SYSTEMATIQUE entre durée de vie des biens financés et durée des financement.
en économie "classique" les dotations aux amortissements dégagent de la ressource pour permettre l’"emploi" de la part en K des ELMT remboursés. si l’on acceptait cela pour l’Etat et les coll locales, on aurait moins de problème.
en plus j’en veux aux théoriciens de l’analyse financière qui mettent en avant des ratios totalement fumeux et irréels.
prenons celui du coefficient de potentiel fiscal (en gros un comparatif des taux des 4 taxes.)entre la moyenne nationale et celle de la commune .
si une commune est vertueuse on l’affuble d’une marge de manoeuvre qui ne veut rien dire.
j’en veux aussi à la folie des grandeurs des élus locaux
(chaque commune a sa salle des fêtes, n’importe quelle commune chef de canton se doit d’avoir sa piscine, patinoire…etc
c’est vraiment l’avènement de ‘ du pain et des jeux".
l’Etat central par ailleurs est comme ces nobles désargentés naguère.
on veux continuer à avoir son train de vie. on accumule les ardoises
et quand ça va mal, on vend un tableau de maître de l’ancêtre.jusqu’au jour où il n’y aura plus de tableaux.
la cour des comptes a beau tempêter tout le monde s’en f……on préfère les broccarder.
la France n’a pas encore un rating de junk bond, mais encore 5 ans et on y arrivera.
Le Prince devra prendre des mesures brutales qui au mieux déclancheront des émeutes au pire la guerre civile, alors que si depuis 20 ans on avait oeuvré…..
a qui "profite" la dette publique de la France ?
A Cl Picaud
Vous aurez compris que mon appréciation de la gestion des collectivités locales porte sur la dette. Pour le reste, je partage votre avis. En effet, certains maires considèrent que le citoyen est "taillable et corvéable à merci". Mais avant même de poser la question de l’utilité de certains investissements, il y a celle des sureffectifs.
Concernant la dégradation de la note financière, (en français : "downgrading"), je pense que cette question pourrait refaire surface après les élections. N’oublions pas qu’à l’automne 2005, nous étions dans le bas de la note AAA.
A JPP
Très bonne question de savoir à qui profite la dette. Regardons ce qui est financé par emprunt. D’une façon générale, le service public souffre d’une sous performance : absence d’objectifs et de benchmarking, rigidité massive dans la gestion des RH (pour exemple : quasi absence de mobilité géographique et fonctionnelle, empêchant le principe des vases communicants de jouer), surcoût des régimes spéciaux de retraites (le surcoût du régime des fonctionnaires d’Etat par rapport au régime général représente 40 % du déficit de l’Etat), manque d’efficacité dans la redistribution qui n’est plus un moyen de lutter contre la pauvreté mais un but en soi, 35 heures (10% de la dette public selon le Minefi). Bref, la dette finance d’abord le refus de changement de groupes d’intérêt qui ont les moyens de bloquer la société, c’est un moyen d’acheter la paix sociale, ou plus exactement de différer les réformes qui toucheront ces groupes. A terme, et en l’absence de tout changement, ce sera le niveau de vie des Français qui sera touché et l’emploi … du secteur privé.
La dette constitue un transfert financier la génération de nos enfants (qui devront payer) vers la génération des baby boomers qui a fait payer l’état à sa place (ce qui lui a permis d’épargner et d’augmenter son patrimoine).
Pourquoi ne pas rembourser une partie de la dette en recuperer tout ou partie de cette épargne par des droits de succession élevés ? Ne serais-ce pas une mesure juste permettant d’éviter que nos enfants payent nos dépenses à notre place ?
La droite et Mr Lambert, qui est notaire, veulent faire l’inverse. Pourquoi ?
