Inexorablement, les dépenses de santé continueront de croître, comme elles n’ont cessé de le faire depuis des années. D’où la nécessité de les maîtriser afin que leur coût soit soutenable du point de vue de la capacité contributive de nos concitoyens, et de la performance de notre économie et de nos emplois. Selon le bilan des comptes nationaux, publié le 12 juillet dernier, elles se sont accrues en 2005 pour atteindre 190,5 milliards d’euros (+3,8% par rapport à 2004), soit 3.028 euros par habitant. L’ensemble des sommes engagées, tant en matière de soins, de prévention, de recherche, représente 11,14 % du PIB (11,07% en 2004). La France a consacré, en dix ans, un point de PIB supplémentaire à la santé et se retrouve à la quatrième place parmi les pays de l’OCDE derrière les Etats-Unis, la Suisse et l’Allemagne. Attendu les perspectives de gains d’espérance de vie, nous pouvons déjà imaginer ce qu’il faut nous préparer à financer pour les décennies à venir.
La réforme de l’assurance maladie en août 2004, bien que critiquée, n’est cependant pas encore allée assez loin. Quelle maîtrise a-t-elle toutefois permis ? Avec l’instauration du forfait d’un euro non remboursé par acte, le solde des dépenses à la charge des patients a progressé de 8,47 % à 8,74 %. A l’inverse, cette mesure a permis à la Sécurité Sociale qui totalise 77,1 % des dépenses, de réaliser une économie de 400 millions d’euros, tandis que les organismes complémentaires enregistrent également une légère diminution. Les dépenses de l’Etat et des collectivités locales pour la CMU et l’aide médicale d’Etat restent étonnamment stables. La consommation de soins et de biens médicaux qui totalise 150,6 milliards d’euros s’est maintenue à un rythme soutenu avec une augmentation de 3,9 % en euros courants et 2,7 % en euros constants. D’un montant total de 31,3 milliards d’euros, les médicaments continuent à entraîner la montée des dépenses de l’ordre de 5,5 % en euros constants. Les soins hospitaliers – 67 milliards d’euros – ont eux aussi enregistré une augmentation notable de 3,8 % en euros courants, soit 1,5 % en euros constants. Mais les plus forts accroissements proviennent du secteur privé (5,6 % en euros courants) dont l’activité (+3,4 %) a été deux fois supérieure à celle de 2004. La médecine de ville est le seul secteur dont la courbe des augmentations tend à s’infléchir. Avec 40,9 milliards d’euros, la croissance ralentit par rapport à 2004 de 3,1 % en euros courants, et 2,1 % en euros constants. Il est bon de méditer ces chiffres, car ils traitent d’une dépense publique considérable, fortement consommatrice du pouvoir d’achat des Français, sans qu’ils en aient pleinement conscience, et dont les montants risquent de continuer à s’envoler s’ils ne sont pas, encore une fois, bien maîtrisés. Encore faudra-t-il de la volonté, de la détermination, du courage et beaucoup de pédagogie !
Cher Alain Lambert, voilà une inquiétude qui recoupe la mienne.
Vous parlez de mesures, mais conrètemenrt, lesquelles ? Pour être très franc, je ne vois pas d’autres issues que de faire payer davantage les usagers.
Quand je vois le rythme des dépenses actuellement, je crains parfois une implosion à l’argentine.
En fait, il me semble qu’il y a deux options : soit sacrifier la qualité de notrer système de santé pour le rendre moins cher, soit la faire payer.
Je préfère la seconde option. En dépit des cris d’orfraie que l’on entend, il me semble que l’on pourrait tout de même faire payer plus qu’un euro par consultation.
Dans bien des familles, y compris des familles modestes, on n’hésite pas à dépenser 100 euros pour des nikes, mais toute la France hurle à l’idée de payer deux euros par consultation pour se faire guérir…
Pour moi, c’est la seule solution.
notre systeme de santé
soutenu par l’admirable dévouement
(sous payé) des infirmières et des internes
est aussi un univers d’énormes gaspillages
du aux méthodes de gestion souvent ineptes
l’amélioration des méthodes de gestion
permettrait de réduire considérablement
ces gaspillages et les économies réalisées
de ralentir l’augmentation des dépenses
mais aussi de mieux rémunérer infirmières et internes
(sans oublier les medecins de nationalité non française)
Payer pour etre soigné .. Pourquoi pas ? On paye bien pour se nourrir , se vetir , se loger .. J’approuve Annaxagore , mais avec une restriction : Les pathologies lourdes ..
