La presse déborde ce soir de sujets traitant de la déconvenue judiciaire survenue à la fusion GDF / Suez. Que l’on soit pour ou contre cette fusion, accordons-nous au moins sur un point : il devient difficile d’entreprendre en France ! Les règles de droit qui régissent les activités économiques, en tous domaines, sont tellement nombreuses et complexes qu’elles étouffent les initiatives. Aucune décision n’échappe à des contraintes immédiates, quand ce n’est pas préalables, de droit social, fiscal, économique. Le pays est désormais organisé à partir d’une armée de prescripteurs, une armée de contrôleurs, et une petite cohorte d’entrepreneurs qui s’épuisent, non pas à bien faire leur métier pour répondre aux besoins de leurs clients, mais à obéir aux prescripteurs et frémir devant les contrôleurs. Ce qui est vrai pour les entreprises, l’est tout autant pour les collectivités qui n’en peuvent plus du droit de l’urbanisme, du droit des marchés publics qui freinent et parfois empêchent de créer, développer, aménager. Pendant ce temps, nos experts, parmi les plus éminents au monde, se concertent sur l’art et la manière de soutenir la croissance et l’emploi. Inventent des dispositifs tous plus raffinés et coûteux les uns que les autres. Et rien n’y fait ! Rien n’y fera tant que la liberté d’entreprendre n’aura pas été restaurée en France. Et tant que le nombre de prescripteurs et de contrôleurs ne sera pas inférieur au nombre d’entrepreneurs. Comprenne qui pourra ou qui voudra, que l’on soit de gauche ou de droite, il n’y aura pas de progrès de croissance et d’emplois à espérer sans préalablement « débureaucratiser » la France.