A Michel
Sans préjuger des raisons de l’abaissement des droits de succession, il me semble que votre solution conduirait ceux qui vont payer à ne même pas pouvoir récuperer l’épargne de leurs parents
M. Cl. PICAULT : il y a du vrai dans ce que vous dites à propos des collectivités territoriales mais comme il y a plus de 36000 communes en France il ne faut pas généraliser . Par exemple ,Toulouse , ma grande voisine a un endettement zéro ( ce qui est vivement critiqué par l’opposition municipale …) depuis la gestion BAUDIS et plus modestement la petite commune que j’ai eu l’honneur d’administrer pendant 12 ans n’est pas endettéee malgré un volume d’investissements exceptionnel durand la période . J’ai vécu ( subi ) les lois Deferre et j’ai donc pu mesurer les insuffissances de cette démarche tout à fait judicieuse pour les grosses collectivités mais illusoire pour les petites que l’on aurait du inciter à des investissements intercommunaux à défaut de vouloir les regrouper par voie autoritaire comme avait voulu le faire feu le Ministre Marcellin. Un exemple ? je me suis battu en vain auprès des " subventionneurs " pour que le taux des subventions soit incitatif au regroupement intercommunal : nous avons réalisé une école maternelle à 3 communes et si la réalisation a été citée comme modèle par l’Inspecteur d’Académie cela ne nous a pas valu un franc de plus….Les terrains de sport , gymnases , etc . auraient pu relever de cette logique mais ni l’Etat , ni le Conseil Général n’appuient dans cette direction…. Un autre facteur qui fausse les appréciations de " bonne gestion " provient de la "taxe professionnelle " qui inonde certaines communes tandis que d’autres ne touchent que des miettes ( péréquation insuffisante ) . Malgré toutes les réformettes concernant la DGF , etc il reste encore beaucoup à faire pour inciter les élus à mieux utiliser l’argent public. Enfin une suggestion : présentez vous aux futures élections si l’on souhaite vraiment des gens compétents à tous les niveaux….
a AB Galiani
je vous remercie de votre reponse
en ce qui concerne les "profiteurs" directs de la dette publique
ma question porte aussi sur les profiteurs "indirects"….
qui dit dette dit EMPRUNTS
qui dit emprunts dit PRETEURS
j’aimerai connaitre le classement de nos principaux preteurs
qui touchent une rente croissante d’interets
sur le dos des contribuables francais et bientot de nos enfants et petits enffants
merci de votre reponse
A JPP
60 % de la dette négociable de l’Etat (qui fait plus de 95% de la dette totale de l’Etat) est détenu par des non résidents. Pour savoir comment se repartit le solde, entre ménages, banques et entreprises, il me faudra faire des recherches plus approfondies, étant entendu qu’une dette "négociable", c’est à dire composée de titres cessibles, peut circuler trés vite.
Les Collectivités locales sont plutôt "emprunts bancaires", le plus souvent à des conditions défiant toute concurrence !
Mais ne vous trompez pas de cible : on ne peut reprocher à des investisseurs d’acquerir des titres publics. C’est bien l’Etat le premier qui, en étant incapable de se réformer, porte la responsabilité de cette situation.
il est d’ailleurs hallucinant d’entendre certain haut responsable politique d’envisager la seule hausse des impôts comme sortie de dettes, alors que ce type de politique, ne touchant pas aux dépenses, a toujours échoué.
A M GALIANI : : je ne connais pas les taux actuellement accordés aux collectivités publiques mais après l’arrivée de F.MITTERAND les taux allaient jusqu’à 18% et pour des routes j’ai du emprunter via le SIVOM à 13,5. En fait les élus négocient comme tout le monde avec les banques,le seul argument étant que prèter à une collectivite publique ne comporte aucun risque….
Il est toujours temps de signer la pétition :
http://www.nousnepaieronspasvosd...
A Michel: dans mon quartier la moitié des résidences sont des montages à base de sociétés anonymes logées hors de France. Les gens conseillés par un avocat fiscaliste passeront par les mailles de votre filet…
Cette histoire de dette c’est une déprime, vous êtes au courant du nombre malades d’Alzheimer ? Ca va pas être joli joli pour les trentenaires actuels de supporter 50% de retraités, fonctionnarisés et assistés en tout genre.
Cher Yffic 31,
Vous faites allusion à une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Aujourd’hui, les banques partent d’un double principe : les prets aux Collectivités locales sont sans risque – ce qui est à mon sens un peu optimiste – et il est difficile de leur refuser un financement à la fois pour des raisons d’image de marque et de relations avec les élus.
Les marges faites aux Collectivités locales sont en règle générale trés faibles, ce qui signifie qu’elles peuvent emprunter à "euribor", c’est à dire quasiment à "prix coutant". Les Collectivités locales forment d’ailleurs le gros des "déclarations Trichets" (informations que les banques doivent remonter à la Banque de France, instituée en son temps par JC Trichet, portant sur les clients empruntant à moins cher que l’Etat, c’est à dire en dessous de OAT + 0,6 point).