Payer pour un rhume , une otite … un controle de la vue et ds lunettes oui Mais j’aimerais surement un peu d’aide pour des maladies plus grave .. sans oublier que j’aimerais aussi eviter unde derive trop comptable des assurances complementaires de santé
A Ornais,
Oui, tout à fait d’accord : pour les pathologies lourdes, en effet, les soins doivent être gratuits. Le problème des complémentaires, c’est qu’en assurant une couverture totale, elles empêchent chaque usager de prendre conscience de ses dépenses : il faudrait faire en sorte que payer 1 à 2 euros par consultation soit obligatoire et non-remboursable. Seule la sensation de payer, autrement dit seule l’atteinte au porte-feuille, peut modifier les comportements.
Ce qui me pousse à suggérer de faire payer, c’est que quand je considère les sommes mastodontesques qui sont dépensées en loisirs et en apparences de toutes sortes, je me dis qu’on peut bien payer un peu des consultations médicales.
Une telle mesure pourrait faire hurler des démagogues de tout poil, mais pas forcément les citoyens, si on le leur explique bien.
Par ailleurs, j’en profite pour poser une question qui rentre dans ce champ : que fait-on pour les chirurgiens ? parce que là, la situation devient intenable. Leurs assurances ont cru dans des proportions vertigineuses. Pour faire face, la seule solution, c’est que leurs salaires croissent d’autant.
A jpp,
Vous disiez que les hôpitaux étaient mal gérés : je vous avoue être un ignorant en la matière. Est-ce que vous pourriez m’éclairer par des exemples concrets ?
Pour Anaxagore:
‘la situation devient intenable .. pour les chirurgiens’
Euh… 100kEuros de revenus moyen pour le chirurgien, c’est insoutenable en effet… ( !) http://www.sante.gouv.fr/drees/e...
Sérieusement: ces médecins soi-disant libéraux sont-ils prêts à se faire déconventionner pour appliquer les tarifs qu’ils veulent ? Non, ils veulent que la solidarité nationale leur permettent d’augmenter leurs revenus. Pourquoi se gêner et ne pas continuer à se servir sur la bête ? Vous voulez une CSG à 10% ?
Bonjour,
Oui les hopitaux sont mal gérés, lire:http://www.sante.gouv.fr/htm/act...
Ce rapport est parfait dans le sens où il pointe les dangers mortels que nous fait courir l’incurie (la mégalomanie?) qu’ont déployé de nombreux dirigeants (potentats?) en voulant se doter de plateaux chirurgicaux à tout prix.
Bilan: des résultats navrants et de l’argent gaspillé
Gagnant: les chirurgiens de ces 140 hopitaux (=club med)
Perdant: le troisième âge qui se voit priver des maisons de retraites médicalisés que l’absence de ces gageures socio-économiques aurait pu financer
Opportunités: Certains(un ou deux!) petits hopitaux ont prix le taureau par les cornes (ou le serpend d’asclepios pas la queue) et fermé les blocs pour ouvrir des soins médicaux moins chers en coût fixe avec des embauches à la clé
Menaces: Grêve de ces hopitaux dont les syndicats sont manipulés par les médecins/GO et l’association des petites villes (mégalo?) de France
Conclusion: Bien que le rapport Vallancien ait été mis sur la touche (même par Mr Bertrand qui a inauguré un hôpital dans ma ville récemment) et taxé d’ultralibéralisme il n’est que raison, mérite le détour et un débat approfondi.
Encore merci d’avoir courageusement soulevé un vrai débat politique (plutôt qu’un mariage entre un candidat et le secrétaire national de son parti)
Bonjour Monsieur le Ministre, bonjour à tous les lecteurs…
J’aurais aimé avoir une précision.
