La Commission des Finances du Sénat a, dans sa séance d’hier matin, entendu la communication de son Rapporteur Général Philippe Marini sur les grands équilibres du projet de loi de finances pour 2007. La présentation était très pédagogique et illustrée d’un excellent diaporama que je vous propose d’examiner, il se lit facilement et résume bien l’évolution de nos finances publiques sur une séquence assez longue. Cela permet de mieux comprendre qu’il n’est pas simple d’en changer l’orientation en peu d’années ! Vous pourrez lire également le communiqué de presse. Naturellement vos commentaires seront les bienvenus.
en tout cas c’est bien de nous faire profiter des mêmes exposés que vous (enfin, presque…). C’est un bon document qui nous apprend des choses. merci
Je n’apprécie pas particulièrement l’exercice de comparaison avec la législature précédente. Une simple comparaison avec des objectifs raisonnables ou des obligations internationales me semble largement suffisante, et bien moins susceptible de lancer le stérile débat politicien ou de prendre à rebrousse poil nos amis de gauche… Ou alors il faut remonter bien plus loin en évitant les commentaires (normalement un bon graphique parle de lui-même…). jusqu’en 1974 par exemple, moment où la France commence réellement à se débattre dans la "crise" ?
Oui merci pour cette presentation. Vive les blogs. Vive internet qui permet la communication (presque) gratuite d’information de ce type.
Petite question concernant la page 5:
"un ecart de 10% du taux de change de l’euro aurait un impact de l’ordre de 0.7% de PIB en 2007"
De quel taux de change parte-t-on ? Dollar, panier de devises, …
Merci.
Moi j’aurais aimé partager votre enthousiasme, cher Alain Lambert, malheureusement, j’ai un autre son de cloche ici…
heresie.hautetfort.com/ar…
Je trouve très intéressant la façon dont est faite cette synthèse. Je ne connais pas bien le sujet des finances publiques, étant surtout habitué à des présentations de ce type dans le monde industriel. A ce titre, la comparaison du mode de communication est intéressant.
Ce qui me surprend, c’est l’utilisation omniprésente du conditionnel. A la fin, on ne voit pas émerger ce qui est avéré, ce qui est prévu, et ce sur quoi il faut agir pour modifier ce qui est prévu.
Les dépenses de l’Etat au cours des deux dernières legislatures
Les dépenses ont été mieux maîtrisées que sous le gouvernement Jospin. Ca va dans le bon sens mais reste insuffisant…(Voir l’ensemble de la présentation sur le blog d’Alain Lambert)Sous le gouvernement Jospin…
A Anaxagore,
Il me semble que la question de la dette évoquée dans l’article que vous nous indiquez a souvent été traitée sur ce blog.
J’y ai par ailleurs décelé une erreur qui n’est d’ailleurs peut être qu’un abus de langage.
L’auteur indique que dans "les dépenses annuelles de l’Etat sont comptabilisées les remboursements de la dette", ce qui est inexact ! N’y sont comptabilisés que les intérêts (47 milliards en 2006), le capital venant en sus (80 milliards en 2006). Ces intérêts peuvent être rapprochés du produit de l’impôt sur le revenu : 57 milliards. Imaginons ce qui va se produire du fait du seul jeu de la hausse des taux en cours …
Il faut bien voir que le budget de l’Etat ressemble à un pétrolier : pour lui faire changer de cap, il faut s’y prendre tôt. Les années 2002 ont subi de plein fouet les effets des 35 heures et de l’augmentation de l’emploi public décidées à la fin des années 9O, dans un contexte de ralentissement économique.
L’article précise que la baisse des impôts aurait obéré notre croissance … Restons modeste : les baisses n’ont guère impacté le niveau des prélèvements obligatoires : de l’ordre de 45 % en 99 , de 44 % en 2005, dans un ensemble de recettes publiques de l’ordre de 50 % (ces recettes publiques incluent des recettes non fiscales) et à rapprocher de dépenses publiques très rigides, de 53 à 55 % selon la définition retenue du périmètre. La France est un des pays avec les dépenses publiques les plus élevées du monde (plus que la Suède). Je crois avoir dit par ailleurs sur ce blog que des travaux d’économistes ont montré que pour maîtriser un déficit, il fallait mieux miser sur une réduction des dépenses que sur une augmentation des recettes.
Cher A.B Galiani,
Il est clair que ce n’est pas le moment d’augmenter les impôts. Mais pas non plus celui de les baisser.