Je viens d’ecrire une lettre ouverte et salee a N Hulot a propos de son pacte ecologique, cette potion epouvantable qu’il veut appliquer a la France pour faire de l’ecologie comme une sorte de nouvelle religion universelle dont il serait le pape et ses "experts" les eveques, en ignorant la situation de ce peuple durablement appauvri. Evidemment je lui oppose deux points fondamentaux, qui conditionnent tout le reste (y compris les…miracles): la dette publique ( y compris les engagements hors bilan) pour la France et la demographie pour le monde.
L’Eglise ecologique est un nouveau danger dans ce pays deja si clericalise. Mais il faut lutter contre cette vision faussement humaniste qui ne fera qu’aggraver notre situation financiere et comprmettre definitivement notre pays.
Un bonsoir à AB Galiani, en cette veille de nouvel an, même si la lecture de son billet m’a consciencieusement déprimé…
Il faut dire que je venais aussi de lire l’explication du vote de l’UDF par Charles de Courson pour 2007 :
http://www.udf.org/discours/cour...
J’ai vraiment l’impression, parfois, que la dette, tout le monde s’en f…
Ce que j’aimerais voir, un jour, c’est un programme politique présentant clairement un budget à l’équilibre et détaillant comment il compte réaliser des économies et/ou des recettes supplémentaires.
Tout ceci est désespérant…
Cordialement
Anaxagore
A Anaxagore
Merci de votre message et recevez mes meilleurs voeux pour 2007, en commençant par un excellent moral. Tout le monde s’en moque-t-il, de la dette ? au pire, il n’ y aura que la fin de triste. Il y a des raisons de s’inquiéter : François Hollande veut augmenter les impôts, pour justement ne pas avoir à s’attaquer à la racine du mal : "Corporatisme, quand tu nous tiens …".
Il a des raisons d’espèrer : la LOLF, des messages que l’on parvient à faire passer (et il faut continuer), les exemples suédois et canadien …
a AB Galiani
je ne pense pas "me tromper de cible"
face a l’augmentation inexorable de LA DETTE
on ne peut s’empecher de penser qu’il y a "convergence d’interets"
entre nos politiciens emprunteurs et les "non residents" detenant 57% de la dette (60%*95%)
l’augmentation inexorable de cette "bombe a retardement" financiere
profite non seulement aux "non residents" preteurs mais aux politiques
qui se maintiennent au pouvoir grace a une gestion financiere demaguogique !
Bonne Annee 2007 avec un endettement CROISSANT,… JPP
pour AB GALIANI ; YFFIC31 et JPP
taux des emprunts bancaires aux collectivités locales.
le problème de la dette est avant tout un problème de montant , de sa contraction et durée, , le coût de la dette venant après.
par contre cela va le devenir car la contrepartie souverain ou coll locales va se détériorer rapidement
aujourd’hui les taux servis aux collectivités locales sont très bas :
(trop bas je fais de la provoc)
taux fixes
les taux long terme et très long terme sont très bas assez souvent au dessus de l’OAT 10 ans.
pourquoi ? parce que les établissement bancaires et de crédit(considèrent -à tord- un coût du risque à 0 et générant peu de charges d’exploitation)
il existe une concurrence féroce
taux margés :quelques points de base pour les grosses contreparties,
grand maximum 20 à 30 bp pour les autres
la aussi concurrence féroce.
les vrais solutions pour juguler la dette publique totale ?
REDUIRE les dépenses pour augmenter la capacité courante de financement(CCF).
donner à la Cour des Comptes un réel pouvoir de sanction
ne pas "trifouiller" les ratios de dette et exiger un strict respect des ratios de Maastricht.
créer un fond de prélèvements/restitution sanctionnant ou récompensant les entités vertueuses (national) pays vertueux (CEE)
utopique? peut être , qu’en pensez vous.
PS : meilleux voeux à tous pour 2007
Ma réponse avait aussi pour but de souligner combien les " jeunes de cette génération précarisée " avaient l’avantage de pouvoir emprunter , pour investir , à des taux nettement plus avantageux que ceux pratiqués il n’ y a pas si longtemps par leurs anciens ….
Cher AB Galiani,
Tout d’abord, bonne année ! Oui, je me souviens de l’exemple canadien. J’ai lu ici sur le site qu’un ministre canadien avait retrouvé, avec l’élimination de la dette, le bonheur de la marge de manoeuvre.
Mais nous n’en sommes pas là en France, et la dette a cru a un rythme encore bien plus soutenu ces dernières années.