Vous parlez des coûts des dépenses de santé et des coûts de l’assurance maladie.
Est-ce que le coût d’indemnisation des arrêts de travail est compris dans l’un ou l’autre ou dans ces deux chapitres ?
Il m’a semblé lire des statistiques astronomiques à ce sujet. Il faudrait peut-être en parler…
D’autre part, au sujet des hôpitaux, ce qui a été le plus catastrophique pour leur gestion ces dernières années, c’est incontestablement les "35 heures"
Amitiés à tous
Les français sont ils en meilleur santé parce qu’ils consomment plus de médicaments que tous leurs voisins européens? Je ne crois pas. Mais comme on n’a pas l’impression de payer (ni les cotisations à la sécu qui sont pris sans qu’on nous demande notre avis, ni les soins et les médicaments courants, le sentiment de ne pas payer s’aggravant encore avec la carte vitale et le tiers payant), personne n’éprouve le besoin de se limiter.
Un petit test à faire avec les gens autour de vous. Demandez leur, s’ils ont une complémentaire, s’ils savent combien ils payent pour leur complémentaire. En général, ils sont au courant (parce qu’ils l’ont choisi, ils ont confronté divers offres et puis ils la payent de leur salaire net). Demandez leur ensuite s’ils savent quelle somme est prélevée de leur salaire brut pour la sécu. Je n’en ai jamais rencontré qui sachent.
Pour responsabiliser les citoyens, ils faut qu’ils aient le sentiment de payer et qu’ils choisissent ce qu’ils décident de payer. A partir de là, l’idéal semble être de libéraliser l’assurance maladie. Pour la rendre obligatoire et protéger ceux qui ont des salaires modestes, on pourrait envisager que la cotisation aille directement du patron à l’assurance (néanmoins, la compagnie d’assurance et l’offre sont choisies par le salarié qui sait ce qu’il paye et pour quoi il paye), et qu’un package minimum (comprenant par exemple le remboursement des pathologies lourdes) pour un prix maximum soit défini.
Personnellement, je regrette que l’approche du problème de cette dette soit trop souvent technocratique, pas assez pragmatique et que l’aspect humain du point de vue des praticiens ne soit pas assez pris en compte .
Si, il y a quelques années, on trouvait encore beaucoup de généralistes qui prenaient le taureau par les cornes en matière de médication, aujourd’hui, politique (plus que logique gestionnaire) oblige, il faut prescrire moins de médicaments (ex: antibiotique) et les généralistes voient revenir leurs patients de plus en plus souvent ou réclament des ordonnances pour réussir à enrayer correctement les pathologies les plus bénignes.Il y avait déjà auparavant ce que j’appelle les médecins qui travaillent à la consultation c’est-à-dire faisaient volontairement revenir leurs patients avant de prendre en compte sérieusement le problème, maintenant on généralise ce genre de pratique quasi-officiellement avec des protocoles iniques.
D’autant que les psychés sont aujourd’hui souvent atteintes de troubles divers qui épuisent le corps du fait notamment de notre rythme de vie effréné,du sentiment d’insécurité face à son avenir et celui des enfants, des peurs entretenues par une société de consommation (outil de création de besoins), rapports humains sociétaux et affectifs difficiles, etc. Ces troubles qui créent beaucoup de somatisations bénignes apparemment (problèmes respiratoires, fatigues,douleurs et maux divers du quotidien). Le corps que traite le médecin d’aujourd’hui n’est pas le corps d’un ancêtre du siècle dernier. Si la médecine soigne mieux les maladies et autres traumatismes avérés, elle est démunie face à ces corps qui sont largement endommagés avant d’être soignés.
Par ailleurs, une même génération de généralistes voit défiler les politiques de santé qui se contredisent (un coup il faut prescrire, un coup il faut plus, par exemple) et j’ai ce sentiment qu’aujourd’hui les médecins ne font pas confiance en leur patrons.
