Passer de la théorie à une pratique réussie ! Voilà l’ambition que nous partageons avec Didier Migaud. Aussi nous déplaçons-nous souvent, ensemble ou séparément, pour aller à la rencontre de tous ceux qui s’intéressent et pratiquent la modernisation de la gestion publique. Nous partons ce soir pour Strasbourg, afin de rencontrer demain matin les élèves de la promotion « République » de l’ENA. Il nous semble essentiel que cette génération de futurs hauts fonctionnaires ne reçoivent pas que des enseignements venant des administrations mais qu’ils puissent aussi puiser à la source l’esprit de la LOLF, celui qui est issu de la volonté quasi unanime du législateur organique. Nous profiterons de ce déplacement pour rencontrer le Préfet et les Directeurs de services déconcentrés, afin de mesurer sur le terrain comment les choses se passent, réellement. Compte-rendu à mon retour, même si j’avoue avoir pris du retard en la matière.
Monsieur le ministre,
La LOLF, très bien, la mise en oeuvre : peut mieux faire. La qualité du volet "performance" du budget de l’Etat (annexes par mission) pourra sans doute être améliorée en 2007, mais malgré tout, les pratiques actuelles ne permettront pas de rapprocher les coûts des résultats des actions. On se contente de supputer, bien souvent au dixième de point (qu’en tirera-t-on ?), l’amélioration de quelques indicateurs pris au niveau trop global du programme. On a trop vu dans la Lolf, ici ou là, un outil de réduction des dépenses à court terme. Il aurait mieux valu prendre le temps d’être exhaustif, en vue de supprimer des dépenses inutiles plutôt que de chercher une amélioration anecdotique de l’efficience de quelques unes. A mon sens, l’évidence s’impose : le nouveau budget de l’Etat ne suffira pas, à lui seul, à faire progresser la mesure du résultat dans l’administration. Il faudra compléter par une approche de contrôle de gestion beaucoup plus fine. Mais alors, surtout, qu’on évite l’erreur politique d’aller tout de suite mesurer la performance individuelle ! Il faut commencer par mesurer le résultat collectif des actions des services et développer des dynamiques d’équipes, ce qui, au passage, devrait éviter au gouvernement de prendre de plein fouet le front syndical !
entièrement d’accord sur la dynamique d’équipes incontournable sauf que y’a du boulot et va falloir remonter le moral des troupes trés atteint par la fameuse modernisation de l’Etat qui met à mal des pans entiers de nos politiques publiques et pointe crument l’absence de pilotage local.
"Il nous semble essentiel que cette génération de futurs hauts fonctionnaires ne reçoivent pas que des enseignements venant des administrations mais qu’ils puissent aussi puiser à la source l’esprit de la LOLF,"
Peut-être suffirait-il pour cela que la fonction publique recrute ses décideurs de la même manière que le privé les recrute, plutôt que de toujours vouloir créer ses propres écoles pour ensuite se plaindre de l’enseignement qu’on y professe ?
Je m’étonne qu’il ne se trouve aucune force politiqu pour proposer des mesures pourtant si simples.
AlainduTreize a écrit "Mais alors, surtout, qu’on évite l’erreur politique d’aller tout de suite mesurer la performance individuelle ! Il faut commencer par mesurer le résultat collectif des actions des services et développer des dynamiques d’équipes, ce qui, au passage, devrait éviter au gouvernement de prendre de plein fouet le front syndical !". Mais le principe est tout de même de mesurer la productivité des agents à poste identique.Une réflexion à une échelle plus large ne permet pas de détecter les "niches" où il est possible d’agir. Par ailleurs, l’expertise individuel du travail (préalable indispensable pour mettre en place le salaire au mérite) ne remet absolument pas en cause le travail en équipe que chaque responsable de service doit favoriser. Pour finir je ne pense pas que développer le travail d’équipe permette d’éviter les confrontation syndicales puisque nous sommes ici sur deux niveaux totalement différents….
Bonjour,
Est-ce que quelqu’un pourrait m’indiquer si la LOLF a des effets directs à l’heure actuelle sur les collectivités territoriales ?
L’université paris Dauphine aurait-elle droit à une de vos visites à l’instar de l’ENA ? Je rédige actuellement un mémoire de maîtrise sur la LOLF dans l’enseignement supérieur et ses effets pervers, et nous serions ravi de vous accueillir dans nos locaux…
Dans l’attende de vous lire,
Coordialement,
Gilles LE BORGNE.
NDLR : Avec plaisir ! Prendre contact avec mon secrétariat au Sénat. AL.