à Cl Picaut,
Le pouvoir de sanction, il existe en France : ce sont les députés qui ne font pas leur boulot : Il faut qu’ils refusent de voter tout budget déficitaire.
a Anaxagore
les deputes ne peuvent PAS refuser ‘de voter tout budget déficitaire’
ils ont besoin du deficit pour etre reelus… c’est ce que je disais plus haut a AB Galliani:
on ne peut s’empecher de penser qu’il y a "convergence d’interets" entre nos politiciens emprunteurs et les "non residents" detenant 57% de la dette (60%*95%)
pour etre plus clair et explicite il y a COLLUSION et meme probablement CORRUPTION de certains de nos politiciens par les emprunteurs qui vivent des rentes de notre DETTE nationale
c’est beucoup plus subtil et beaucoup plus fort que la camorra napolitaine
@ jpp
Je suis plus que dubitatif devant votre assertion. Je pense que le problème est plus complexe : la France dispose d’une très forte protection sociale et d’un état très présent dans l’économie et les services.
Il n’y a d’autres choix que de faire coupes dans certains budgets, ou, ce qui serait plus logique, demander aux Français de financer directement de leur poche la dite protection, sans passer par la case état.
Pour la santé, par exemple, je demeure convaincu qu’il faut que les Français payent un peu à chaque consultation, sauf soins fondamentaux ou situation sociale et financière très difficile, et surtout, qu’ils paient également une bonne part de leur médicament. Les médecins doivent aussi faire preuve de responsabilité, et les laboratoires pharmaceutiques accepter de vendre les comprimés à l’unité. Il y a un gâchis monumental dans ce domaine.
J’ai pris l’exemple de la santé, mais je pense que partout où il y a gratuité complète, il faut faire amrche arrière, sauf pour les plus démunis.
Et désengager l’état là où cela n’est pas nécessaire.
A JPP,
Quelques éléments de réponses à votre question.
Monsieur le Sénateur Lambert était interviewe dans le Figaro Magazine du 23 Décembre 2005 (n0 19094, pages 16-17, les vacances ca sert aussi a faire le ménage chez soi ;-)), et on trouvait ce texte :
« L’actualité : le déficit, des milliards pour acheter la paix sociale, par Patrick Durin-Valois
…
Gagnant inattendus : les marches financiers
On oublie trop souvent que face à un emprunteur débridé existe toujours un créditeur. Les marches financières ont bénéficié de cette manne. « C’est comme un banquier qui, misant sur les agios, aurait toujours prêté, chaque année, sans demander de remboursement de capital », dit le sénateur Alain Lambert, ancien ministre du Budget et membre de la commission Pébereau.
…
Cette dette colossale intéresse les étrangers en quête de créances a risque limite. En octobre dernier, les bons du Trésor et autres obligations de l’Etat étaient détenues par plus de 55,2% de résidents hors de France.
La répartition par zone géographique n’est pas publique, mais on sait que les fonds de pension (européens et américains) financent lourdement nos déficits.
Selon quelques indiscrétions, un nouvel intervenant se profile depuis peu en force. « LA BANQUE CENTRALE DE CHINE », souligne ce spécialiste, « PLACE SES EXCEDENTS COMMERCIAUX DANS LES DEFICITS DES PAYS RICHES, NOTAMMENT DELUI DE L’ETAT DRANCAIS » Ce qui au passage en dit long sur les nouveaux rapports de force qui s’établissent avec ce pays, devenu l’un des créditeurs de l’Occident.
CQFD.
a breizh06 et a Anaxagore,
merci de votre contribution… il me semble que breizh06 est plus en phase avec moi…
en majorite nos elus parlementaires reconduisent et augmentent DELIBEREMENT notre dette nationale et mettent ainsi notre pays a la merci de preteurs etrangers qui assurent nos fins de mois et pourraient un jours nous "asservir"… cela pourrait etre qualifie de haute trahison ! seule la complaisance de nos concitoyens endormis de prestations "dites sociales" approuvent et re-elisent ceux qui les droguent de prestations sociales ! notre reveil par explosion financiere va etre tres douloureux…
Ce que dit breizh est très vrai, mais à ce compte, les USA sont dans une situation dix fois pire que la nôtre : les Chinois les tiennent dans le creux de la main, car ce ne sont plus les Japonais qui achètent les bons du trésor américain, mais bien les Chinois.
Je n’ai pas contribué à un sujet sur AgoraVox qui se demandait comment lutter contre la Chine : je crois pourtant que l’on devrait bien plus se questionner sur l’adversaire que l’on a en face de nous. Il est très puissant : http://www.agoravox.fr/article.p...