La médecine ne met pas assez le patient en face de ses responsabilités. Comme tout en France, la santé est un droit mais la santé est également un DEVOIR. Pour soi et pour les autres. Bien évidemment, il y a les patients qui n’ont rien demandé à personne et son affublés de maladies, maux et coup du sort ravageurs. Nous avons le devoir de les aider à pouvoir vivre une vie qui vaut encore la peine d’être vécue. A l’inverse, nous savons tous les excès que nous faisons et qui mettent notre santé en péril et qui malheureusement font de nous des modèles qui transmettent inconsciemment aux enfants des pratiques quasi auto-destructrices. Leur mesure est, d’une certaine manière, dans l’inconscient collectif, amenuisée du fait que "c’est la sécu qui paie…et la mutuelle".
Je suis d’avis que la responsabilisation soit beaucoup claire et incitative. Cela peut-être vécu comme culpabilisant pour, par exemple, les personnes droguées(dérèglementation alimentaire, cigarette, alcool) ou/et fragiles psychologiquement.C’est pourquoi, les diagnostics sont évidemment importants sur ce plan.
Pour en revenir à ce que j’appelle l’ENDOMMAGEMENT DES CORPS, il va bien falloir que chacun prenne ses responsabilité de manière plus radicale. La prévention va devoir devenir une obligation individuelle.
Je l’ai déjà dit mais la mise en place de systèmes d’accompagnement bénévoles est, pour moi,faisable et important pour compléter bien des dispositifs trop médicalisés avec peu de résultats. Je sais que cela paraît idiot et simplet. Et puis, je crois en la volonté humaine d’aider l’autre. C’est une nécessité qui est en chacun de nous naturellement et c’est, à mon avis, un vivier aidant qui peut jouer un rôle non-négligeable dans une société en reconstruction.
Il va falloir se déshabituer du médecin a disposition. C’est sûr s’il faut tout payer, ça coûte cher. On ne peut pas sortir d’une situation qui met le pays en péril sans des mesures préalables radicales et douloureuses. Ou bien, c’est être bien hypocrite que de faire croire l’inverse.
Pour ce qui concerne l’aspect hospitalier et clinicien, c’est sans aucun doute là que l’on trouve les usines à fric les plus cyniques et cruels, les déchéances personnelles les plus terribles, les passionnés les plus incroyables, les engagés les plus viscéraux. Le paradis et l’enfer (si je peux me permettre) sous le même toit. Que l’on coupe les vivres qu’on les engraissent, rien ne les changera.Quant aux patients, plus d’attente, moins de place, plus cher,sans doute plus de sélection, etc.
Je pense que, dans l’adversité, l’être humain a bien des ressources d’entr’aide et de soutien pour que les choses ne se passent pas aussi mal que nous le craignons.Il suffit de dépasser ses peurs. Mais ça c’est une autre affaire.
Une indication apropos des arretsde travail .. La caisse des Footballers .. Cette caisse est joyeusement deficitaire .. et je me demande pourquoi .. Est il vraiment utile que je sois solidaire avec ses gens la ? Car je finance le deficit .. comme toujours ..
a anxagore et a jeremy
outre la lecture du rapport: http://www.sante.gouv.fr/htm/act...
il suffit de parcourir et d’observer par soi même:
-parcourez les couloirs d’hopitaux et comptez les chambres VIDES !
-et observez que la surcapacite et le nombre de lits inoccupés…
-font pousser à la consommation…
(à l’augmentation de la durée des séjours
(récemment un de mes proches se voit proposer
(une hospitalisation de DEUX JOURS pour un "bobo"…
("bobo" soigné en UNE SEANCE par un autre généraliste "honnête"…
Fille de chirurgien conventionné en secteur 1 et ancien chef de clinique, d’une part, et de mère suivie pour une ALD assez dramatique, je travaille dans les complémentaires santé.
Plusieurs choses:
-Pour moi, les consultations ne devraient pas être remboursées par la Sécu, dont le rôle est, à mon sens, de couvrir le risque "lourd". Par "lourd", j’entends hospitalisation, et je ne cesse de former mes "clients" dans ce sens. Une paire de lunettes ou une consultation de médecin ne correspondent pas, à mon sens, à des risques lourds, et je suis plus que favorable au déremboursement optique (exception faite des affections rares et coûteuses, bien sûr). En revanche, je suis totalement défavorable à l’infantilisme provoqué par le remboursement de tous les soins. Les "bobos" n’ont pas à être pris en charge par la collectivité, sinon autant rembourser les crèmes anti-rides (sur certains plans on n’en est pas loin).
