Travaillant cet après midi sur les comptes d’une collectivité qui m’est chère, je constate concrètement, une fois encore, les principaux malentendus qui nourrissent les désaccords entre l’Etat et les collectivités. A Paris, dans les ministères, on ne nous parle que des recettes. C’est à dire des dotations versées par l’Etat qui évoluent d’une manière, selon moi, peu critiquable. Surtout compte tenu de la situation de nos finances publiques. En revanche, la somme des décisions prises, au niveau central, accroît de manière mécanique les dépenses des collectivités et dans des proportions considérables par rapport à l’évolution des dotations. Il en résulte un effet de ciseaux qui ne peut qu’engendrer l’augmentation des impôts locaux. Dans quelle langue faudra-t-il le crier pour être enfin entendu ?

Un exemple concret : pour une augmentation de dotation d’environ 20.000 euros, les dépenses supplémentaires liées aux décisions discrétionnaires prises, sans concertation, par le gouvernement, s’élèveront à 170.000 euros. J’enrage, car je m’épuise à le rappeler à chaque fois que je rencontre un haut responsable réputé connaître le sujet et cela semble laisser indifférent. Ce sont les gouvernements qui annoncent les relèvements de point d’indice, de SMIC, de points supplémentaires, de normes de sécurité diverses et variées. Et ce sont les collectivités locales qui paient. Cela ne peut plus durer.

Une solution et une seule : moratoire sur les augmentations de dotations et moratoire absolu sur toutes les décisions entraînant des dépenses nouvelles. A défaut, le divorce entre l’Etat et les collectivités locales deviendra irrémédiable et irréparable car il dépassera totalement les clivages politiques traditionnels.