@ jpp
Je ne suis toujours pas d’accord, jpp, avec vous. Nos politiques manquent d’idées, bien souvent, et de volonté politique, mais je ne les crois pas sciemment malhonnêtes sur ce sujet.
Leur problème, c’est plutôt leurs promesses inconsidérées et leur absence de ligne directrice, et puis, plus dramatiquement, leur absence d’expérience en matière de réduction des déficits.
Il y a une idée chez l’UDF que je trouve intéressante : l’UDF veut rétablir un service civil obligatoire. Je pense en fait que ce serait une bonne opportunité pour combler des demandes sociales, sans pour autant être obligé de financer de coûteux dispositifs.
L’air de rien, c’est à la fois civique et économique.
Je me demande si je ne vais pas créer un laboratoire d’idées concrètes pour tenter de réduire les déficits, sur l’un de mes blogs. Pas seulement des grands principes, mais des propositions claires et nettes.
A Anaxagore et à JPP,
Au passage comme ça ! La situation des USA n’est pas une réference. Ce pays profite d’être la seule hyperpuissance mondiale, avec une monnaie qui a été longtemps LA monnaie internationale. Mais ces déséquilibres se retourneront un jour contre elle.
Concernant le service civil obligatoire : j’ai cru comprendre quand cette idée a été evoquée il y a déjà quelques mois que le coût en serait élevé (hénergement, déplacement, etc). En outre, on peut s’interroger sur l’efficacité de population contrainte ?
Pour les propositions claires et nettes, JPP, toutes les propositions sont bonnes. Allez y !
@ Anaxagore
je vous trouve tres "complaisant" vis a vis de nos politiques
qui ne sont pas aussi naifs que vous les decrivez
si j’en crois l’echantillon de 99 pourcent de ceux que j’observe….
"c’est plutôt leurs promesses inconsidérées et leur absence de ligne directrice" dites-vous
ce ne sont pas des promesses "inconsiderees" mais deliberement "PREMEDITEES"
99% de nos femmes et hommes politiques financent leur re-election a credit
sur le dos de NOS ENFANTS et maintenant de NOS PETITS-ENFANTS
il y a donc helas "CRIME FINANCIER AVEC PREMEDITATION" et…
TOT OU TARD TOUT CRIME PREMEDITE MERITE CHATIMENT !
Anaxagore ne vous meprenez pas sur ma vehemence…
je souhaite vous ecouter vos arguments et convaincre
en particulier votre soutien de la cause UDF ???
historiquement l’UDF a travers son fondateur
a cree autant de deficit que les autres partis…
(voir la croissance acceleree du deficit entre 1974 et 1981)
a vous lire !
@ AB Galiani
voici mes propositions:
reconnaitre l’accroissement inconsidere de deficit comme
"CRIME FINANCIER"
les elus financant ‘indirectement" leur reelection par la dette
seraient passibles d’un delit de "detournement de fonds publics"…
une campagne de sensibilisation du public serait indispensable: apres tout…
les dangers de la dette excessive sont plus graves que les dangers du tabagisme !
Je ne suis certes pas spécialiste du droit, mais ne pas sanctionner ceux qui en bénéficient me semble difficile.
De plus, à quel niveau d’endettement peut on parler d’endettement inconsidéré ?
Enfin, il faut aussi considerer l’origine première : une grande partie de la dette d’aprés 2002 trouve sa cause dans les mesures prises avant : 35 h et embauches de fonctionnaires …
cher AB Galiani
il me semble que vous commencez a faiblir ?
il y a beaucoup de precedents de ce type dans notre histoire…
nous sommes en situation "pre-revolutionnaire" ou "pre-coup d’etat"
comme le general de Gaulle passant d’Algerie "Francaise" a Algerie "Algerienne"
les citoyens ("actionnaires") sont mis devant le fait accompli de l’augmentation des charges de dette de part la demagogie de leurs representants politiques qui les ont regulierement trompes
l’explication de l’augmentation de la dette remonte a plus de 30 ans… regardez la tendance depuis 1974… les 35 heures ont aggrave une situation deja tres degradee auparavent… quelle fut l’augmentation de la dette de 1974 a 1981, puis de 1981 a 1995 et depuis 1995 ?