-Les anciens chefs de clinique, c’est-à-dire les chirurgiens les plus compétents dans leur domaine, ont été bloqués en secteur 1 pour ceux qui n’y étaient pas encore passés, par respect pour leurs patients, sans préavis. Lorsque leurs frais se sont envolés ces dernières années, ils ont découvert que ce droit leur avait été fermé unilatéralement, alors qu’il est accordé aux "nouveaux entrants" (la Sécu s’est rendu compte que le train de vie accordé à ces acharnés de travail décourageait les plus motivés d’entre eux…alors elle a augmenté les numerus clausus et limité les dépassements aux nouveaux, mesure démago s’il en est). L’honnêteté dont ils ont fait preuve n’a visiblement pas été récompensée de la même qualité "en face". D’autant que le secteur 2 ne coûte rien de plus à la Sécu que le secteur 1, puisque la Sécu rembourse sur la base d’un tarif de convention qui est évidemment le même pour tout le monde!(démago bis)
-Ces tarifs de convention sont parfois totalement délirants; certaines spécialités sont des mines d’or: par exemple, les cols du fémur. Opération répétitive et sans risque, extrêmement bien rémunérée. En face, les spécialistes du dos: risque très élevé (et donc primes d’assurance en conséquent), rémunération minimale, complications fréquentes et durée incroyable des interventions.
-Pour ce qui est de la gestion des hôpitaux, relisez le hors série du Canard Enchaîné intitulé "Hôpital on est mal" de je ne sais plus quand. Comparez la gestion des cliniques et celle des hôpitaux…
-Comparez la complexité et la durée des études des médecins français avec leurs homologues étrangers. Comparez également leur niveau de rémunération…
-100.000E c’est une moyenne (cf. ce que j’ai dit au sujet des différentes spécialités), c’est quasiment aussi débile que de raisonner par l’exemple. Comparez quand même cette moyenne à une moyenne comparable: le salaire des pilotes de ligne. Et comparez les risques des différents métiers, leur pénibilité, leurs horaires, ainsi que la durée et la complexité de leurs études….
La qualité, ça se paye, et s’il y a bien un domaine où ce n’est pas fait en France, c’est pour la médecine. Ou, d’un autre point de vue, s’il y a un pays où elle n’est pas rémunérée, c’est la France. J’espérais de la droite qu’elle ferait des choix moins démagogiques que ses prédécesseurs. En attendant, je vois les sommes dingues dépensées par Delanoé pour augmenter -encore une fois- la taille des trottoirs et de couloirs de bus dans tout Paris, le BTP est visiblement un métier d’avenir et je vais conseiller à mon père de se reconvertir. Ah mais oui, c’est vrai, ils le font par passion. C’est fou ce qu’une passion digne et généreuse se paye cher dans ce pays….(mais la ligne qui intéresse mes clients quand je leur vends une mutuelle, c’est le remboursement des lunettes…)
Dorothée, trouvez-vous normal qu’un bon et un mauvais médecin aient le droit de toucher les mêmes 21/26euros par consultation ? Etes-vous non-corporatiste pour admettre qu’il y a des bons et des mauvais médecins et que c’est l’offre/demande qui devrait fixer les tarifs ?
On est d’accord que l’Etat / la sécu ne doit se consacrer qu’aux cas dramatiques (les handicapés par exemple) et que son rôle est de gérer la solidarité / la charité par l’impôt. Et que la responsabilisation des patients doit passer par les assurances privées avec en contrepartie les augmentations de salaires liées a la diminution des charges sociales patronales & salariales.
Les chirurgiens veulent le beurre et l’argent du beurre (et la crémière contribuable) : être considérés comme libéraux et avoir en plus des revenus garantis par la solidarité nationale. Pourquoi ne s’organisent-ils pas au sein de leur profession pour avoir des tarifs négociés auprès des assurances ?