Il y a tout de même des choses que je ne comprends pas de la part des gouvernements qui se sont succédés de 2002 à 2007 :
– dans cette période, 6% seulement des plus values de recettes fiscales ont été consacrées à la réduction des déficits publics.
– entre 2002 et 2007 les dépenses publiques se sont accrues de 162 milliards d’euros.
– entre 2002 et 2005 la dette publique a augmenté de 239 milliards d’euros, ce qui signifie qu’elle est passée de 58.2% à la fin 2002 à 66.6% du PIB à la fin 2005.
Au final, une fois mis de côté les opérations de trésorerie et les cessions d’actif (la vente des bijoux, en somme) la baisse réelle du poids de la dette piblique sur l’année 2007 est très faible : 5 milliards d’euros sur une dette de 1200 milliards…
Ce n’est tout de même pas un bon bilan, je suis désolé, mais ces chiffres ne sont vraiment pas fameux.
Pour l’erreur que vous avez décelé, vous avez parfaitement raison : ce serait trop beau si au moins le remboursement de la dette y figurait…
Il est sûr que la gestion socialiste n’était pas fameuse, mais enfin, une législature s’est écoulée, et elle ne peut être seule incriminée…
Cher Anaxagore
Pour réduire la dette, il faudrait commencer par réduire les dépenses pour dégager une "marge de financement". C’est à dire sortir de la logique du "toujours plus" qui consiste à croire et à faire croire que c’est en augmentant les budgets que l’on améliorera le service public. Ce dernier ressemble à un véhicule dont l’embrayage est mort : on peut enfoncer l’accélérateur, le moteur ronflera plus fort … mais la voiture n’avancera pas davantage. Nous rejoingnons ici, cher Anaxagore, nos récents débats.
@ AB Galiani
Cher Abbé,
Sur ce point, il y a consensus entre nous. Je ne crois pas comme DSK que la croissance va comme par magie dissiper la dette.
Il faut, c’est évident, d’abord retrouver une marge de manoeuvre, et il est vrai que j’ai bien aimer votre image du tanker pétrolier : il paraît qu’il leur faut 5 kilomètres de freinage pour s’arrêter, d’paèrs ce que j’ai entendu un jour (c’est peut-être plus, je ne suis plus certain : s’agit-il de 5kms ou de 5 miles nautiques ?).
Je suis en fait très frustré des débats actuels.
Je rêve parfois que la nécessité de faire des budgets en équilibre fasse l’objet désormais d’un consensus, et que l’on discute enfin des choix que l’on va faire au sein du budget de l’état pour cela.
Je ne veux pas non plus trop jeter la pierre aux précédents gouvernements, je sais combien il est difficile de mener des réformes impopulaires.
C’est pour cela qu’il faudra un consensus, parce que d’autres réformes seront nécessaires :
– alignement des retraites sur le régime général
– déremboursement partiel des frais médicaux.
Il y en a d’autres à mon avis.
Je ne suis pas spécialiste, mais j’aimerais bien m’initier à la lecture des rapports de la Cour des Comptes afin de pouvour débattre sur pièces…
Tenez, ce pourrait être une intéressante et citoyenne idée sur ce blog, par exemple 🙂
Cours de lecture de srapports de la Cour des Comptes.
L’inculture économique fait des ravages dans notre pays, et les Français en ont bien besoin.
Je vous réserve pour un autre billet une anecdote éclairante à ce sujet…
Cher Alain Lambert,
Je ne résiste pas à la tentation de vous conseiller l’instructive lecture suivante :
Il s’agit d’un ouvrage sur les affaires d’argent dans la correspondance de Cicéron, et notamment des dettes de l’aristocratie sénatoriale !
http://www.portique.net/article….
Il n’y a pas d’entreprises sans pro fit sinon quel serait leur moyen d’existence?Je vois autour de moi beaucoup de petites entreprises qui se créent.Elles ont un grand souci de qualité .C’est de leur survie dont il s’agit.Le bouche à oreille est leur publicité et suffit parfois à leur notoriété.Elles répondent à la demande de la région.Ce n’est pas le courage qui leur manque…Pour une très grande entreprise …comme celle de la production de notre avion A 380,il suffisait d’une mauvaise coordination sur le terrain,dans les ateliers, au niveau de la communication et de la cohésion de l’équipe pour ne plus pouvoir fournir la demande.A mon niveau de béotienne ,c’est ce que j’ai compris.