@ AB Galiani
pour etre factuel et repondre a votre question: "à quel niveau d’endettement peut on parler d’endettement inconsidéré ?" au dela de 100% du PIB et lorsque le service de la dette depasse le montant de l’impot sur le revenu… NOUS Y SOMMES car en additionant les engagements de paiement des retraites de la fonction publique: la part de la dette pèse alors 117% du PIB !
dans l’attente de votre reponse
@ AB Galiani
j’affirme que nous sommes en situation "pre-revolutionnaire" et vous trouvez sans doute cela excessif ? relisons Nicolas BAVEREZ "La France s’est isolee dans und bulle de demagogie et de mensonges… les hommes politiques ont REFUSE DE DIRE LA VERITE…On n’ose pas les reformes parce qu’on redoute les REVOLUTIONS. Mais c’est precisement l’absence de reformes qui debouche sur les REVOLUTIONS"… qu’en pensez-vous ?
Cher JPP,
Concernant le niveau de la dette, j’aurais tendance à penser qu’elle est excessive quand structurellement elle finance des dépenses de fonctionnement. Quant aux engagements de retraites, relisez mon billet du 28 aout dernier, vous verrez que que la "dette implicite" est beaucoup plus élevées.
En ce qui concerne la situation pré révolutionnaire, j’ai pu parfois établir un parallèle avec la fin de l’ancien règime : un pouvoir à la recherche de légitimité, un pays accablé d’impôts sans qu’il y en ai jamais assez, une dette croissance, des personnes qui détenant qq privilèges (monopoles, sécurité etc) s’y cramponnent et bloquent toute réforme, des ultras qui ne voient de recours que dans une espèce de course en avant suicidaire …
A JPP (suite)
C’est en effet de l’impossibilité de se reformer qu’est mort l’ancien régime. A un moment, la violence apparaît comme l’unique recours. Imaginons nous un pays finalement où la pression fiscale va croître du fait des retraites (+ 6 à 10 points de PIB), sachant que leur financement repose majoritairement sur le privé, et que l’absence de reforme de fonds du secteur public coutera de plus en plus cher ?… bref, jusqu’ou peut monter la pression fiscale avant que l’effet laffer se manifeste ?
a AB Galliani… a quand la prochaine "emeute reveillon" ?
La Folie Titon, est une manufacture de papiers peints, tenue par Jean-Baptiste Réveillon, et situé dans l’ancien faubourg Saint-Antoine, ou décolla la première montgolfière, et ou commençèrent les émeutes de Paris qui ammenèrent à la révolution française.
La Folie Titon, contruite en 1673 par Maximilien Titon, directeur des manufactures royales d’armes comme maison de campagne.
En 1765, Réveillon y installe la manufacture royale de papiers peints, après en avoir racheté une partie.
Le 19 octobre 1783, ce bâtiment entre dans l’histoire de l’humanité, lorsque, le premier aéronef habité, un ballon aérostatique en vol captif, que l’on nomera plus tard montgolfière y décolle, avec à son bord, le physicien Pilâtre de Rozier, Giroud de Villette et Réveillon lui même. Ce ballon fut construit dans la manufacture, par Réveillon, Joseph-Michel et Jacques-Étienne Montgolfier.
En avril 1789, il y faisait travailler plus de 300 employés, au moment de « l’affaire Réveillon » ou « émeute Réveillon ». Cette émeute, due à une loi créée par Réveillon générant une augmentation des taxes sur les ouvrier, et qui durera 3 jours dans Paris, sera un des prémices de la révolution française. Ce sont de nombreux employés des manufactures et ateliers du Faubourg Saint Antoine, dont cette Folie faisait partie, qui prirent la Bastille le 14 juillet 1789.
Elle est totalement démolie en 1880.
@ AB Galliani…
"PARIS (Reuters) – Le déficit budgétaire de la France a été ramené à 36,15 milliards d’euros en "2006 contre 43,5 milliards l’année précédente, a déclaré dimanche 21/01 Jean-François Copé"
cela AJOUTE combien a notre dette nationale et surtout quel est l’augmentation de la charge d’interets du sevice annuel de cette dette accrue ?
"à quel niveau d’endettement peut on parler d’endettement inconsidéré ?" me demandiez vous… si nous n’y sommes pas encore … quand jugerez vous la situation "insupportable " ? merci, JPP.
a JPP
Le déficit s’est réduit en 2006, sans doute, mais plutôt sous l’effet de recettes non renouvelables. Je ne présume donc pas d’une embellie définitive.
Quant à ma question sur "l’endettement inconsidéré", il s’agissait d’en donner une définition précise. Je le définirais comme "contribuant à financer de façon durable des depenses de foctionnement". Bien évidemment, nous y sommes et bien évidemment la situation est insupportable … surtout lorsque la solution préconisée passe par l’augmentation des impôts. Un peu comme si vous donner du vin à boire à un alcoolique en manque …