Quant aux 100.000 Euros de revenus moyens où vous considérez la comparaison débile. Permettez-moi d’être juste un peu provocateur en vous disant qu’il s’agit d’un métier de TECHNICIEN comme un autre et la concurrence avec les chirurgiens du Maghreb ou Indien commence juste. Croyez-vous qu’un conducteur de bus scolaire ou qu’un pompier ne prennnet pas de risques avec le public ? En cette période de canicule les infirmières en maison de retraite prennent elles aussi beaucoup de risques avec leurs patients pour moins de 100kEuros.
Vous parlez de "risques des différents métiers, leur pénibilité, leurs horaires, ainsi que la durée et la complexité". C’est bien gentil de nous ramener aux images de la série "urgence" mais vous n’apportez pas des FAITS. Est-ce plus pénible que de travailler à la chaine ou sur un chantier de construction ? Il y a-t-il plus de suicides que dans les autres catégories professionnelles. Personnellement je travaille dans l’industrie avec un diplôme d’ingénieur + doctorat. Mon salaire ne correspond heureusement pas à ma formation (http://www.alain-lambert-blog.or... mais à la plus-value de mon travail fourni dans un contexte d’offre/demande.
Ma conclusion :
– L’Etat crée une distorsion en protégeant des métiers (Pharmaciens, Notaires, etc..) et pas d’autres
– Les médecins savent que dans notre système quasi collectiviste ils sont considérés comme des fonctionnaires et ainsi agissent comme les conducteurs de RATP, en faisant la grève.
– Si les médecins ont un problème avec leur assurance ils doivent le gérer entre eux. (est-ce que les commerciaux itinérants vont faire grève pour avoir une meilleure assurance auto ?)
PS: S’il vous plait n’oubliez pas ma premiere question…
Bingo ! le très professoral X. Bertrand vient de "lâcher du lest"
AAAAAAAAAAAAAAARRG ! Merci pour le "lest"Mr le Ministre.
Que dire d’un groupe politique qui élève en deux ans de plus de 10% les impôts après s’être fait élire sur l’espoir d’une baisse ?
Pour 2007 c’est pas une rupture qu’il faut, c’est une grosse paire de claques.
Agences de presse pour le vendredi 4 aout 2006:
Les syndicats de salariés s’insurgent contre le renforcement de l’aide aux chirurgiens libéraux, annoncée par le ministre de la Santé pour amortir l’incidence de la flambée des assurances professionnelles, y voyant un financement des assureurs privés par l’assurance maladie.
Ces propositions ont provoqué un tollé chez les syndicats de salariés, qui siègent, avec le patronat notamment, au conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et représentent ainsi les assurés sociaux.
"Laisser reposer sur la seule assurance maladie les hausses du coût des assurances privées apparaît ubuesque", a estimé FO, selon laquelle "cela revient à faire payer des assurances privées par les assurés sociaux!"
La CFDT (qui détient la présidence de la Cnam) "désapprouve la décision du ministre", déplorant que le gouvernement "accorde une aide sur les fonds de l’assurance maladie".
Pour la CFTC, "il n’appartient pas aux assurés sociaux de prendre en charge les risques professionnels des praticiens".
Elle estime en effet que "c’est aux praticiens de garantir la qualité des soins à leurs justes coûts (…) et aux assureurs de trouver les compromis visant à réguler la couverture du risque des professionnels de santé".
Pour la CGT, "ce n’est pas à la Sécurité sociale de subir les conséquences des tarifs des assureurs privés".
"On nous a martelé pendant la réforme de l’assurance-maladie qu’il fallait responsabiliser les assurés sociaux, on n’y est même pas encore, qu’on demande déjà des participations aux assurés", tempête de son côté Danièle Karniewicz, responsable de la CFE-CGC, qui préside la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).
CQFD: X. Bertrand a "lâché du lest" pour satisfaire son électorat au détriment de l’intérêt général.
Encore une fois, quand des intérêts d’ordre privés se mèlent aux missions de service public le rôle de l’Etat n’est pas clair et au final c’est la gabegie.